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sur 2409 notes
Comment survivre sur une île déserte après un naufrage ? C'est un thème brûlant d'actualité. Il est impossible d'échapper à la crise qui bouleverse notre quotidien, alors parlons-en ouvertement.

8 milliards de Robinson, le retour dans les grottes :

Tous les jours, on nous montre à la télévision les images d'un monde de fiction où les rues des métropoles, naguère remplies de files interminables de véhicules, sont désormais désertes. Sur les trottoirs cheminait hier un peuple grouillant, affairé ou parfois nonchalant, ces habitants ont disparu. Quelques drones pilotés à distance par les forces de l'ordre rappellent les consignes aux personnes qui ne respectent pas le confinement.
 Le monde est en train de bifurquer. Les chemins qui nous conduisaient vers un futur que certains pensaient être en mesure de prévoir, sont devenus un labyrinthe, un dédale, un arbre aux multiples ramifications. Les bouleversements qu'entraîne un confinement à l'échelle mondiale auront des conséquences incalculables. Des millions de personnes vont devoir changer leur mode de vie au quotidien, ils vont se livrer à toutes sortes d'activités qu'ils pratiquaient peu ou pas du tout auparavant. Je pense aussi à toutes ces rencontres qui n'auront pas lieu et à celles qui au contraire vont être provoquées par les événements. Je pense à toutes ces personnes atteintes par la maladie, angoissées, isolées de leur famille et qui s'attendent au pire, pour la plupart, elles s'en sortiront, mais cette épreuve les changera profondément.
 Les certitudes des hommes politiques sont ébranlées, comme en témoigne les récents discours télévisés d'Emmanuel Macron des 12 et 16 mars 2020 : "Il faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties... Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond à d'autres est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle... Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, seront remises en cause. Beaucoup de choses que nous pensions impossibles adviennent. Agissons avec force, mais retenons cela : le jour d'après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d'avant... Nous aurons appris et je saurai en tirer les conséquences, toutes les conséquences...". Reste à savoir si cette prise de conscience sera suivie d'effets.
 L'enquête sur cette catastrophe sera longue et difficile même si l'on croit déjà connaître l'origine de la contamination : la consommation en Chine, d'animaux sauvages, dans des conditions d'hygiène douteuses. Mais ne peut-on pas imaginer que ce qui se produit est une forme de résilience de la nature en réaction contre le pillage organisé des ressources naturelles et la destruction de notre biodiversité provoqué par la folie des hommes ? La planète prend sa revanche, le confinement général à des effets bénéfiques, la pollution est en baisse.
 Quoi qu'il en soit, il faut faire face et adopter une attitude positive. Ce que nous vivons aujourd'hui peut avoir un impact positif sur l'avenir. Ce retour au sein de la cellule familiale restreinte nous oblige à penser et à nous organiser autrement. C'est l'occasion d'une réflexion sur ce que sont nos besoins fondamentaux. C'est l'occasion de redécouvrir les vertus de la campagne, des potagers, des livres. Nous sommes confinés, mais pas isolés, car nous pouvons communiquer et recevoir des informations en temps réel. Prenons exemple sur l'expérience de ceux qui savent s'adapter aux espaces réduits dans des conditions précaires : les cosmonautes, les navigateurs solitaires, les sous-mariniers, les explorateurs polaires, les moines et aussi les grands lecteurs. La lecture est un moyen formidable d'évasion, les livres ont un pouvoir guérisseur sur les maux de l'esprit. Relisons les grands philosophes de l'antiquité qui s'interrogeaient sur les problèmes fondamentaux de la condition humaine et prenons nos distances avec les grandes théories économiques, financières et productivistes qui ont peu à peu conduit nos politiques à diriger la planète comme une start-up.
 Les restrictions de liberté que nous subissons doivent être acceptées comme le seul remède, en attendant la fabrication d'un vaccin. Profitons de ces circonstances pour développer le télétravail, la télémédecine, l'école à distance. Ces modalités d'exercer certaines activités seront sans doute très utiles demain même après un retour à la "normale"
 On peut s'adapter au confinement en s'organisant et en s'imposant des règles de fonctionnement qui éviteront les comportements anarchiques incontrôlables. Ce n'est pas la fin du monde, c'est la fin d'un monde, préparons-nous à demain. Assignons-nous des tâches, des projets, des missions, respectons des rituels, organisons nos journées. Nous allons apprendre à moins consommer, à économiser nos ressources, à moins nous déplacer inutilement, à profiter de chaque instant, à réfléchir et à prendre conscience que depuis la nuit des temps l'humanité a toujours été confinée sur la planète et qu'il faut en prendre soin plus que jamais. Alors cultivons notre île et ouvrons les livres.

“Tout nos tourments sur ce qui nous manque me semblent procéder du défaut de gratitude pour ce que nous avons.”
Daniel Defoe, Robinson Crusoé.

Bibliographie :
- "Robinson Crusoé", Daniel Defoe, le livre de poche (2003), 410 pages.
- "L'école des Robinsons", Jules Verne, Novedit (2007), 202 p.
- "Le nouveau robinson suisse", Wyss Jean-Rudolphe & Stahl P.J. , Ramsay Pauvert (1990), 407 pages.
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Ce n'est pas un livre ,c'est un mythe .
Bien avant d'avoir les réseaux sociaux et autres appareils connectés, régnait le plaisir de la lecture, le plaisir de la découverte ; c'était avant.
Ce livre est lié à une période de vie pour un lecteur , un livre fondateur , un livre qui a fasciné et imprégné jusqu'à la moëlle , des milliers ,des millions de lecteurs.
Quand on avait lu Robinson , tous les possibles étaient accessibles :dessin, rêve , imagination, jeux…
Aujourd'hui, tout est aseptisé, tous sont cachés derrière des écrans, tous sont accros aux nouveautés inutiles qui font des consommateurs compulsifs, aigris, inquiets, stressés.
Le bonheur et le plaisir sont si simples : un moment de pur plaisir à prendre un livre et imaginer librement, mais c'était le monde d'avant
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on rentre tout de suite dans l'ambiance. à lire et à relire.
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j'aime bien ce livre car ça parle d'aventure, mais pour moi il y a trop de pages (394pages)
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Je me souviens avoir lu ce livre en écoutant "La mer" de Claude Debussy conférant à cette lecture une ambiance et un charme tout particulier. du coup mes nuits étaient emplies de trois mats, d'iles tropicales, de plages de sables, de forêts humides et de tout ce qui fait le mythe de se retrouver seul sur un territoire perdu, mainte fois adapté, repris et décliné.
Mais j'en garde un souvenir indélébile car je suis certain que nous sommes nombreux à fantasmer une telle expérience qui ne manquerait sans doute pas d'ailleurs de tourner au cauchemar en situation réelle.
Mais l'aventure est belle, très bien décrite et l'on se plait à s'approprier tous les détails de cette nouvelle vie à bâtir.
Une quête pour rentrer en Angleterre et une fois ce voeu réalisé, une nostalgie inexplicable.
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Pfiou, quelle lecture fastidieuse que celle de Robinson Crusoé ! Et pourtant, pas inintéressante non plus. Mais laissez-moi vous expliquer tout ça…

Robinson Crusoé, c'est 783 pages (en ce qui concerne mon édition en tout cas), divisées en deux grandes parties d'approximativement 400 pages chacune. Et à l'intérieur, du texte, du texte, du texte, pas un seul chapitre. Ou on pourrait dire aussi un chapitre de 400 pages environ. C'est dense, très, un peu trop à mon goût. J'ai du mal avec ce principe parce que du coup, je ne sais pas quand m'arrêter et je trouve ça un peu démotivant. Parce que sinon, on peut se dire « aller, encore un chapitre et j'arrête », mais pas là !

Robinson Crusoé, c'est aussi un livre publié au début du 18ème siècle et on le ressent énormément dans le style d'écriture parfois un peu pompeux et assez lourd encore que plus accessible à mon sens que certains grands classiques français.

Tout le monde connaît déjà plus ou moins l'histoire de Robinson Crusoé, comment il s'est retrouvé tout seul sur une île déserte pendant presque 30 ans, comment il a finalement trouvé quelqu'un sur son île qu'il a appelé Vendredi… J'ai été surprise de découvrir qu'en fait, sa vie sur l'île déserte ne constitue qu'à peine la moitié du roman. le reste de l'histoire n'est que description des autres voyages qu'il a faits ensuite. A mon sens, la partie la plus intéressante, c'est justement celle où il se trouve sur l'île et où on voit comment il apprend à se débrouiller pour survivre d'abord puis pour vivre de façon assez confortable ensuite. Tout le reste m'est apparu comme assez rébarbatif.

Quant au personnage de Robinson lui-même, autant il m'est apparu comme sympathique au début de l'histoire, autant j'ai fini par ne plus l'apprécier du tout à la fin. En fait, tout le moment où il est tout seul sur son île, Robinson est raisonnable. Il apprend à se débrouiller tout seul, fait preuve de beaucoup de bon sens. Il apprend même ce qu'est le bonheur. Parce que oui, comme il le dit lui-même, il s'est trouvé parfaitement heureux sur son île, complètement déconnecté de la société. Même si tout ceci ne l'a pas empêché de sauter dans le premier bateau qui passe pour partir de son île.

Là où le personnage a fini par me déplaire, c'est justement à partir du moment où il rencontre Vendredi. Et tout va de mal en pis par la suite. Robinson m'est rapidement apparu comme quelqu'un qui se pensait totalement supérieur à tous les autres. Lorsqu'il sauve Vendredi des mains des cannibales qui viennent festoyer sur les côtes de son île, il se dit « chouette, je vais avoir un serviteur ! » et il l'éduque à sa manière, lui apprend à lui obéir, à l'appeler maître et l'initie à sa religion. Il continue de même avec les autres personnes qui finissent par se retrouver sur son île, se considérant un peu comme leur roi à tous, n'attendant pas moins d'eux qu'ils n'acceptent de sacrifier leur vie pour le protéger lui en cas de besoin.

Au fil de ses voyages suivants, il devient de plus en exécrables, se contentant de juger constamment la conduite des autres peuples qu'ils rencontrent, chacun étant plus barbare que le précédent. Et loin d'apprendre de la culture des autres, il ne songe qu'à les éduquer à sa propre culture ou à les punir simplement parce qu'ils ne croient pas en son Dieu.

Heureusement qu'on sait que le livre a été écrit au début du 18ème siècle, autres temps, autres moeurs, autres modes de pensée. Parce que clairement, on pourrait considérer ce roman comme raciste et colonialiste à fond.

Pour conclure, je suis très contente d'être enfin parvenue au bout de cette lecture. Parce qu'il faut aussi que je vous dise que j'avais déjà essayé de le lire quand j'étais au lycée (parce que j'en avais envie, pas pour l'école) et que je l'avais laissé tombé, en partie parce que ça ne me plaisait pas plus que ça mais aussi parce qu'il fallait que je lise autre chose pour mes cours de français. Mais bien que je sois satisfaite d'y être arrivée, en dehors du passage où Robinson est tout seul sur l'île, je n'ai pas particulièrement été captivée par cette lecture.
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On ne présente plus Robinson Crusoé. J'ai ressorti ce classique pour le lire avec mon fils de 7 ans. Littérature un peu complexe pour ce jeune âge avec son langage un peu désuet mais mon fils a apprécié sa lecture du soir. On se laisse vite embarquer par les aventure de Robinson Crusoé.
Pour la maman, c'est une lecture agréable, très facile à lire. Un récit d'aventures humaines où l'homme va devoir se réapproprier la nature pour subvenir à ses besoins primaires. Etre perdu sur une île paradisiaque et déserte peut sembler idyllique à première vue. Mais Robinson Crusoé nous prouve qu'il faut s'armer de patience, d'ingéniosité pour dompter ne serait-ce qu'un peu cette nature sauvage.
Enchantée d'avoir relue les aventures de Robinson et de les avoir partagées avec mon fils.
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Un homme naufragé sur une île. Comment survivre ?

Voici un roman classique, basé sur une histoire vraie. Un naufragé qui doit se débrouiller avec les moyens du bord. Un vrai roman d'aventure ! Comment assurer sa survie ? Comment s'abriter des intempéries ? Et les bêtes sauvages, alors ? Et le temps passe, et passe.

Un homme qui sert de son cerveau et de ses mains pour survivre et rendre sa vie acceptable.

C'est un classique et on comprend pourquoi. J'ai beaucoup aimé !
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Le père de tous les romans.
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J'étais persuadée d'avoir déjà lu Robinson Crusoé. Ah, bien sûr, j'ai avalé les réécritures de Michel Tournier et sans doute 2 ou 3 versions jeunesse. Mais j'ignorais tout de l'original dont les aventures ne se réduisent pas à sa longue reclusion sur une île qui d'ailleurs ne porte aucun nom. Oui, quand on s'aperçoit que Robinson vient d'être recueilli par un navire alors qu'on n'est qu'à grand peine à la moitié de ses aventures, on se dit que ça va être long. Et de fait, oui, on baille pas mal, surtout vers la fin.
Mais quand même ! La puissance du mythe est incontestable, d'autant plus qu'il naît dans ce qui pourrait s'analyser comme un condensé du Xviii ° siècle. Defoe reprend le canevas du roman picaresque (Un roman picaresque se compose du récit censément autobiographique d' un jeune homme en rupture de ban, vivant des aventures souvent extravagantes au cours desquelles il entre en contact avec toutes les couches de la société). Il y ajoute l'Encyclopédie: Robinson recrée le monde civilisé en reprenant toutes les techniques de son époque et que ce soit en matière de fromage de chèvre, de génie civil ou de création vestimentaire, il dresse un incomparable panorama du génie humain. À cela s'ajoute une longue réflexion sur la Providence par laquelle Robinson s'efforce de justifier son sort. Il attend un bateau et non pas Godot et pour ne pas devenir fou s'accroche à la rationalité. Bien sûr que son sort se justifie, qu'il mérite d'avoir été puni par Dieu, étant donné les épouvantables péchés par lui commis! Bon, le lecteur se dit qu'il s'est fait avoir et qu'on lui a sucré la description de toutes les turpitudes dans lesquelles son héros s'est vautré; mais, plus vraisemblablement, les péchés ne sont invoqués que pour que Robinson se sente appartenir au grand dessein divin et non expédié loin de tout tel une crotte de nez négligeable.
Mais ce qui fait surtout de Defoe un écrivain des Lumières, c'est l'égalité qu'il professe entre les hommes. Ben si. Oui, bien sûr, les Noirs sont des cannibales même pas fichus de respecter la syntaxe anglaise et Vendredi pose le pied de Robinson sur sa propre tête pour montrer sa pleine conscience de la supériorité de l'homme blanc. Faut pas rêver, ce livre a été écrit il y a 3 siècles. Mais Defoe a une capacité incroyable à dépasser bien des préjugés de son temps - et du nôtre. Par exemple, il explique que si le cannibalisme est vraiment horrible, ce n'est finalement pas pire que les crimes de l'Inquisition. D'autant plus que les sauvages ont le bon goût de ne manger leurs ennemis qu'après leur mort alors que les inquisiteurs ne manquent pas de les torturer avant! Parole de protestant en haine des papistes? Même pas: c'est à un prêtre français que Robinson confiera le soin de catéchiser son île.
Car après avoir recréé la civilisation à lui tout seul, Robinson observera comment l'homme fait société en retournant sur une île désormais habitée et partagée entre natifs, Anglais et Espagnols. Il est clair que l'île correspond à l'Eden où Dieu plus malin que la première fois a envoyé à son Adam non une Ève tentatrice mais un serviteur asexué (C'est sidérant de voir à quel point personne ne s'intéresse au sexe dans cette histoire). Quand la population de l'île s'accroît, Robinson se fait Dieu, envoie de l'aide et prêche la bonne parole, puis s'esquive et abandonne tout ce beau monde comme une espèce de mise en abyme de la création. Les mecs, je comprends que vous comptiez sur moi, mais j'ai autre chose à faire dit Robinson-Dieu en substance.
Robinson abandonne son île comme il a abandonné ses parents puis ses enfants et après avoir vécu à l'Ouest part à l'Est où là, je l'admets, s'étale un racisme décomplexé et du coup presque drôle contre les Japonais cruels, les Tatars brutaux et les Chinois prétentieux. Mais qu'est-ce qu'il leur passe aux Chinois ! D'ailleurs, dit-il, ils ne seraient même pas capables de défaire une ville comme Dunkerque...
Et le roman s'arrête, pourquoi là ? Si Defoe donne finalement une égale dignité aux sauvages et aux civilisés, il ne supporte pas ce qu'il considère comme un entre-deux autant éloigné de la nature que de la culture. C'est pourtant dans cet Est honni que Robinson prendra une leçon d'humilité : lui qui, après avoir chanté les vertus régénératrices de son île, s'en est tiré vite fait dès qu'il l'a pu, a rencontré un exilé à qui il offre la possibilité de revenir chez lui. Mais l'exilé a chanté les vertus du renoncement et s'y tient: lui reste dans sa prison.
La toute dernière partie du livre est donc bien détestable : Robinson y renie son refus du fanatisme, il a troqué sa caravelle pour une caravane et son aventure sombre dans la mauvaise foi. Il était temps que ça s'arrête.
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