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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bon, alors, l'autre jour, je vais à ma librairie préférée pour commander Les chiens de l'aube et un livre d'Isabelle Filliozat -Il me cherche, version 6/11 ans, pour ne rien vous cacher-, je baguenaude autour des tables, je regarde les présentoirs, et lorsque la cliente précédente a fini je m'avance près de la caisse discuter un peu avec la libraire et passer ma commande. Ceci fait, je me retourne, et, mais qu'est-ce donc ? Un livre de Pierre Desproges ? Que je n'ai pas ? Mon sang de fan desprogien ne fait pas deux ni trois mais un seul tour et je m'empare dudit bouquin, que je paye évidemment avant de quitter les lieux pour savourer la plume de l'auteur.
On a beau dire, un livre, c'est quand même mieux qu'un e-book, comme un bon cassoulet, c'est mieux qu'une boîte. Là, j'aurais pu mettre un point d'exclamation, mais j'hésite lorsque je lis ce que pensait P. Desproges de cette ponctuation :"C'est pourquoi je fous tout à coup des points d'exclamation partout alors que, généralement, j'évite ce genre de ponctuation facile dont le dessin bital et monocouille ne peut que heurter la pudeur." (p.77) D'abord celui-ci il sent bon -pas le dessin monocouille hein, non le livre bien sûr-, comme certaines BD, ça doit être dû aux dessins, et puis sentir bon quand on parle de bouffe, c'est mieux, ça met en appétit. Ensuite, le bouquin est beau, la couverture, mais aussi la tranche -toujours la bouffe-, car entre chaque chronique est insérée une citation de P. Desproges imprimée sur feuilles de couleurs différentes, donc quand on regarde la tranche du livre, on y voit un arc-en-ciel. Et enfin, j'aurais la possibilité de le mettre dans ma bibliothèque, de le reprendre quand je veux, de le montrer même avec ses dessins drôles qui illustrent parfaitement les textes et de lire à voix haute des extraits pour faire rire la galerie, car nul doute qu'elle rira la galerie, sinon, eh bien elle ne reviendra pas, c'est pas que je sois autoritaire, mais ne pas aimer Pierre Desproges quand même, ça ne se fait pas. Pas chez moi.
Desproges a dit des horreurs, des trucs qu'on ne pourrait plus dire aujourd'hui, sur tout le monde, on le taxerait aujourd'hui d'antisémite, de raciste, de sexiste ou phallocrate voire carrément de misanthrope, de mec de droite, de mec de gauche tant il aimait taper sur les un(e)s et sur les autres, d'anti cancer, d'anti connerie, d'anti tout en fait, mais il était d'abord quelqu'un qui aimait et respectait la langue française, prêt à tout pour un bon mot, une belle tournure : "Aussi incongrue qu'une rosée des sables à Verkhoïansk, cette morne pluie de Nord tombait aussi sur le port d'Ibiza. Après des mois de soleil blanc, emportant aux égouts le sable salé dont la fine poussière enrobait les figuiers. A la terrasse du Mar y Sol où la jeunesse dorée d'argent, dorée de peau, s'encamomille au crépuscule, trois Scandinaves longues de cuisses grelottaient sidérées, chair-de-poulées de fesses dans la ficelle à cul qui tient lieu d'uniforme sous ces climats dépouillés. Et de vent, point." (p. 23/24)
Peut-être pas récent comme humour, mais pas daté ! Et comme je le disais récemment (ici), je préfère taper dans les vieux pots pour rire un bon coup.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Réjouissant recueil de chroniques que le génial et regretté Pierre Desproges faisaient écrivaient dans le très bourgeois Cuisine et Vins de France. Journal dont la page de sa chronique était arrachée par une abonnée rance et bien pensante (?) avant d'être feuilletée ! Mais que faisait donc ce fruit sec et néanmoins confit dans ces pages de plaisirs gourmands ? L'histoire de la collaboration de Desproges à cette revue est plaisamment contée dans la préface. Mais venons-en à ces chroniques. Un florilège donc de drôleries et de délires de cet immense humoriste, pétri de culture classique et d'humour, sur le thème de la cuisine et du vin. Derrière son style inimitable et comique se cache une formidable maîtrise de la langue, derrière sa cocasserie percent sa cruelle lucidité et son profond désespoir ; et saluons la dérision de la mort qu'il affichait alors qu'il se savait condamné. Un vrai bijou, dont les illustrations ne sont pas hélas à la hauteur du texte. À lire et à relire en regrettant ce temps de liberté et de génie, aujourd'hui où les "comiques" s'appellent Bigard ou Dieudonné et les "écrivains" Trierweiler ou Zemmour !
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couv-desproges-web.jpgPierre Desproges a signé des chroniques dans Cuisines et Vins de France. Étonnant, non ?
En 1984, cette célèbre revue culinaire, à la réputation sérieuse, pour ne pas dire bourgeoise et collet monté, eut l'idée de proposer une page par mois au plus trublion des humoristes français, Pierre Desproges. Pendant environ un an, celui qui ne cachait pas sa passion pour la gastronomie et le vin fit étalage de tout son talent dans ce magazine bien-pensant, quitte à défriser certains lecteurs et lectrices (ayons une pensée pour cette madame Vallat de Millau, impitoyable brocardée par l'auteur).
Encore des Nouilles est la compilation de ces chroniques, accompagnées de citations d'autres oeuvres de M. Cyclopède et d'illustrations de Cabu, Charb ou Wolinski. C'est avec sa liberté coutumière que Pierre Desproges nous parle de sa passion pour la bonne chair et les grands crus, de ses souvenirs culinaires (d'inoubliables pâtes dégustées au Québec), des pages surréalistes sur les sauces ou la médiocrité de l'eau, des considérations sur la passion oenologique de l'auteur et de belles et truculentes pages sur les relations étroites entre le palais, le vin, l'amour et les femmes.
Tout Desproges est dans cette citation tirée de l'article "L'aquaphile", chronique d'une passion déçue : "J'ai commandé un Figeac 71, mon saint-émilion préféré. Introuvable, sublime. Rouge et doré comme peu de couchers du soleil. Profond comme un la mineur de contrebasse. Éclatant en orgasme au soleil. Plus long en bouche qu'un final de Verdi. Un vin si grand que Dieu existe à sa seule vue. Cette conne a mis de l'eau dedans. Je ne l'ai plus jamais aimée."
Lien : http://www.bla-bla-blog.com/..
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Quand on m'a appris que Pierre Desproges avait eu une page dans Cuisine et vins de France, j'ai cru à une amusante erreur. Desproges dans un magasine Marie Claire ? C'était sans compter sans l'esprit affuté et aventureux de a journaliste Elizabeth de Meurville, qui a su voir chez Desproges un amour immodéré de la bonne bouffe.

Et la bonne cuisine, il aime ça ! Peut-être pas autant que sa femme, et sûrement moins que sa cave à vin, mais bien assez pour en parler en mêlant absurde, provocation, humour mais aussi une grande part de poésie et de tendresse.

Ces Chroniques culinaires sont pour moi parmi ses textes les plus touchants et les plus fins. Comme les lecteurs de l'époque, qui ont inondé le magazine de courriers entre adoration surprise et colère, il est difficile de rester indifférent à ces chroniques.
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Desproges, grand amateur de vin et propriétaire d'une cave d'environ 3000 bouteilles, s'est fait convaincre par la rédactrice en chef de la revue « Cuisine & vins de France » (avec qui il déjeune régulièrement) d'écrire des chroniques délirantes liées à la gastronomie. Cet ouvrage rassemble celles écrites entre 1984 & 1985 et est illustré par les dessinateurs de Charlie Hebdo récemment disparus dans l'attentat du 7 janvier 2015.
« Encore des nouilles » est une succession de textes hilarants qui bousculent les habitudes du lectorat bourgeois du magasine, une des lectrices écrit d'ailleurs à la rédaction pour indiquer qu'elle arrache la page de Desproges…
A voir également dans les archives mises en ligne par l'INA, les « Minichroniques » écrites par René Goscinny et dans lesquelles on y retrouve parmi les rôles secondaires Pierre Desproges.
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