A la dernière foire du livre de Bruxelles, j'étais dans la longue file des demandeurs de dédicace pour le dernier livre de Karin
Giebel. J'ai patienté en observant les gens autour de moi.
Juste à côté, une dame aux yeux noirs et rieurs avait un sac bien rempli de livres et je m'en suis étonnée.. Une petite phrase neutre qui m'a entrainée à entamer avec elle une conversation, puis avec le voisin derrière nous, , grand aux yeux clairs, si sérieux (mais j'en suis revenue !) Sur leurs conseils à tous les deux, j'ai acheté et fait dédicacer le dernier livre de
Sandrine Destombes, «
Madame B. » au sujet plutôt inédit. Comme le dit
Sandrine Destombes : « Chaque acte entraîne des conséquences »
Voici mon ressenti.
Blanche Barjac,
Madame B, bientôt 40 ans, est une professionnelle du nettoyage de scène de crime. Mais pas du bon côté de la loi. C'est elle qu'il faut appeler lorsque vous avez tué quelqu'un. Pour faire disparaître le corps et tout ce qui peut vous rapprocher de ce corps. À chaque nettoyage,
Madame B. conserve un élément de preuve comme assurance-vie. Ce métier lui a été initié par son beau-père, âgé maintenant d'un petite septantaine, qui lui a transmis toutes les astuces du métier.
J'ai cru tout d'abord que j'allais être informée des particularités de cette profession et découvrir les ficelles du métier. Que nenni, l'auteur donne bien quelques informations mais avec la protagoniste, on ne fera pas beaucoup de nettoyage. Car elle découvre, avec stupéfaction, dans les affaires personnelles de la dernière victime à faire disparaître, le foulard que portait sa mère lorsqu'elle s'est suicidée. Elle ne comprend plus rien, se sent prise au piège et vacille dans la paranoïa.
Ce qui m'a dérangée au premier abord c'est que Blanche, la protagoniste au prénom prédestiné, est perdue, instable, carrément tourmentée. le fait chez les auteurs d'utiliser cette particularité m'indispose le plus souvent. On navigue dans les pensées sombres, émotives, dubitatives, compliquées de Blanche sans pour autant pouvoir s'identifier puisque le texte n'est pas écrit à la première personne. On est dans le récit pur et simple et c'est assez déroutant.
J'ai trouvé quelques situations extravagantes, décalées : les doigts d'un cadavre coupés, une mèche de cheveux, un corps qui revient, un téléphone qui sonne dans un congélateur, un autre dans une tombe ....
Et puis des invraisemblances. Adrian doit avoir la petite septantaine. Il a commencé le métier de nettoyeur à 31 ans et l'a exercé pendant 40 ans. le limier doit avoir son âge à peu de chose près (« nous avions traversé plus d'un demi-siècle ensemble ») Comment Adrian a-t-il pu éliminer le limier, tueur à gages confirmé, venu justement le tuer ? « J'ai attendu qu'il se lève et qu'il me tourne le dos, pour l'assommer puis je l'ai achevé d'un coup de couteau. » Ben voyons….
L'auteur donne des indices au compte-goutte ce qui donne pas mal de longueurs au début du récit, j'avoue avoir résisté à l'envie d'aller lire la fin. Rien qui puisse donner une lueur d'indication sur l'intrigue. On patauge justement juste dans les 30 dernières pages où tout est expliqué.
L'impression de mettre une fourchette dans une assiette de spaghetti, de tourner, tourner, tourner et d'avoir une bouchée tellement grosse que je n'arrive pas à la mettre en bouche.
Mais ce n'est que mon humble avis.