En juin 2017, l'écrivaine insoumise
Virginie Despentes a publié le troisième et dernier volet de son «Vernon Subutex ». Cette trilogie constitue un objet littéraire, sociologique et engagé, qui vise à dresser un portrait punk de la société française d'aujourd'hui. Soyons clair, elle est déjà mythique et a marqué la littérature française contemporaine par sa force, sa justesse et son intelligence. S'il y a une série à suivre en ce moment, c'est bien celle-là. C'est passionnant, grinçant et drôle, je l'ai dévorée.
L'intrigue est secondaire, je ne vais pas la résumer, car ce qui compte est l'évolution des personnages, ainsi que leurs réflexions – contradictoires – sur l'état de la société française. Vernon Subutex est un ancien disquaire, qui après des déboires va se retrouver à la rue. Il contacte alors des anciennes connaissances qui vont l'héberger provisoirement. Au fil du temps, cela va créer un groupe disparate, soudé par la musique et par le désir d'autres choses. C'est le groupe qui est au centre du roman, ce qui fait sa grande force. de plus, les personnages sont variés, et marqués chacun par différents sujets de société, qui sont au centre des débats de notre époque.
Le premier tome est assez sombre, une plongée dans la brutalité économique et sociale. le tome deux est davantage axé sur la possibilité d'une alternative et sur l'apport de l'esprit de groupe. Enfin, le tome trois nous replonge dans la désillusion et la fin des utopies. Ce dernier tome est encore plus influencé par l'actualité que les deux précédents (avec les attentats et Nuit débout, notamment).
C'est difficile de parler de cette série littéraire, tellement elle constitue un monde en elle-même, même si elle est profondément ancrée dans notre réalité. Il faut se plonger dans le texte, pour en saisir la portée et la profondeur.
Je le conseille, c'est très bon.
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