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sur 403 notes
Il s'agit d'une autofiction. L'auteure raconte son enfance, ses parents, ses deux soeurs et l'importance de la musique dans leur famille. le père et ses trois filles forment un quatuor, elle joue du violon. C'est lors d'un concert à l'école alors qu'elle a 4 ans qu'un petit garçon lui dit qu'il l'aime. Il s'appelle Étienne. Elle le reverra à différents moments clé de sa vie.
Elle raconte la séparation de ses parents, ses amours, son métier, son mariage, ses enfants, la vie qui passe, le temps qui file.
C'est l'histoire d'une femme, d'une vie avec ses joies, ses peines, ses erreurs et ses interrogations. C'est bien écrit, c'est profond et j'ai bien aimé.
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Juste un "je t'aime".
Trois mots que l'on ne dit pas ou alors pas au bon moment. Trois mots qui auraient pu changer une vie. Si à quatre ans, la narratrice de ce roman avait répondu "je t'aime" à Etienne sous les lustres de la salle des mariages, peut-être que tout aurait été différent. Mais elle a répondu "je ne t'aime pas" concluant pourtant dans sa tête des fiançailles éternelles.
Étienne réapparaît quelques fois. Il ne se souvient pas d'elle, ou vaguement, lui raconte cependant des bribes de sa vie. Antonia, Rita, Marie-Louise, ses clientes aussi. Des femmes qui ne sont pas elle, elle qui l'aime. Qui voudrait entrer dans sa vie comme il est entré dans la sienne.

Il y a d'autres "je t'aime" non-exprimés dans ce roman. Mais ils pulsent à travers la musique qui lie la narratrice à ses parents et à ses soeurs. Pas besoin de se dire "je t'aime" quand on joue en quatuor, que l'on respire ensemble, que l'on devient un tout pour porter la mélodie. Ils sont dans les regards qu'elle pose sur sa petite soeur, le jour de son mariage, sur sa mère, si belle, sur sa grande soeur, qui se lie si facilement aux autres. Sur son père qui ne la voit plus.

Des morceaux de vie, racontées avec une grande élégance et un fil rouge qui nous retient, nous fait espérer, un peu. C'est la manière dont je résumerai ce roman qui m'a profondément touché. J'ai retrouvé la mélancolie douce que j'aime tant, celle dans laquelle on se perd, souvenirs d'enfance, amours inventées, perdues, mémoire qui flanche, gestes quotidiens qui révèlent tout un monde. Il y a quelque chose de Vincent Delerm. Il y a quelque chose d'Anne Sylvestre.

Certaines scènes, certaines réflexions touchent particulièrement juste. le sentiment, enfant que sa famille est un tout que rien ne viendra jamais troubler. le moment furtif et prégnant où l'on comprend que nos parents vieillissent même si une partie de soi s'y refuse. Les sacs mille fois repliés, cachés dans l'armoire, au cas où. Au cas où. Une pause sur un escalier pour se dire quelques mots trop longtemps enfouis. Ce qu'on peut cacher à tous sauf à ses soeurs. Faire avec soi, sans ellipses possibles, sans retours possibles.
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En maternelle, la narratrice assiste à un concert dans la salle des mariages de la mairie quand elle rencontre pour la première fois Etienne. C'est un petit garçon de son âge, d'une autre école, qui se retourne et lui déclare être amoureux d'elle parce qu'elle a les yeux ronds. La petite fille est pétrifiée, elle a peur de parler et de se faire rappeler à l'ordre par la maîtresse. Elle n'a qu'une idée en tête : le faire taire pour profiter du concert. Elle lui répond alors qu'elle ne l'aime pas parce qu'il a les cheveux de travers… Ce qu'elle ignore c'est que ce moment marquera à jamais le reste de sa vie. Etienne l'oublie aussitôt mais pas elle. Quand elle le retrouve dix ans plus tard au lycée, elle tombe immédiatement sous son charme. Et ils vont continuer à se croiser de manière cyclique tout au long de leur vie. Etienne ne la reconnaît jamais mais lui raconte pourtant systématiquement sa vie qui est très compliquée et qui donne à chaque fois à la narratrice l'impression qu'elle est passée à côté de quelque chose en rejetant Etienne quand elle était toute petite. J'ai beaucoup aimé la première moitié du roman : la fascination de la narratrice pour Etienne, la personnalité très particulière d'Etienne qui semble ressentir les choses différemment des autres et surtout très intensément, le malin hasard qui le met toujours sur la route de la narratrice. Mais, ensuite, l'écriture change. Les phrases d'Agnès Desarthe deviennent de plus en plus complexes. Elle abandonne l'histoire pour développer sa théorie sur l'oubli et le temps qui passe… et elle nous laisse au bord du chemin, déçus que le roman ne s'achève pas vraiment. C'est vraiment dommage et très frustrant pour le lecteur…
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Quelle révélation !
C'est le premier livre d'Agnès Desarthe que je lis et ce n'est sûrement pas le dernier. Quel plaisir de suivre les trajectoires de nos deux héros qui se sont connus à l'école à l'âge de quatre ans !
Il lui dit qu'il l'aime parce qu'elle a les yeux ronds et elle lui répond qu'elle ne l'aime pas parce qu'il a les cheveux de travers. Mais un sortilège est jeté et leurs destins sont liés car ils se trouvent sous un lustre de cristal dans la salle des mariages pendant un concert de Noël.
Ils vont se croiser subrepticement à différents moments de leur vie, se raconter plus ou moins, et se manquer à chaque fois. Ils sont liés mais leurs histoires sont parallèles. Etienne, dont la vie est mouvementée et tragique, ne se souvient pas de son nom à elle.
La narratrice dont la vie est plus lisse, plus normée s'invente, au travers de ses rencontres avec Etienne, une vie différente, fantasmée.
A son contact, elle se dissout et se révèle en même temps.
Ce sont beaucoup de souvenirs d'enfance qui nous sont offerts par Agnès Desarthe avec une réflexion intense sur la mémoire et le temps qui passe, les aléas de la vie et les bifurcations inopinées.
Il y a sûrement des éléments autobiographiques dans les saisissants portraits des membres de la famille de la narratrice qu'Agnès Desarthe nous propose, et notamment une magnifique description de la mère qui quitte son mari après avoir passé sa vie à plier et ranger des sacs en plastique.
Omniprésente dans le roman, la musique évoquée comme une métaphore de sensations dans le temps et l'espace, rythme les accords et désaccords des personnages.
L'éternel fiancé est un très beau livre, plein de poésie et de petites touches humoristiques, qui aborde de grandes questions existentielles.
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L'amour est totalement présent dans le dernier roman de Agnès Desarthe, L'éternel fiancé. Car, lorsque une déclaration d'amour a lieu à tout juste quatre ans, difficile de ne pas en garder un goût nostalgique tout au long de sa vie et un sentiment de ne jamais plus être à la hauteur de cette amour enfantin.
En effet, la narratrice se retrouve à l'école maternelle, haute comme trois pommes, confronter à recevoir un message d'amour d'un autre enfant, Étienne, à peu près du même âge, lors de la fête de l'école.
– « Je t'aime parce que tu as les yeux verts » lui dit-il,
– » Je ne t'aime pas. Parce que tu as les cheveux de travers » lui répond-elle.
En fait, elle regrettera toute sa vie cette réponse qu'elle aurait aimé ne pas avoir prononcé.
Et, voilà une vie racontée au fil du temps qui passe, interrompue par des rencontres avec Étienne sans qu'il ne se souvienne de ses propos. Comment apprécier le goût du quotidien lorsque plane sur sa tête cette immensité de tendresse qu'on a refusé ? La vie a-t-elle le même goût lorsque on se met ainsi d'emblée en réserve. Heureusement, comme un morceau de musique accompli par le groupe familial, il y a une harmonie à trouver.
C'est souvent assez drôle. Ainsi, le lecteur suit le temps qui passe et le récit d'une vie qui s'écoule entre hauts et bas naturels. Ça part dans tous les sens et je n'arrive pas à le raconter !
Mais, c'est aussi très long ! Certes, j'ai compatis à la vision de ce père, le visage inondée de larmes tenant son bébé sur son ventre. J'ai compris l'impact d'être confronté à son comas, cloué dans son lit en écoutant parler son père et sa mère. Mais, j'avoue m'être lassée entre le couple avec Martin et celui avec Yves, des broderies de tata Colette à moins que cela soit celles de Tata jacqueline.
Le talent d'Agnès Desarthe est de sauter allégrement le temps, de le distordre en longue séquence quand l'écrivaine le désire ou non. Mais aussi, de présenter plusieurs personnages qui composent un portrait assez étonnant d'une femme unique. Je m'y suis perdue, seule et sans ressource.
Aussi, j'ai capitulé devant la seconde partie acceptant l'évidence après plus d'une centaine de pages lues sans enthousiasme, consciencieusement, comme on remplit une obligation !
Je ne doute pas que ce roman fasse plaisir à beaucoup. Pour ma part, je l'ai trouvé évidemment bien écrit mais loin de mes envies ! Vraiment dommage pour moi !
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Je ne sais pas quoi penser de ce roman...
Au début, j'étais très emballée : deux enfants sont dans une salle de concert. le jeune garçon dit à la petite fille qu'il l'aime, la petite fille lui répond qu'elle non, parce qu'il a "les cheveux de travers". Sa réponse, elle la regrettera chaque fois qu'elle le croisera, et tout au long de sa vie, elle sera hantée par Etienne, qui ne la reconnaît jamais.

Le roman est divisé en trois parties. La première m'a beaucoup plu : ces enfants qui deviennent adolescents, adultes, entourés de leurs parents, de leurs frères et soeurs, tout cela rythmé par la musique qui accompagne leur vie. le portrait de la mère est très beau et le couple que forme Etienne et sa petite amie est vraiment sensationnel! J'étais vraiment conquise! Mais les deux autres parties ne m'ont pas du tout convaincue. On les suit l'un l'autre à divers moments de leur vie, des personnages apparaissent, disparaissent, sans trop que l'on comprenne leur rôle ou leur utilité... J'ai trouvé cela assez décousu... Et cette fin... Je ne sais pas trop quoi en penser... J'ai tenu bon car je n'aime pas abandonner une lecture et le roman est assez court, mais au final après un début très prometteur, je me suis vite ennuyée...
Ce roman a été très apprécié alors je me dis que je suis sûrement passée à côté...
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Tout commence dans ce roman dans une salle des mariages, affublée d'un énorme lustre. C'est là qu'à quatre ans, lors d'un concert de Noël, Etienne se retourne et déclare son amour à notre narratrice, quatre ans également : « parce que tu as les yeux ronds ». La petite fille lui réplique : « Je ne t'aime pas. Parce que tu as les cheveux de travers ». Cette première déclaration signe le sceau pour elle d'éternelles fiançailles avec ce garçon qu'elle aura l'occasion de croiser à plusieurs reprises dans sa vie. Lui l'aura aussi vite oubliée. C'est en effet, entre autres, de mémoire dont nous parle Agnès Desarthe dans son roman, de ce que l'on choisit d'oublier et de ce dont on se souvient. Mais il est aussi question du temps qui passe, et de cette fameuse roue qui ne tourne pas de la même manière pour tout le monde. J'ai été très impressionnée par la différence d'intérêt de chacun des protagonistes les uns envers les autres. Est-ce donc ainsi dans la vie ? Oui, certainement. Tandis qu'Etienne est une préoccupation récurrente pour la jeune femme, qu'elle sort même avec son frère dans l'espoir de le croiser. Etienne ne pense plus depuis longtemps à cette petite fille, dont les yeux étaient si ronds. Il tombe amoureux d'une autre, une qui va l'emporter dans un tourbillon, et décéder brutalement en donnant naissance à leur fille. C'est avec son élégance habituelle que Agnès Desarthe nous raconte dans son roman, la vie, avec ses injustices, ces rencontres qui ne se font pas, ces amours non partagées, ces choix que l'on fait et dont on regarde parfois les conséquences avec étonnement. J'y ai vu surtout, je crois, les marques fortes du temps qui passe… C'est un roman que j'ai beaucoup aimé mais que je n'ai pas pu dévorer, tant j'ai eu envie de rester dans l'histoire de ces deux protagonistes, avec l'envie sans doute de changer leur destin.
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Encadrée, par une soeur aînée, Lise et une soeur cadette Dora, la narratrice enfant a une vie heureuse dans un univers musical coaché par la très exigeante Lise. Une fugace déclaration d'amour enfantine de la part du jeune Etienne constitue le fil conducteur de ce roman tourmenté par le départ de le mère du foyer et par les différentes aventures amoureuses de l'héroïne. Entre conte de fée et réalité crue, et malgré les nombreuses références musicales agréables, la belle écriture de l'auteure ne parvient pas à fournir un ensemble homogène pouvant séduire le lecteur.
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Tout commence dans la salle des mariages. En rang par deux, les enfants de l'école maternelle se tiennent la main. Ils assistent à un concert de Noël. Un petit garçon aux cheveux de travers se retourne vers une petite fille aux yeux ronds et lui dit qu'il l'aime. Elle non. À cause de la beauté de la musique, à cause de la salle des mariages, elle songe qu'ils sont à présent fiancés. Ce garçon lui appartient pour toujours. Liés à jamais, au gré du temps qui s'écoule, ces deux là vont se croiser, se recroiser puis se croiser à nouveau sans pour autant se rencontrer. Symphonie d'un rendez-vous manqué qui sera jouée et rejouée durant toute la vie d'une femme.

L'éternel fiancé est l'incarnation du temps qui passe. Au gré de leurs rencontres toujours impromptues, Étienne et Elle grandissent, vieillissent, aiment, désaiment, goûtent au bonheur, éprouvent. La vie, tout simplement. Voilà, Agnès Desarthe aborde toutes les thématiques qui composent une vie. La famille, l'éducation, l'amour, le couple, le travail, l'amitié, la parentalité, la déchéance, le deuil. le tout aurait pu être d'une banalité ennuyeuse, mais il n'en n'est rien. Il faut bien reconnaître que la plume de l'auteure et la dimension poétique de la narration transforment l'ordinaire en extraordinaire. Il suffit de se remémorer la scène de la rencontre entre Étienne et Antonia, la naissance de Rita, le départ de la mère de la narratrice pour s'en rendre compte. le récit ponctué de touches tantôt mélancoliques, tantôt poétiques, m'a renvoyé à l'univers d'Amélie Poulain pour la narratrice et à celui de Forrest Gump pour Étienne.

L'éternel fiancé oscille entre conte et partition musicale. Il stimule notre imaginaire, combine harmonieusement les mots, les arpèges, les silences. Quant aux personnages, ils sont tous divinement incarnés, véritables chefs d'orchestre de leur vie. L'ensemble forme une mélodie à la fois légère et profonde qui m'a émerveillée. Un conseil, partez à la recherche du temps perdu avec L'éternel fiancé.

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Une phrase de rien du tout dite à 4 ans lors d'un concert de Noël entre une petite fille et un petit garçon, Etienne: En croisant le regard de la petite fille Étienne lui déclare : «Je t'aime parce que tu as les yeux ronds». La petite fille, la narratrice du roman, lui répond : «Je ne t'aime pas. Parce que tu as les cheveux de travers».
Elle croisera à nouveau ce garçon 40 ans plus tard mais lui n'aura aucun souvenir d'elle. C'est de la nostalgie, des regrets , pouvons nous remonter le temps et changer le présent. C'est un beau roman, bien écrit qui raconte la vie tout simplement, les choix .La musique est aussi omniprésente , une belle mélodie que ce roman .
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