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3,1

sur 265 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
“Un mariage!” La première phrase donne le ton de ce roman qui raconte l'histoire d'un couple de new-yorkais ultra-riches. Dans la vie de Cynthia et Adam, les ratés n'existent pas. Certes, il fait une chaleur accablante à Pittsburgh. Les demoiselles d'honneur sont en nage. Les invités s'évanouissent sur les bancs de l'église. Eh bien, cela contribue à faire de leur mariage un événement mémorable. Ainsi pense Cynthia. A peine marié, le couple retourne à New York. Adam fait carrière dans la finance et Cynthia décore leur appartement. L'argent coule à flots. Rien ne s'oppose à leurs envies. Pas la loi, qu'ils n'hésitent pas à bafouer, confiants de ne pas se faire prendre. Pas même leurs enfants, April et Jonas, qui n'ont pas le pouvoir de les décevoir. Dans cette société où l'argent et l'apparence sont tout, Adam et Cynthia sont les plus jeunes, les plus beaux, les plus prometteurs. On les envie d'abord un petit peu. Et puis, au fil des pages, l'absurdité de leur vie apparaît. Parce que tout leur sourit et que rien ne les touche, Adam et Cynthia se déshumanisent. On étouffe dans cette famille conçue comme une forteresse, qui ne s'embarrasse des autres que pour se faire valoir ou faire la fête. On déteste ce monde où tout s'achète, même une femme qui veille son compagnon à l'article de la mort. On guette le moment où la machine à succès va s'enrayer. le point de rupture n'arrive jamais.

Je n'aurais pas spontanément choisi de lire ce roman qui est au programme de mon club de lecture. Les plongées dans le monde de l'argent et de l'apparence ne m'attirent pas en général. Cependant, j'ai lu Les privilèges d'une traite. Si April et Jonas ont le profil des héros de “Gossip girl,” Cynthia et Adam sont des personnages atypiques, loin des caricatures. Ils s'aiment, ils ont conscience de leur supériorité et ils pourraient se suffire à eux-mêmes, mais non. Ils choisissent de se lancer dans une absurde course à l'argent. Très vite, ils ont tout, sans avoir le temps de ne rien désirer : un appartement immense, une maison de campagne luxueuse, des vacances de rêve... Leur réussite ne doit faire aucun doute. Comme si le regard des autres - dont ils n'ont que faire - leur était néanmoins nécessaire pour exister. La démonstration en quatre volets est implacable. le couple devient peu à peu le jouet de cette société factice qu'il croit dominer, allant jusqu'à lui sacrifier ses propres enfants sans en avoir conscience. Il manque une âme à ce roman, comme à ses personnages, mais force est de reconnaître que Jonathan Dee a réussi son coup et écrit un très bon livre.

A lire, dans la même veine, "La belle vie" de Jay MacInerney et "Le bûcher des vanités" de Tom Wolfe.
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Une plongée plutôt fine et bien écrite au coeur du monde des ultra-riches, qui, bien que déclinant le cliché habituel du couple "Monsieur est dans la finance, Madame décore sa maison", évite la caricature.

L'intérêt des "Privilèges" est à mon sens que ce roman ausculte de l'intérieur les valeurs et sentiments de ce couple qui a réussi.
Car des valeurs et des sentiments, ils en ont, comme nous, sauf que ce ne sont pas tout à fait les mêmes : ils s'aiment, certes, mais à l'exclusion de tous les autres; ils sont solidaires, mais totalement autocentrés; ils ont des rêves de grandeur, et amassent sans fin.

Une brillante démonstration que cette caste sociale tire sa force et son invincibilité d'une cohésion à toute épreuve, soudée plus que tout autre à la famille, au clan, aux pairs.

La première scène du mariage est éblouissante.

Ravie d'avoir découvert Jonhatan Dee à travers ce roman plébiscité par la presse, j'ai été beaucoup moins emballée par "la fabrique des illusions" qui traite du monde de la pub.
J'attends le troisième !
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Lecture décevante au vu des bonnes critiques dont ce roman avait bénéficié. La première moitié est enlevée et on tient le livre. Mais brusquement une ellipse narrative surgit sans qu'on soit averti et qu'on sache pourquoi et là, patatras. Le roman se met à ronronner, la dynamique s'estompe, les personnages deviennent très antipathiques. Pas de fin non plus. Je ne comprends pas. On m'avait vendu du Franzen. J'étais content de démarrer ma lecture avec du Kennedy. Je la termine avec du Faulkner abscons.
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Pas facile de rédiger la critique de ce roman.
En demi-teinte est le premier qualificatif qui me vient à l'esprit.
Le roman est centré avant tout le thème de l'argent. Un monde d'opulence et d'absence de limites dans lequel Cynthia et Adam naviguent depuis leur enfance.
La bascule brutale du roman s'opère avec la translation vers leur monde d'adultes, où la gestion des enfants n'est pas que du ressort de dollar. L'établissement d'un nouvel équilibre est nécessaire, toujours centré sur l'argent mais avec plus d'humanité qui provient de leur progéniture qui se construit à coup de débauche.

oui demi teinte, car l'auteur n'a pas utilisé les ficelles de l'argent facile, moralisateur, et pas plus que celui de l'argent roi. Il a creusé son sillon avec des morceaux d'humanité, un peu brutalement abordée et surtout parfois ex nihilo...

donc Oui original par son écriture et son approche mais pas assez fluide dans ses passages..
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Adam et Cynthia... pauvres jeunes gens si riches. Un mariage qui doit être mémorable, une réussite sociale bien voyante, deux enfants parfaits... Mais comme je les plains, ces si beaux si riches New-Yorkais. Tout est parfait, l'appartement, les enfants, la carrière, le mariage... Non, je ne suis pas jalouse! je n'échangerais pour rien au monde ma vie banale conte la leur. Est-ce une vie d'ailleurs? Ou plutôt un théâtre?
"La joie ne naît pas des choses de que l'on possède" a dit le pape. Aurait-il lu Les privilèges? Il aurait alors choisi le sous-titre parfait.
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Roman très prometteur, et ce, dès les premières lignes car l'écriture est très fluide et le ton, ironique et parfois sarcastique, est très juste. Les pensées et les émotions sont très bien rendues.
Cependant, j'ai été déroutée durant toute la lecture car j'attendais à chaque chapître que quelque chose bouleverse enfin le destin parfait de Cynthia et Adam. Dès leur mariage, tout leur réussit: ils ont deux beaux enfants et Adam se révèle être un brillant financier et investisseur ce qui leur permet de devenir immensément riches.
Mais aucun évènement fracassant ne survient. Ils sont au sommet de l'échelle sociale et rien ne semble les menacer.
Cependant, ces "heureux du monde" vivent sans passion, sans joie et sans peine, et sans éclat. C'est ce qui rend ce livre touchant, car on peut se surprendre à envier leur richesse mais tout semble si froid dans leur univers: ils n'ont pas d'amis, pas de cercle familial et ne voient pas leurs enfants dériver sans but.
Une fois qu'on comprend que l'auteur ne délivrera pas de morale, qu'il veut juste nous décrire ce qui fait avancer ces gens, comment ils fonctionnent, on comprend mieux le propos.
Donc intéressant, très bien écrit mais déroutant.
J'insiste cependant sur l'écriture que je trouve talentueuse.

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Adam et Cynthia Morey sont des privilégiés. Mariés très jeunes, aussitôt parents, ils s'installent à Manhattan. Cynthia décide de rester à la maison s'occuper de ses deux enfants tandis qu'Adam découvre qu'il est assez doué pour la haute-finance. Très vite, l'argent coule à flots, il n'est rien que les Morey ne puisse s'offrir…

Le roman s'ouvre sur le mariage de Cynthia et Adam. Dans un chapitre remarquable par sa construction littéraire, l'auteur nous promène d'un convive à l'autre, dans leurs pensées, leurs doutes et leurs espoirs. On pense à Virginia Woolf. Tout nous ramène à Adam et Cynthia. Ils sont jeunes, riches, beaux et tout à fait conscients que leur avenir est rempli de promesses. Construisant leur monde autour de leur couple,follement amoureux l'un de l'autre, ils forment un tout, isolés du monde extérieur, un diamant dont les reflets illuminent leur entourage mais ne le réchauffe pas. Seuls leurs enfants viennent agrandir ce monde. Leurs parents ? à peine plus qu'une corvée, un souvenir déjà qui s'estompe… Des amis ? pas vraiment… Et pourtant, au regard de cette vie facile, dont ils grimpent les échelons avec un détachement déconcertant, chacun d'eux éprouve de temps en temps le besoin irrépressible de se tester, d'aller au bout de ses limites. Mais pour un couple pareil, quelles limites pourrait-il y avoir ? La réponse viendra peut-être des enfants : April et Jonas. Par tableaux successifs, le roman balaye leur vie pendant près de trente ans. Une légère ironie surplombe ensemble : elle ira en s'accroissant jusqu'au final…
Lien : http://passionlectures.wordp..
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Le premier chapitre, description par le menu d'un mariage, est époustouflant. Les privilèges, de Jonathan Dee, commence fort : plume ironique, talent d'observation rare, galerie de personnages plus ou moins déjantés, humour acerbe ... le dernier chapitre, une trentaine d'années plus tard, est décevant. Au fil des pages, l'auteur a dressé une barrière autour de ses personnages, Cynthia, Adam, et leurs deux enfants, les cloisonnant dans leur monde de super-riches, empêchant toute empathie et nous les rendant quasi abstraits, caricatures d'êtres humains. Entre temps, les deux autres segments du roman, chacun conçu comme une photographie ponctuelle de l'état de leur vie, décrit un couple amoureux, lui ne pensant qu'à "faire" de l'argent, elle se consacrant à des oeuvres de charité et veillant sur sa petite famille. En gros, c'est l'histoire de deux êtres beaux et intelligents qui se marièrent et eurent beaucoup d'argent. Jonathan Dee, contrairement à ce que l'on pourrait attendre (espérer ?) ne se livre pas à un jeu de massacre, il se contente de raconter leur existence avec des mots glacés en guise de microscope, et en s'abstenant de juger. Pas d'adultère en vue, quelques frasques des enfants pour une rébellion timide, mais la famille reste unie, à croire que l'argent fait le bonheur. le leur, en tous cas. le roman est brillant, mais guère "aimable" sur le fond, ne se départissant jamais d'une froideur cynique, posture tenue de bout en bout, au risque de passer pour un exercice de style.
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Ce livre, une fois terminé, vous laisse une sorte de dégout ; non qu'il ne soit pas intéressant bien au contraire ; de plus il est bien écrit /traduit. Mais la vie de ce couple toujours très beau et amoureux, parents de 2 beaux enfants,et de plus en plus riche semble tellement vide de sens "vie de papier glacé". En lisant leur histoire on a l'impression de feuilleter une de ses revues qu'on ne lit que chez le coiffeur, où des personnages, aux vies artificielles, apparaissent beaux, bronzés, riches, hyper souriants dans des cadres qui se veulent idylliques....
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Roman vite lu, une écriture efficace mue par une belle mécanique narrative mais sans génie, plate et sans relief. Le seul véritable intérêt que je vois dans ce livre c'est qu'il réussit à nous faire détester cette famille. Une peinture d'une Amérique marginale (à l'autre bout du spectre par rapport à ce qu'on entend d'habitude par ce terme) qui fait peur. Une peinture de monstres en quelque sorte.
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