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EAN : 9782072186769
90 pages
Gallimard (08/03/2011)
  Existe en édition audio
3.71/5   2568 notes
Résumé :
On dit que la vie n'est pas simple et que le bonheur est rare. Pour Philippe Delerm, il tient en trente-quatre "plaisirs minuscules". Il évoque ici tour à tour, sous forme de petites séquences, la satisfaction immense qu'il tire tantôt de petits gestes insignifiants, tantôt d'une bienheureuse absence de gestes.



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Critiques, Analyses et Avis (221) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 2568 notes
C'est un vieux souvenir que j'évoque ici bas, un plaisir minuscule que la lecture de cette suite de sensations intimes que nous avons tous, plus ou moins ou à des degrés divers éprouvés.
J'oublie même carrément parfois que j'ai pu lire ce livre un jour, et à d'autres, comme aujourd'hui, où je viens d'éplucher des haricots en écoutant Jacques Brel et en me disant qu'on " pourrait PRESQUE manger dehors ", sont ressurgies des images mentales de ce livre.
Une lecture franchement pas désagréable, très sensitive, pas non plus à casser des barres, mais très sympa, comme ça, subrepticement, quand on a cinq minutes de calme devant soi.
Le titre n'est donc pas mensonger, vous assisterez à l'évocation tactile, gustative, olfactive, auditive ou visuelle de mille et une petites chose insignifiantes mais que notre cerveau conserve bien sagement dans le fouillis de ses replis, et qu'il réactive, périodiquement.
Hormis cela, il ne faut peut-être pas trop s'attendre non plus à de la trop grande littérature, l'objectif de l'auteur est modeste, il l'atteint, c'est déjà ça...
Je vais en profiter pour vous évoquer moi aussi une minuscule sensation, fréquente dans mes petits billets babeliesques, à savoir que ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Philippe Delerm nous rappelle que la vie est aussi faite de petits moments anodins, dont on oublie combien ils sont agréables. Alors bien sur, chacun retrouvera ici ou là certains de ces menus plaisirs, le sourire aux lèvres, la salive à la bouche. On trouvera chacun d'entre nous à rajouter à la liste non exhaustive de Delerm, un de ces minuscules plaisirs.
Très agréable à lire, Delerm remporta un énorme succès avec ce livre. Et le fit découvrir à un plus large public. A force d'aller toujours plus vite, de vouloir tout, tout de suite, on en oublie que le bonheur est aussi fait de ces petits moments là. En forme d'apesanteur, de parenthèse délicate. Pas inoubliable, faut qu'en même le dire, des instantanés qui réveillent nos sens. de minuscules plaisirs pour une sympathique lecture.
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La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules... Pas moins de 34 petits plaisirs de la vie quotidienne qui nous renvoient à notre enfance ou notre adolescence. Des petits plaisirs qui restaient enfouis au fond de nous et qui ressortent un à un au fil des pages... Ecosser les petits pois chez Mamie, l'odeur des pommes sucrées dans la cave, l'ambiance d'un après-midi de printemps, s'amuser à marcher sur le trottoir en évitant les bords, l'arôme tant attendu du petit croissant tout chaud, les dimanches soirs au coin de la cheminée à grignoter les restes, les phares des rares voitures croisées lors d'un voyage sur l'autoroute...

Tous ces petits moments sucrés, doux, précieux, à peine murmurés, d'une infinie tendresse et d'une nostalgie cotonneuse, nous les avons tous en mémoire, dans un petit coin. Une petite phrase, telle une piqûre de rappel, et cela refait surface.
C'est ainsi que Philippe Delerm réussit parfaitement à nous ramener dans notre passé avec ces 34 petits plaisirs minuscules mais ô combien importants.
Ce petit livre s'ouvre et se referme au gré des humeurs... On pêche ça et là quelques plaisirs. Il se hume, se vit, se ressent, se savoure, se déguste.
D'une écriture poétique, l'auteur ravive nos papilles pour notre petit plaisir à nous...

La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules.... tout est dit...
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Un livre parmi d'autres. Non pas de ceux dans leur habit de rentrée, parés de brillantine pour mieux se refléter dans la vitrine. Plutôt un ancien, aux multiples étapes domestiques. Il sait encore se faire remarquer à la brocante aux feuilles jaunies, sur l'allée des marronniers. Le lecteur le distingue en tout cas. Il le prend puis consulte ses effluves de poussière. Il se demande pourquoi il ne l'a jamais lu celui-là, pourtant si connu.
Le marchand boit rouge au stand voisin, c'est pas tous les jours qu'ils se retrouvent les forains. Le lecteur le remet sans le connaître, le réseau invisible des liens se tisse déjà entre le livre, son propriétaire actuel et le suivant. Les voilà tous deux face à face maintenant, le livre entre eux. La barbe du vendeur tremblotte le prix, pas même besoin d'aller vérifier en première ligne. Affaire conclue.
Le livre a été déposé dans sa nouvelle demeure, une bibliothèque où il n'y est pas seul. Au milieu des habitués du lieu il paraît incongru. Le temps d'y faire sa place, de se fondre dans le quartier des non lus, il devra apprendre à se faire désirer.
Il faudra que les feuilles se mettent à voltiger à l'extérieur pour que celles du livre se mettent à frémir. L'appel des souvenirs taquine les histoires qu'il sait si bien raconter. Pourtant le lecteur ne le repère pas vraiment, le lecteur ne s'en souvient pas vraiment, le lecteur ne le déloge pas vraiment. C'est le livre qui ondoie ses récits, et qui éclot entre ses mains. C'est lui qui distille ses fragrances, lui fait tâter ses matières, lui infuse ses petits bonheurs. Il lui ouvre la nostalgie pour de bon, à l'abri des feuilles qui valsent au dehors.
Plus tard, le lecteur replace le livre dans le meuble aux feuilles bien rangées. Et il se demande si ce n'est pas le livre, le plus grand des plaisirs minuscules.
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Dégustez ces trente-quatre plaisirs minuscules, qui, j'en suis sur, vous feront dire à un moment ou à un autre :"Oui, chez nous aussi...." ou " Je me souviens...."
Ces chroniques ne sont pas des textes philosophiques, quoique l'on puisse se demander ou commence la philo... Cependant, on se demande bien pourquoi le fait d'écosser des petits pois le matin, dans la cuisine, rappelle des choses à beaucoup de gens. Et aussi pourquoi cette première gorgée de bière, quand il fait chaud et que l'on a si soif, prend une telle saveur, une telle importance.
Il fallait un véritable auteur pour remarquer tout cela et le formaliser.
J'ai souvent conseillé, offert ce petit bouquin, et je crois que j'ai toujours eu des retours positifs.
N'y cherchons pas le sens de notre vie... mais on peut y trouver un sens à tous ces petits moments qui font notre vie, et qui seuls, méritent qu'on les retienne..
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Citations et extraits (136) Voir plus Ajouter une citation
C'est bien, le bibliobus. Il passe une fois par mois, et s'installe sur la Place de la Poste. On connaît toutes les dates de l'année à l'avance.
- Elles sont écrites sur une petite carte brune qu'on vous glisse dans un livre emprunté. Le 17 décembre, de 16 heures à 18 heures, on sait que le grand camion blanc balafré du sigle « Conseil général » sera fidèle au rendez-vous. C'est rassurant, cette mainmise sur le temps. Rien de mal ne peut vous arriver, puisque l'on sait déjà que dans un mois le salon de lecture ambulant reviendra mettre une petite tache de lumière sur la place. Oui, c'est encore mieux l'hiver, quand les rues du village sont désertes. Le seul centre d'animation devient alors le bibliobus. Oh ! il n'y a pas foule, ce n'est pas le marché. Mais quand même, des silhouettes familières convergent vers le petit escalier mal commode qui permet d'accéder au camion.
On sait que dans six mois on rencontrera là Michèle et Jacques (« Alors, cette retraite, c'est pour quand? »), Armelle et Océane (« Elle porte bien son nom, ta fille, elle a des yeux d'un bleu ! »), d'autres qu'on connaît moins mais qu'on salue d'un sourire entendu : rien que ce rite à partager, c'est toute une complicité.

La porte du camion est étrange. Il faut se glisser entre deux parois transparentes de plastique rigide, qui prémunissent à l'intérieur des courants d'air. Ce sas entrouvert, traversé, on est tout de suite dans le moquetté, le silence douillet, la flânerie studieuse. La jeune fille et l'employé plus âgé à qui l'on rend les livres rapportés témoignent par leur salut qu'ils vous connaissent, mais leur amabilité ne va pas jusqu'à l'enjouement. Tout doit rester feutré. Même si certains jours l'exiguïté du lieu fait déployer des trésors d'ingéniosité déambulatoire pour ne pas déraper vers la promiscuité, chacun reste libre dans son silence, dans son choix.
Les rayons sont des plus variés. On a droit au total à douze emprunts, et c'est très bon de faire dans l'hétéroclite. Ce petit recueil de poèmes en prose de Jean-Michel Maul poix, pourquoi pas? « Le jour tarde sous un entassement de feuilles et de fleurs de tilleul. » Cette phrase suffit à en donner l'envie.
L'énorme album de Christopher Finch. L'aquarelle au XIXè siècle sera un peu lourd, mais il y a des beautés rousses préraphaélites, des aubes de Turner, et puis quel privilège de s'arroger ainsi en toute impunité ces trois kilos volumineux de luxe mat ! Un magazine de photos avec des enfants de Boubat, une cassette des cantates de Bach, un album sur le Tour de France : on peut glisser dans son panier toutes ces merveilles disparates; déjà comblé, se dire que l'on va en glaner encore tout autant, au hasard des étagères. Les enfants n'en finissent pas de s'accroupir devant les bandes dessinées, les romans illustrés, de s'émerveiller parfois : « La dame a dit que je pouvais en prendre un de plus ! »

La soif étanchée, le choix s'alentit. Une odeur de laine tiède, de gabardine mouillée monte dans l'espace étroit. Mais c'est du sol surtout que monte une sensation particulière : une espèce de tangage infime, de roulis. On avait oublié l'équilibre des pneus, le fonde ment mobile de ce temple familial. Ce mal de mer au chaud des livres, c'est la province en creux d'hiver. Prochain passage du bibliobus : jeudi 15 janvier, de 10 heures à 12 heures, Place de l'Église, de 16 heures à 18 heures, Place de la Poste.
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Le croissant du trottoir
On s'est réveillé le premier. Avec une prudence de guetteur indien on s'est habillé, faufilé de pièce en pièce. On a ouvert et refermé la porte de l'entrée avec une méticulosité d'horloger. Voilà. On est dehors, dans le bleu du matin ourlé de rose : un mariage de mauvais goût s'il n'y avait le froid pour tout purifier. On souffle un nuage de fumée à chaque expiration : on existe, libre et léger sur le trottoir du petit matin. Tant mieux si la boulangerie est un peu loin. Kérouac mains dans les poches, on a tout devancé : chaque pas est une fête. On se surprend à marcher sur le bords du trottoir comme on faisait enfant, comme si c'était la marge qui comptait, le bord des choses. C'est du temps pur, cette maraude que l'on chipe au jour quand tous les autres dorment.
Presque tous. Là-bas, il faut bien sûr la lumière chaude de la boulangerie_c'est du néon, en fait, mais l'idée de chaleur lui donne un reflet d'ambre. Il faut ce qu'il faut de buée sur la vitre quand on s'approche, et l'enjouement de ce bonjour que la boulangère réserve aux seuls premiers clients_complicité de l'aube.
_ Cinq croissants, une baguette moulée pas trop cuite !
Le boulanger en maillot de corps fariné se montre au fond de la boutique, et vous salue comme on salue les braves à l'heure du combat.
On se retrouve dans la rue? On le sent bien : la marche du retour ne sera pas la même. Le trottoir est moins libre, un peu embourgeoisé par cette baguette coincée sous un coude, par ce paquets de croissants tenu de l'autre main. Mais on prends un croissant dans le sac. La pâte est tiède, presque molle. Cette petite gourmandise dans le froid, tout en marchant : c'est comme si le matin d'hiver se faisait croissant de l'intérieur, comme si l'on devenait soit même four, maison, refuge. On avance plus doucement, tout imprégné de blond pour traverser le bleu, le gris, le rose qui s'éteint. Le jour commence, et le meilleur est déjà pris.
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“Alors il faut un nouveau pull. Porter sur soi les châtaignes, les sous-bois, les bogues des marrons, le rouge rosé des russules. Refléter la saison dans la douceur de la laine. Mais un pull neuf : choisir le nouveau feu qui va commencer de finir.

Dans des tons verts ? Un vert d'Irlande, pois cassé, brumeux, whisky rugueux, sauvage et solitaire comme les champs de tourbe, l'herbe rase. Mais roux ? il y a tant de rousseurs, chevelures ophéliennes, désir de goûter comme avant, pain-beurre-pain d'épice, forêts surtout, rousseur du sol, rousseur du ciel, insaisissables odeurs de foires et bois, de cèpes et d'eau. Et grège, pourquoi pas ? Un pull à grosses mailles, à croisillons, comme si quelqu'un avait encore le temps de tricoter pour vous.

Un pull très grand : le corps va s'abolir, on sera la saison. Un pull en creux d'épaule en espérant... Même pour soi, c'est bon, cette façon de jouer la fin des choses ton sur ton. Choisir le confort des mélancolies. Acheter la couleur des jours, un nouveau pull d'automne.”
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Ce n'est pas ce que l'on dit qui compte, mais ce qu'on entend. C'est fou comme la voix seule peut dire d'une personne qu'on aime – de sa tristesse, de sa fatigue, de sa fragilité, de son intensité à vivre, de sa joie. Sans les gestes, c'est la pudeur qui disparaît, la transparence qui s'installe.
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LIRE SUR LA PLAGE : Pas si facile, de lire sur la plage. Allongé sur le dos, c'est presque impossible. Le soleil éblouit, il faut tenir à bout de bras le livre au-dessus du visage. C'est bon quelques minutes, et puis on se retourne. Sur le côté, appuyé sur un coude, la main posée sur la tempe, l'autre main tenant le livre ouvert et tournant les pages, c'est assez inconfortable aussi. Alors on finit sur le ventre, les deux bras repliés devant soi. Au ras du sol, il y a toujours un peu de vent. Les petits cristaux micacés s'insinuent dans la reliure.
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Vidéo de Philippe Delerm
Rentrée littéraire 2023 - "Les Instants suspendus" de Philippe Delerm
« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies. Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
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