Vernon Subutex, tome 3

Le deuxième tome aurait pu être qualifié d'adagio dans une symphonie. le troisième est un scherzo frénétique. Quelle atmosphère sombre et terrible: la mort de Charles, la solidarité du groupe qui éclate suite à la question de l'héritage de Charles, la vengeance de Dopalet, une galerie de malfaisants: Laurent Dopalet complètement fou et inhumain, Max le pervers narcissique, Franck et Thierry les deux brutes, Solange l'illuminée sanguinaire... Un petit moment de paix quand même où tout le groupe se rassemble, où la fraternité refait surface, puis c'est l'épouvantable et absurde tragédie finale. Et le dernier chapitre est un étrange épilogue, projeté dans un futur lointain dans lequel l'humanité rejette la musique et la danse...mais des disciples de Subutex font de la résistance....Une vision très pessimiste d'un monde où l'on finit par rendre réel les atrocités des jeux vidéos, une vision très marquée aussi par les attentats de 2015, par Nuit Debout...
C'est toujours très bien écrit, et la construction du récit toujours subtile.
Et ça "balance" toujours sur nos dérives contemporaines, et sur certaines célébrités!
Despentes me fait penser à Balzac ou Zola, par la fresque sociale, la diversité des personnages, les rebondissements, un peu à Céline par la crudité du récit, l'utilisation d'une écriture proche du langage parlé. Un Balzac (et un Céline) féminin qui aurait aussi lu, entre autres, Freud, Marx et Bukowski....

'ai mis du temps à le commencer celui-ci , tout simplement car je savais que c'était le dernier et en plus parce que je me suis spoilé la fin 😦 Mais quel plaisir de retrouver toute cette collection de personnages hors du commun que Virginie Despentes nous a dépeints! Vernon ancien disquaire et devenu SDF est devenu la star des « convergences »; événements qui rassemblent des gens autour de la musique où tout appareil électronique est interdit. Ceux qui participent a ces convergences, on les connait déjà, ce sont tous des personnages qu'on a croisé, plus ou moins longuement dans les tomes 1 et 2. Ce sont des gens en décalage avec la société qui se retrouvent avec plaisir dans ce genre d'événements, qui se soutiennent et qui s'entraident. Les personnages vont du facho au bobo, du cadre au clodo, du transsexuel à l'homophobe, du soumis au violent. Toujours sans jugement. Il y a de la haine et du désespoir, de l'humour et de la tristesse, beaucoup de colère…Tout ça dans un seul et unique livre.


Le ton de l'auteure est toujours aussi percutant et incisif que dans les autres tomes. J'ai beau avoir lu beaucoup de ses autres livres, je suis bluffée à chaque lecture. Elle est toujours juste et pertinente. Elle nous dresse un tableau réaliste de notre société actuelle. La violence y est très présente, malheureusement. Les situations sont parfois difficiles à lire et a accepter. Mais l'auteure nous expose notre société sans filtres et sans artifices.

Cet ultime tome est le plus saisissant, le plus poignant. Et cette fin !!! On ne s'y attend vraiment pas du tout ! Un truc de dingue! Il est d'une noirceur objective et nous révèle tous les combats actuels. Il nous fait réfléchir sur nos actes et ceux de nos contemporains. C'est une trilogie qui marquera notre temps par sa justesse et son analyse.


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Une claque. Voilà c'est dit. J'ai adoré le 1er tome. J'ai aimé le tome 2 pour pouvoir retrouver la bande et l'ambiance du livre mais ce dernier tome est une tornade! C'est simple, j'ai lu tranquillement le premier tiers du livre, renouant avec plaisir avec les tournures de phrases de Virginie Despentes, la justesse de ses mots et de ses analyses sur notre société, et j'ai dévoré les deux autres tiers. J'ai lu de manière compulsive afin de le finir. Je ne suis pas fan de l'épilogue. de manière générale, les épilogues ne me réjouissent pas vraiment. Ils sont souvent de trop et viennent "gâcher" en quelque sorte le rythme imposé par la fin du roman.

Quoi qu'il en soit ce tome 3 nous met le nez dans ce que le pouvoir, l'argent, le désir de vengeance ou encore la peur sont capables de faire faire aux êtres humains. Passer de l'équilibre à l'horreur. Il vient nous interroger sur notre manière de concevoir notre quotidien. Nos modes de consommation, de "relationner" aux autres, ce besoin de trouver sa place, mais quelle place? Ces questions là ne nous sont pas posées directement, elles sont silencieuses et pourtant évidentes. Il n'y a pas de jugement. Il y a un florilège de personnages entiers dont les parcours font écho.

Je vous l'ai déjà dit lorsque je vous ai parlé du 1er tome, je vous le redis ici : Si vous n'avez encore lu Vernon Subutex : lancez-vous!
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C'est très étrange. le 24 mai, j'étais chez mon libraire pour me procurer ce troisième tome. Je pensais le dévorer immédiatement… mais pas du tout. Je l'ai précieusement rangé dans mon sac, je ne l'ai même pas sorti dans le métro. Je n'avais pas envie de partager ma lecture, mes retrouvailles avec Vernon et ses acolytes. Arrivée à la maison, je me suis fait une tasse de thé et me suis installée, prête enfin à me plonger à nouveau au coeur du monde de Vernon Subutex.
Et je me suis arrêtée au bout de 60 pages. Pas parce que le livre ne me plaisait pas, bien au contraire. Mais parce que j'avais l'impression de retrouver une bande de potes que je n'avais pas vus depuis trop longtemps, et j'avais besoin de temps pour intégrer tout ce qu'il leur est arrivé depuis deux ans... (suite sur le blog ;)
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Et voilà déjà la fin, où Vernon se découvre shaman, limite prophète: on ne s'en étonne pas. La clique de personnages est toujours aussi passionnante, et le verbe de Despentes toujours aussi beau et cru. On aurait voulu que ça se poursuive, mais pour des raisons indépendantes de notre volonté ce ne sera pas possible .... Une trilogie qui a pour moi été une découverte d'une grande auteure.

MERCI Madame DESPENTES pour cette lecture qui m'a amenée loin, très loin de mon univers. MERCI pour ces heures que j'ai partagé avec moi-même et mes contemporains, avec nos doutes, nos contradictions, nos certitudes, nos jugements. J'ai soif de vous lire très vite.

ce dernier opus m'a semblé égal aux précédents. Pas de lassitude toujours beaucoup de plaisir à retrouver les personnages, leur changement, leur nouvelle vie.

Le rythme est toujours aussi soutenu, pas de langue de bois sur les sujets d'actualité. On ne s'ennuie pas une seconde.

J'ai été surprise par la fin mais je n'en dirais pas plus faites vous votre propre idée !

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3 romans dont la lecture s'enchaîne. le dernier tome a le mérite de s'inscrire dans cette actualité que nous avons vécu récemment, ces drames qui nous ont tous marqué et que nous revivons, avec du recul, au travers de ces personnages que nous avons appris à connaître au fil des pages. La fin est un peu déroutante mais cette trilogie reste un grand moment de lecture.

Critique sur toute la série :
Je suis bluffée, encore une fois la plume acérée et chirurgical de V. Despentes fait mouche. du grand art. Il y a tout dans ce livre, l'amour, la haine, l'espoir et le désespoir. Il y a des passages qui frisent le génie, des personnages qui nous ressemblent et d'autres qu'on détestent. Je recommande !!!

À peine avais-je refermé le tome 2, que je trépignais d'impatience. Je ne désirais qu'une chose, retrouver Vernon Subutex et sa bande. Il m'aura fallu attendre plus de deux longues années. Ce fut une attente interminable certes, mais seuls ceux qui ont lu Vernon Subutex 3 savent ô combien elle était indispensable. Et oui, ce dernier opus clôture en beauté cette trilogie. Jubilatoire !

Mais attention, pour se plonger dans ce dernier tome, il faut impérativement avoir suivi les aventures de Vernon, ce disquaire charismatique devenu SDF.

Vernon Subutex 3 s'ouvre en pleine verdure, là où Vernon et ses fidèles se sont retirés du monde. Ponctuellement, ils organisent des convergences, qui sont des rassemblements ouverts à tous où l'on danse jusqu'au petit matin. le DJ n'est autre que Vernon. La communauté vit isolée, loin de l'agitation des villes et sans aucune connexion jusqu'au jour où Vernon devra impérativement rejoindre Paris pour se faire soigner un abcès dentaire qui le fait souffrir. Ce séjour va impacter la communauté d'une manière insoupçonnée. Dès lors, elle ne pourra rester en marge et continuer à ignorer la violence de notre société.

De nouveau, Virginie Despentes scanne notre société contemporaine et nous la restitue à travers chacun des personnages sous forme d'instantanés tous plus percutants les uns que les autres. Des scènes du quotidien de tout un chacun, aux évènements plus tragiques que nous avons connus, tout y passe. L'auteure nous égratigne en évoquant notre addiction aux écrans, elle nous fait sourire en décrivant la mutation que subissent les adolescents, ou en évoquant les manies des uns, les travers des autres, les relations humaines au travail, au sein du couple ou du groupe... Évidemment, elle ne pouvait pas, ne pas évoquer les attentats et leurs conséquences, la solidarité d'abord, puis cette peur des religions, des étrangers, des migrants qui s'est ancrée un peu plus ; elle ne pouvait pas ne pas évoquer la loi travail et le mouvement Nuit debout, le fossé qui se creuse toujours plus entre les différentes classes sociales ; elle ne pouvait pas ne pas évoquer les incidences politiques de ces différents évènements et la montée des extrêmes... Si Vernon Subutex 3 est plus engagé politiquement, plus âpre, pour autant, Virginie Despentes ne porte pas de jugement. Elle dépeint ces différentes situations tout en ayant beaucoup d'empathie pour ses personnages. de plus, j'ai trouvé que malgré tout, il soufflait sur Vernon Subutex 3 un vent de fraternité où le collectif prenait le pas sur l'individualisme. Enfin, parce qu'il ne faudrait quand même pas l'oublier, tous ces éléments contextuels servent l'intrigue, et je peux vous assurer qu'elle est sacrément bien ficelée. Et côté écriture, et bien c'est du Virginie Despentes. Autrement dit, c'est tout simplement magistral, jubilatoire !

C'est donc à regret que je quitte Vernon et sa bande qui m'ont littéralement transportée depuis janvier 2015, date de ma rencontre avec eux. Mais nos chemins ne se séparent pas là, je sais que je les retrouverai parce que je ne peux pas envisager de ne pas relire cette trilogie. En fait, Vernon, c'est ma madeleine à moi. C'est bien trop bon pour s'en passer ! Chapeau bas Madame Despentes !

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