Les arcanes de la maison Fleury, tome 2 : Les coulisses

Belle découverte avec le premier tome. Nous suivons toujours avec la même intensité la suite de l'enquête dans le district de Whitechapel.

L'enquête piétine et il s'ensuit donc d'autres meurtres de plus l'histoire nous dévoile un nouveau mystère notamment sur une organisation qui pratique l'occultisme sans pour autant dévoiler qui se cache derrière ces assassinats.

De part la noirceur des rues sombres des bas fonds de Londres avec des tons froids, l'enquête se passe également dans la maison close tenu par Madame Fleury qui fait place à des couleurs plus chaudes et lumineuses et qui n'est pas sans lien avec l'enquête en cours. Pearl l'une des pensionnaires reste aussi une énigme dans cette histoire car la jeune femme semble cacher un secret.

Gabriele di Caro nous offre un second tome tout aussi passionnant où l'action ne faiblit pas, ces héroïnes sont toujours aussi belles et les hommes notamment ce qui côtoient le lupanar n'ont pas le bon rôle avec leur mine patibulaire. J'ai aussi trouvé que la BD avait des similitudes avec Lady Whitechapel de Nicolas Antona mais l'érotisme est plus présent.

Le district de Whitechapel, dans les faubourgs londoniens, est le lieu de crimes théâtralisés et font écho à ceux du tristement célèbre Jack l'Eventreur à la fin du XIXe siècle. La maison close tenue par Madame Fleury devient le passage obligé des policiers quand une femme vient agoniser à son seuil. La nouvelle victime d'un assassin insaisissable fait partie d'une confrérie de monstres jadis exhibés dans les foires et depuis relégués aux confins de la cité. Les freaks aiguisent les appétits d'un riche commanditaire obsédé par l'idée de contrecarrer l'ascension des femmes dans la hiérarchie sociale et concomitamment leur prise du pouvoir associée à la relégation masculine. Pearl, la jeune vierge protégée et surveillée dans le lupanar semble être la clé de la quête ésotérique de l'organisateur des meurtres.
Le second volume de la trilogie en cours de parution ne faiblit pas, la trame policière prenant de nouveaux éclairages révélateurs sans rien affadir au passage. le dessin de Gabriele di Caro est toujours précis, habile et soigné même si la caricature point aux encoignures à l'exemple du faciès du commissaire Barnes avec ses dents de castor ou des envolées orgasmiques sur les visages « mangakaqués » des prostituées. Les outrances sexuelles sont le reflet de fantasmes masculins plutôt éculés. Néanmoins, les hommes n'ont pas la partie belle dans l'histoire : cyniques, niais, manipulateurs, racistes, brutaux, obsédés. Ils donnent le sentiment d'être tous manipulés, les policiers par le tueur, l'assassin par le commanditaire, les bourgeois par les prostituées. La force de la bédé est sous-jacente mais elle est bien là, avec l'avancée irrémédiable des femmes dans un milieu phallocrate lézardé de toutes parts.