Mine de rien, avec son vieux titre ['La Princesse de Clèves'], le bouquin a l'air assez connu. Ce prof de français ne s'est pas fichu de nous. Quitte à lire un livre, les gens aiment autant que ce soit un livre célèbre. Au moins, ils ont l'impression de participer. A quoi, on ne sait pas. Mais enfin, c'est toujours agréable de participer.
(p. 15)
"Tristan et Iseut". J'ai retourné le bouquin dans tous les sens. Pas de nom d'auteur. Du tout. Je me demande ce que la personne avait à se reprocher. En tout cas, le résultat est là. Auteur anonyme. C'est lâche.
(p. 37)
[Ma copine] Lola veut venir au baptême. Elle n'en a jamais vu. Son vieux père rivalise avec le mien en anarchisme de l'ancien temps. Il déteste Dieu, les prêtres, les églises et tous ceux qui entrent dedans. On se demande ce qu'ils lui ont fait. Du coup, Lola a une envie horrible de voir ce qui s'y passe.
(p. 103)
Penser à la mort me déprime. Penser à l'enterrement me remonte le moral.
"franchement, je ne peux pas avoir un avis très positif sur "La pricesse de Clèves" qui est quand même la reine de l'embrouille et du ratage réunis." page 29.
- [...] Tu as remarqué qu'une chanson bricolée avec les vieux sentiments d'une seule personne fabrique de nouveaux sentiments pour d'autres personnes ? Tu as remarqué qu'une bonne chanson garantit le passé, le présent et le futur à la fois ?
C'est peut-être une idée politique de ne pas s'abandonner les uns les autres.
Ensuite, je me suis dirigée vers la cuisine. J'ai pensé que je me rapprochais de David et un grand frisson m'a traversé le dos de haut en bas. C'est peut-être de l'amour. Ou alors un début de grippe. Difficile à dire.
Les gens sont bizarres avec leurs histoires d'amour. Ils ont des sentiments solubles dans les films, les disques et même la musique. Ils confondent le faux et le vrai. Ils admirent le faux et ils l'appellent le vrai.
- Content ? a fait mon père quand je suis allée me coucher.
- Trop.
- Pourquoi trop ?
- Parce que du coup je suis obligée de vous détester.
- Obligée ?
- Si je me mettais à vous aimer, ma vie serait invivable. D'abord, j'ai pas l'habitude. Après ça ferait trop d'un seul coup.