Vernon Subutex, tome 3

Le troisième volume de cette trilogie urbaine qui raconte les errances d'un ancien disquaire devenu SDF racontée à travers les témoignages de tous ceux qui le croisent, reste passionnante. Bienveillante, sans être cucul-la-praline, très bien écrite, la fresque, posée dans la société d'aujourd'hui (réseaux socio, migrants, attentats, religion...) donne la parole à des personnages incroyables avec une gouaille fascinante et addictive. Intense et fort.

Ah Vernon....Vernon, j'avais un peu peur de te retrouver. Je t'avais trouvé génial dans le premier tome et dans le deuxième tu m'avais un peu déçue je dois le dire. Alors comme une amoureuse échaudée j'avais 2-3 appréhensions. Et voilà, mon petit coeur s'est à nouveau emballé !

On retrouve donc Vernon dans ce tome 3, au centre des "convergences", et aussi ceux qui gravitent autour de lui et dont les chemins se croisent, se percutent, au gré de la vie. Le style de Virginie Despentes m'emporte complètement. Son ton acide et son regard acéré sur la société, le respect qu'elle a pour ses personnages sans avoir peur de montrer leurs côtés les plus sombres et extrêmes, sa faculté à se glisser dans la peau de gens complètement différents et de nous emmener avec elle dans les arcanes de la société, je trouve ça vraiment épatant. La fin est choc, mais tellement juste. Ça ne pouvait pas finir d'une manière douce.

Vernon Subutex, pour moi, c'est un passionné de rock, buriné par la vie qui entraîne avec lui une clique de personnages exclus, marginaux, originaux ou dans le rang, qui sont presque le prétexte pour faire une fresque de la société actuelle en n'occultant aucun de ses travers. Chaque passage est plein de sens et participe d'une réflexion lucide sur le monde. Je suis passée par toutes les émotions au fil de la trilogie : rire, colère, désappointement, larmes...ça nous remue et nous pousse à voir les choses autrement.

C'est un peu triste de se dire que l'histoire de Vernon s'arrête là, mais en même temps, c'était un vrai plaisir de le rencontrer.

La BO de cette lecture : toutes les références de rock glanées au fil des pages !

"C'était une véritable religion, le silence, chez cet homme. On appelle ça de la pudeur mais cela relève plutôt de la constipation verbale."

Enfin ! La suite tant attendue de cette saga littéraire nous sublime à nouveau et c'est avec plaisir que l'on retrouve Vernon Subutex et sa bande pour en apprendre un peu plus sur eux.
C'est peut-être de notre part de la perversité d'observer ainsi les travers des autres, de voir sans être vu ces vies si particulières, de nous délecter de leur joies et de juger leurs échecs. Si ce n'en est pas, il s'agit sans doute possible de voyeurisme. Cependant on ne peut s'empêcher de continuer. Comme pris au piège de ces mots qui se succèdent, la rédemption ne sera possible uniquement lorsque l'on saura. Lorsque tout sera fini. A la dernière page.

À travers ses différents personnages, Virginie Despentes dépeint la société et les milieux sociaux qui la compose en portant un oeil acéré sur leurs actions et leur vie. Au fur et à mesure des portraits, son écriture évolue par une volonté de s'approprier les codes verbaux de chacun. Malgré l'éclectisme présent, ce roman (comme les deux précédents) sonne juste et on est pris par le réalisme hurlant de vérité.
Il est vrai que Despentes décrit un monde bien sombre, dans lequel la noirceur s'accumule de plus en plus. Mais dans tout ce "désespoir", il y a de la lumière, de la joie. Les convergences en sont l'exemple parfait : des moments durant lesquels des gens, sans forcément de liens entre eux, se libèrent d'absolument tout pour rentrer en osmose et atteindre une forme de liberté et de vie jamais égalée. De plus, l'humanisme présent, quand bien même toute humanité semble avoir disparu, est frappant et redonne foi.

Le plus dérangeant dans ces romans est de comprendre que rien n'est accentué, que le malheur est présent même si l'on préfère l'ignorer.
Ainsi Despentes surprend tout au long de cette saga dont ce roman est l'apothéose.

Peu importe l'histoire tout compte fait.
Despentes saisit et restitue avec une extraordinaire acuité, la violence, la folie et l'absurdité de notre époque. Ses personnages, tous marginaux sont les témoins lucides d'un monde à la dérive. Percutant et rythmé, ce dernier tome conclut avec fureur cette trilogie visionnaire.

Final en apothéose pour cette trilogie époustouflante! Un vent sacrément rock'n roll, sans concession et violent souffle chez Despentes...et que c'est bien écrit!!

explosif !! magistral, je ne taris pas d'éloge, encore plus génial que les précédents

Lu en 2017 (à la sortie du dernier tome de la trilogie). Virginie Despentes, que l'on aime ou pas, c'est toutes nos voix intérieures et nos "gueulantes" étouffées, nos mensonges et nos vérités, nos peurs et nos lâchetés, nos partages et nos égoïsmes, notre monstruosité et notre humanité réunies.

Ce dernier opus, envoûtant et addictif, est un cocktail explosif et un feu d'artifices verbal ! Et puis, il y a la magie de la musique et de la poésie, qui font danser les corps dans la nuit, dans la lumière jusqu'à l'oubli, même si l'on ne peut en sortir complètement indemne... Tout n'est pas trash, mais c'est cash, et c'est cela qui rend la lecture de cette trilogie sociale délectable. Je dirais que le scénario en deviendrait même secondaire, bien qu'addictif et touchant de près l'actualité (attentats, société, économie, politique, etc.)

Je n'avais pas été complètement convaincue par le premier tome, sans doute trop encensé à sa sortie et surtout trop portée aux nues par tout un chacun. Prétention de ma part peut-être. Ou mauvais timing... Bref, il m'a fallu quelques années pour ouvrir le tome 2.


Et là, ça a été la révélation. J'ai englouti les deux tomes en quelques jours. J'avais relativement oublié qui était qui mais, heureusement, il y a un petit rappel en début de livre. J'ai été happée par les aventures de Vernon Subutex et sa bande d'improbables compagnons. le tome 1 était une lente descente aux enfers dans mon souvenir et nous assistons ici à une renaissance grâce à la bienveillance de ses amis. Tous un peu fêlés mais qui ne l'est pas de nos jours ?

Despentes dresse un portrait saisissant de la société actuelle : violente, cruelle, individualiste mais pas uniquement puisque ce groupe des personnages a priori en marge de la société (une jeune fille ayant décidé de prendre le voile, une ex star du porno, un SDF, un vieil alcoolique, un transsexuel etc.) se trouvent et s'assemblent en une communauté dédiée à la musique et à la danse dont les messes se nomment "convergences".

Chaque page contient une phrase qui pourrait être extraite et recopiée ici tellement l'écriture est juste et pertinente. Virginie Despentes frappe juste et fort. Elle ancre le dernier tome dans l'actualité en évoquant les attentats du Bataclan, ceux de Charlie Hebdo, les Nuits Debout. Elle dépeint une société qui perd ses repères, où la solitude détruit les âmes à petit feu, les amenant dans un état proche de la folie. L'ambition et l'avidité font des ravages aussi. Mais au milieu de toute cette souffrance, l'amour éclôt, les amitiés se tissent, soulignant qu'un autre monde est possible. Vraiment ?

A dévorer en écoutant, pourquoi pas, une des playlists associées au livre.

Fin de cette trilogie géniale, le dernier Vernon Subutex se termine de façon aussi délirante que prévisible.

Dans Vernon Subutex, Virginie Despentes écrit d'une humanité cinglante, sur la folie du monde et son hideuse légèreté. de sa plume odorante, elle vous plonge les yeux dans l'obscurité caverneuse des âmes miniatures. Là où s'insinuent et résonnent les cris nauséabonds. Il y a pourtant et bizarrement, également, beaucoup de tendresse et de bienveillance dans l'univers de l'écrivaine. Des personnages décalés, parfaitement décalqués. Et des thèmes sacrés, doucement évoqués. Une lecture recommandée pour êtres à l'affût de peu recommandable.