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Derrière le rideau" avec sa couverture, son titre, pourrait nous entraîner dans bien des thématiques, mais où on a très largement un doute qu'un voile sombre va tout obscurcir.
Les teintes sont douces, agréables, le lecteur se laisse très vite porter par l'histoire.
Une très belle et douloureuse façon à travers les yeux d'une jeune fille, Yaël, qui grandit, de nous parler de ce qu'elle a vécu. du moins en partie, jusqu'au moment où le reste est tue.
Une histoire très touchante, très prenante, nous y avons autant une jeune femme qui grandit que confronté à l'innommable.
Tout commence à la fin des années 1930, dans un village provençal, Yaël y a ses occupations de jeune fille et enfant, elle entend les discussion des adultes, mais ne comprend rien vraiment, n'écoute que d'une oreille.
La vie est compliquée. Ses parents ont fait un mariage qui n'a pas ravi tout le monde, ironiquement cela va aussi la protéger plus un bref moment. C'est fou comme changé quelques mots dans une loi peut tout remettre en questions.
Elle profite de la vie, avec sa soeur, Emilie. C'est très touchant de voir son évolution. Par exemple, quand elle est encore plus jeune son père se fait traiter de goy, et vu la définition, elle n'y voit rien de méchant.
Sa mère l'avait bien dit tout était dans le ton, le contexte, un mot peut devenir méchant. Mais déjà, elle n'écoutait plus.
Nous avons différents moments de vie comme ça, où c'est particulièrement intéressant de voir son regard d'enfant, qui va bien sûr changé avec les années, le fait qu'elle grandisse, mais également la période difficile qu'elle va vivre. Elle va être confrontée à la seconde guerre mondiale.
Nous suivons tout à travers les yeux de Yaël, les situations familiales compliquées, les façons d'agir de chacun, mais également le monde qui change autour d'elle, les rationnements, les bombardements, son père qui part à la guerre, etc.
Sans jamais rien montrer de trop difficile à l'image, notre esprit sait, la peur s'installe, c'est très intéressant de suivre ainsi sa vie.
Après nous avoir brutalement laissé à la fin.
Le bonus revient sur cette époque et en explique les grandes lignes, y compris la fameuse chanson qu'on croise.
Une chronique sociale et historique que je ne peux que recommander.
Très beau travail de Sara del Giudice Sara aux éditions Dargaud.
Elle touche nos coeurs et nous émeut, même assez simplement, vu que c'est comme un tranche de vie. Bien sûr, le lecteur pourrait également avoir les larmes aux yeux.
Il y a de beaux moments, des plus tristes, et qui finira mêler à une époque terrible.