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sur 343 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
le roman s'ouvre sur le suicide de Julien qui, sous une grosse averse, se jette par la fenêtre en se filmant sur les réseaux sociaux. Retour en arrière : Julien est un professeur de piano qui végète dans un studio à Rungis, après avoir habité rue Littré à Paris avec sa copine qui s'est séparée de lui. Parallèlement, Adrien développe un métavers appelé l'Antimonde dans lequel Julien va progressivement se jeter à corps perdu par le biais de son avatar, un poète qu'il nomme Vangel. ● Je ressors très mitigé de cette lecture. Si le roman est agréable à lire et ne compte aucun temps mort, j'ai eu l'impression qu'il allait à la fois trop loin et pas assez. ● Trop loin dans la caricature qui confine au n'importe quoi grand-guignolesque (l'avatar de Trump et ses aventures par exemple), trop loin dans le poncif (le comportement autocratique d'Adrien, le PDG du métavers, génie fantasque de l'informatique et du marketing) ; pas assez loin dans l'exploration des potentialités des métavers, qui sont beaucoup plus vertigineux que ce que l'auteur décrit. ● Cela donne un récit à la fois kitsch et frustrant. ● Pour moi, un tel livre, inabouti, n'a rien à faire sur les listes des prix – mais l'auteur, quoique jeune, est très introduit dans les cercles germanopratins adéquats. ● J'en veux beaucoup à Frédéric Beigbeder, qui par le passé m'a pourtant permis de faire de belles découvertes littéraires, d'avoir fait un éloge dithyrambique de ce roman dans le Masque et la Plume, en omettant simplement de préciser qu'il en était tout bonnement l'un des personnages (il y dialogue avec Alain Finkielkraut) – Beigbeder à qui Nathan Devers sert la soupe de façon éhontée, tout en caricaturant fort inélégamment Finkielkraut : c'est si facile de s'en prendre à lui, qui pourtant dit souvent des choses fort justes. Mais haro sur les « réacs » ou prétendus tels, c'est une bonne recette marketing pour vendre sa soupe, ça a fait ses preuves ! Il y en a marre du copinage dans ce petit milieu de l'édition et de la critique ! ● Mis à part cela, sur les seules qualités du roman, ce n'est pas un livre que je recommanderais.
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Le 7 novembre 2022, Julien Liberat se suicide en direct sur Facebook. Qu'est-ce qui a mené cet obscur jeune professeur de piano à ce geste désespéré ? Et pourquoi partager ses derniers instants avec des milliers d'Internaut ? Pour le savoir, il faut remonter quelques semaines en arrière. Julien, 28 ans, ancien surdoué du conservatoire, mène une vie décevante à ses yeux . Ses cours particuliers de piano ne sont pas à la mesure de ses compétences et son boulot ne lui apporte aucune satisfaction. Enfermé dans un rythme social digne d'un étudiant, il occupe un petit studio à Rungis, ville sans intérêt, et rumine sur sa rupture amoureuse avec May, la seule femme avec qui il aurait pu construite quelque chose. Fan de Bach et de Gainsbourg, il rêve de publier un album depuis des années mais là encore, les refus et les déceptions s'enchaînent. Au début de l'été, désoeuvré et déprimé, il se connecte à un nouveau jeu en ligne, l'Antimonde. Ce jeu, créé par Adrien Sterner, promet à chaque joueur, sous couvert d'anonymat, d'accéder à une autre existence et d'obtenir une quête d'évasion jamais égalée. Julien se connecte. C'est le début d'une nouvelle vie sous les traits de son avatar Vangel.

Nathan Devers, avec « Les liens artificiels », exploite un sujet d'actualité très à la mode : le métavers. Ou comment les déçus du réel peuvent se glisser dans la peau d'un autre et vivre autrement dans un monde virtuel. Julien illustre ces personnes qui s'immergent totalement dans un monde fictif mais ô combien plus passionnant, jusqu'à oublier leur vie réelle. C'est le personnage principal – avec son avatar Vangel bien entendu, mais pas le plus intéressant. Celui qui a suscité le plus mon intérêt reste Adrien Sterner, mélange de Zuckerberg, Musk, Bezos et de Dieu bien sûr, sorte de génie narcissique, mégalo et paranoïaque. Autour de ces deux personnages gravite donc un monde totalement virtuel où les morts ressuscitent et où le pognon se gagne très facilement à coup de likes et smileys. Un monde où bien évidemment on vit un rêve éveillé et où au final, on ne fait que reproduire le monde réel. Triste bilan.
Mais une fois qu'on a dit cela, cela tourne un peu en rond cette histoire. Il y a de l'imagination, c'est sûr, mais pas d'originalité. Cela devient même parfois un peu un fourre-tout de tout ce qui se dit et s'entend sur les risques et dangers des réseaux virtuels et sociaux depuis déjà un certain temps. On a droit aussi à quelques tirades sur les autres maux de la société actuelle. L'intervention de vraies personnes dans l'histoire, comme Beigbeder ou Anne-Sophie Lapix par exemple, c'est également du déjà vu chez d'autres auteurs. Quant au style, rien de bien original non plus. En même temps, l'humour est de mise alors on ne va pas faire des ronds de jambe à chaque phrase. Mais quand même.
Nathan Devers a mis tout ce qu'il aime dans cette histoire : les références religieuses - #cnews, Bach, Gainsbourg. Aucun avis négatif là-dessus, c'était toujours bien amené dans l'intrigue. Mais alors, que retenir de ce livre ? Et bien pas grand-chose pour ma part.
Au final, je ne dirais pas que je n'ai pas aimé ni que j'ai aimé. « Les liens artificiels » est un roman qui se lit relativement bien -quelques longueurs tout de même, qui propose de l'action et des rebondissements mais qui n'apporte rien de nouveau sur le genre utilisé et la thématique exploitée. Car toutes les analyses – mystiques ou modernes, qui sont faites sur la conception de ce monde virtuel et réel où les gens vivent leur vie à côté des autres – le fameux leitmotiv du « ensemble et séparés », on en parle déjà depuis très longtemps…
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C'est un livre de 328 pages, passionnant mais terriblement inquiétant voire effrayant. D'abord, on ne lit pas Nathan Devers comme on lirait un autre auteur, et son ouvrage le prouve. Normalien, philosophe agrégé, journaliste, doté d'une lucidité et d'une ouverture d'esprit assez impressionnante, il nous offre ici un livre déroutant. L'auteur a eu la folie des grandeurs, à l'image du personnage d'Adrien Sterner, archétype même de l'Antimonde. La couverture, on ne peut plus explicite, nous plonge d'emblée dans une féerie virtuelle, que le texte viendra explorer en profondeur. En apparence dystopique, et axé sur l'anti-réel, le récit traite néanmoins d'un sujet actuel et bien réel : l'aliénation de l'humanité par l'artificiel, les simulacres, le virtuel et les automates. Les écrans, formidables miroirs d'une existence par procuration, rêvée et imaginée, nous font oublier, voire craindre, les destins actés, scellés, l'ennui et la lassitude de la vie.
Par l'imagination débordante (peut-être pas si imaginaire que ça) de Nathan Devers, les déçus du réel accèdent avec Vangel (l'anti moi de Julien Libérat) au monde d'après, le Métavers, dans lequel nous « brûlerons tous d'une fête qui n'a pas lieu ».
Sommes-nous tous des reflets? Avons-nous seulement conscience que nous sommes « ensemble mais séparés »? Et que nous filons tout droit vers une vague de médiocrité, qui, non décelée, désintègrera le principe même de la réalité ?
Ce livre est dense, riche, j'ai aimé les références littéraires et artistiques, j'ai pris peur face à l'idée que l'abandon et la désuétude de la poésie étaient avérés ; et même si j'ai trouvé quelques passages redondants et sans apparente utilité, je dois reconnaître le travail acharné de ce jeune auteur.
C'est à la fin que je me suis demandé si la littérature n'était pas finalement un anti monde, mais quand je vois son effet positif et salvateur, je veux bien m'y perdre et revêtir d'autres peaux que la mienne.
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Un roman, une anticipation, une réflexion, ... probablement un peu tout de cela avec ces liens artificiels. le héros de ce roman, l'Antimonde. C'est amusant en soi, même si on peut (et on le ressent à certains moment) craindre ce métavers qui sous-entend toute la narration ....L'écriture est fluide, même si parfois Nathan Devers estime que les lecteurs partagent nécessairement son jugement .... avec des raccourcis un peu trop grossier. Je ne vous en dis pas plus sur ce roman, que je ne peux que vous conseiller car il interroge, mets mal à l'aise et nous ébranle parfois ...Imaginez plus qu'un jeu mais un univers véritablement parallèle...Une 4ème dimension 2.0 ... Effrayant ou apaisant ? A chacun de se faire une idée ....
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Texte très dérangeant.

À la fois par la vacuité du personnage principal (Julien/Vengel), par le cynisme d'un concepteur de jeu vidéo (Adrien Sterner)qui enferme des millions d'individus dans la toile du «metavers » et enfin par l'exposé clinique de l'illusion de puissance, de mieux être, que semble apporter ce monde parallèle à des sujets peu satisfaits de leur quotidien.

Nathan Dévers, très jeune auteur, aborde donc un sujet assez étranger et novateur pour les plus «vieux » et très loin d'être enthousiasmant car émaillé de « passions tristes ».
En fait non, pas de passions dans ce roman /documentaire (sans recherche littéraire) mais la progression d'une addiction qui comme toutes les addictions, est mortifère.

Assez bien campé, ce créateur d'addiction, imprégné de mythologie biblique, abondamment citée . Démiurge qui finira par transgresser la règle de l'anonymat imposée à ses ingénieurs dès le départ, jusqu'à ce qu'un avatar finisse par acquérir une trop grande notoriété dont il finira par craindre qu'elle ne lui nuise.

Donc le va-et-vient entre réel et virtuel est extrêmement bien contrôlé par cet Adrien Sterner tyrannique envers ses employés, pas loin de se prendre pour un dieu…
Contrairement aux millions de joueurs, plus intéressés par leur avatar dans l'Anti-monde que par leur réalité bien concrète sur laquelle ils semblent n'avoir aucune prise. Rude constat !

Titre parfaitement adapté au sujet ! Ainsi que la belle image de couverture !


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Il y a des livres comme celui-ci, dont on ne sait si on a aimé ou pas !
Est-ce cet univers du virtuel qui m'est inconnu et qui effraie ? Je pense que oui. J'ai les deux pieds bien plantés sur terre dans ce monde réel dont je me satisfait, bien qu'il soit loin d'être parfait, à cause de l'être humain et de sa cupidité.
Par contre, le sujet en lui-même est intéressant et le livre est très bien construit et analyse avec brio cet univers, qui fait peur !
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Premier dans mon choix de quatre romans de la rentrée littéraire 2022 parmi les 490 existants.
Est-ce un hasard si Devers nous fait un roman sur le metavers. L'univers a des hasards bizarres. Mais lorsque l'on sait que Devers est un speudo comme Vangel le hasard s'efface. Outre l'histoire qui n'est pas sans intérêt Nathan, qui officie avec bonheur à la tv, nous apporte beaucoup d'informations sur le monde virtuel. Je suis preneur, moi le boomer du siècle dernier (pléonasme car qui imaginerait un boomer du 21 ème siècle).
L'écriture est discrète ce qui est un compliment sous mon index droit, celui qui appuie sur les touches. Quelques mots savants mais pas trop, juste pour en apprendre un peu plus du vocabulaire français. Je l'avoue j'attendais mieux ; sûrement être transporté ailleurs que le monde réel, dans l'antimonde mais la balade fut plaisante.
Mots nouveaux :
Chiral :
Se dit d'un objet qui n'est pas superposable à son image dans un miroir plan.
Psittacisme :
Répétition mécanique (comme par un perroquet) de phrases que la personne qui les dit ne comprend pas.
Scroller :
De l'anglais "scroll" (parchemin), on utilise ce verbe de nos jours pour qualifier l'action de "dérouler" les pages internet en les faisant défiler avec la roulette de la souris.

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Mon avis est plutôt bon, mais assez mitigé; Ce roman est original, bien écrit, et on ne s'ennuie pas durant la lecture, ce qui est un très bon départ. Mais j'ai parfois eu l'impression de scènes à la limite de la caricature, et d'un auteur qui se regardait parfois écrire, ou qui se laissait aller à un peu trop d'effets. En revanche, je ne peux pas dire que je n'aime pas ça d'habitude. En demi-teinte donc. À lire pour se faire un avis.
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Quelle angoisse, ce roman n'est pas du tout pour moi, il faut croire.

Alors que le thème du métavers m'intéresse, surtout en sortant de la science-fiction pure pour entrer dans la littérature générale, je suis ressortie du roman en me disant "Oui, et ?"

C'est bien écrit, on sent que l'auteur est normalien, agrégé, on ne pourra pas reprocher la pauvreté du langage, mais personnellement, j'ai trouvé ça pédant. Parfois, j'ai eu l'espoir que ce soit un contre-pied, puisqu'il se moque du blabla intellectualiste, mais je n'ai jamais été totalement convaincue que ce soit du second degré.

Quant à la thématique, j'ai trouvé ça binaire et loin de provoquer les réflexions que j'aurais aimé avoir sur le sujet. D'un côté, le fondateur de génie mégalomane et toxique, qui se prend pour Dieu (bon), de l'autre, un pauvre gars largué et déprimé, qui va préférer sa vie virtuelle à sa vie réelle (bon). Si c'est un roman à charge contre nos sociétés hyper-connectées, je ne dis pas qu'il y a des choses à dire et des problématiques à soulever, mais ça me parait plus nuancé que ça.

J'ai oscillé tout le roman entre croire à un réalisme cynique et accepter une forme de vision réactionnaire. Je ne sais toujours pas. Je suis perplexe, je me suis ennuyée et je n'ai rien appris. Une vraie déception (encore une fois, cela ne remet pas en cause le talent de l'auteur, qui sait manier la langue).
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Je suis partie dans la lecture de ce roman sans a priori sur cet auteur dont c'est le premier roman que je lis, et que je ne connaissais "ni d'Eve ni d'Adam" (... pourrait-on dire par rapport aux propos du livre).
Comme bon nombre d'entre nous, les problématiques liées aux réseaux sociaux et au rapport à l'écran me touchent personnellement. Par moments, il est déroutant de se reconnaître dans quelques comportements du personnage de Julien... ce qui est d'autant plus effrayant !
Pour un roman qui traite du metavers, il était fascinant de constater à quel point le propos du livre est ancré dans la réalité.
Un roman cynique qui m'a bien plu au final.
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