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sur 326 notes
Regarder remuer les lèvres d'un petit garçon qui apprend tout juste à lire tout seul, se lancer au centre de la piste alors qu'on ne sait pas danser, s'improviser un apéro avec les voisins, s'abriter de la pluie, une soirée d'été qui s'éternise sur la plage, le pique-nique sur une aire d'autoroute, des cheveux relevés qui dévoilent une belle nuque, le goût transparent de la pastèque... et les eaux troubles du mojito.

Tous ces moments du quotidien, à la fois sucrés et salés, mélodieux, d'une infinie tendresse et empreints d'une certaine nostalgie, se rappellent à nous. Philippe Delerm nous offre un petit cocktail mélancolique, à la fois doux-amer et pétillant. Ce petit recueil d'une quarantaine de textes se picore, se déguste et se ressent à l'envi. Une écriture savoureuse, poétique et élégante qui dessert à merveille ces belles raisons d'habiter sur terre...
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Je me suis dit : dans une floppée de "nouvelles" rassemblées en un petit livre, j'aimerai bien, quand même, trouver un fil directeur !
Eh bien, je l'ai trouvé :
Philippe Delerm est un philosophe pratique : c'est un capteur de bonheurs, les petits bonheurs insignifiants que l'on entrevoit à peine si l'on est pas attentif comme lui.
Toutes ces petites nouvelles d'une page ou deux évoquent, dans la grisaille du quotidien, une minute ou une heure de bonheur, un rendez-vous du présent, du carpe diem à déguster, sur le coup d'une convivialité clanique, d'un imprévu, d'une solidarité occasionnelle, d'une atmosphère créée par la magie de l'endroit ou des circonstances, un compagnonnage, et même de la connivence virtuelle.
Ce sont ses mots, que j'ai pris au hasard des pages ; son style est très bon, il décrit avec intensité les petits bonheurs insignifiants, quand il s'attarde sur la première page de Tintin, ou qu'il a pitié d'Assurancetourix...
Il révèle toute sa psychologie des rapports humains quand il écoute quelqu'un prononcer une phrases bateau comme :
"Chez nous, c'est Guignolet !" phrase qui, la plupart du temps, casse la rigidité de mise, fait tomber les masques, fait communiquer ceux qui sont sur leur quant à soi ! Il relève plein de phrases de ce type, on dirait moi petit observant mon grand père.
En effet, il est de ma génération, la génération 68, il a gardé les cheveux longs, et les passages de convivialité au coin du feu, la création d'une atmosphère où l'on se sent bien, avec la famille ou les amis, et ceci me parle grandement !
.
Le passage sur la voix de Philippe Noiret, que j'adore également, est sublime ! D'ailleurs, j'hésitais à mettre un beau passage sur les femmes en citation, mais je vais mettre ces lignes sur Noiret :)
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Et puis, en conclusion, une des rares nostalgies du livre, Delerm écrit une nouvelle philosophique sur le temps qui passe, ... à l'image de Barbara et tant d'autres :
Dis !
Quand reviendras-tu ?
Dis ! au moins le sais-tu ?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère...
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus !

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Comme je voulais passer pour un vieux con, je me suis dit qu'il fallait un jour que je lise Philippe Delerm. Voilà, c'est fait.

Est-ce que je suis plus vieux qu'avant ?
ou plus con ?

Après être sorti d'une eau trouble, celle de mon pastis, probablement, j'émerge tel un iceberg devant le Titanic. C'est que j'aime bien rajouter un glaçon dans le pastaga. Je sais bien que la mode ces dernières années est de boire un mojito en terrasse. Ou un Spritz. Mais voilà, j'aime pas le spritz, qu'il soit campari ou aperol, mon côté contre-culture. D'un autre côté, c'est la seule histoire de ce fascicule qui a retenu mon attention. Alors en terrasse, je commande toujours une pinte de Chouffe, et je regarde le soleil dans les yeux des filles qui ont un verre de Spritz ou de Mojito sur leur table, parce que les nanas ne s'assoient jamais au comptoir. C'est trop collant. Alors, voilà, le serveur me sert - normal c'est son taf - ma pinte, et là, tu vas me sortir la première gorgée de bière. Mais non, tu vois, je n'ai même pas envie. Je préfère la déguster en silence que la lire. La bière, c'est intérieur, chez moi, c'est silence, c'est certes un petit bonheur, comme celui d'ouvrir un roman. D'ailleurs il faut que je choisisse le prochain, avant que j'ai fini mon verre et sa dernière gorgée de bière.

Allez, les ami(e)s, aujourd'hui, c'est férié, alors je descends à la cave, voir si j'ai pas une bouteille de Saint-Joseph à déboucher. Au moins, ce roman m'aura donné cette envie...
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C'est pas que je sois contre l'éloge des petits riens du quotidien hein, j'ai moi-même parfois tendance à poétiser n'importe comment sur tout et n'importe quoi (n'importe comment surtout).

Oui mais voilà, Monsieur Delerm et moi ne sommes vraisemblablement pas sensibles aux mêmes riens. C'est joliment écrit tout ça, mais mise à part l'évocation des pianistes de Saint-Lazare ("Les virtuoses du passage"), ses sujets ne me parlent pas.

Mes premières lectures de l'auteur il y a longtemps, période "première gorgée de bière etc", ne m'avaient pas plus inspirée. Je m'y risque une dernière fois, et voilà, encore raté.

« Trop de rien installe une réaction chimique qui nous dépasse »... Ah oui tiens, ça doit être ça, je me sens chimiquement dépassée. En outre la tendance mojito c'est pas trop ma tasse de thé, donc déjà c'était mal barré.


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"Souvenons-nous du présent. Vivons dans le présent. Avec le sentiment que c'est presque impossible". Je crois que si il n'y avait qu'une seule citation que je retiendrais pour résumer cet ouvrage, c'est bien celle-ci. Vivons la vue au jour le jour, sans ne penser ni à hier ni à demain, savourons chaque petit plaisir de la vie tel qu'il nous est donné de les voire, de les entendre ou encore de les partager. le plaisir d'être en vie tout simplement, le bonheur qui va plus ou moins avec , s'émerveiller d'un petit rien...chose que l'on a trop tendance à oublier (moi la première), obnubilés que nous sommes par chaque petit tracas du quotidien. Et si nous vivions tout simplement pour commencer ? le reste suivra...assez tôt pour que l'on s'en préoccupe !
Philippe Delerm possède cet art de nous éblouir avec ses petits riens du quotidien, qui, noyés dans l'horreur de le monde environnant (et l'on peut dire que c'est on ne peut plus d'actualité en ce moment) peuvent encore, si l'on s'en donne la peine, nous éblouir et nous montrer que la vie sait être belle quand on sait la regarder !

Un petit bijou qui se lit très rapidement et qui nous fait beaucoup de bien ! Vous vous demanderez probablement pourquoi je n'ai pas mis la note maximale à cet ouvrage dans ce cas-là ? Tout simplement parce qu'il y a certains passages, qui, au vu de ma génération décalée avec celle de l'auteur, ne m'ont pas parlés et dans lesquels je me suis sentie un peu perdue. Je vous rassure cependant, ces derniers sont extrêmement rares et c'est la raison pour laquelle je ne peux que vous recommander cette lecture, quel que soit l'âge que vous ayez !
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Si je vous ai plusieurs fois parlé sur mon blog de son fils Vincent Delerm, que j'apprécie tout particulièrement, je connais moins l'oeuvre de son père qui n'est pas forcément de ma génération, et sa dernière parution, est visiblement assez fidèle à l'ensemble de son oeuvre, tant Delerm sénior aime décortiquer les menus détails qui nous dévoilent un monde.

Malheureusement dans sa dernière oeuvre à ce jour, on sent que Philippe Delerm atteint les limites de l'exercice : à force de compiler ces petits riens qui contribuent au bonheur de l'être humain, on a l'impression de toujours lire le même ouvrage.
On se demande un peu comment il peut exploiter ce filon de ces moments du quotidien qui marquent,
Même si peut parfois arracher un sourire sur ces moments de vie qu'on peut reconnaitre comme étant les notres, cet ouvrage manque un peu de passion pour nous toucher durablement...

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J'étais resté sur une overdose de Delerm, alors j'ai dégusté cet opus de 100 pages, à petites doses, sans enquiller les textes, savourant le mojito comme une première gorgée de bière.

Delerm écrit des fulgurances, de celles qui stimulent les émotions qu'il nous fait partager, des souvenirs qu'on a l'impression d'avoir vécus même si ce n'est pas le cas (“Guignolet ou rien”).
Désolé pour les puristes, j'y ai retrouvé parfois des réminiscences à la Proust (voir les citations).

Mais tous les textes ne matchent pas.
Philippe, muscle ton jeu, publie moins, sois plus sélectif, regroupe les textes car on s'en fout un peu que le quorum ne soit pas atteint !

Mais comme un goût “de reviens-y”, je vais enchaîner avec “Dickens, barbe à papa…” je sais que je trouverai encore quelques pépites dans le fatras de ce grenier à souvenirs.

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Petit livre glané en tête de banc dans ma librairie qui m'a permis de faire connaissance avec l'écrivain Philippe Delerm.
Je ne l'ai pas regretté.
Je croyais lire une réflexion par- ci par- là, au hasard des jours, des heures.
Pas du tout, j'ai lu ce petit recueil en une fois et je replongerai encore dedans, comme on relit un poème.
J'ai adoré les réflexions d'un homme qui a atteint l'âge pour observer les choses avec profondeur et en même temps avec la distance nécessaire pour ne pas s'emporter.
C'est calme, doux, poétique, magnifiquement bien écrit.
Mes deux chapitres préférés sont "Les cadenas sont d'or" et "Tendre est la vie cruelle".

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L'art d'écrire les petits "riens" de la vie... Philippe Delerm écrit les ressentis, les tranches de vie banales, insolites, humoristiques, les moments fugaces et futiles du quotidien qui ont du l'interpeller, l'amuser, le faire réagir...et fait le constat que la vie est belle...

Ca donne un joli petit bouquin à glisser dans un sac ou une poche pour combler des moments de vacuité. Ca s'oublie vite mais c'est utile et bien fait...

On a l'impression que c'est facile d'écrire cela, que ça doit sortir tout seul du porte plume.
Essayez pour voir!... Moi j'y arriverai pas!
Mention spéciale pour le Spritz que pour ma part, je préfère au Campari.
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Quatrième livre de ces petits textes de Vincent Delerm que je lis, et force est de constater que les notes que je leur attribue ne font que dégringoler. Je n'ai pas vraiment d'explication sur le pourquoi. L'auteur se répète avec de moins en moins d'inspiration : possible, mais je ne les ai pas lus dans l'ordre d'écriture ! L'auteur se répète et la lassitude me gagne : il y a de ça, mais je suis retombée par hasard dans «Des mots à la bouche : Festins littéraires» sur le texte sur l'écossage des petits pois extrait «La première gorgée de bière... », et je l'ai trouvé aussi bon qu'à la première lecture.
Sur la quarantaine de ces textes minimalistes seuls quatre ou cinq ont trouvé grâce à mes yeux. C'est peu, et en plus, il m'est difficile de les apprécier vraiment, tant ils sont entourés de textes ennuyeux et plats. Plats sur le fond, car pour la forme l'écriture de Delerm est toujours agréable, à la fois simple et élégante. Son projet était d'évoquer toutes ses petites choses banales du quotidien qui lui font du bien, c'est peu, mais ambitieux car si l'on veut communiquer et faire partager son ressenti au lecteur en peu de mots, il faut se centrer sur ce qui peut parler à tous. Et dans ce recueil, à vrai dire, pas grand-chose ne m'a parlé !
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