Valérie Delattre/5
7 notes
Résumé :
Quel était le quotidien d'un individu handicapé ? Etait-il pris en charge par les siens ? Rejeté ? Soigné ? Accompagné ? Appareillé ?
Aujourd'hui, les progrès de l'archéologie permettent une lecture de plus en plus précise de cette prise en charge des infirmes, des " corps différents ", des estropiés, des faibles ou des malades. Et une réflexion collective sur l'accueil de la différence dans les sociétés qui nous ont précédés... qui peut nourrir les débats a... >Voir plus
Aujourd'hui, les progrès de l'archéologie permettent une lecture de plus en plus précise de cette prise en charge des infirmes, des " corps différents ", des estropiés, des faibles ou des malades. Et une réflexion collective sur l'accueil de la différence dans les sociétés qui nous ont précédés... qui peut nourrir les débats a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Valérie Delattre est archéo-anthropologue. Elle décrypte les pratiques funéraires afin de comprendre les pratiques culturelles et les rapports sociaux.
Dans cet ouvrage, le lecteur a l'impression de suivre une enquête policière : des corps, des traces, des analyses, des interprétations... pour répondre à cette question :quels rapports les sociétés qui nous ont précédés entretenaient-elles avec les "corps différents"?
De la préhistoire à l"époque contemporaine, Valérie Delattre nous montre l'accompagnement, la compassion - voire la paléocompassion- , la prise en charge, la réparation, l'appareillage mais aussi le rejet, l'abandon, la destruction.
Une réflexion sur l'accueil fait à l'autre, le différent, que ce soit hier ou aujourd'hui
Dans cet ouvrage, le lecteur a l'impression de suivre une enquête policière : des corps, des traces, des analyses, des interprétations... pour répondre à cette question :quels rapports les sociétés qui nous ont précédés entretenaient-elles avec les "corps différents"?
De la préhistoire à l"époque contemporaine, Valérie Delattre nous montre l'accompagnement, la compassion - voire la paléocompassion- , la prise en charge, la réparation, l'appareillage mais aussi le rejet, l'abandon, la destruction.
Une réflexion sur l'accueil fait à l'autre, le différent, que ce soit hier ou aujourd'hui
Citations et extraits (4)
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Le questionnement se fera ici enquête : il affirmera que l'homme, au plein lointain de son histoire, a su envisager avec bienveillance la vulnérabilité des siens - mais aussi celle des autres -, il démontrera le foissonnement des soins déployés et l'ingéniosité des pratiques compensatoires, sans occulter la sinistre histoire de l'exclusion des plus faibles ni celle de l'extermination du "corps différent" embarrassant.
A partir du XVIIe siècle, "le grand enfermement", vaste opération, déployée tant en France qu'en Angleterre, voit le jour, en rupture avec l'assistance laïque et écclésiastique : les états créent des établissements où sont concentrés tous les "déclassés", qu'ils soient indigents, criminels ou fous. A cette époque, Paris compte rapidement plus de 10 000 internés répartis dans ces lieux spécialisés accueillant les aliénés, les épileptiques, etc. que sont Bicêtre ou la Salpêtrière, alors que l'Hotel-Dieu et les Quinze-Vingts prennent en charge les malades et les aveugles.
"Indivisible par essence, l'humanité a toujours dû et parfois su "faire avec" ceux qui diffère en son sein, ceux qui s'écartent de la norme, ces "corps différents", handicapés, malmenés, à la fois pluriel et semblables, dont l'existence même pourrait sembler une incongruité. Ignorer leur statut, leur implication dans les communautés du passé, méconnaître le déni de certains groupes, la stigmatisation ou l'abomination du sort qui leur a parfois été réservé, revient à amputer la longue histoire de l'homme d'une partie pourtant non négociable de son identité, celle de sa propre vulnérabilité."
Aux Etats-Unis, en revanche, où la Société américaine d'eugénisme est créée en 1926, plus de la moitié des Etats adoptèrent, dès 1907, ce type de lois qui firent, à la fin des années 1930, plus de 60 000 victimes.
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