Il est rare de trouver des bandes dessinées qui parlent de diversité, de sororité et d'amitié de façon aussi franche. C'est le fond de commerce de cet ouvrage. Cela fait vraiment plaisir à lire. Après, on peut se dire que c'est un peu cliché et exagéré. Mais si on s'arrête à ça, il y a tellement de bd que l'on ne lirait plus surtout en SFFF. Cinq copines, toutes différentes sont liées et partagent la parole librement. Par conséquent, elle parle de discrimination à leur couleur de peau, à leur prénom et même à leur cheveux.
Cassandre revient des Etats-Unis avec une peine de coeur. Elle a changé aussi du point de vue de ces connaissances. Sa part de liberté se fait aussi par les cheveux. Pourquoi vouloir absolument les lisser ou mettre des perruques? C'est l'opportunité d'évoquer le mouvement nappy. Et on voit enfin des cheveux crépus dans le 9e art et des façons de les gérer. A son opposé se trouve Aminata, française originaire d'Afrique de l'Ouest, qui lisse ces cheveux par besoin de conformisme et de facilité. Et elle est partagée entre ce qu'elle veut avec son compagnon et les exigences des familles. Comment trouver le juste milieu pour satisfaire tout le monde?
La question de l'identité se fait aussi à travers deux soeurs maghrébines. L'une, Mariame, réussi sa carrière professionnelle. Suite à une erreur de graphie à la mairie, elle s'appelle officiellement Marianne. Sa soeur jumelle, Malika, voilée, est différente et doit faire face aux préjugés anti-musulmans. Une belle façon de montrer que ce n'est pas parce que l'on issue d'une famille que l'on fait les mêmes choix de vie.
L'amour est présent sous bien des aspects. Il y a une femme qui ne veut sortir qu'avec des hommes noirs bien qu'ils ne soient pas tous des mecs bien. La preuve avec son ex très coureur de jupons. Il y a celle qui idéalise qui copain qui se prend pour BHL et qui aura le droit à une rupture net et précise suite à des propos racistes. Et la fille longtemps en couple, qui doit se faire accepter par sa belle-famille, coincée catho et son compagnon par sa famille, tradi autrement. le couple a toutes les formes et toutes les couleurs.
Kim Consigny propose un graphisme qui n'est pas sans rappeler
Clément Oubrerie ou
Mathieu Sapin. Cela correspond parfaitement à l'esprit de la bd et la tendance du moment sur les récits de vie. C'est dynamique et très fun. Tout est très réaliste et fidèle à notre vision du monde. Les deux femmes qui se lance pour la première fois dans la bd on produit quelque chose de rare et d'audacieux. On s'attache à l'ensemble des personnages et on est déçu de l'ouverture de la bd qui n'aboutira pas à une suite. le lecteur assiste juste à moment de vie qui parle d'amitié, de racisme, de diversité, d'homosexualité...
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