Ce livre a l'intérêt de présenter la nécessité de la transition écologique du point de vue des "Alumni", les anciens élèves des grandes écoles de commerce et d'ingénieur.
C'est une population très importante pour l'enjeu car elle est parmi les plus émettrices de gaz à effet de serre tout en étant en responsabilité dans le monde de l'entreprise et donc susceptible de faire bouger les choses.
Les grands enjeux y sont très bien présentés de façon non clivante: Incompatibilité du paradigme de la croissance économique avec une terre habitable, dissonnance cognitive des jeunes cadres en ligne avec la nécessité de la sobriété mais coincés par leurs emprunts dans la continuation du "business as usual".
Il synthétise parfaitement les concepts de décroissance, de greenwashing, de neutralité carbone et présente simplement pourquoi nous ne pouvons pas nous contenter des fausses bonnes idées que sont le recyclage, la finance verte ou la voiture électrique.
L'auteur s'appuie sur de bons témoignages de bifurqueurs qu'il a fait témoigner dans son podcast "Ozé".
J'aime beaucoup sa thèse sur la nécessité de la radicalité tout en évitant la marginalité, car nous devons continuer à "faire société" ensemble.
Je referme le livre avec un mini bémol, la frustration que je ressens sur le comment appliquer ça dans des grandes entreprises. Comment y utiliser son effet de levier potentiel? Comment faire de la radicalité pour faire bouger un gros paquebot sans le quitter?
Mais peut être cette frustration n'est elle que le signe que le travail de deuil préconisé par
Jean Philippe Decka n'est pas encore totalement accompli de mon coté...