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Poésie des mots, poésie des dessins…
«Je n'ai rien pour me protéger de l'eau qui vient de moi.»
« Devenir la fragilité des choses qui commencent. Comme elles, je veux me livrer au premier soleil, m'emplir de la promesse d'être moi, oublier la nuit glacée. »
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Le dessin fait penser au Petit Prince. Une jeune fille, femme intemporelle est dessinée sans bouche. Les mots sortent de son for intérieur. Des strophes courtes, méditations poétiques sur l'être au monde.
Graphisme épuré, couleurs douces, phrases ciselées, impressions variables du lecteur au gré des thèmes choisis.
Textes et dessins, dessins et textes requièrent une attention prolongée, le regard passant des uns aux autres et vice versa.
Se laisser dériver, congédier le mental, suivre le duo de Martine et Philippe sur le fil de l'indicible. Je citerai peu, le sens ne prend que mots et traits associés. Si je pouvais glisser un dess(e)in entre les lignes...
J'ai aimé, pas tant que je l'aurais cru. Allez savoir pourquoi... Je garde néanmoins quelques pépites : Après, Les pommes, la fragilité, les livres...
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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J'aime le dessin, lors de mon adolescence, je griffonnais mes humeurs sur une feuille blanche, le graphite en mouvement s'animait de forme légère, petit à petit ma bibliothèque de bande-dessinée prenait naissance avec emphase, Gotlib, Dany, Claire Bretécher, Coyotte, Maester, Franquin et Hugot sont ces dessinateurs qui eurent ma primauté, j'ai eu l'occasion grâce à la masse critique de Babelio de redécouvrir le plaisir du dessin avec entre autre, Paris sous les eaux de Joann Sfar, La cage aux cons de Robin Recht et Alors, il planta une forêt de Kayla Harren, lorsque sur l'étale d'une librairie mon regard se pose sur la première de couverture d'Ici de Martine Delerm et de Philippe Delerm, mon attraction fût irrésistible, par le dessin et le titre, sans oublier l'auteur que j'apprécie énormément Philippe Delerm, ayant lu certains de ces livres comme Quelque chose en lui de Bartleby, le trottoir au soleil, Écrire est une enfance, La sieste assassinée et j'en oublie. le plaisir de découvrir ce livre à quatre mains, ce couple d'artiste qui vingt après leur dernière collaboration avec Fragiles, revient entremêler le dessin et les mots, cette union artistique est une excroissance de leur vie commune, Martine avec ces exquises laisse Philippe jongler avec ces mots pour animer ces aquarelles, une musique prosaïque berce ce va et vient naturelle entre ces dessins sans que l'un et l'autre interviennent et ces mots comme une refrain d'une mélodie, sublime l'instant et la simplicité éphémère des choses, celles qui gravitent autour de nous, cette valse rythme le coeur, l'ébauche s'anime d'une aquarelle en douceur, la marée prosaïque quitte le dessin pour bientôt lui tenir la main pour ne plus se quitter l'un l'autre, un mariage s'accomplit devant nous.
Martine Delerm dessine, Philippe met en mots la gravure de sa femme sans connaitre le sens qu'elle lui a donné, ce mécanisme fonctionne à merveille, l'osmose est là, la poésie graphique à la tenture pastelle s'invite aux mots de l'écrivain comme un écho intime, le petit personnage épuré au trait simple, une petit fille sage, souvent expectative, dans la réflexion, perdue dans ces rêves, aux couleurs des quatre saisons, sirène, assise sur un masque chirurgicale le regard au loin, perchée sur une branche la peignant tout en regardant une boite ouverte, stoïque devant des feuilles manuscrites, errant sur des feuilles mortes qui voltigent dans l'atmosphère, à califourchon sur un réveil ancien à aiguille et ces autres dessins qui illustrent cet album, une douceur se dégage de ces ébauches, beaucoup d'émotions aussi enveloppe chaque tableau, comme celui de cette petite fille tenant un parapluie au-dessus de son visage, la pluie de larmes se déversant sur tout son corps par un chagrin, de la souffrance avec ces barbelés perçant le corps de cette jeune enfant à trois endroits, tenant un des poteaux, puis cette aiguille de couture qui la traverse, incrédule assise sur une bobine de fil, de la joie naturellement que vous découvrirez avec plaisir. Chaque tableau de Martine Delerm, avec son héroïne, s'empare d'un sentiment, d'un instant, d'une émotion, d'une sensation, d'une légèreté, d'une mélancolie, d'une souffrance, du passé, d'une odeur, d'une réalité, d'un imaginaire, d'un plaisir, d'une envie, de la fugacité de l'instant, d'une respiration, d'un vertige, et surtout du lecteur, le magnétisant dans cet univers Delermien graphique de cette jeune demoiselle si attachante.
Les mots de Philippe Delerm sont des chemins qui cristallisent tous ces dessins, dans cette même direction qu'est la vie. Une certaine philosophie se distille dans cette prose, l'espace parle à nos silences, le silence est un bienfaiteur, nous avons différentes vies, la passé reste fragile et souvent ineffaçable, nous sommes une fuite immobile, la mélancolie du plaisir sans qu'il devienne souvenir, la folie est une différence rafraîchissante, se réconforter de ce que nous sommes sans oublier ce que l'on aurait être ou devenir, nous sommes nos actes et nos actions….Voici quelque principe de vie que les mots suggèrent aux dessins ou la petite héroïne s'anime dans sa légèreté d'être, la complexité de sa vie, comme la nôtre est d'être l'assurance de nos choix et de nos actes, les détours et les contours de nos vies sont cette rivière qui chemine son chemin et pousse sa destiné vers l'océan, pour nous l'océan c'est le plaisir qui saupoudre nos vies, comme manger une pomme, être oisif dans un jardin de jonquilles, peintre la vie et ressembler à la vie, cultiver ses rêves, plonger dans l'imaginaire, lire encore et encore, éviter l'actualité qui est contraire au présent, regarder les saisons et les vivre et ces autres moments que nous offre notre terre féconde.
J'ai à chaque dessin, imaginé des mots, puis lu ceux de Philippe, j'ai analysé aussi ces dessins, puis je me suis laissé porter par cette poésie tridimensionnel, où je suis acteur de mes émotions et de cet imaginaire qui entre en éruption, pour jaillir et le laisser porter par ce beau livre.

Le plaisir est sans fin, comme la vie est courte, Ici est une douceur invisible qui vient caresser vos lèvres d'un léger sourire de bonheur, imperceptible et si profond, merci.
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"J'aime sentir en moi cette petite mélancolie, après. Les traces de la fête ne sont pas encore des souvenirs. Une présence. Un silence habité. Comme une signature sur la page des jours. Après. "

Voilà les mots parfaits pour dire mon ressenti après ce week-end familial où nous avons fêté mon anniversaire et celui de ma fille aînée . Ensemble.
Mais c'est aussi après Noël, après chaque moment où le coeur nous réunit pour quelques heures, quelques jours.

J'ai reçu en cadeau ce délicieux recueil dont les dessins épurés de Martine Delerm, que je reconnaîtrais entre mille, m'émeuvent profondément et sur lesquels Philippe Delerm pose des mots justes, poétiques, doux comme des caresses sans qu'elle ne lui ait rien dit de ses intentions.

Un regard croisé,
une complémentarité,
une osmose bouleversante.

20 ans après Fragiles, leur premier recueil, Philippe pose à nouveau ses mots sur les dessins de Martine pour tenter "d'habiter l'ici et de l'apprivoiser.
Ici. le coeur du mot "indicible"."

Offrez-vous ce cadeau, offrez à votre âme d'enfant ces dessins merveilleux, offrez à votre coeur d'adulte la caresse de ces mots de velours sur la vie et ses contradictions, ses joies et ses peurs...
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C'est poétique, tendre et délicat, et pourtant si parlant! Martine Delerm illustre et guide les mots de Philippe Delerm, qui viennent magnifier la technique.

Ici nous évoque le maintenant, le territoire géographique et onirique de l'instant. C'est surprenant de douceur et l'on peut déposer les bagages l'espace d'un moment en compagnie de ces personnages et leur environnement.

Ce dialogue à deux coeurs et quatre mains nous transporte dans un moment ouaté, entre rêverie et introspection... on ne sait pas vraiment... mais qu'est-ce que l'on y est bien!

J'ai découvert le travail de Martine Delerm à la sortie de Fragiles (dont je vous parlerai aussi cette semaine) et j'ai lu et relu depuis! Je ressors régulièrement les ouvrages et c'est un enchantement renouvelé 🤩
Lien : https://www.instagram.com/mo..
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Telle « Colombine », une lutine échappée de la « Commedia dell Arte » promène ses réflexions existentielles sur de lourdes feuilles couleur crème. Son accoutrement pourrait pourtant l'identifier à « Pantalone » avec sa longue culotte légèrement bouffante. Son visage émacié exclu toute proposition d'interprétation au lecteur. Ce dernier est laissé libre de ses propres pensées. Car faut-il le rappeler, Colombine ne porte pas de masque. Elle s'exhibe à visage découvert.

Aucune trace masculine dans le récit. Arlequin s'est effacé pour ne laisser s'exprimer qu'une sensibilité féminine exacerbée, épurée, raffinée, élégante.

Tels des Haïkus, de petits textes poétiques concis et contraints font écho et suggèrent un sentiment sans l'exprimer. Au dessin cotonneux et doucereux répond un état d'âme tout aussi suggestif.

Les magnifiques couleurs Art Nouveau empruntées à Alfons Mucha participe à la douceur de l'ensemble.

Délicatesse et innocence.
« Ici » ...et « Là »
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J'avoue avoir eu un peu de difficulté à lire ce roman (?) graphique très décousu qui ressemble d'avantage à un recueil de pensées obscures et indéchiffrables qu'autre chose. Les illustrations sont jolies mais assez simplistes. On sent que le livre cherche à nous dire quelque chose, mais j'avoue ne pas avoir réussi à comprendre quoi.
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