Le public des Champs-Elysées, quoique aussi nombreux que celui des boulevards, forme moins foule à cause de sa dispersion dans les allées, contre-allées et avenues adjacentes. Cent mille personnes dans ce large espace compris entre la place de la Concorde et l'Arc de Triomphe , ce n'a l'air de rien, et il faut qu'il y en ait le double, et le triple, et le quadruple, aux jours de fêtes ou de réjouissances, pour qu'on s'aperçoive qu'il y a du monde.
Ce n'est vraiment sensible que ces jours-là, alors que les orchestres des cafés-concerts s'y font entendre, à la grande joie des amateurs de musique en plein vent. (...) Il y a tant de plaisirs, et de toutes sortes, qui vous y sollicitent.
Ce spectacle multiple vaut la peine qu'on se dérange pour lui. Le meilleur moyen d'en jouir sans trop de fatigues est de s'asseoir sur une chaise, au bord de l'avenue et de regarder, puis de regarder encore. C'est amusant !
Le café de la Porte-Saint-Martin
contemporain et voisin du théâtre dont il porte le nom.
Les habitués de ce café ont été, de tout temps, d'abord les acteurs et les employés du théâtre, pères nobles et moucheurs de chandelles, traîtres et chefs de claque, puis les auteurs dramatiques, puis les spectateurs du soir, puis d'autres gens.
C'est encore aujourd'hui la même chose.