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sur 346 notes
Consterné de constater le temps effarant consacré aux écrans, je décidai de créer un club de lecture se limitant aux stricts limites familiales et géographiques qui me permettraient de me retrouver à discuter d'un bouquin avec mon épouse et mes enfants.

Bon prétexte à passer du temps ensemble, du temps à lire, et à laisser un peu les écrans de côté, histoire de sauver ce qui peut l'être encore de nos cerveaux calcinés par Internet et les réseaux sociaux.

Quoi de mieux pour démarrer cette aventure familiale et littéraire qu'un roman qui se penche précisément sur les dérives de notre passion pour les univers virtuels ?

La couverture du livre de poche, publié par l'éditeur éponyme, déborde de dithyrambes : « Aussi inventif que drôle », « Un roman puissant », Captivant, terrifiant et burlesque », « le premier bon roman sur le métavers ». Par ailleurs, Les Liens artificiels était en lice pour le prix Goncourt De l'Orient 2022.

Ceci étant dit, et à cause de cet enrobage particulièrement élogieux, j'ai le sentiment qu'on m'a un peu survendu le produit.

D'abord j'ai lu des bouquins traitant du métavers beaucoup plus inventifs que celui-ci.

Je me rappelle par exemple de Dieux et avatars, de Pascal Behem, modeste auteur autoédité qui m'aura beaucoup plus enthousiasmé que Nathan Devers, normalien et agrégé de philosophie, encensé par la critique donc.

Non pas que je me sois ennuyé, n'exagérons rien, mais le style m'a semblé pédant et superficiel, assommant de name dropping, un peu trop Parisien pour moi (qui suis pourtant né dans le 14ème arrondissement de la capitale).

Pour reprendre le fil du bouquin, il est question d'un quidam qui n'apprécie que peu son existence et trouve un dérivatif dans un métavers. Bon, l'idée de départ n'est pas hyper originale mais elle peut donner lieu à un récit extrêmement rocambolesque. Ce n'est malheureusement pas le cas ici.

Julien Libérat (alias Vangel dans le métavers) va se faire manipuler par le créateur de l'Antimonde, un détestable mégalomane, amoureux de la Bible auquel il se réfère constamment alors qu'il n'y comprend rien (mais le lecteur novice risque de tirer des conclusions nocives des assertions toxiques d'Adrien Sterner – ou est-ce une interprétation personnelle que nous offre Nathan Devers ? – et ça me chagrine passablement).

En définitive, Les Liens artificiels ne fait qu'effleurer un sujet brûlant d'actualité et qui demeure à mon avis un thème d'écriture des plus intéressants.
Lien : https://cequejendis.fr/2024/..
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Julien Libérat, a la trentaine. Il vit de petits boulots, celui de pianiste chichement rémunéré d'un petit bar et il est aussi professeur particulier de piano. Largué par sa petite amie, et faute de moyens suffisants, il quitte Paris et se retrouve seul dans un studio paumé à Rungis. Il tourne en rond… le temps lui paraît long, bien trop long. Un jour, il tombe sur une publicité sur l'Antimonde, un monde parallèle, un métavers imaginé par Adrien Sterner, dans lequel Julien va s'engouffrer. Il se créé un avatar “Vangel”, qui va lui permettre de vivre des aventures extraordinaires dans ce nouvel univers. Il va gagner de l'argent, beaucoup d'argent, il va rencontrer et devenir un proche de “la réplique” de Serge Gainsbourg, et enfin devenir “quelqu'un” de reconnu !
Mais sa nouvelle vie est-elle aussi belle qu'il le pense ? Qu'en est-il de julien, qui reste lui enfermé entre ses quatre murs à Rungis ?

Nathan Devers, jeune auteur, se prête habilement à la création d'un nouveau monde. Un monde parfait puisqu'il est le reflet de la volonté des personnes qui y circulent. Quoi de plus beau, de plus magique ? Mais n'y a-t-il pas danger lorsque les gens se mettent à confondre monde réel et monde virtuel ?

Un roman qui m'a interpellé, que j'ai trouvé non seulement bien écrit, sans temps mort et réussi. Avec beaucoup d'imagination, d'humour aussi, l'auteur nous propose un récit qui débouche sur de nombreuses questions existentielles contemporaines et de plus en plus d'actualité, exposant plusieurs facettes des dangers des mondes numériques.
Immersif et agréable à lire, au fur et à mesure de ma lecture, j'ai senti comme un malaise grandissant. Finalement, ce roman n'est pas loin de la réalité de toutes ces personnes qui actuellement sont devant leur écran sur des jeux, en réseau, et ce pendant des heures et des heures…

Une bonne réflexion sur l'addiction et la déconnexion de notre réalité vers de “nouveaux univers”…
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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Un roman vraiment intrigant qui a su me happer rapidement. J'ai découvert un autre monde, celui de la réalité virtuelle, du métavers. A travers la personne de Julien, pianiste dépressif, qui se met intensivement à vivre pour son double dans le monde virtuel "Antimonde". Il comprends très vite les codes et va pouvoir vire une vie qu'il n'a jamais connu jusqu'ici.
C'est bien écrit, tout est compréhensible et donne une image glaçante de la société qui est assez juste.
Le débat de la grande librairie inventé par l'auteur en fin de roman est un régal.
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Julien, ancien virtuose du piano, passe son temps sur YouTube à scroller les vidéos, en ruminant sa douloureuse rupture, son affreux studio dans son horrible quartier et son humiliante carrière de prof de piano particulier pour gosses de riches.

En cliquant sur une publicité de jeu en ligne, il entre dans l'Antimonde.
Il y crée un anti-lui, Vangel, qui fait fortune grâce à des investissements immobiliers. Les cleargolds pleuvent sur son compte en banque, lui permettant de lâcher son job dans la vraie vie.

Vangel écrit un poème qui est repéré par le créateur de l'Antimonde. Il voit en son poème provocateur un nouveau moyen de faire parler du jeu. Il booste sa célébrité…

Ce roman n'est qu'une farce pas drôle qui se veut cynique sur notre époque.
Le style est plat, nos liens aux réseaux caricaturés à outrance et les personnages tous aussi minables les uns que les autres.

Bon, reconnaissons à l'auteur sa créativité, son imagination, sa facilité à le lire. Mais ça n'en fait pas un bon roman à mes yeux et je me demande ce qu'il fait dans la sélection des Goncourt.
Peut-être pour les lycéens?
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Il y a des livres comme celui-ci, dont on ne sait si on a aimé ou pas !
Est-ce cet univers du virtuel qui m'est inconnu et qui effraie ? Je pense que oui. J'ai les deux pieds bien plantés sur terre dans ce monde réel dont je me satisfait, bien qu'il soit loin d'être parfait, à cause de l'être humain et de sa cupidité.
Par contre, le sujet en lui-même est intéressant et le livre est très bien construit et analyse avec brio cet univers, qui fait peur !
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Premier dans mon choix de quatre romans de la rentrée littéraire 2022 parmi les 490 existants.
Est-ce un hasard si Devers nous fait un roman sur le metavers. L'univers a des hasards bizarres. Mais lorsque l'on sait que Devers est un speudo comme Vangel le hasard s'efface. Outre l'histoire qui n'est pas sans intérêt Nathan, qui officie avec bonheur à la tv, nous apporte beaucoup d'informations sur le monde virtuel. Je suis preneur, moi le boomer du siècle dernier (pléonasme car qui imaginerait un boomer du 21 ème siècle).
L'écriture est discrète ce qui est un compliment sous mon index droit, celui qui appuie sur les touches. Quelques mots savants mais pas trop, juste pour en apprendre un peu plus du vocabulaire français. Je l'avoue j'attendais mieux ; sûrement être transporté ailleurs que le monde réel, dans l'antimonde mais la balade fut plaisante.
Mots nouveaux :
Chiral :
Se dit d'un objet qui n'est pas superposable à son image dans un miroir plan.
Psittacisme :
Répétition mécanique (comme par un perroquet) de phrases que la personne qui les dit ne comprend pas.
Scroller :
De l'anglais "scroll" (parchemin), on utilise ce verbe de nos jours pour qualifier l'action de "dérouler" les pages internet en les faisant défiler avec la roulette de la souris.

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Mon avis est plutôt bon, mais assez mitigé; Ce roman est original, bien écrit, et on ne s'ennuie pas durant la lecture, ce qui est un très bon départ. Mais j'ai parfois eu l'impression de scènes à la limite de la caricature, et d'un auteur qui se regardait parfois écrire, ou qui se laissait aller à un peu trop d'effets. En revanche, je ne peux pas dire que je n'aime pas ça d'habitude. En demi-teinte donc. À lire pour se faire un avis.
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ulien Libérat n'a pas la vie qu'il espérait. En rupture avec sa compagne May, il survit dans son petit appartement de Rungis avec ses maigres revenus de pianiste. Admirateur inconditionnel de Serge Gainsbourg il ose franchir le pas du monde virtuel lors de la création du plus grand Métavers du monde, Heaven, tout juste créé par un ogre des temps modernes Adrien Sterner dont les états d'âme sont depuis longtemps enfouis sous des millions de gigaoctets. Julien devient Vangel et la course à la reconnaissance commence. Vangel rencontre le fantome de Gainsbourg, voyage, devient riche, loge dans des palaces et… devient célèbre grâce à un poème sulfureux. Mais jusqu'où le virtuel peut aller ? Jusqu'où ce Narcisse du XXI° siècle va pousser la contemplation de son image créée en un click ? Icare n'est sans doute pas loin…

Brillante dystopie écrite par le non moins brillant Nathan Devers et qui met en mode alerte notre course effrénée vers la technologie et ses dérives en analysant méticuleusement les ficelles agitées par des diables cherchant celles et ceux prêts à vendre leur âme pour quelques heures de reconnaissance et d'évasion dans cette société où l'humain devient progressivement un élément jetable sous la caméra des égos. Pas évident de se chercher, de se trouver dans cet univers ou les rives de la réalité et du virtuel se rejoignent inexorablement.

L'écrivain philosophe invente un mot judicieux pour décrire combien l'homme et son ordinateur longent un couloir dont le fil entre les deux est de plus en plus ténu : « homminateur ». Avec le risque que ce soit la machine qui engloutisse la personne. Cette vie plongée à l'intérieur de l'autre vie est bien plus qu'une double vie. Elle est le début de la fin dans une société où l'homme est le contraire de lui-même ; refusant l'aliénation il se jette dans les griffes du virtuel dans une mythomanie encouragée.

Noisette sur le livre, la plume de Devers est pétillante, fait preuve de légèreté pour un sujet qui ne l'est point et saupoudre d'humour les errances de ce monde.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Quelle angoisse, ce roman n'est pas du tout pour moi, il faut croire.

Alors que le thème du métavers m'intéresse, surtout en sortant de la science-fiction pure pour entrer dans la littérature générale, je suis ressortie du roman en me disant "Oui, et ?"

C'est bien écrit, on sent que l'auteur est normalien, agrégé, on ne pourra pas reprocher la pauvreté du langage, mais personnellement, j'ai trouvé ça pédant. Parfois, j'ai eu l'espoir que ce soit un contre-pied, puisqu'il se moque du blabla intellectualiste, mais je n'ai jamais été totalement convaincue que ce soit du second degré.

Quant à la thématique, j'ai trouvé ça binaire et loin de provoquer les réflexions que j'aurais aimé avoir sur le sujet. D'un côté, le fondateur de génie mégalomane et toxique, qui se prend pour Dieu (bon), de l'autre, un pauvre gars largué et déprimé, qui va préférer sa vie virtuelle à sa vie réelle (bon). Si c'est un roman à charge contre nos sociétés hyper-connectées, je ne dis pas qu'il y a des choses à dire et des problématiques à soulever, mais ça me parait plus nuancé que ça.

J'ai oscillé tout le roman entre croire à un réalisme cynique et accepter une forme de vision réactionnaire. Je ne sais toujours pas. Je suis perplexe, je me suis ennuyée et je n'ai rien appris. Une vraie déception (encore une fois, cela ne remet pas en cause le talent de l'auteur, qui sait manier la langue).
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Pétition pour un nombre limité de caractères dans les critiques sur Babelio !!
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Les Liens artificiels:
Dans un futur très proche qui pourrait être notre présent, l'émergence d'un nouveau site internet (ou jeu video) va bouleverser la vie de millions de personnes. Plus fort que les réseaux sociaux, "l'Antimonde" est une copie numérique parfaite de notre monde, permettant de se créer une deuxième vie dans le plus parfait anonymat. Nous suivons l'ascension puis la déchéance de Julien, qui, en parfait anonyme, va devenir la star de l'Antimonde.

Ce n'est pas la première (ni la dernière) critique des réseaux sociaux, mais l'inventivité de l'auteur donne une belle touche d'originalité à ce récit, agréable à lire et immersif.
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