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Le Masque et la Plume vous déconseille (3) 2018
Liste créée par Floccus le 12/01/2019
13 livres.

Le nouveau dynamisme de l'écosystème est-il dû à l'évaporation silencieuse et furtive de Jean-Louis Ezine, à l'apparition sémillante de Frédéric Beigbeder ? Toujours est-il que cette année critique 2018 du Masque et la Plume, après un épisode 2017 assez pantophile par excès de ménagement du lectorat, est un cru excellent. Les critiques brocardent, s'aheurtent, s'escarmouchent, la verve est acérée, les positions sont tranchées. Un plaisir revivifié saisit l'auditeur. Pour ma sélection, j'ai dérogé un peu à la règle de unanimité - contraste des points de vue oblige - quand l'avis contraire du quatrième me semblait tiède, mou, peu défendu ou peu convaincu.



1. Quand Dieu apprenait le dessin
Patrick Rambaud
3.62★ (161)

[Émission du 07/01/2018] - Le problème, avec Patrick Rambaud, qui est un personnage terriblement sympathique, c'est qu'il rambauise un peu tout ce qu'il écrit - Quand j'ai envie de Venise, je ne pense pas à Patrick Rambaud - j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup d'érudition pour un effet finalement quasi nul - il n'y a pas de personnages, il n'y a pas d'intrigues, des pseudos dialogues - ça fait un peu vieux boudin recyclé - c'est un trafic de reliques - on se retrouve chez Jacquouille la Fripouille - ils sont ignobles, ils s'arrachent la tête, ils se lutinent, se butinent - c'est foutraque, mal fichu, pas très intéressant. [Seul Jean-Claude Raspiengeas a pris un certain plaisir à lire ce récit picaresque]
2. Chanson de la ville silencieuse
Olivier Adam
3.46★ (700)

[Émission du 07/01/2018] - Le problème du livre, c'est cette absence totale de musique - il faut vraiment être un mauvais écrivain pour rater le Portugal - il est fatigué ce garçon - il n'y a pas de musique dans ce livre, on ne sait pas ce qu'il y a, d'ailleurs - je n'ai rien senti dans ce livre - le personnage [du père] devient totalement filandreux et totalement cliché - on a l'impression qu'il enfonce toutes les portes avec des santiags - le livre est trop propre, ça manque de bavures, ça manque d'âme - c'est propret, il y a un problème d'écriture, on sombre sous les juxtapositions, sous les sujets qui sont avant les verbes ou après les verbes - tu as dis, Arnaud, qu'il n'y avait pas de musique, moi je dirais qu'il n'y a pas de mots - il n'y a pas de mots, il n'y a pas de phrases, c'est un roman tout à fait paresseux, c'est un assemblage de clichés - l'histoire ne m'intéresse pas puisqu'elle n'existe pas - c'est une histoire molle qui vous tombe des mains.
3. Pactum salis
Olivier Bourdeaut
3.21★ (910)

[Émission du 21/01/2018] - Son abus de passé simple est insupportable au bout d'un moment - je trouve ça extrêmement scolaire, on a l'impression qu'on lui a donné un sujet et qu'il a planché, c'est un pauvre élève qui a planché - moi cette histoire, je n'ai pas réussi à m'y intéresser - je ne sais pas où il veut en venir - c'est la résurgence de quelque chose que je ne pensais plus voir, qui avait disparu, c'est la littérature de droite - il y a là quelque chose de l'ordre d'un sadisme anal - je trouve qu'effectivement le début est très surchargé, il y a beaucoup beaucoup beaucoup d'adjectifs. [Seule Olivia de Lamberterie s'intéresse au côté à moitié réussi, de la deuxième partie du livre et à son comique grotesque]
4. Le Ministère du Bonheur Suprême
Arundhati Roy
3.10★ (447)

Émission du 18/02/2018] - C'est un labyrinthe - c'est très très difficile de lire ce livre parce que c'est comme un roman russe, ils changent de nom tout le temps, ils changent de sexe - il y a une espèce de poésie de langue sublime et il faut des heures et des heures que je n'avais pas - c'est du sous Rushdie, qui est lui-même du sous sous Garcia Marquez - j'aime bien le réalisme, j'aime bien le fantastique aussi, mais c'est comme le whisky coca, le mélange des deux, je n'y arrive pas - c'est un supplice, je n'ai rien compris - à force de s'engager, de voyager, d'incarner l'écrivain officiel, elle a mis 20 ans à écrire ce livre et ça se sent - il y a un bréviaire à la fin, les mots intraduisibles, moi je ne peux pas lire un roman et apprendre une langue étrangère en même temps - tu entres là-dedans à n'importe quel endroit et tu te retrouves en plein New Delhi avec des personnages qui sont incompréhensibles, mais ça n'a aucune importance parce que c'est l'Inde.
5. Phénomènes naturels
Jonathan Franzen
3.54★ (211)

[Émission du 11/03/2018] - C'est du lourd, c'est du très très lourd, c'est de l'interminable, c'est confus, c'est touffu, c'est trop descriptif - l'intrigue est totalement sinueuse, c'est du remplissage - il s'est produit un phénomène physiologique, en lisant ce livre je me suis endormi dix fois - c'est un livre ennuyeux comme c'est pas permis - ce livre fait 700 pages, mais en lecture ressentie il en fait 7000 - je n'ai rien compris - on a l'impression que c'est un premier roman dans lequel un gars surdoué a voulu tout mettre - c'est accablant - ce roman est totalement raté.
6. La femme qui ne vieillissait pas
Grégoire Delacourt
3.57★ (1537)

[Émission du 15/04/2018] - C'est n'importe quoi - on se fiche de l'histoire, c'est tellement lourd et nul - on assiste en ce moment à une grande offensive de gnangnantisation de la littérature populaire - il y a cette espèce d'offensive d'une littérature qui consiste à dire : "achète mon bouquin, je vais te faire du bien", le héros a une vie de merde au début, puis ça s'arrange parce que tout le monde s'entraide, cette littérature-là je trouve que c'est une littérature de fayots, ce sont des livres lèche-culs qui cherchent à séduire les masses en racontant des fables idiotes - il faut reconnaître à Grégoire Delacourt un talent inouï pour maintenir un degré de banalité très élevé - le livre risque de vieillir plus vite que son personnage.
7. Sleeping Beauties
Stephen King
3.51★ (2039)

[Émission du 15/04/2018] - Je me suis vraiment beaucoup ennuyé - j'ai trouvé ça très lent à l'allumage, pas très gore - je pense que c'est pratique pour faire de la muscu, je l'ai lu dans mon lit, soit on le porte dans les mains et ça fait les biceps, parce qu'il est très lourd, soit on le pose sur le ventre et ça fait les abdos - j'échange les 800 pages contre n'importe quel épisode de "Stranger things", qui est d'ailleurs à peu près la même histoire - c'est tout pourri leur affaire, ça ne marche pas du tout, ça ne démarre pas - que ce soient deux hommes, pour des raisons assez mercantiles, qui fassent l'apologie du féminisme, ça m'a semblé assez bizarre - je l'ai lu en partie - comme toujours, quand je prends un livre de Stephen King, j'ai l'impression de monter dans un camion, on met en route le camion, on roule, et puis 850 pages, j'ai pas les moyens physiques - moi qui suis un adepte de la forme brève, c'est quand même un peu difficile - ok, on démarre, mais au bout de 300 km ou de 300 pages, j'en ai quand même un peu assez, j'ai un peu aussi autre à faire - c'est quand même trop long et il y a trop de personnages, au bout d'un moment on se perd complètement - sur le plan psychologique, j'ai trouvé ça assez simpliste - qu'est-ce qu'ils ont voulu faire au fond ? Se moquer des travers des hommes qui sont complètement affolés dès qu'ils voient une fille en soutien-gorge, mais on retombe quand même dans une démonstration complètement hystérique, je trouve qu'il y a un truc qui ne colle pas.
8. Vers la beauté
David Foenkinos
4.02★ (5838)

[Émission du 13/05/2018] - C'est un livre assez maladroit qui est une sorte de concentré de tous les autres livres de David Foenkinos - c'est un livre plombé - les livres de Foenkinos sont parfois inégaux, maladroits, mais ils sont toujours rattrapés par une sorte de petite grâce, qui là, n'est pas présente - c'est un livre naïf - l'effet [que produit] Foenkinos me fait penser à l'allergie au gluten, on ne le sait pas tout de suite, c'est à force d'ingurgiter des aliments au gluten qu'on s'aperçoit qu'on ne peut pas - Foenkinos, j'y vais vraiment avec intérêt, l'idée initiale me paraissait intéressante, et puis tout d'un coup, j'ai une crise d'allergie, j'ai des boutons, je n'y arrive plus - c'est un livre totalement explicatif, appliqué, assez balourd - c'est le romancier des lieux communs et de la banalité - il abuse du mot "émotionnel" - je le range dans la littérature "essuie-glace", c'est-à-dire aussitôt lu aussitôt oublié - c'est un livre intéressant au sens où il permet de comprendre ce qu'est un mauvais livre - moi ce n'est pas une allergie au gluten, c'est l'allergie à un triple plateau de fruits de mer, c'est-à-dire que tout de suite je suis malade - c'est vraiment une collection de tout ce qu'il ne faut pas faire - c'est un roman en plastoc, enfin pour moi ce n'est même pas un livre, c'est un produit qui est fabriqué.
9. La Disparition de Stephanie Mailer
Joël Dicker
3.76★ (16287)

[Émission du 13/05/2018] - C'est de la merde - tout est faux dans ce livre - l'écriture est fausse, c'est écrit dans un faux américain qui fait que des fois ça passe mal en français, ça se passe dans une fausse Amérique - il n'y a jamais une seule description, il n'y a que des gens qui parlent, une intrigue qui cherche à avancer - à la fin, vous aurez lu les 600 pages, ne cherchez même pas à savoir qui a tué, vous ne le saurez pas - on ne comprend rien - ça ressemble à une sorte de mécano mal foutu - c'est écrit avec les pieds - on a l'impression qu'il reste dans sa chambre, qu'il est enfermé depuis 30 ans, qu'il n'est pas sorti, par contre, il a vu énormément de choses et il copie, il fait une sorte de melting-pot de plusieurs séries, plusieurs romans - c'est clicheton à mort - j'ai trouvé ça d'abord très comique tellement c'était idiot - honnêtement, je n'ai pas été jusqu'au bout - c'est assez rare, un polar où, dès la deuxième page, tu n'as rien à faire de la résolution de l'énigme. [Seul Jean-Claude Raspiengeas, plutôt perplexe face au phénomène, a trouvé que les pages tournaient toutes seules]
10. Les énigmes d'Aurel le Consul, tome 1 : Le suspendu de Conakry
Jean-Christophe Rufin
3.49★ (2915)

[Émission du 17/06/2018] - Le boulot est fait - c'est un livre qui ne cherche pas plus que ce qu'il atteint, c'est-à-dire une distraction - c'est intéressant de voir quelqu'un écrire vraiment pour le fric, la maille, la thune - il fait son petit polar en visant tout de suite l'adaptation - j'ai remarqué que le personnage avait des fesses osseuses, je préférerais qu'il ne m'opère pas parce que j'ai l'impression qu'il va me trouver des hémorroïdes dans la boîte crânienne - je suis affligée par ce livre - on ne découvre rien du tout et puis on s'en fout et puis c'est absurde - il n'y a pas d'écriture - je ne trouve pas ça bon du tout, mais à un point risible - ce serait Marc Lévy, on rirait, là c'est Rufin, on ose pas trop mais au fond c'est pas très loin. [ Seule Patricia Martin y a décelé une nonchalance qui n'est pas désagréable]
11. Ma grande
Claire Castillon
3.87★ (333)

[Émission du 17/06/2018] - Je trouve que c'est fabriqué, je ne comprends pas la nécessité d'écrire ce livre, personnellement en elle, ni chez moi celle de le lire - elle se base sur une bonne idée qu'elle a, qu'elle croit être une bonne idée et ensuite il n'y a rien de vraiment personnel, il n'y a pas d'émotion, je ne sens pas d'urgence - je ne comprends pas le projet littéraire de Claire Castillon - il n'y a pas de vie - ma bienveillance a des limites - je trouve ça totalement fabriqué, indigeste - je trouve qu'on voit le projet - tu vois l'envers, tu vois comment c'est fait - la langue ne marche pas parce que c'est une langue très syncopée, vraiment très désagréable à lire - je suis complètement hermétique à son style et à ses projets - on est devant une espèce d'exercice de style avec du brio, mais ce n'est pas non plus ce qu'on demande à un livre. [Seul Arnaud Viviant y a deviné un pastiche de formules puisées dans les ateliers d'écriture]
12. La Jeune fille et la nuit
Guillaume Musso
3.89★ (9608)

[Émission du 01/07/2018] - [Jérôme Garcin], nous on est sympas, nous on vient, on vous a rien fait, on vient parce qu'on aime la littérature, on vient en paix, pourquoi nous punir ? - j'ai trouvé le début absolument catastrophique, c'est bourré de poncifs - il y a un régionalisme de pacotille - le problème, c'est l'absence de style, à partir de là ça devient pénible - je l'ai lu comme on regarde de mauvaises séries ou des téléfilms, on voit tout de suite les limites, on connaît les faiblesses et puis on regarde parce qu'on regarde. [Seule Patricia Martin y a puisé une détente au milieu de son intense activité ménagère]
13. Saisons du voyage
Cédric Gras
3.63★ (187)

[Émission du 29/07/2018] - Ce n'est pas du tout mon style d'écriture, il aurait pu passer ses vacances chez Ikea, c'était exactement pareil pour moi - je n'aime pas cette écriture extrêmement ampoulée du gars qui se regarde écrire - je le trouve trop maniéré - je pense qu'il gagnerait en simplicité, au bout d'un moment, je ne savais même plus où il était, ni de quoi il parlait - ampoulé, c'est pas ampoulé, c'est un lustre, c'est une vitrine de Noël à ce niveau-là - quand vous tombez sur des phrases : "On ne choisit pas la fadeur de son siècle", mais comment on peut écrire des choses comme ça aujourd'hui ? - j'ai poussé des cris d'ennui dès la première page - j'ai trouvé que c'était réac comme livre - j'ai trouvé ça prétentieux, ennuyeux, pas d'humour du tout. [Seul Michel Crépu aime bien ce type qui a une certaine intelligence des choses]
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