L'inconnue des archives

Roman reçu dans le cadre de la Masse Critique de janvier 2022, merci à Babelio et aux éditions Exaequo pour cette belle découverte !
J'ai en effet beaucoup apprécié ce premier roman de l'autrice : le style est agréable, l'écriture est fluide, l'histoire tient la route. On passe un bon moment à suivre cette quête, et si l'identité de l'inconnue n'est très rapidement plus un mystère, sa place dans l'Histoire de la Bourgogne quant à elle est une surprise. le choix de césure chapitre/époque permet un passage aisé de l'héroïne médiévale au héros moderne. J'ai vu venir "l'implication" de Anne assez vite, même si elle paraît bien providentielle -et pas forcément "nécessaire" à mon sens-, elle reste dans une certaine logique du développement de l'histoire.
En bref : c'est un bon petit roman historique, sans la prétention parfois trop encyclopédique des maîtres du genre, mais efficace, et une jolie rencontre avec la Bourgogne et son histoire ! Comme une envie de voyage pour découvrir Dijon ...

Dès le premier chapitre, Roman semble épris de l'inconnue dont la statuette habite les lieux dans lesquels il aime à se promener, se ressourcer, à la recherche d'un passé plus vivant que le présent pétaradant, électronique et insipide. À travers sa plume, l'auteure l'emmène, avec son ami François-Xavier, en voyage à la fin du XIVe siècle qui a construit la notoriété et chanté la poésie de la Bourgogne.
On rencontre Philippa à la veille de son départ de Paris. On l'accompagne dans son destin d'enlumineuse où elle nous présente avec sa candeur les trésors de Dijon dans son écrin de vignes. On découvre sa vie d'artiste au service de la famille du grand mécène que fut Philippe le Hardi.
La force d'Emmanuelle Derossi réside dans la finesse des descriptions, telles des sculptures anciennes, tant des palais et des paysages que des caractères des personnages. L'utilisation judicieuse de vocabulaire du Moyen Âge, de dialogues en missives, nous projette dans le passé au point que l'on ne sait plus, tellement le récit nous transporte, quelle est la part de légende cachée derrière cette belle page d'Histoire.
Une passerelle entre le présent et le passé florissant de Bourgogne.

Merci à l'éditeur et Masse critique pour l'envoi de ce livre.
Mon avis est partagé. Je me suis laissée emporter par l'histoire, qui navigue entre la fin du 14e siècle et nos jours, entre la vie de la fille de Christine de Pizan, enlumineresse reconnue, et embauchée par le Duc de Bourgogne ; et de nos jours nous retrouvons un généalogiste, un conservateur et une autrice, tous les trois passionnés d'histoire. C'est la recherche sur une statuette qui va déclencher leur rencontre, et de grandes découvertes sur l'histoire des Ducs de Bourgogne.
J'ai aimé découvrir l'histoire de Philippa, qui croise celle des Ducs de Bourgogne et l'histoire de France. Entre faits historiques et fiction, cela ne m'a pas dérangé. J'ai été plus gênée par l'écriture, trop pointilleuse sur les détails qui n'apportent rien à l'histoire, à part faire visiter cette belle ville de Dijon. Je la connais, j'ai été heureuse de lire les noms des rues et les détails, mais parfois j'ai trouvé cela un peu lourd. D'où ma réserve.
Par contre cela m'a donné envie de me replonger dans l'histoire des ducs de Bourgogne et d'aller visiter le château de Germolles, juste à côté de chez moi. C'est bien à cela que sert un roman, aussi !

Merci à Masse critique et Babelio pour l'envoi de ce livre.
Court roman qui se déroule en 2013 et en 1395.
Roman, généalogiste, en train de se séparer de sa compagne, cherche à découvrir l'identité d'une statuette découverte lors de la réfection du musée de Beaux-Arts de Dijon. En même temps, nous retournons dans le passé pour suivre Philippa, fille de Christine de Pizan, poétesse féministe du 14 ième siècle.
L'intérêt, c'est bien sûr la description de quelques rues dijonnaises, de la plongée dans la vie d'une femme enlumineuse de parchemin. Pour le reste… c'est très léger. La partie contemporaine est cousue de fil blanc, et celle historique est on ne peut plus romancée mais je ne peux divulgacher l'intrigue. Et l'auteur en fait découler l'origine de la légende de la chouette, sculptée sur le mur de la cathédrale, chouette qu'il faut toucher avec la main gauche en faisant un voeu pour qu'il se réalise. Bien sûr, le passé se mêle sans originalité au présent, le romantisme étant vraiment trop fleur bleue ici. Mais il a le mérite de m'avoir donné l'envie d'en connaitre plus sur Christine de Pizan qui est à peine esquissée, ici.

Découverte de ce roman court L'inconnue des archives de Emmanuelle Derossi.
J'ai bien aimé dans ce roman découvrir cette belle idée de vouloir évoquer Christine de Pizan et sa rencontre avec le duc de Bourgogne. Les passages historiques sont bien racontés et fidèles à l'époque, autant dans les descriptions que dans les faits et gestes et l'ont suit avec attention Philippa, sa fille qui entre au service du Duc de Bourgogne.
Cependant, une centaine de page pour évoquer l'univers familial, personnel de cette femme philosophe, poétesse, politique, critique sociale et littéraire également, ouverte et influente et la cour de Bourgogne où elle a joué un si grand rôle, c'est tout de même très court.
Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur cette partie historique très riche où les intrigues foisonnent. Ce roman débute pourtant bien mais se perd dans toute la partie contemporaine qui n'apporte rien de plus.
Je salue tout de même l'idée que cet opuscule servira à la découverte de Christine de Pizan, première poétesse française à vivre de sa plume qui utilisait ses écrits pour défendre la condition féminine. Un livre très facile à lire pour ceux qui n'aiment pas les longs romans.