Quand le trou fut assez creux, les deux policiers qui soutenaient Mireille, l'approchèrent de l'ouverture et l'y enfoncèrent verticalement comme un pieu dans la terre. Aussitôt les quatre hommes qui avaient manié la pelle et la pioche, jetèrent rapidement du sable autour du corps de la condamnée qui maintenant était enterrée vivante jusqu'à la hauteur des seins.
Le chef de la police se tourna alors vers la centaine de bédouins assemblés et les harangua au nom du Dieu unique dont Mahomet est le prophète. Il leur cria en substance : cette misérable créature était une des épouses de notre Seigneur Hassan : elle a abusé de sa confiance pour le tromper avec un autre homme. Cette infidélité lui a valu la peine conforme à la tradition... elle sera lapidée ici même et sur le champ.
Encouragés par les gestes du policier, les bédouins ramassèrent des pierres : d'abord lentement, un à un, ils prirent Mireille pour cible : leurs premiers projectiles l'atteignirent au cou, puis aux épaules. Puis stimulés par les encouragements du chef, criant que cette chienne avait mérité cent fois la mort, les bédouins continuèrent. Cela devenait pour eux un épouvantable jeu de massacre, ils visaient la tête, le visage de la malheureuse qui hurlait de douleur impuissante dans son linceul de sable.
Le supplice durait depuis dix minutes. Chaque choc était une nouvelle douleur pour la victime qui hurlait jusqu'à ce qu'elle perdit enfin connaissance. La tête penchée en avant, elle ne réagissait plus, elle ne criait plus. Alors le chef fit signe aux bédouins qui avaient pris goût à cette exécution :
- Laissez cette chienne en rut crever au soleil... ainsi l'aura voulu la justice de Dieu !