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EAN : 9782709661836
256 pages
J.-C. Lattès (28/02/2018)
  Existe en édition audio
3.57/5   747 notes
Résumé :
"À quarante-sept ans, je n'avais toujours aucune ride du lion, du front, aucune patte d'oie ni ride du sillon nasogénien, d'amertume ou du décolleté; aucun cheveu blanc, aucune cerne; j'avais trente ans, désespérément." Il y a celle qui ne vieillira pas, car elle a été emportée trop tôt.Celle qui prend de l'âge sans s'en soucier, parce qu'elle a d'autres problèmes.Celle qui cherche à paraître plus jeune pour garder son mari, et qui finit par tout perdre.Et puis, il ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (169) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 747 notes
Il y a chez Delacourt quelque chose de curieux . Loin de nombreux auteurs dont on se demande " où ils vont chercher tout ça " , lui tend simplement la main pour " saisir ce qui passe à sa portée ". Alors , c'est vrai , c'est tellement évident que ça peut paraître un peu naïf sauf que...Oui , " sauf que " Delacourt , il a un regard , un vrai , il voit , analyse , utilise ce qui lui est offert et , lorsque la " machine " se met en route , ses mots , ses mots poétiques , subtils , vont lier le tout pour en faire un mets délicieux . Delacourt , c'est un chef trois étoiles qui joue avec les ingrédients qu'il trouve ici et là , mais jamais très loin , ce qui fait dire , comme un certain commissaire " Bon Dieu ! Mais c'est bien sûr ! "
Oui , bon , pour comprendre cette référence , il faut tout de même avoir vécu donc ....vieilli . Et ça tombe bien , non ? Car la vieillesse , c'est le thème de ce roman . Figurez - vous que ,Martine / Betty , son " enveloppe extérieure " , elle ne vieillit pas .Super , me direz- vous , terminés les " ô temps ,suspends ton vol , ô viellesse ennemie ou encore le célèbre " la vieillesse est un naufrage " du Général. Oui , ce doit être bien , plus de chirurgie esthétique ( dont nombre de résultats, hummm....) , plus de pommades miracles , de pilules aux vertus reconnues ...Oh oui , que d'économies , que de bien-être . Dans une société du " paraître ", le sourire retrouverait en permanence sa place sur tous les visages....Bon , oui , d'accord , le chômage mais , bien peu de chose en fait .
Sauf que Delacourt arrive pour casser cette image idyllique , le bougre , et il va nous en " faire " une de ces fables dont il a le secret .
Comment? . Ah ben , ça , pour le savoir , il faut lire et ce qui pourrait n'être qu'un aimable divertissement prendra un tour plus profond , plus émouvant.
Ce petit livre se lit vite , il a quelque chose de sympa et , parfois de grave , un mélange subtil , vous ai - je dit . Laissez - vous tenter , votre vie n'en sera certes pas transformée , mais , comme pour un bon repas , vous aurez senti le vrai goût de l'authentique .
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Martine vit une enfance avec une mère aimante. Le père part pour la guerre d'Algérie et en revient avec une jambe en moins, complètement changé, tourmenté, subissant des douleurs nerveuses à la jambe perdue.
La mère de Martine ne reconnaît pas ce mari dans cet homme sombre. Elle commence à sortir avec une amie et perd la vie dans un accident. Martine a 13 ans.
Sa mère va beaucoup lui manquer à toutes les étapes de sa vie, quand elle devient une jeune fille, quand elle se marie, quand elle devient maman d'un petit Sébastien.
Heureusement, Martine garde le portrait de sa mère intacte, qui ne vieillit pas.
Martine se fait appeler Betty. Son mari, André, compagnon, parcourt les chemins pour réaliser des oeuvres d'art.
Alors Betty sort beaucoup tout en restant fidèle.
Le compagnon d'une amie, photographe réalise un cliché d'elle chaque année dans la même position. Elle constate qu'elle ne change pas physiquement. Elle s'en persuade et son opinion est renforcée par les compliments de ses amis.
Cependant ses organes internes vieillissent normalement.
Vérité sur sa beauté physique inaltérable, illusion?
Personnellement, je me suis forgé ma petite opinion.
Martine-Betty, tellement habitée par le cadre de sa mère , par ce visage qui ne vieillit pas , se construit la même vérité.
Ceci étant dit, Betty est une belle personne qui aime son fils, son mari. Grégoire Delacourt en parle merveilleusement bien et nous tisse une belle histoire qui peut être vraie, un conte ?
A nous de trancher...
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Je me souviens que ma mère n'a jamais « fait » son âge. Elle était toujours radieuse, enchantée des compliments qu'elle recevait. Pour elle, ce témoignage d'une certaine résistance à la marche du temps a toujours été une source de joie, un bain de plaisir. Même si les éloges proférés n'étaient sûrement pas toujours désintéressés.
Je me rappelle aussi qu'un dimanche des années 60, nous sommes allés, ma main dans la sienne au cinéma du quartier voir « La déesse de feu » avec Ursula Andress qui traverse le grand feu bleu et ne vieillit plus. Jamais.
Beauté, jeunesse et grâce pour toujours. Une divinité était née. J'ai vu une série B naïve et niaise. J'étais sous le charme.

Figée à 30ans sans jamais n'avoir franchi de feu de quelques couleurs que ce soit, Betty, la femme qui ne vieillissait pas ne sera jamais une divinité, cette halte de la marche de la vie deviendra pour elle une calamité, un cauchemar.
Imaginez-vous paraître plus jeune que votre fils qui vous présente sa chérie, une jeune femme de votre âge.
Envisagez-vous d'affronter quotidiennement les regards de jalousie féroce ou les formules assassines de vos amies proches, certaines que vous cachez un secret bien gardé.
Bien pire encore, percevez le désespoir de votre époux qui rêvait de vieillir doucement à vos côtés, « de voir l'automne éclore sur tes mains et toutes nos belles années sur ton visage, elles auraient dessiné notre vie, et nos joies. »

Une amie, avec qui je lis de concert ce roman m'a dit : « Sous les couverts de cette histoire un peu farfelue, il y a tellement de thèmes si sérieux, de prises de conscience que j'aime vraiment énormément cette lecture. » Moi aussi.

De surcroit, les écrits de Grégoire Delacourt me donnent envie de lire à voix haute, la fluidité et le naturel de la musique de ses mots confèrent au phrasé un chant aussi plaisant et délié que puissant et imagé. Je lis sans bégayer (Mort de Lire). Ces formules sont addictives comme des bonbons acides et sucrés, lorsque le premier est avalé, la boite est mangée.
Ici, dès la première ligne énoncée, le livre est dévoré.

Ce texte demeurera jeune et frais à jamais, « sans la griffe d'une ride ».
Le thème est intemporel.
Toute l'humanité sans considération de sexes, de races ou de couches sociales se contemplera jusqu'à la nuit des temps dans un miroir, un rétroviseur ou un selfie pour apprécier et déchiffrer sa vie, de sa jeunesse insolente à son inévitable déchéance.
« Il faut aimer le temps qui passe, il rend unique ce qu'on a vécu. »

La vieillesse est-elle une victoire ou un naufrage ? Vous avez trois heures…


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Avec des mots des situations de tous les jours, Grégoire Delacourt a la façon et la manière juste d'écrire au nom des femmes. Il y retranscrit leur force, leur fragilité, leur sensibilité, leurs espoirs, leurs illusions, leurs rêves, leurs peurs, ce qu'elles voient de la vie, ce qu'elles ressentent... Dans ce petit roman, il rend ici hommage à toutes les femmes face au temps qui passe.
Un joli petit livre qui permet d'apprivoiser le temps qui s'écoule et d'accepter nos rides, notre corps qui vieillit, et qui, au final, raconte notre histoire...
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Quel beau roman ! Quelle belle plume ! Certains lecteurs parlent d'ouvrages qui ont changé leur vie, et bien que je ne puisse pas en dire autant, je dois reconnaître que ce livre a de manière incontestable, changé le regard que jusqu'ici je portais sur le temps qui passe, et les changements qu'il opère sur notre apparence. Si nous n'acceptons pas de gaîté de coeur les rides et autres "outrages" du temps, peut-être est-ce parceque nous n'avons pas compris que notre visage, qui change à mesure que passent les années, nous conduit vers d'autres joies, d'autres histoires, et nous permet, entre autres, de maintenir le lien avec ceux qui nous sont chers.
D'une plume oh combien poétique, Grégoire Delacourt nous invite à suivre le parcours de Betty, qui par je ne sais quel caprice de la nature, s'est figée dans la fraîcheur de ses trente ans, ainsi que celui d'Odette, rigolote et émouvante, dont la plastique, à son grand désespoir ! s'est accordée au tempo du temps.
Avec humour et poésie, l'auteur évoque les désillusions auxquelles sont exposées ces deux femmes. L'une que la nature a voulu éternellement jeune, et l'autre qui se berce de l'illusion que la jeunesse peut s'acheter, et au passage, lui donner la garantie d'être aimée.
"La femme qui ne vieillissait pas " est un livre d'une grande profondeur, un livre qui appelle à la réflexion, un livre dans lequel l'auteur explique son point de vue sur la nécessité de ce qui nous afflige, la temporalité. La temporalité de la jeunesse, celle de tout ce à quoi nous tenons, et voire même, celle de la vie.
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critiques presse (5)
Chatelaine
07 août 2018
Pourquoi le lire ? Pour retrouver la plume fine de l’auteur de "La liste de mes envies", qui flirte ici avec le fantastique en imaginant les possibles aléas d’un rêve vieux comme le monde : rester jeune.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
Actualitte
22 mai 2018
Avec La femme qui ne vieillissait pas, Grégoire Delacourt parle de la perte, du décès et de la solitude qui surviennent. De la sensation d’abandon à la vie qui s’avance, un roman sensible et fort.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeJournaldeQuebec
23 avril 2018
Avec ce sixième roman, l’écrivain français Grégoire Delacourt raconte l’histoire touchante d’une femme dont le seul vœu sera bientôt de vieillir normalement.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeFigaro
09 mars 2018
La jeunesse éternelle est un châtiment. L'auteur de La liste de mes envies en donne une fable fantastique.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
08 mars 2018
Grégoire Delacourt publie ces jours-ci son sixième roman aux Editions JC Lattès. "La femme qui ne vieillissait pas" est un conte réaliste sur le rêve de beaucoup de d'hommes et de femmes : arrêter le temps qui passe quand il est encore temps.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (173) Voir plus Ajouter une citation
Dieu que maman m'a manqué ce jour-là.
J'aurais rêvé qu'elle soit à mes côtés, qu'elle me tienne la main, me rassure, m'encourage et hurle avec moi, car elle aurait hurlé avec moi, je le sais, elle aurait haleté à mon rythme, elle aurait eu chaud et froid, elle m'aurait appelée mon bébé une dernière fois, mon bébé, ma petite fille, et je l'aurais été une ultime fois avant de devenir une maman à mon tour, avant d'avoir peur pour toujours, peur d'un moustique qui vole trop près de lui, d'un chien curieux qui s'approche, peur de la scarlatine, de la mort subite du nourrisson, des microbes de la crèche, peur qu'il ne marche pas à un an, que sa courbe de croissance ne soit pas dans la moyenne, peur de ne pas savoir quoi faire, peur qu'il ne m'aime pas, peur de le décevoir - toutes ces peurs de mères qui sont autant de lieux d'amour.
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La chirurgie était une drogue, un espoir sans fin, après le visage, les lèvres, après les lèvres, les paupières, après les paupières, les seins, après les seins, le ventre, après le ventre, les genoux, et le temps passe et on recommence pour faire passer le temps, on se voit de plus en plus jeune et belle, de plus en plus parfaite, alors qu'on est vue comme une misère.
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«  J’avais onze ans , je n’avais pas compris qu’elle m’expliquait le chagrin des femmes , cette peur atavique du temps qui efface, transforme et dissout ,jusqu’à faire disparaître tout ce qui avait été le charme, l’élégance ,le désir , la vie même ,sans rien laisser d’autre que des cendres ,rien que l’effroi de la solitude à venir.
Dieu, que j’aurais préféré que maman soit ridée, griffée, sacrifiée ,mais qu’elle soit encore là » .
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Vieillir est douloureux et féroce...On regarde les photographies de ses vingt ans, on cherche à se ressembler de nouveau, puis on finit par baisser les bras comme d'autres les lèvent pour se rendre.
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Papa semblait heureux avec Françoise. Il n'y avait pas entre eux, je l'ai dit, cette passion comme avec maman, cette incandescence, mais une amitié rare, une complicité de chaque instant. Avec elle, je le voyais rire comme jamais je ne l'avais vu rire, un rire du ventre de la terre.
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Videos de Grégoire Delacourt (72) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Grégoire Delacourt
Extrait du livre audio « La Liste 2 mes envies » de Grégoire Delacourt lu par Odile Cohen. Parution numérique le 17 avril 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/la-liste-2-mes-envies-9791035416515/
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