Pour notre plus grand bonheur, M. Delacourt, distille, exprime, condense, cristallise nos amours, nos émois, nos chagrins et nos désillusions dans les divers âges de la vie.
Il en fait la preuve par quatre mémoires d'humains : Jeanne, Rose, Louise et Victoire.
Il n'y va pas par quatre chemins pour relayer l'exaltation, la frénésie et l'effervescence qui emballent les sens et la détresse, les désastres et les rancoeurs qui dévastent les coeurs.
Comme pour un bon cognac, ce roman se déguste en petites lampées où les saveurs cachées ne se dévoilent qu'avec le temps et l'âge…
L'âge des fleurs, « bleus » de préférence où l'on respire encore les fragrances de l'enfance, pendant que l'on perçoit les fleurs de l'amour éclore dans les corps.
L'âge des fruits, où l'on a envie de croquer à pleine dents la vie encore verte, bercée de découverte, souvent gâchée par la peur de s'engager.
L'âge des épices, le plus complice, celui qui a muri les sourires et s'est nourri du poids des tourments de la vie.
D'attachants fils rouges lient les émouvantes rencontres, les touchantes retrouvailles et les coïncidences attendrissantes : La plage du Touquet, le « Chat Bleu », chocolatier rue St Jean, l'hôtel Westminster et la chanson « Hors Saison » de Francis Cabrel.
La conclusion est simple et limpide :
« Je voudrais quelqu'un au bout de ma main, qui ne la lâche jamais plus.
Je voudrais ne plus avoir peur du temps qui passe. de l'ennui qui menace.Ni de l'amour qui s'efface. Je veux une histoire qui aille jusqu'à la fin dans l'adoration. »
Les quatre saisons de vivelavie !
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Et hop une fois encore cet auteur m'a fait passer un excellent moment de lecture, sans prétention certes mais quel plaisir. Une belle plume, de la poésie, de l'émotion, des personnages touchants.
Une construction un peu particulière, je n'avais pas fait attention au début, et hop la lumière s'est allumée et tout est devenu beaucoup plus clair.
J'ai beaucoup aimé Pierre et Rose, cet amour si fusionnel, éternel jusqu'au dernier jour. C'est beau, grand et tellement incroyable d'accomplir cet ultime geste d'amour.
Si vous avez envie d'un petit air estival au grand air, ouvrez donc ce livre, c'est le 14 juillet, au Touquet avec tout ce qui va avec. Des amours qui meurent avant de naître, une femme chrysalide qui devient papillon pour prendre un nouvel envol.
Une lecture détente, émouvante.
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Quelle chance de ne lire que des 5*.....
Merci les babéliotes !
Et pourtant, après "le vestibule des causes perdues" et comme toujours quand on ferme un livre avec tristesse ( le mot est soit, un peu fort) le suivant peine à nous satisfaire.
Néanmoins après quelques pages de légèreté plus ou moins appréciées, le moins m'a quitté et j'ai pu découvrir le talent de cet auteur qui a su alambiquer ses personnages de façon à nous les faire retrouver.
Mais même si je parlais de légèreté, je parlais du début car c'est un beau roman qui nous laisse empreint de morosité, de fin, de départ.
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C'est mon livre préféré de Grégoire Delacourt, à la production inégale.Le plus attachant, le plus abouti.
" La mer quand même
dans ses rouleaux continus
son même thème
sa chanson vide " où es-tu? "
La chanson " Hors saison" de Francis Cabrel, fort justement choisie, rythme mélancoliquement ces quatre saisons, ces quatre histoires tendrement et subtilement racontées.
Quatre destins s'entrecroisent et même parfois se rencontrent, avec comme lieu commun le Touquet, plage du Nord natal de l'auteur, durant l'été 1999, essentiellement.
L'amour a ses fleurs et ses symboles pour chaque couple du livre: " primprenelle", tu es mon unique amour. Amour jeune et frémissant, devenu passion sans espoir, pense-t-il, pour Louis." Les chagrins d'amour sont aussi une forme d'amour", écrit-il.
"Eugénie Guinoisseau", une variété de rose pour cette femme de trente -cinq ans, meurtrie par le départ inexpliqué de son mari et qui trouve toute sa force dans son fils, Hector.Amour du passé ressurgi,cristallisé par l'absence mais décevant et amer...
C'est elle qui fera le lien avec " Rose", prénom et fleur perdus pour un vieux coeur inconsolable qui veut arrêter de battre, amour englouti dans les vagues, amour entier de toute une vie, né sur les ruines de la guerre, né sur la plage...
Et enfin " Jacinthe", ou l'amour retrouvé, récréé, ravivé, lavé par l'eau de mer de toutes ses lourdeurs inutiles...
Le texte n'est jamais mièvre, l'oeil alerte et vif du publiciste est là, mais quelle douce nostalgie, quelle tendresse pour ses beaux personnages, flottant sur un océan dévastateur mais si envoûtant ! Je suis ressortie de ma lecture ruisselante d'émotion et portée par une brise marine- et florale- aux senteurs frissonnantes et délicates...
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