Une photo sympa, des tonnes d'étoiles sur Babelio, une quatrième de couverture annonçant un "chef d'oeuvre" et promettant "quelque chose de scorcesien chez
Di Fulvio", un format poche facile à transporter au long de mes pérégrinations estivales : évidemment j'ai foncé !
Profitant des congés, d'une chaise longue et de quelques soirées "farniente", j'ai même lu relativement vite les 944 pages de ce Gang des Rêves, sans vraiment bouder mon plaisir ... mais qu'en reste-t-il au moment d'écrire ces quelques lignes ?
Hélas pas grand chose, tout au plus quelques souvenirs fugaces :
● Celui d'une jeune migrante italienne miséreuse, contrainte de se prostituer dès son arrivée en 1909 sur le sol new-yorkais, et de son proxénète si brutal dehors, si chamallow dedans.
● Celui de son fils Christmas, jeune gamin débrouillard, gentille canaille "autodidacte" et fondateur d'un gang putôt insolite (les Diamonds Dogs), parti de rien dans les bas-fonds crasseux de la Big Apple pour se hisser au firmament d'Hollywood, à force de courage et de malice (et bien aidé quand même par un auteur très imaginatif, capable de multiplier à l'envi les péripéties les plus improbables !)
● Celui de la belle et riche Ruth, au destin tragique, elle qui fut sauvagement agressée par l'ignoble Bill et sauvée de justesse par le valeureux Christmas, avec qui démarre une interminable partie de cache-cache entre New-York et Los Angeles, sur fond de passion amoureuse dévorante mais contrariée, dégoulinante de bons sentiments.
● Celui d'une foultitude de truands aux grands coeurs, de mafieux-bisounours, de producteurs véreux, de patriarches aimants et autres personnages hauts en couleurs mais peu crédibles, pantins caricaturaux que l'auteur agite avec enthousiasme pour nous divertir mais qui peinent à convaincre.
● Celui d'une écriture facile, scolaire, pas déplaisante mais sans grand relief, qui joue sur le contraste entre les grandes envolées romantiques (un peu trop "fleur bleue", forcément) du couple Ruth/Christmas, et des scènes de viols barbares et de violences extrêmes (Bill si tu m'entends, brûle donc en enfer !)
● Celui, pour finir, d'un texte très - trop ? - long, qui n'en finit plus de s'éparpiller en rebondissements de moins en moins plausibles, agrémenté quand même de belles histoires de résiliences et d'amitiés, et de quelques passages intéressants sur l'univers de la radio ou sur l'âge d'or du cinéma hollywoodien.
En bref celui d'une lecture de vacances distrayante, mais guère plus.