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EAN : 978B00185DJEK
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AU JARDIN DE MAI


Pour un poète vrai qui, passionnément,
Parcourt d'un pied léger la saison la plus belle,
C'est toujours un étonnement
Que la rencontre d'une ombelle.

C'est toujours une offrande, et c'est toujours un don
Qu'un nuage, un reflet, un rayon, un coin sombre,
Et c'est un trésor qu'un bourdon
Qui survole l'herbe, dans l'ombre.

Nos cœurs battaient de joie, ô printemps ! ô printemps !
Tout était bonne odeur, douce couleur, musique,
Jeunesse, allégresse physique.
- Mais nos fronts étaient mécontents.

Que fait-on quelque part, qu'invente-t-on d'horrible,
Dans le même moment qu'au sein du printemps clair
Le bourgeon le plus insensible
Cède à la crasse de l'air ?

La nature fleurit, bourdonne, encense, bouge ;
Partout brille, innocent, le paradis de mai ;
Le sol même espère et promet.
... Sauf aux lieux où la terre est rouge.

Un épouvantement barre chaque horizon.
Le monstre de la guerre est là, qui boit et mange.
À deux pas de notre maison,
La face de l'Europe change.

Du fond de l'avenir, au bruit sourd des canons,
Voici venir des temps qui ne sont plus les nôtres,
Notre époque sombre, avec d'autres,
Dans l'Histoire pleine de noms.

Mais le jardin en fleurs est plus fort que la guerre.
Tandis que tout s'en va, pourquoi fait-il si beau ?
Ce merle ne peut-il se taire
Pendant qu'on nous couche au tombeau ?

Nous mourons ! Nous mourons ! Mais le printemps embaume.
On tue au loin, mais les oiseaux sont triomphants.
Nous sommes ruine et fantôme,
Et nous nous sentons des enfants.
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PRÉSENCE


Que les pommiers d'avril ouvrent parmi l'aurore
Leurs mille blanches fleurs au cœur incarnadin
Ou que règne l'hiver sans feuilles et sans flors,
La mer est au bout du jardin.

On l'entend de partout, furieuse ou câline,
Léchant doucement l'herbe ou mangeant le terrain.
Elle est là, vivant monstre impatient du frein ;
La marée est sa discipline.

Oui, la mer est au bout du jardin ! Incessant,
Son rythme, nuit et jour, entre par les fenêtres.
On ne peut oublier, au plus profond des aîtres,
Ce voisinage menaçant.

Le raclement profond des grèves qu'elle drague
Berce tous les sommeils couchés au creux des lits,
Et l'on devine au loin ses plis et ses replis
Et la forme de chaque vague.

... Vers elle nous irons, de gradin en gradin,
Par les matins de joie et par les nuits pleurées.
— O vie humaine, ô sœur tragique des marées,
La mer est au bout du jardin !
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NOCTURNE


J'ai contemplé de loin la mer électrisée,
Toute de pâle feu.
Je pouvais deviner chaque vague frisée
A son phosphore bleu.

Je voulais m'enfuir dans la nuit orageuse,
Devenir l'élément,
Déferler et luire avec la vague creuse,
Impétueusement.

Pourtant je suis restée assise à la fenêtre
Et nul ne pouvait voir
Le phosphore caché qui courait dans mon être
Allumer mon œil noir.

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Féerie


À cheval, j'ai quitté ma maison et ma ferme
Pour le dehors d'octobre immensément fané,
Où, dès que sur nos pas le sous-bois se referme,
Mon frémissant cheval est impressionné.

Mon cheval, mon cheval, sommes-nous chez les fées ?
L'automne aux sept couleurs palpite autour de nous.
Ces fougères au vent, blondes et décoiffées,
Nous enveloppent d'or plus haut que nos genoux.

Le sol rouge est taché comme d'un sang de faune,
Ce hêtre illuminé projette des rayons...
Vois, les feuilles de l'air tombent par millions :
Il pleut orange et roux ! Il pleut rouge ! Il pleut jaune

Quelle aurore, au retour, teintera tes sabots !
Tu trembles, mon cheval... Y a-t-il quelque chose ?
Est-ce de voir, parmi les chemins les plus beaux,
L'automne s'effeuiller sur nous comme une rose ?
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AU JARDIN DE MAI


Le printemps, au jardin de mai, nous faisait fête,
Et nos pieds étaient prêts pour la course et le bond.
Des arbres entiers sentaient bon.
Nous en pensions perdre la tête.

Nous allions, nous tenant la main, comme deux sœurs,
Sans presque nous parler, à grands pas, bouche bée.
Une frêle pluie est tombée
Qui semblait parfumée aux fleurs.

Les marronniers illuminés, tout blancs, tout roses,
Portaient leurs fleurs ainsi que de légers flambeaux.
Des lilas étaient lourds et beaux.
Nous y fîmes de longues pauses.

L'herbe montait à l'arbre, et l'arbre descendait
À l'herbe ; et les gazons berçaient des ombres rondes.
Une branche basse pendait,
Offrant des corolles profondes.

Nous disions qu'on ne peut s'habituer jamais
Au printemps, cette histoire irréelle de fées.
Ivres, par vaux et par sommets,
Nous voulions vivre décoiffées….
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Vidéo de Lucie Delarue-Mardrus
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Jeanne Perdriel-Vaissière 1:17 - Marguerite Burnat-Provins 1:54 - Hélène Picard 4:05 - Jean Dominique 5:16 - Lucie Delarue-Mardrus 6:11 - Anna de Noailles 8:25 - Renée Vivien 9:41 - Générique
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Référence bibliographique : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908.
Images d'illustration : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908. Marguerite Burnat-Provins : https://christianberst.com/en/artists/marguerite-burnat-provins
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license.
Site : https://www.free-stock-music.com/arthur-vyncke-uncertainty.html
#PoétessesFrançaises #PoèmesDeFemmes #LittératureFrançaise
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