Livre offert par un de mes beau-frères lors des vacances d'été. Incongru, il m'a à peine adressé la parole en 20 ans. "Peut-être que toi ça te plaira, moi je n'aime pas du tout". Je lui fais relever l'ironie que j'offre ou recommande des livres dont j'ai envie qu'ils soient lus et que ça n'engage rien de bon ! Mais je me remémore un instant plus tard qu'un de mes grands amis avait eu en cadeau un CD de
Pierre BOULEZ qu'il avait reçu avec causticité. A sa grande surprise il avait adoré ! Découvrant un univers musical collant à son propre goût pour l'onirisme...
Je l'ai lu en entier et ce qui prédomine d'un bout à l'autre c'est un enchaînement ininterrompu de lieux communs, tellement omniprésents qu'ils n'ont l'air d'être employés que parce que l'auteur n'a de toute façon rien d'autre à proposer. Les personnages sont des archétypes clichesques ou bien pire existent réellement (le président de la république et sa femme Brigitte). On est gêné. Gène aggravée par l'outrance que mon beau-frère ait pu penser que je puisse me satisfaire d'une si piètre proposition littéraire ! Moi qui adore
Dan Simmons - dont l'emploi de personnages réels ayant existés est une de ses marottes et toujours avec courage, inventivité, talent, jamais lâchement sur leur dos. Vrai recommandation amicale
Julia Deck, lisez
Dan Simmons, vous y trouverez ce que vous n'avez pas cherché -
Chateaubriand,
Flaubert, Tom Araya,
Lemmy Kilmister et tant d'autres... Ce pourrait être un huis clos correct si vraiment traité comme tel ou une pièce de théâtre foisonnante à la
Agatha Christie avec un style approprié. Mais c'est juste écrit sans style, on ne plonge dans aucun univers et pourtant c'est presque un huis clos ! Car tout se passe au château mais dans une énumération permanente. Les énumérations ne font pas une seule vraie idée et d'ailleurs je n'ai pas non plus senti que le désir de creuser un univers y était. Non c'est un livre prétexte pour détester lâchement mais à bon compte ses contemporains il me semble. C'est donc cynique et gratuit. L'auteur n'aime aucun de ses personnages. Mais ne veux surtout pas l'avouer ! Et c'est bien là la gratuité et sans doute le plus grave de se hisser par-dessus nos têtes l'air de rien en se réfugiant dans le personnage de la petite fille : qui voit tout, ne comprend pas tout puisque c'est une petite fille, innocente ? Non, elle rate ça aussi en ne lui donnant pas cette épaisseur mais lui insuffle toute sa lâcheté par contre, puisqu'une fois grande elle comprend tout et donne raison à la ruine de son propre environnement (bah tiens ils l'avaient bien cherché), donnant raison à la furie stupide des gens « du peuple » : cette séquence hallucinante de non réalisme où ces gens ruineraient leur pelouse après avoir forcé la grille du château, en faisant du stock car dans le parc du château avec les voitures de collections volées dans le garage, parce que sa famille n'avaient pas payé ses impôts ! Sur le dos des anonymes du peuple, pas du loulou intéressé de Seine-Saint-Denis qui s'en sort à bon compte, non, ses voisins « des environs de Rambouillet ». Quel courage. Ruine dans laquelle l'auteur l'a plongée elle, sa famille, le château etc., mais puisqu'elle seule s'en sort à bon compte ils avaient donc mérité cette foudre ! Romain aigre et stupide mais plus grave à mes yeux : lâche car il ne fait qu'exploiter les aspects sociologiques mais sans s'en servir, l'auteur s'arrête à toutes les portes politiquement correctes, sans frapper bien sûr. Donc les sociologies demeurent une énumération, sans existence réelle. Marrant l'idée centrale du château, car l'auteur y reste enfermée également à mon sens. Conclusions : 1) le style est vraiment indigent, c'est la gratuité permanente avec le sentiment que l'on se sert du lecteur mais sans le respecter. Ce n'est pas parce que l'auteur le dit qu'on le croit, ça ne marche pas comme ça. On le croit parce que dans l'univers proposé c'est crédible 2) mon beau-frè
re ne m'aime vraiment pas.