L'amour est totalement présent dans le dernier roman de
Agnès Desarthe,
L'éternel fiancé. Car, lorsque une déclaration d'amour a lieu à tout juste quatre ans, difficile de ne pas en garder un goût nostalgique tout au long de sa vie et un sentiment de ne jamais plus être à la hauteur de cette amour enfantin.
En effet, la narratrice se retrouve à l'école maternelle, haute comme trois pommes, confronter à recevoir un message d'amour d'un autre enfant, Étienne, à peu près du même âge, lors de la fête de l'école.
– « Je t'aime parce que tu as les yeux verts » lui dit-il,
– » Je ne t'aime pas. Parce que tu as les cheveux de travers » lui répond-elle.
En fait, elle regrettera toute sa vie cette réponse qu'elle aurait aimé ne pas avoir prononcé.
Et, voilà une vie racontée au fil du temps qui passe, interrompue par des rencontres avec Étienne sans qu'il ne se souvienne de ses propos. Comment apprécier le goût du quotidien lorsque plane sur sa tête cette immensité de tendresse qu'on a refusé ? La vie a-t-elle le même goût lorsque on se met ainsi d'emblée en réserve. Heureusement, comme un morceau de musique accompli par le groupe familial, il y a une harmonie à trouver.
C'est souvent assez drôle. Ainsi, le lecteur suit le temps qui passe et le récit d'une vie qui s'écoule entre hauts et bas naturels. Ça part dans tous les sens et je n'arrive pas à le raconter !
Mais, c'est aussi très long ! Certes, j'ai compatis à la vision de ce père, le visage inondée de larmes tenant son bébé sur son ventre. J'ai compris l'impact d'être confronté à son comas, cloué dans son lit en écoutant parler son père et sa mère. Mais, j'avoue m'être lassée entre le couple avec Martin et celui avec Yves, des broderies de tata Colette à moins que cela soit celles de Tata jacqueline.
Le talent d'
Agnès Desarthe est de sauter allégrement le temps, de le distordre en longue séquence quand l'écrivaine le désire ou non. Mais aussi, de présenter plusieurs personnages qui composent un portrait assez étonnant d'une femme unique. Je m'y suis perdue, seule et sans ressource.
Aussi, j'ai capitulé devant la seconde partie acceptant l'évidence après plus d'une centaine de pages lues sans enthousiasme, consciencieusement, comme on remplit une obligation !
Je ne doute pas que ce roman fasse plaisir à beaucoup. Pour ma part, je l'ai trouvé évidemment bien écrit mais loin de mes envies ! Vraiment dommage pour moi !
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