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sur 2405 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre classique avec une double lecture pour ma part.
Découvrir l'aventure et la société autour de l'époque racontée.
Mais aussi voir le parallèle sur l'aspect résilience et écologique actuel, avec l'aventure de Robinson Crusoe.
Dans tous les cas, c'est un classique à avoir lu en ce siècle.
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Crusoé décrit comment, en tant que jeune homme entêté, il a ignoré les conseils de sa famille et a quitté sa confortable maison de classe moyenne en Angleterre pour prendre la mer. Sa première expérience sur un navire a failli le tuer, mais il persévère, et un voyage en Guinée « a fait de moi à la fois un marin et un marchand », explique Crusoé. Désormais plus riche de plusieurs centaines de livres, il repart pour l'Afrique mais est capturé par des pirates et vendu comme esclave. Il s'échappe et se retrouve au Brésil, où il acquiert une plantation et prospère. Ambitieux de plus de richesse, Crusoé conclut un accord avec des marchands et d'autres propriétaires de plantations pour naviguer vers la Guinée, acheter des esclaves et retourner avec eux au Brésil. Mais il rencontre une tempête dans les Caraïbes et son navire est presque détruit. Crusoé est le seul survivant, échoué sur un rivage désolé. Il récupère ce qu'il peut de l'épave et établit une vie sur l'île qui consiste en une réflexion spirituelle et des mesures pratiques pour survivre. Il documente soigneusement dans un journal tout ce qu'il fait et ce qu'il vit.

Un roman sur l'individualisme, il dépeint l'autosuffisance et l'autonomie du principal protagoniste. Pendant la majeure partie des 28 années que Crusoé passe abandonné sur son île, il est entièrement seul. Il décide quoi faire et comment le faire. Grâce à son travail acharné et à ses compétences, il est capable de recréer de nombreux conforts de la vie civilisée. Même lorsqu'il en rencontre d'autres vers la fin de son séjour, Crusoé s'impose toujours en tant que maître d'esclaves ou chef des autres. L'histoire de l'aventure de Crusoé est un fantasme d'indépendance et de contrôle total.
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C'était un classique que j'avais peur de découvrir ; cependant, les premières pages m'ont immédiatement rassurées. Daniel Defoe ambitionne en effet dès le départ de proposer un roman d'aventure mettant en exergue le sens pratique d'un jeune anglais de son époque incapable de savoir ce qu'il a vraiment envie de faire de sa vie. Ainsi, quoi de mieux que se perdre pour se trouver ?
Je ne me suis pas ennuyée une seconde en découvrant ce roman culte, même si j'aurais aimé davantage de profondeur quant à l'exploration de la psychée de Robinson sur son île, face à la solitude.
Lien : https://unpalaisdepapier.ove..
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Cette traduction du roman commence par un problème de chronologie dans la vie du héros.


On y apprend ensuite que Robinson est le nom de famille de sa mère; son paternel, natif de Brême, a pour nom Kreutznaer, rapidement transformé en Crusoé. Sur le bateau, on découvre qu'il a pour prénom quelque chose qui, passé à la moulinette du diminutif, est Bob. Robert? Dans la famille, il y a encore un 2e frère et deux soeurs, mais celles-ci n'apparaissent qu'en fin de volume.

Bref, passé ces détails, ce bouquin est un petit guide de religion: seul sur son île, Crusoé devient chrétien quand il s'agit de ne pas sombrer dans la folie. Il tente ensuite de convertir Vendredi en bon protestant et y parvient. En fin d'ouvrage, il se fait tolérant et accepte parmi ses compagnons d'infortune un papiste et un animiste, le géniteur de Vendredi.

Ouvrage de référence pour un lectorat jeune, il dissimule des principes de vie sous un vernis qui décrit le non-retour à la sauvagerie pour l'humain croyant.

Mes (+):
- le fait que l'histoire de Robinson Crusoé soit encadrée par des scènes de famille et de conseils paternels, des aventures en Afrique, une plantation au Brésil (avant les années de solitude) et par le retour à la vie occidentale, à la richesse et à la descendance (après son évasion de l'île).
- l'application du traducteur à reprendre le style très guindé de l'auteur, à grands coups de subjonctif. Cela donne un certain charme désuet à l'écriture, surtout pour un lecteur de 2023.

Mes (-):
- l'absence totale de découpage: pas de chapitre, rien, alors qu'il y aurait largement de quoi placer des titres.
- le fait que les enfants du héros ne soient que mentionnées en deux lignes. Et si les enfants écoutaient l'histoire de leur père plutôt que de juste apparaître rapidement puis de disparaître aussi sec? La construction du roman me fait dire que la rédaction de Defoe s'est faite sans plan global: on sent un peu trop l'improvisation.
- le happy end! Malgré 28 ans d'absence, ses amis lui ont gardé ses richesses et les ont fait fructifier. Quels chouettes amis il a! Pourquoi tant d'amour pour ce type qui disparaît, qu'on croit peut-être mort? J'aurais aimé que Defoe montre des gens profiteurs et malsains, mais tout le monde est gentil et bon et honnête, car chrétien d'Angleterre! Les seuls mauvais sont les sauvages et les Africains (musulmans ou animistes): de nos jour, on appelle cela du racisme. Mais nous sommes au XVIIIe s et c'est ainsi qu'on pensait dans la bonne société de l'époque.

Finalement, je me demande ce que contiennent les deux suites donnés à ce monument par Defoe, "The farter aventures" et "Serious reflections" ...


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Non, rassurez-vous, je ne vous ferai pas l'affront de vous raconter, comme si vous l'ignoriez, l'histoire de Robinson Crusoé (parfois orthographié Crusoë, comme pour le mot canoë, mais bref, on s'en fiche, dans l'original anglais, il n'y avait pas d'accent et l'auteur cherchait juste à faire rimer le nom de son héros avec son propre patronyme). Je me souviens toutefois que Jack London avait cette formule : « Le vrai n'est parfois pas vraisemblable. » Il entendait par là que pour écrire un roman crédible, il fallait parfois amoindrir la réalité, la déformer, la remodeler, l'approcher un peu d'une forme de normalité attendue, car quiconque n'ayant pas vécu la chose la jugerait sans quoi incroyable, au sens de « pas digne d'être crue ».

Daniel Defoe s'est ainsi rendu célèbre en mettant la main sur une histoire proprement incroyable, dont il rendit un récit affadi, alourdi, abâtardi mais pourtant tellement détonnant, par rapport à ce qui s'écrivait à l'époque — le livre parut en 1719 —, qu'il eut malgré tout le succès phénoménal et la postérité que nous lui connaissons : Stevenson aurait-il écrit son Île au trésor sans Robinson Crusoé (je pense notamment très fort au personnage de Ben Gun et à la mutinerie) ? Swift son Gulliver ? Marivaux son Île des Esclaves ? Tournier son Vendredi ou les limbes du Pacifique ? Bernardin de Saint-Pierre son Paul et Virginie ? Et combien, combien d'autres encore ?

(Rousseau considère dans Émile que c'est le seul livre digne d'être présenté à un enfant encore jeune que l'on souhaite éduquer ; Maupassant l'évoque également mais pour en dire qu'eu égard à son côté consensuel, c'est à peu près le seul roman que vous pouvez lire sans qu'un oeil inquisiteur ne vous taxe jamais de dépravation.) Et je ne parle même pas des multiples adaptations cinématographiques et déclinaisons diverses dont Tom Hanks et Hollywood ont su tirer quelques substantiels bénéfices.) Colossal ensemble, donc — si l'on y adjoint les publications jeunesse — qu'on nomme d'ailleurs maintenant des « robinsonnades ».

Indubitablement, ce roman a valeur de mythe, comme Dom Juan, comme Frankenstein, comme Faust, comme Don Quichotte et quelques autres qui jonchent l'histoire littéraire et culturelle du monde occidental. Mais quelle est, au juste, la valeur de ce mythe ? La rédemption par l'ascèse, une forme de retour à la sagesse, aux vraies valeurs et au droit chemin PAR la nature et SANS la société, une forme de retour au paradis perdu, presque, pas très différente, sans doute, des aspirations à la condition d'ermite. C'est aussi l'apologie de la survie dans l'adversité. Ça vous parle, non ?

C'est en effet très à la mode aujourd'hui, et le succès populaire (et qui fait long feu !) d'un programme tel que Koh-Lanta a sûrement quelque chose à voir avec cela. Defoe avait-il perçu tout ça ? J'en doute fort et les malheureuses suites qu'il a voulu donner à son roman, fruit de l'enthousiasme suscité par sa publication, attestent du fait qu'il n'avait absolument rien compris de ce qui en faisait l'essence et le succès.

Car Defoe n'est que le fade interprète, le fortuit géniteur, d'un mythe qui lui était préalable et fort éloigné. le « véritable » Robinson Crusoé, à savoir le têtu marin écossais Alexander Selkirk, avait d'autres visées, d'autres idéaux, d'autres codes de conduite, d'autres buts dans la vie que le cupide commerçant, citadin et volontiers politicard qu'était Daniel Defoe.

Contrairement à l'auteur, Selkirk se souciait fort peu de politique, c'était une forte tête, un querelleur, une trempe sans incrustation, un gars qui disait sans détour ce qu'il pensait et qui se souciait peu de froisser durablement ses interlocuteurs, fussent-ils de la police, ou fût-il embarqué avec lesdits interlocuteurs sur un navire à l'autre bout du monde. C'est ce qui lui valut le luxueux privilège d'être débarqué tout seul sur une île rocailleuse et inhabitée de l'archipel Juan Fernandez, située à environ 600 km au large du Chili.

L'île, en soi, était suffisamment paumée pour s'y sentir bien coupé de tout, mais offrait cependant des dimensions — à la louche une quinzaine de kilomètres d'est en ouest et à peu près cinq kilomètres du nord au sud avec un littoral très tortueux et chaotique qui en décuple le périmètre — suffisantes pour s'y dégourdir les jambes, y trouver accessoirement à manger et n'en pas tout explorer en dix minutes chrono. Or Selkirk, en sa qualité d'à peu près pirate, en tout cas d'insoumis, n'était pas du style à s'en laisser compter ni à se déjuger : c'était le genre de gars qui assume ce qui lui arrive, surtout s'il l'a provoqué. Il fit preuve sur cette île d'un sens de la survie et de la débrouillardise qui enthousiasma Defoe au point qu'il voulût en narrer les exploits, mais en prenant soin d'en gommer les trop fortes aspérités, en en faisant un vieux monsieur, comme lui l'était alors, tandis que ledit Selkirk était bien plus jeune que Defoe au moment de l'écriture du roman.

Voilà pourquoi le narrateur de Robinson Crusoé est un si vieux bonhomme, un gars qui, de vaguement indiscipliné dans sa jeunesse, est devenu scrupuleux, aimable, affable, prudent, un brin peureux même, sage et pieux sur son île, passant son temps à ânonner les évangiles. Il est vrai que Selkirk n'avait pour seul bouquin qu'une bible et qu'il s'en faisait régulièrement la lecture afin de ne pas trop perdre son anglais, mais il n'était pas devenu sacristain pour autant, n'hésitant pas à se refaire pirate dès qu'il fut libéré par le passage d'un adorable flibustier dont il se fit plus ou moins l'ami et l'homme de main.

Defoe s'est également servi d'un authentique amérindien, Will, de l'ethnie des Mosquito, qui avait été débarqué sur l'archipel et abandonné par accident, qui, lui aussi, y avait survécu des années (c'était bien sur la même île, mais vingt ans avant Selkirk, que ce dernier ne rencontra donc jamais) pour forger son personnage de Vendredi. Cependant, il en fait une sorte de grasse caricature du bon sauvage : c'est très paternaliste, très dégoulinant de « mission civilisatrice », comme ça se disait et se pratiquait à l'époque (sans parler de commerce triangulaire, qui était la norme aussi à l'époque et auquel Defoe ne trouve rien à redire, nonobstant la soupe à la morale chrétienne qu'il nous sert sans arrêt dans l'ouvrage).

Pourtant, malgré tout le poussif dont l'auteur affuble cette remarquable histoire réelle, le roman demeure, plus de 300 ans après sa publication, d'une tenue et d'une fraîcheur qui méritent le respect. Certes l'auteur ne l'a pas fait exprès, mais le sujet était tellement bon, il résonnait si fort en chacun de nous, qu'il ne pouvait pas être gâté, même par les maladresses d'un Defoe en petite forme créatrice.

Cela reste donc, en dépit de tout ce que je viens d'en dire, un roman admirable, car sa matière première, celle qui provenait du destin particulier de Selkirk, en était exceptionnelle, luminescente et subjuguante, et en dépit de toute cette mélasse pro-religieuse et moralisatrice, des balourdises à propos de Vendredi et du retour en Europe (l'épisode des loups et de l'ours au pied des Pyrénées françaises est à pleurer de nullité), cela reste un très grand roman, dont Defoe a su maîtriser la narration, notamment dans la phase « découverte et débrouillardise » de l'oeuvre.

Je tiens à préciser aussi que Defoe, qui était un excellent connaisseur des récits de piraterie de son temps, aborde, par exemple, un élément fort peu mentionné ni repris par ailleurs et qu'on redécouvre de nos jours, à savoir la piraterie dite « barbaresque » (entendez par là du Maghreb). En effet, Robinson Crusoé se fait alpaguer au départ par un pirate de Salé (au Maroc), puis, vers la fin, un bateau en partance de Lisbonne n'arriva jamais en Angleterre en raison d'un équipage pirate algérien (Defoe écrit « Algerines » dans la version originale du roman, ce qui signifiait manifestement Algériens au sens d'Algérois). Ce n'est que très récemment que j'ai entendu parler de l'ampleur et de l'existence de cette vaste entreprise de piraterie sur plusieurs siècles et qui aboutit à la création rien moins que de l'US navy pour y faire face, rendez-vous compte !

Oui, on devrait relire plus souvent nos classiques car, typiquement, c'est le genre de roman qu'on a tous l'impression d'avoir déjà lu avant de l'avoir lu et qui, malgré tout, est toujours intéressant et surprenant à la lecture. Pour vous en convaincre, je vais vous proposer une question, exactement du même acabit que celles qu'une amoureuse des quiz sur Babelio vous concocterait avec gourmandise.

Question 1 : Quel est le prénom de Robinson Crusoé ?
a. Crusoé
b. Robinson
c. Bartholomew
d. Bob

Je sens que ça fume… Eh bien, je ne vais pas vous faire lanterner plus longuement, mais au risque de vous surprendre — et preuve qu'il n'est pas totalement inutile de le lire pour en avoir une vision précise — son prénom est Bob (mentionné une seule fois dans l'ouvrage). Robinson est le nom de sa mère et Crusoé une déformation de Kreutznaer, le nom de son père, natif des Pays-Bas, comme le propre père de Defoe, bien entendu.

Et maintenant, posons-nous honnêtement la question, si d'un coup, là tout de suite nous étions privés de notre informatique, de notre électricité, de nos maisons, de nos magasins, de nos moyens de transport, du secours même de demander du secours, que ferions-nous ? Qu'entreprendrions-nous pour assurer notre propre survie « into the wild », si j'ose écrire ? Si la réponse vous intéresse, alors je vous conseille la lecture de cet archi-classique en vous spécifiant une fois encore que ceci n'est que mon avis, seul au monde, échoué sur l'île bossuée de ma subjectivité, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Cet ouvrage, devenu un grand classique, a quelque peu vieilli. À sa décharge, il a été publié en 1719 à l'époque où l'esclavage était une pratique courante qui ne choquait personne.
La vie d'Alexander Selkirk, naufragé et isolé sur une île pendant 5 ans, a largement inspiré le journaliste, pamphlétaire et romancier, Daniel Defoe pour créer son personnage de Robinson Crusoé.
Ce roman d'aventures est rédigé à la première personne, sans chapitre, comme un long monologue de journal intime, avec de grandes descriptions, très fouillées.
Les croyances religieuses et le Droit Divin avaient une grande importance au 18e siècle. Ce récit est comme une longue repentance (28 ans quand même !) Robinson ayant désobéi à son père, il pense que le Seigneur l'a puni en l'isolant sur une île déserte afin qu'il se rachète de ses péchés.
Déserte ? Pas tout à fait, puisque des cannibales viennent faire bombance sur la plage. C'est ainsi que Robinson sauve un des "mets" du repas, lors de sa 25e année d'isolement. le fidèle Vendredi lui restera attaché, tout en démontrant une évidence incontestable de l'époque, complètement obsolète jusque dans ses termes de nos jours, la supériorité de l'homme civilisé sur le "sauvage", décrit comme un naïf, un tantinet paresseux.
Ce roman, qu'il faut lire à travers le prisme de l'époque de Jean-Jacques Rousseau, est une apologie du Système D, avec les codes et les références en vigueur en 1719.
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On connaît le récit d'aventure, où Robinson se retrouve dans une île déserte et doit survivre.

L'auteur décrit par le menu tout ce que le naufragé doit entreprendre comme travaux, trouver comme idées dans ce but. Étant le seul survivant d'un naufrage, il peut encore aller à plusieurs reprises chercher sur l'épave, encore présente, le maximum de choses dont il besoin.

Mais il va ensuite entreprendre de construire une habitation, fortifiée par de solides palissades, car il craint les « sauvages ». Il va aussi cultiver, pour sa subsistance, du blé et d'autres plantes, dont il a trouvé les graines dans l'épave.

Les « sauvages » n'habitent pas cet île, mais ils viennent souvent voir si il n'y aurait pas quelqu'étranger comme proie, car ce sont des cannibales.

Un jour Robinson assiste à une guerre entre deux tribus ennemies. Il sauve Vendredi de la mort et, en reconnaissance, ce dernier va devenir son domestique. Robinson lui enseigne la langue anglaise, ainsi que la Bonne Parole.

Robinson devient progressivement le prince de son île. Des étrangers arrivent, des espagnols, des anglais. Robinson les aide à ne pas sombrer dans le désordre, les querelles, et à trouver ou retrouver une certaine dignité et un respect des autres.

Le récit est assez long et tout ne va pas se passer dans l'île, bien que ce soit la partie la plus importante du roman. Robinson va aller dans bien d'autres contrées, où il va être tour à tour propriétaire de plantations en Amérique du sud ou négociant dans les mers d'orient.

J'ai bien aimé le passage, je crois qu'il s'agit du chapitre 18, où un prêtre français arrive dans l'île et lui explique qu'il faudrait que ces européens (espagnols, ou anglais qui sont venus dans l'île) qui ont pris une indigène comme compagne, sacralisent leur union et se marient. Dans un premier temps Robinson se méfie de ce prêtre « papiste » et craint qu'il n'impose sa « doctrine », puis il se rend vite compte de son ouverture d'esprit et l'approuve dans sa démarche.

J'ai beaucoup apprécié aussi le style XVIIIième siècle où on retrouve des expressions désuètes, et pourtant très belles. On apprend également l'origine de certaines coutumes ou de certains mots, comme la salade batavia, qui vient du nom d'une ville des Indes Néerlandaises, dans l'île de Java. (on parlait de la « laitue de Batavia »).

On y trouve aussi beaucoup de passages de grande humanité, teintée de religion.
Lien : https://perso.cm63.fr/node/236
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Une oeuvre mythique, découverte à 10 ans, relue plus tard dans sa version originale, feuilletée sans cesse, qui fleure l'aventure et la débrouillardise, dans laquelle le thème de la solitude est aussi superbement traité, bref un classique incontournable à découvrir ou redécouvrir.

Robinson, c'est l'archétype du héros qui va survivre à tout prix, qui va même parvenir à aller au-delà de la survie, en perfectionnant l'agencement de ses installations, en améliorant son alimentation grâce à ses semis de légumes, à son utilisation des ressources que l'île met à sa disposition.

Bien sûr, son quotidien est aidé par la récupération de nombreux éléments du contenu du bateau naufragé, mais c'est son ingéniosité que Daniel Defoe développe dans le livre. Même s'il souffre de la solitude, il parvient à s'en accomoder, à admirer la nature autour de lui, la mer, installé confortablement dans son repaire.

Et puis arrive l'épisode des cannibales, le sauvetage de Vendredi et la vie qui s'organise à deux. Dommage que l'auteur insiste autant sur la supériorité de Robinson sur le sauvage, elle est évidente et incontestable. Mais, était-il nécessaire d'insister autant ?

La dernière partie du livre peut paraître moins passionnante, elle dégage néanmoins une pensée philosophique aboutie et démontre tout les travers de l'humain, même chez celui qui a subi exil et solitude, angoisse et désespoir. Robinson paraît avoir oublié son vécu ou alors il aurait eu un comportement différent.

L'ensemble reste un très bon roman où l'aventure côtoie la réflexion métaphysique et offre de très bons moments de lecture.
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En ouvrant le fameux livre de Daniel Defoe, je m'attendais à rencontrer un Robinson Crusoé expert du système D, qui trouve le moyen de créer les conditions de sa survie sur une île déserte. Je partais donc du principe qu'il s'agirait moins d'un roman que d'un concentré de méthodes de survie (ce qui m'allait très bien aussi). Or, sans être le moins du monde déçu en la matière, puisque Robinson expose longuement les gestes pratiques de sa solitude, je me rends compte qu'il s'agit plutôt d'une oeuvre moraliste (ce qui n'est pas un terme péjoratif, mais juste le rôle assigné au roman à l'époque), qui retrace la réconciliation d'un libertin ingrat avec Dieu, au fil d'une longue expiation que le narrateur repentant finit par concevoir comme une retraite érémitique salutaire. Defoe est un puritain qui prêche par le biais du divertissement qu'il procure.

Cette dimension spirituelle qui, loin d'être annexe au livre, semble plutôt sa raison d'être, restera assez envahissante aux yeux du lecteur contemporain qui a pris ses distances avec la religion. Peut-être accordera-t-il un intérêt historique aux éloges du narrateur envers le capitalisme naissant sur lequel l'Angleterre bâtit son empire. Defoe est un partisan absolu de l'impérialisme britannique, qui assume pleinement la place centrale de l'argent et l'individualisme dans cette société qui affirme sa puissance. Si ce monde a perdu de son éclat aujourd'hui, il est toujours intéressant de lire contre soi et de connaître l'origine des phénomènes sociétaux.

En définitive, à moins d'être un lecteur touche-à-tout (c'est mon cas), il est difficile d'accorder une concentration soutenue à l'ensemble de l'oeuvre, tant sont espacées les considérations triviales où Robinson nous explique comment faire des pots, et les considérations métaphysiques où Robinson est mis en difficulté en tâchant de convertir Vendredi. Selon vos intentions de lecture, vous aurez peut-être la tentation de sauter régulièrement des pages. Pour ma part, comme croyant qui aime L Histoire et qui aimerait savoir se débrouiller dans la nature, j'ai eu tout ce qu'il me faut.
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Je n'avais jamais lu ce grand classique du roman d'aventure. Oubli réparé.
J'ai bien fait car j'ai vraiment apprécié.
D'abord, les aventures de Robinson sont vraiment rocambolesques. Avant de lire le livre, je pensais que cela se limitait à un naufrage et un isolement sur une ile. Mais pas du tout ! Ce cher Robinson vit plein d'autres aventures tout aussi épiques.
Ensuite, j'ai aimé la relation qu'il établit avec Vendredi. Si on la replace dans le contexte de l'époque, on se rend compte combien Daniel Defoe avait des idées et des conceptions avant-gardistes. Cela fait du bien, surtout à moi qui vient juste de lire "Voyage au bout de la nuit" dans lequel Céline ne considère pas les blacks en égaux, loin de là.
Bref, j'ai passé un bon moment, très divertissant.
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