Ce livre est moins un objet littéraire qu'une thérapie. Je le dis sans mépris mais sans enthousiasme aussi. C'est l'histoire d'une jeune fille studieuse, appliquée mais sans talent, enrôlée volontairement dans une école de danse et qui ne se sent ni à la hauteur de ce qui est exigé ni à sa place. Un aveuglement volontaire.
À la lecture de ce texte, j'ai éprouvé de la pitié, de l'empathie pour cette adolescente mais je n'ai pas adhéré, je ne me suis pas laissée emporter. La faute au style, peut-être, à l'absence de substance sans doute. Il y a une histoire mais pas de narration. Pourtant l'écriture est juste mais le récit a autant de rebondissement qu'un électrocardiogramme plat.
L'utilisation de la deuxième personne du singulier m'a aussi beaucoup dérangé (n'est pas Michel Butor qui veut …) et l'absence d'incertitude m'a rapidement poussé à l'ennui. Car aucun élément extérieur n'est là pour forcer un minimum de suspense. On comprend très vite que la jeune fille subit, on ne se demande jamais ce qui va lui arriver : elle subit à longueur de page et fait preuve d'acharnement masochiste pour adhérer à un modèle de perfection qu'elle se sent incapable d'atteindre. Il y a bien eu une lueur d'espoir quand le personnage du Loup arrive dans l'histoire mais il n'y a aucun développement si ce n'est l'épisode dans lequel la soumission du chien noir est parfaitement bien racontée.
On le sait, un premier roman est souvent l'expression d'un vécu mais d'autres primo romanciers ont su dès leur premier essai écrire un livre qui fait vibrer, dont on tourne les pages avec fébrilité, qui nous investit quel que soit le sujet. Malheureusement ce n'est pas le cas de celui-ci.
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Ébranlé par la lumière crue des sentiers qu’elle débusque devant nous, on se sent témoin privilégié de ces confessions qu’on imagine salvatrices.
Lire la critique sur le site : LActualite
Tu voyais bien que pour la maîtresse de ballet, tu n’etais absolument pas digne de recevoir la moindre parcelle de son attention. Il était clair qu’elle n’avait pas de temps à perdre à essayer de te faire comprendre une quelconque indication technique. Tu ne pouvais t’empêcher de t’en vouloir de simplement occuper un certain espace dans le studio, de déranger la bonne marche de sa classe par ta présence à l’intérieur de son champ de vision.
Jamais tu ne perdrais complètement le sentiment d'être un imposteur dans cet univers, un bâtard égaré parmi les chiens de race