Il y a 20 ans, Ernest Gare, tueur à gages, éliminait Anton Vifkin, célèbre profileur et homme aux moeurs troubles. Il devait aussi supprimer sa collègue, Hanah Baxter, mais le sort en a décidé autrement… Maintenant qu'il a vaincu un cancer, la partie peut reprendre et le voilà en chasse. Au même moment, l'enquête sur la mort de Vifkin est réouverte à la faveur d'une lettre anonyme envoyée au commissaire Peeters. Hanah Baxter va devoir revenir à Bruxelles et les plaies d'un passé bien enfoui vont ressurgir. Un lieu notamment semble les cristalliser : un manoir perdu au beau milieu d'une forêt domaniale. Et si la clé de l'enquête s'y trouvait ?
«
L'homme de la plaine du Nord » est un redoutable thriller écrit par
Sonja Delzongle et a fait partie de la sélection du prix Landerneau polar 2020.
Portée par une écriture incisive, des chapitres courts annoncés par des titres bien pensés, l'intrigue captive d'emblée et la tension instillée dès le départ ne faiblit jamais. D'une manière assez classique, elle comprend plusieurs histoires qui, peu à peu, vont s'imbriquer, tisser des liens, jusqu'à révéler une trame complexe et sombre.
Car la tonalité d'ensemble est à l'image de l'atmosphère des plaines du Nord : noir diffus de la houille, solitude et pesanteur d'un monde abandonné, façonné par le labeur de l'homme. Les descriptions de ces paysages lunaires sont superbes, pleines de poésie et restituent la magie diabolique d'un monde à part. Au fil des pages, les morts s'accumulent, le roman prenant un aspect gore qui confine, vers la fin, à un trop plein. Trop plein également du côté de la complexité d'ensemble avec des protagonistes versés dans la paraphilie, plus précisément l'hybristophilie, ce qui donne lieu à bien des scènes d'autant plus sordides que contées précisément.
Pour autant, «
L'homme de la plaine du Nord » est un redoutable page-turner qu'on a bien du mal à lâcher,
Sonja Delzongle sachant ménager ses effets et nous dévoiler au final une vérité effrayante et glaçante…