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EAN : 9782824613130
City Editions (29/08/2018)
3.83/5   21 notes
Résumé :
Valérie Labbé regarde les heures défiler avec inquiétude depuis la disparition de son fils unique, Thomas, 17 ans. A-t-il fini par adhérer aux idées haineuses de son ex-mari qui semble s’être volatilisé lui aussi ?

Allemagne, 1933
Frida, qui rêve de devenir infirmière, se bat pour sortir de sa condition. Les bouleversements que connaît l’Europe vont-ils lui ouvrir des possibilités inespérées ou au contraire la plonger en pleine tourmente?
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Valérie, la petite cinquantaine, vit à Brest avec son fils Thomas, 18 ans.
Celui-ci disparaît et Valérie fait appel à la police qui mène son enquête très sérieusement.
Le commissaire et Valérie sympathisent très vite.
L'enquête va mener les policiers en Allemagne où habite le père de Thomas avec des néonazis.
La grand-mère de Thomas est allemande. Elle a fait partie de la jeunesse dirigée par Hitler .
Infirmière , elle a travaillé dans un Lebensborn et en a été victime.
Pas de trace de Thomas mais l'enquête avance et va les conduire jusqu'en Patagonie.
Un roman très bien écrit à la structure très claire , pas ennuyeux du tout, très humain.
J'avoue qu'il faut être bon public. La police française ne se paierait pas de si grands voyages. La nôtre non plus.
La fin est un peu édulcorée mais tant mieux finalement. Que les choses se passent bien de temps en temps.
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Valérie divorcée depuis 10 ans de Patrick, entre dans le commissariat pour signaler la disparition de son fils Thomas, 17 ans. Elle est sans nouvelle de lui depuis la veille et a l'intuition que quelque chose de grave s'est passé. le commissaire Laurent Fournier prend l'affaire en main et mène l'enquête.
Des années auparavant, Frida est une petite allemande de 13 ans qui vit dans la ferme de ses parents en pleine campagne de Poméranie alors que le chancelier qui vient d'être élu s'appelle Hitler. Elle ambitionne de devenir puéricultrice afin d'échapper au monde rustique et dur de ses parents agriculteurs. Elle est prise dans la tourmente de la montée du nazisme et de ses thèses raciales.
Elle ne sait pas encore qu'elle sera des années plus tard, la grand-mère de Thomas.
Le roman de Gabrielle Desabers alterne la narration de cette montée du fascisme dans l'Allemagne des années 30-40 et la recherche de Thomas qui est partie du domicile familial sans que l'on sache pourquoi. Rapidement apparait l'évidence qu'un terrible secret de famille a été enfoui sciemment par les protagonistes.
Le récit est remarquablement bien documenté et nous livre une facette de l'histoire de la deuxième guerre mondiale rarement abordée, celle des Lebensborn et de la propagande pro-aryenne que l'on répandait jusque dans les écoles.
L'écriture de l'auteure est précise et bien structurée. le texte est clair et la lecture n'en est que plus confortable. C'est un véritable plaisir de lire Gabrielle Desabers et, pour un auteur auto-édité, une véritable bonne surprise. Elle nous met rapidement face à différentes pistes que vont exploiter Valérie et le commissaire Fournier pour nous emporter vers des horizons insoupçonnables, jusqu'en Patagonie. L'auteure nous confine dans une ambiance de suspense haletant. le roman de Gabrielle Desabers est un véritable « page-turner ».
« Un matin plus tranquille » est un roman dont je ne saurai trop vous conseiller la lecture, merci à Babelio et à masse critique pour cette heureuse découverte.
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Il y a des jours où votre vie peut prendre une tournure différente voire inquiétante ...
Au plus profond de son être, Valérie sait qu'il est arrivé quelque chose à son fils de 17 ans, Thomas, il n'est pas rentré à la maison à l'heure habituelle la veille au soir.
Tous les scénarios sont envisagés, elle décide de signaler sa disparition au commissariat.
Elle est loin d'imaginer à quel point sa vie va être chamboulée, à jamais ...

L'amour sous toutes ses formes, il peut prendre des virages hasardeux, des prémices programmées par la providence ou pas, des détours, des formes invisibles, il est apparent, il disparaît, il refait surface sous une autre apparence, il s'égare dans la nuit évaporeuse du temps qui s'écoule, la terre continue de tourner, des rencontres heureuses, des révélations qui prennent au dépourvu tout un chacun, des sentiments qui se mêlent pour la plus grande joie et les meilleures illusions, l'espoir d'une vie meilleure et tout le monde peut trouver sa chance, son petit bonheur fut-il éphémère, l'intensité du moment, le fruit des entrailles fait perdurer cet amour naissant, au gré des vagues qui s'échouent sur les récifs, à la force du vent qui fait entendre sa force, en traversant les tempêtes et les éclairs de l'histoire écrite avec un grand H, le monde est tout à la fois un miracle depuis 4 millions d'années qui doit malheureusement composer avec les aléas des évènements qui n'en finissent de redéfinir les contours de la carte, de chavirer et de transformer des milliers de vies, qui sur la route de l'exil, qui sur les braises ardentes du brasier, le passé ne cessera de se rappeler à son souvenir, le présent n'a qu'à bien se tenir et demain ... à chaque jour sa peine.

La vie a-t-elle un prix, comment l'amour se place dans cette équation complexe qui peut changer du jour au lendemain, comment trouver le juste équilibre quand il s'agit d'évoquer les sentiments qui traversent l'esprit d'une femme à qui rien n'a été épargné, quand l'être qu'elle a mis tant de mal à mettre au monde se volatilise, toutes les hypothèques mêmes les plus improbables sont suivies, pourquoi le fil de la confiance qu'elle a mis toutes ces années à tisser s'est rompu, un jour, pourquoi ce matin particulièrement alors que son fils va bientôt les épreuves du baccalauréat ? Autant vous dire que j'ai été happé par cette mise en abîme de ce personnage, tout est magnifiquement retanscrit, éprouvé, la peine immense d'avoir été peut-être en dessous de son rôle de mère, de n'avoir pu voir des signes précurseurs, quand les liens du sang doivent trahir certains acquis, que reste-t-il à espérer si ce n'est justement cette volonté, de trouver le courage d'avancer un pas après l'autre, jour après jour, de ravaler les larmes et les sanglots dans sa prison intérieure, dans les méandres de sa tête où tout prend des proportions, cette femme divorcée sait que le temps est son plus précieux allié et en même temps son pire ennemi.

Une quête identitaire, la recherche de ses racines, quand on avance dans la vie, l'importance de connaître ses origines finit par s'imposer naturellement, les mensonges finissent par émerger pour laisser exprimer la vérité, si douloureuse soit-elle, la culpabilité et la honte sont des notions fortes et immuables dans le cycle de la vie, l'amour maternel et les liens du sang sont inextinguibles, inaliénable au point que la puissance de l'amour en est démultiplié, il survit au-delà de toutes les contingences de toutes les agitations et autres compromissions qui risquent de s'interférer dans le remous de l'existence. La souffrance réprimée, l'angoisse latente qui se consume chez les unes et les autres, la raison qui vacille à l'idée de se rapprocher de la vérité, l'amour peut revêtir différents visages et vous en aurez un aperçu dans cette histoire qui dépeint merveilleusement l'attitude devant l'amour du prochain.
Notre capacité à faire face aux difficultés, l'aptitude à affronter toutes les velléités du destin, le remords qui ronge l'esprit, l'être humain a des ressources qu'il n'a pas toujours conscient d'avoir, cette sagacité propre à chacun, Valérie le découvrira à ses dépens, une forme non dénuée de respect et de sagesse devant la vie et les épreuves endurées.

Une écriture qui alterne entre le présent et le passé, quand l'auteure sait trouver le ton juste, les mots finissent par se confondre avec la pensée du lecteur à vivre à travers tous les personnages, dans leur peau et leur état d'esprit, le silence est un langage comme un autre, elle peut être une arme et se révéler destructeur pour celui qui la subit, pour peu que vous soyez un tant soit peu muni d'empathie et de compassion, je vais vous avouer que le miracle a eu lieu et ce, pendant ces 325 pages, jamais le rythme ne faiblit, jamais les nombreux aller-retour dans un passé peu glorieux de l'histoire de l'humanité ne m'ont paru longues, une construction dans l'alternance solide qui fait ses preuves une nouvelle fois s'il fallait le dire et le redire, on ne le dira jamais assez, s'il y a un présent, aujourd'hui, il y avait un passé, avant, il suffit juste de se souvenir, d'écouter la voix de l'au-delà, de respecter les ondes sonores de la musique qui plane dans le subsconcient, les filtres sont éventrés, les portes du passé affichent encore leur devanture défraîchie, des secrets et des mystères attendent qu'on veuille bien les dépoussiérer, qu'on prenne la juste mesure du temps qui passe et que l'urgence de la situation doit précipiter tout le monde à l'ouvrage, Valérie, la première, sait que l'heure tourne, au fur et à mesure de la progression de l'intrigue sur la disparition inquiétante s'ajoute plusieurs pistes, à l'instar de la fumée de la cigarette évanescence, elle peut prendre des chemins détournés pour mieux désespérer voire plonger dans l'effroi, dans ces profondeurs avec la peur vissée au ventre, une tension palpable de tous les instants, des récriminations et de la colère sous-jacente, l'angoisse de la solitude, ces secondes invivables et étouffantes, des émotions à fleur de peau qui se parent de toutes les couleurs de l'arc en ciel, des sentiments contrariés et soumis à des secousses permanentes, le chaos dans une vie bien que compliquée prenait un essor favorable, laisser libre court à un futur d'espérance, caresser la vie dans le bon sens, Valérie en est l'épicentre de cette histoire mais pas seulement, quelque part, quelque forces invisibles se tiennent prêtes, prier pour de bonnes nouvelles, sinon que reste-t-il de nos rêves d'enfance ? Quelle existence aspirons-nous désormais sans cette puissance divinité qu'est ... l'amour des siens ?

Embarquement en première classe dans les tréfonds de l'histoire se confondant avec le présent qui prend des allures d'une enquête plus complexe de prime abord, la plume rend la lecture addictive, un page-turner, ce qui au début me laisser croire à une histoire d'investigation policière va dépasser toutes les convictions, les transcender, sans prendre de gants, l'auteure sait instiller le doute, faire parler les caprices du destin, faire tourner une histoire à plein régime, donner de la consistance à tous les protagonistes, un roman qui évoque un épisdoe peu connu du grand public sert à bon escient le roman, un tragique passé, la mémoire ne trompe jamais, une chronologie parfaite dans le récit qui fait se rassembler tous les points de convergence, à point nommé, pour le plus grand bonheur du lecteur, rien n'est factice, rien ne sonne autrement que la conscience d'une justice imparable et divine au-dessus des cieux, la résistance mentale à toute épreuve, les blessures morales et béantes n'en finissent pas de saigner, la memoire est un catalyseur et un déclencheur de mouvements, toujours en rotation et en gestation, les morts et les vivants cohabitent depuis la nuit des temps, puiser au plus profond de chaque être ce qui fait la différence, la bonté de l'âme, les temps sont durs, donner pour recevoir, recevoir pour transmettre, un roman qui ne se contente pas de chercher un être manquant et tout rentrera dans l'ordre, creuser les chemins de la rédemption et de la réconciliation, le pardon n'est pas toujours un acte facile mais parfois il peut se révéler salvateur, libérateur pour purifier ou briser les chaînes des âmes tourmentées, sortir de la prison mentale dans laquelle certains des personnages ont trop longtemps été enfermées, pour le meilleur et surtout le pire ...

Assurément une belle découverte, une révélation dans le monde de l'auto-édition, si l'auteur a déjà publié plusieurs livres, Un matin plus tranquille est un de ces romans que je garderai précieusement dans mon coeur de lecteur, Valérie et tous les personnages, des lieux tristes et d'autres plus mythiques, paradoxe quand tu nous tiens, des rencontres émouvantes, des passages d'une grande humanité qui saisissent la gravité du moment, la vie est pleine d'incertitudes et de doutes mais également, le bonheur ne tient qu'à un fil, à des petits détails, à cette force intérieure qui peut décupler les sentiments de certains et alors renverser des montagnes, fussent-ils un petit rouage dans l'immensité de la nuit étoilée et du crépuscule de l'aube, un livre qui se situe dans la mouvance des plus belles histoires d'amour actuel, quand le passé, le présent et le futur doivent converger vers un point d'ancrage, une union de la plus belle des manières, quand les mauvaises langues se délient, la gentillesse et la compassion prennent le dessus, l'empathie croissant à l'égard de Valérie et des siens finira par l'emporter et engloutir les esprits les plus étroits et les plus récalcitrants à laisser leur coeur se décontracter et à vivre pleine, peut-être, Un matin plus tranquille.

Je recommande ce roman qui m'a fait oublier que la nuit était déjà bien entamée et que l'aube ne va pas tarder à se pointer pour laisser place à une nouvelle journée, à une matinée plus ... tranquille, je remercie l'auteure Gabrielle Desabers pour cette belle découverte, un livre auto-édité, vive l'auto-édition, merci à Lhattie Haniel pour m'avoir permis cette lecture, un miracle de lecture qui a eu lieu, le rêve continue, le sentiment que cela ne fait que commencer, la promesse et d'honorer encore des livres qui attendent, la vie continue !!!

A noter la très belle couverture d'Arnaud Codeville et la mise en page assurée par Claudie Libersa, un roman qui n'a d'auto-édité que le nom tant il transpire la qualité professionnelle, tant dans la lecture que j'en ai éprouvé que dans la forme.

Un matin plus tranquille de Gabrielle Desabers est un roman déchirant, liens du sang quand tu nous tiens ...

❤️
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Ce livre, je l'avais aperçu lors de mes pérégrinations sur Amazon, un roman policier se passant en partie à Brest, ville où je résidais il y a encore quelques mois, et l'Allemagne des années 30-40. Un résumé intrigant, et finalement j'ai eu la chance d'être sélectionné par Babélio lors de leurs Masse Critique pour découvrir ce roman mis depuis un petit moment dans ma wish-list.

Une histoire alternée entre passé et présent, la disparition d'un adolescent de Brest en 2016, sa mère qui le recherche, une enquête policière sur cette disparition ou sur une potentielle fugue, une alternance avec la vie d'une jeune fille allemande pendant la montée du fascisme et Valérie, mère prête à tout pour retrouver son fils dans notre présent. Un roman sur divers points de vue, tantôt Valérie pour suivre cette enquête, tantôt Frida jeune fille faisant partie du mouvement Bund Deutscher Mädel (la Ligue des jeunes filles allemandes) et qui vénère Hitler et Thomas qui nous donnent des avancé sur sa disparition sans trop nous en dire. Cette alternance rend le roman fluide et agréable à lire. Les deux époques se mélangent aux points de rendre chacune des histoires intéressantes et complémentaires.

Les indices sont donnés au fur et à mesure et même si certains détails m'avaient amené assez rapidement vers la conclusion, j'ai tout de même été surprise sur bien des points. Chaque personnage est travaillé, à un passé propre à chacun difficile et douloureux, des motivations ancrer et plus ou moins justes en fonction des périodes de l'histoire. L'ambiance du roman reste assez douce, malgré la monter du fascisme, certains moments douloureux à lire, d'autres moments de l'histoire donnent du baume au coeur et diminuent le côté sombre de l'enquête.

En ce qui concerne la plume, je l'ai beaucoup apprécié, l'autrice arrive à rendre son enquête fluide, addictive et réaliste malgré l'horreur de certains passages. Elle nous montre sans philtres certains secrets allemands cacher pendant une grande période, ce fascisme encore présent même en Bretagne à l'heure actuelle. L'horreur et les propos de certaines personnes et groupe d'individus envers certaines communautés.

Un roman parlant de seconde guerre mondiale, d'une disparition et de secrets de famille enfouis depuis des années. Une belle découverte auto-édité.
Lien : https://elodie-liseuse-lifes..
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Le commentaire de Nathalie :
Le roman se passe sur deux périodes importantes, qui finiront par se rejoindre.
La première 2016, où Valérie vient de découvrir que son fils, Thomas, à disparu.
Que lui est-il arrivé, où est-il et avec qui ? A-t-il été kidnappé par son père, Patrick un néo-nazi, retourné en Allemagne, fuit-il une peine d'amour ? Valérie demandera l'aide du Commissaire Laurent Fournier qui fera tout pour le retrouver.
En parallèle, nous suivons la vie de Frida, ex-belle-mère de Valérie, depuis sa jeunesse hitlérienne jusqu'à ses 94 ans. La vie durant la guerre en Allemagne, sa jeunesse et surtout ses secrets qu'elle finira par raconter à son petit-fils, Thomas.
Valérie aussi cache un secret que son fils finira par connaître. Tous ses secrets et ses intrigues, sont-ils la cause de la disparition de Thomas ? La vie finie toujours par nous rejoindre, les secrets finissent par se révéler, pour le bien de tous ? Peut-être, seul le temps le dira. Mais la question à se poser est pourquoi, Thomas à disparu ? Où est-il et avec qui ? L'enquête nous promènera de l'Allemagne à Brest, des États-Unis à l'Argentine. L'histoire survolera les époques de 1933 à 2016. La douleur, le mal, les injustices, la peur sont présents, mais, jamais ils n'effaceront l'amour dans le coeur d'une mère peu importe la distance, peu importe le temps.
L'auteure nous fait vivre, avec Valérie et Frida, plusieurs émotions. Leurs vies de mère en parallèle, leurs douleurs, leurs peines et leurs joies. Des personnages attachants, des histoires bouleversantes et parfois intrigantes. Des secrets, des familles et surtout l'amour d'une mère malgré tout, malgré le temps.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation

- Frida, votre engagement politique et votre adhésion totale à l’œuvre de notre Fürher vous ouvrent les portes d’une implication au premier rang dans la construction de la nouvelle Allemagne. En effet, vous avez été jugée, par le parti nazi, digne d’intégrer ses récentes structures. Notre chancelier a souhaité la création d’une association aidée par l’état et gérée par les SS, le Lebensborn. Ila confié cette mission à Heinrich Himmler en 1935. Cette institution rassemble des maternités, des foyers pour jeunes mères et des crèches dans différentes régions allemandes. L’objectif de ces établissements s’inscrit dans la participation et l’accélération à l’émergence et à l’expansion d’une race aryenne pure et appelée à dominer le monde. Votre spécialisation en puériculture fait de vous la candidate idéale.
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Dans la classe de Frida , seule une fille s'est découvert des ascendants douteux . Elle a pleuré quand la directrice l'a renvoyée de l'établissement. Frida s'est bien gardée de dire à ses amies qu'elle aimait bien cette camarade.
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C’est facile de fuir ! Elle ne s’est aperçue de rien. En ce matin d’avril, je n’avais pas le choix. Mais de penser à la panique qu’elle ressentira, quand elle comprendra que je ne vais pas rentrer, m’attriste. J’aurais voulu ne pas lui infliger cette souffrance. J’ai conscience que je suis le centre de son monde. D’ailleurs, quelquefois, l’étendue de son amour me fait peur. Saurais-je, un jour, éprouver des sentiments aussi inconditionnels que ceux qu’elle me porte ?
Je dois cesser de penser à ce que je laisse derrière moi. Dans quelques semaines, elle comprendra l’utilité de mon départ. Mon avenir, mon bonheur et le sien en dépendent.
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Aujourd’hui, pour la première fois, elle pénètre dans l’enceinte de cette institution dont elle a rêvé toute son enfance. Elle sait que rien n’est encore acquis, la sélection à laquelle elle vient participer est impitoyable, tant sur le plan des connaissances que sur celui des origines et de l’adhésion aux idées nazies. Son certificat d’ascendance aryenne lui confère déjà l’assurance de correspondre aux critères raciaux. D’ailleurs, dès ses premiers pas dans l’établissement, elle constate que la grande majorité des filles présentes sont blondes et bien constituées. Ses professeurs du lycée l’avaient prévenue que l’État n’acceptait aux tests de sélections que les plus fortes et les plus pures.
Le premier questionnaire auquel elle doit répondre concerne exclusivement des éléments qui permettront de confirmer ses origines allemandes. Elle s’amuse devant certaines interrogations, principalement celles ayant trait à ses parents.
Votre mère travaille-t-elle ou a-t-elle déjà exercé un métier dans un bureau ?
Imaginer sa mère habillée en citadine et se rendant dans une entreprise sous les ordres d’un patron lui demandant de taper tel ou tel texte à la machine lui paraît totalement fictionnel.
Quelle langue parlent vos parents ?
Si ce n’est l’allemand et le patois de la région, ses parents qui n’ont jamais quitté leur village ne perçoivent absolument pas l’utilité d’une langue étrangère.
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Prétextant un amour passionné pour elle, il réussit progressivement à la modeler à sa vision de la femme idéale. Elle ne devait pas porter de décolletés ni de jupes courtes qui ne pouvaient qu’attirer la convoitise des autres hommes. Elle lui appartenait en exclusivité. Elle ne devait pas se maquiller. Cette tentative d’embellissement n’aurait pu se comprendre que si elle avait été célibataire, lui il l’aimait naturelle. Les chaussures à talons étaient à bannir, elles transformaient toutes les filles en potentielles péripatéticiennes prêtes à arpenter les trottoirs sur leurs échasses aguicheuses. Il ne supportait pas qu’elle puisse avoir des relations d’amitié avec des garçons. Tous ces hommes ne pouvaient que vouloir la mettre dans leur lit. Sa jalousie maladive allait même plus loin, il refusait qu’elle sorte avec des copines hors de sa présence. Les virées entre filles n’avaient pour seul but que de draguer tous les mâles rencontrés. Il poussait sa prise de pouvoir jusqu’à choisir les amies qu’il acceptait qu’elle fréquente. Il classait certaines d’entre elles dans la catégorie « allumeuses » et craignait leur influence nocive sur Valérie. À l’époque, elle considérait toutes ces immixtions dans sa vie comme la preuve irréfutable de l’amour infini qu’il lui portait.
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