La femme qui ne vieillissait pas

«  Voilà mon visage éternellement jeune , et doux, et bienveillant et lisse .
Me voilà monstrueuse et miraculeuse .
Me voilà le rêve de toutes les femmes » .

Extrait de ce roman curieux qui montre la dissonance entre la jeunesse éternelle qui contrarie le cours du temps, la douleur et la férocité de la vieillesse et pourtant .....

L'auteur, que je connais peu ( dont je n'ai lu qu'un livre ) nous offre une histoire surréaliste , espèce de fable ou conte fantastique qui permet de réfléchir à ce sujet atypique: à 21 ans Martine change de prénom ,elle devient modèle pour le photographe Fabrice , compagnon de vie de son amie Odette.

Durant de longues années , la même photo sera réalisée et Betty ne vieillit pas, ni ride, ni cheveu blanc... Mystère, son visage ne change plus , il ne s'altère pas....la suavité de sa peau , son grain laiteux, rare et curieux.

L'histoire se lit très rapidement , d'une plume juste ,acérée , l'auteur pose un regard bienveillant sur les rapports entre la fuite du temps, la perte, le deuil, la solitude qui peut survenir et la sensation d'abandon qui s'avance , inéluctablement.

La vieillesse est - elle une bénédiction ou une malédiction?
Peut- on arrêter le temps lorsqu'il en est encore temps?
La jeunesse au caractère éphémère , un temps qui passe ou ne passe pas?
Ce qui arrive à Betty est le rêve de toutes les femmes , et pourtant ?

Une réflexion sereine, sur l'âge , l'être et le paraître , un hymne à la vie.

Autant de questions à se poser mais il faut lire ce livre ...un conte moderne qui m'a laissée perplexe.
«  L'amour est dans l'attente,et dans l'espace, dans la patience et l'émerveillement » ....
Emprunté à cause du titre .

Imaginez que votre visage ne subisse plus aucun signe du temps qui passe et reste figé à l'âge de trente ans. Vous accumulez les années, quarante, cinquante, soixante ans, et seul votre organisme vieillit. Votre visage reste celui d'une éternelle jeune fille. Cela vous tenterait bien, n'est-ce pas?!
C'est ce qui arrive ici à Betty, l'héroïne de ce roman formidablement écrit par la plume envolée de Grégoire Delacourt.
Betty, nous la suivons depuis sa naissance, dans les années 50. Son père revient d'Algérie amputé et sa mère est une beauté libérée. Mais cette dernière décède alors que Betty n'a que treize ans. La vie avance malgré ce manque, de manière conventionnelle, jusqu'à ce que Betty se rende compte de sa beauté figée pour l'éternité...
Ce roman est un régal. Grégoire Delacourt ne s'appesantit jamais sur les futilités et son écriture fluide suit la vie de son héroïne tout en analysant les réactions de la société, dont les moeurs, elles, sont éternellement figées. Ici, c'est de la jeunesse éternelle dont il est question, thème préoccupant pour les femmes d'aujourd'hui (il suffit de regarder les photos des actrices passées sous le bistouri pour tenter de paraître toujours plus jeunes), que l'auteur appréhende habilement à la manière d'Oscar Wilde et de son "portrait de Dorian Gray".

Betty a 30 ans pour toujours. Ainsi, son visage cesse de vieillir à 30 ans, tandis qu'à l'intérieur, son corps continue de prendre de l'âge. Alors que la plupart de ceux qui l'entourent n'y voient que des avantages, Betty, elle, devient malheureuse. C'est la première fois que je lis un roman de Grégoire Delacourt et j'ai aimé autant le style que l'histoire!

Quel plaisir cette lecture ! J'ai adoré cette fable sur le temps qui passe et le vieillissement (ou pas !). Betty ne vieillit pas, le titre est explicite, mais elle va le payer au prix fort. J'ai beaucoup aimé les personnages autour de Betty, ses parents, son amie Odette, son mari André...des portraits fins et sensibles. L'auteur s'est glissé dans la peau d'une femme, encore, et c'est à nouveau une réussite ! le hasard m'a fait lire ce roman juste après Un clafoutis aux tomates cerises qui lui aussi invitait à une réflexion sur la vieillesse. de façon totalement différente en partant de ce qui semble être le rêve des femmes, la jeunesse éternelle, Grégoire Delacourt nous surprend et nous invite à un joli voyage et à une vraie réflexion sur les diktats de l'apparence et au delà sur le sens de la vie et l'amour à l'épreuve du temps. Chapeau bas monsieur ! Une écriture fluide, des personnages consistants et touchants, une lecture agréable, un thème passionnant, que demander de plus ?

Décidément, j'aime beaucoup cet auteur. Sa plume est jolie, les histoires sont aussi belles qu'intéressantes.

Betty grandit sans sa mère, morte fauchée par une voiture à 30 ans. C'est le drame de sa vie, mais grâce à l'amour de son père, elle parvient à grandir, trouver le grand amour et découvrir avec lui les joies de la maternité.
Mais voilà... ce qui arrive à Betty est en effet un rêve universel: elle ne vieillit pas. Cependant ce qui apparaît comme une chance inégalable est en fait un véritable cauchemar à la longue. Son visage intrigue, questionne, alors que son corps vieillit de l'intérieur. Elle ne cesse de s'interroger sur le pourquoi de cette anormalité, et n'y parvient finalement jamais... mais la fin est belle, touchante.

J'ai aimé cette histoire complètement surnaturelle sans pourtant une quelconque magie, un pacte avec le diable ou que sais-je... le roman dépasse cela et cela aussi qui le rend très juste et très beau.
Une bien belle histoire qui, évidemment, fait réfléchir au temps qui passe, à ce qu'on en fait, à l'acceptation de soi.

Martine décide de se faire nommer Betty, cela fait plus jeune est à la mode. Très jeune elle a perdu sa mère. Lorsqu'elle rencontre André elle sait qu'il sera l'homme de sa vie. Ils se marient et ont un fils Sébastien. André part souvent pour apprendre à travailler le bois. le temps passe et Betty ne change pas physiquement, elle reste toujours au niveau du visage à 30 ans. Et contrairement à ce que l'on peut croire.
Un roman d'une grande subtilité, et d'une écriture adaptée à ce genre de texte. A chaque livre, Grégoire Delacourt sait surprendre ses lecteurs tant il analyse parfaitement la femme.

Quelles vérités contenues dans ce roman... C'en est parfois presque malaisant. Mais je l'ai dévoré, je l'ai vécu. Moi, la vraie trentenaire, j'ai lu mes peurs et celles de mes aînées décortiquées et déballées, j'ai lu nos espoirs piétinés et ce rêve prendre des allures de cauchemar. Ce livre m'a sans doute réconciliées avec mes futures rides. Il est comme une bouffée d'espoir.
Je suis véritablement impressionnée par ma capacité de Grégoire Delacourt à se glisser dans la peau d'une femme et à la vivre de l'intérieur. C'est presque bluffant. Son écriture est rythmée et magnétique. C'est pour moi une belle découverte et j'ai apprécié la postface dans laquelle il explique le cheminement de cette écriture. Je recommande cette lecture tant aux hommes qu'aux femmes, car il est bon de mettre des mots sur ce que l'on peut ressentir mais aussi d'entrer dans la peau de l'autre pour mieux le comprendre. Et c'est ce que fait Grégoire Delacourt avec brio.

Mon deuxième bouquin de Grégoire,
peut être moins émouvant que "danser au bord de l abîme " mais tout aussi profond avec de réelles questions existentielles !
Ne pas vieillir,le rêve de toutes les femmes ... mais apparemment l'éternelle jeunesse ne fait pas le bonheur.
le style d écriture est toujours aussi sublime .

Toujours une sensibilité très féminine pour cet auteur . J'ai adoré ce livre bouleversant d'autant que toutes les femmes rêvent de ne pas perdre leur jeunesse!! une bonne leçon de vie pour apprendre à vivre avec son temps et se laisser vieillir tout simplement puisqu'ainsi est la nature.

Voici un conte, un beau roman, une belle histoire qui parle de la vieillesse, de la mort, de la solitude. Arrêter le temps qui passe n'est pas sans conséquence et quand ce phénomène n'est pas voulu mais subit, c'est « invivable ». L'héroïne, Betty, se laisse prendre en photo, chaque année, à la même date, vêtue du même chemisier, avec la même coupe de cheveux et à l'aube de ses 60 ans le cliché fait toujours apparaître une jeune femme de 30 ans. Elle va prendre une grande décision.Le style d'écriture, un journal ou l'âge sert de titre, ajoute aussi au plaisir de la lecture (ici de l'écoute). Un entretien avec l'auteur en fin d'écoute est très enrichissant. YR