Je pense à toi
Je pense à toi
sur mon chemin
pour trouver la maison
pour voyager tranquille
vers le soir
et arriver indemne
au matin
en passant
la longue file des jours
aux cous inclinés tels des
portraits de Modigliani
je traverse midi
où la désolation
est un olivier luisant
chaque fois que je ferme
mes yeux sur ton odeur
je vois la petite main
de la rose
mes pensées bleuissent
deviennent cerfs-volants
mon cœur divague
plus qu’une fenêtre
j’ouvre la porte
j’entre doucement
pour que ton sommeil se promène
à la manière d’un ange
Je suis fatigué
Je suis fatigué de porter mes mains
je me suis posé dans mon silence
sur un grand rocher
c’est le bruit
que la joie laisse
quand elle part
avec ses parures et ses colliers
dans un pays comme celui-ci
où sont enterrées la forêt et les pierres
cela ne signifie rien
d’accompagner ta main avec ton salut
ni de faire voler tes lèvres avec un baiser
tu ouvres le coffret fermé de l’aïeule
ou tu amènes du bleu dans l’église
les morts
ne pensent qu’aux fleurs
Doucement...
Doucement
je m’imprègne de ton regard
la moindre de tes pensées tressaille
comme un poisson
un oiseau solitaire
traversera ton désir
il ne s’agit pas d’un bouquet de fleurs
une barque
te conduit au sommeil
et le tamaris
sous lequel tu t’étais assise
versera assez d’ombre
pour tous les estivants
cette année