Dix sept nouvelles très inégales par leur intérêt et leur styles. Cela commence plutôt bien , les deux premières sont prometteuses. Puis on se lasse un peu de ces personnages qui seressemblent tout en n'étant pas vraiment les mêmes.
A la 5° nouvelle, on reprend espoir, autre lieu, autres personnages et autre sujet: l'amour!, mais ce sujet exaltant n'est pas sublimé par l'écriture. Puis le style change, et lon dirait que l'on a changé d'auteur. On s'ennuie un peu de cette écriture prétentieuse, ou mièvre, et l'on termine hâtivement . Dommage!
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"Sa main se tendit brusquement vers l'écran. Je la sentais agitée, de plus en plus impatiente. Voulait-elle ne pas voir, se protéger de la vue des scènes crispantes qui se succédaient maintenant que le suspens se nouait ? Il est vrai qu'à cet endroit du film, plus d'un spectateur aurait eu envie de tenir une main, de se blottir contre une épaule ou de retenir son souffle, par pudeur. Moi, naïvement j'imaginais autre chose...
Je ne l'avais pas vue arriver. J'avais vaguement perçu sa progression indécise, le tatônnement maladroit des fauteuils, sa démarche prudente dans la salle déjà obscure. Elle était venue dans le noir et je ne l'avais qu'entrevue à la lueur du pâle faisceau de la projection, lorsqu'elle s'était penchée vers moi pour me demander si la place était libre.
[...]
- ... J'ai bien aimé vos regards à la dérobée, épiant le mystère de cette plume qui courait dans le noir sur mon petit carnet et qui, vous l'espériez peut-être, vous écrivait...
Et vous vous disiez : "Ce doit être beau ce qu'il écrit, pour écrire dans le noir, ce doit être important, urgent comme un mot d'amour..."
[...]
... Magie du cinéma, mystère de l'écriture, votre présence m'inspire. Ce seul mot "présence" prend sa vraie profondeur, je le comprends pour la première fois, moi qui croyais savoir... et je me sens capable de vous dire l'espace arc-en-ciel qui sépare le noir et le blanc d'où vient le hasard qui vous a fait asseoir à côté de moi..."
Sais-tu que je vis dans une seule pièce depuis des années? A quoi bon faire briller les chandelles s'il fait toujours noir à l'intérieur de soi? La maison menace ruine. L'herbe envahit les allées. Le temps s'allonge et jette son long manteau sur les jours sans toi.
Il est dans la nature, de ces animalcules dont on se demande s'ils sont faits pour vivre ou simplement n'être que de passage, poussières d'étoiles traversant l'immensité du vide, le temps d'un souffle.