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3,78

sur 212 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Qui savait qu'il y avait eu une dictature en République Dominicaine? Peu de gens, je crois. Et ce livre nous éclaire bien sur ce point, mêlant l'historique à l'histoire de la vie d'Oscar, passionné de SF, de jeux de rôle, suicidé raté, écrivain à ses heures perdues. Un roman sur la vie en RD, et sur la vie en général quand un dictateur traîne dans le coin.
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Oscar est gros, dépressif, il n'a pas d'amis, met mal à l'aise son entourage. Seul représentant de la gente masculine au sein d'une Matriarcat, il est le roi de la loose. Son seul rêve coucher avec une fille.
En racontant son histoire, les narrateurs nous font voyager à travers différents époques, nous baladent des Etats-Unis à la République Dominicaine. Nous dévoilant l'enfance d'Oscar, la triste vie de sa mère, les choix difficiles de sa soeur, la chute sociale de son grand-père…
Ce roman est un patchwork : il y d'abord l'écriture. On passe de l'argo, au verlan, en passant par l'espagnol, l'écriture est soignée, le rythme rapide.
Il y a aussi l'ambiance. le côté urbain quand on se trouve aux Etats-Unis et le côté contes et légendes quand on se trouve en République Dominicaine.
Le genre également à la fois fresque historique en nous parlant de la dictature de Trujillo, saga familiale, roman d'initiation ….Il y en a pour tous les goûts.
Petits bonus le plaisir de tomber sur les références de la culture populaire avec le Seigneur des anneaux, Doctor Who, La planètes des singes, Watchmen ….
J'ai passé un bon et beau moment à la lecture de ce roman. le style narratif est vraiment agréable à lire. J'adore les personnages tristes, dépressifs, pathétiques et Oscar est devenu un de mes préférés.


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Après avoir fini La Route j'ai eu pour mission de me trouver un nouveau livre de métro/transilien pour passer le temps de manière efficace. Je l'avais déjà vu sur le site internet de 10/18 et il m'a fait de l'oeil en magasin. Alors du haut de ses 347 pages je l'ai attrapé et je ne l'ai plus lâché !

Au début, j'étais perplexe. Des notes de bas de pages à foison et une entrée en matière très historique. J'avais peur, il faut bien le dire, de me retrouver dans un de ses bouquins chiant dont le seul attrait est la 4ème de couverture. Puis, finalement, après une ou deux notes de bas de page tintées d'un humour non dissimulé et après avoir passer la courte leçon d'Histoire de la République Dominicaine on se laisse complètement happer par la vie d'Oscar.

Oscar, c'est un de ses personnages qu'on aime même s'il est totalement en dehors de la réalité. Oscar m'a un peu fait penser à Ignatius Reilly (La conjuration des imbéciles) : à la fois détestable et héroïque à sa façon. Ce roman est truffé de références à la culture geek et SF (de Tolkien à Akira en passant par Doctor Who et bien d'autres) et je suis sûre d'en avoir loupé pas mal… Oscar et moi, on est pas de la même époque et pourtant on a des référence commune.

C'est donc avec plaisir que l'on se trimballe au coeur de l'arbre généalogique d'Oscar pour comprendre quel fukú (malédiction) a touché toutes les générations de sa famille. On se ballade dans l'Histoire qui – racontée par Oscar – prend une dimension bien différente des livres d'école.

J'ai aimé, un peu, beaucoup, mais pas passionnément. Il ne m'a pas émerveillé mais pourtant je l'ai dévoré. Un petit plaisir qui se lit tout seul.
Lien : http://www.cappuccino-time.f..
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Il n'est pas évident de résumer ce livre sans faire dans le banal. Je serai bien incapable de faire dégager dans une simple description, tout l'intérêt du livre.

Oscar est obèse, il est fan de science fiction et vit dans son monde comme un reclu. Fasciné par les filles, il n'arrive pas à en approcher une, il ne plait pas. Cette solitude, ce manque d'intégration nourrira la malédiction qui le ramène en République Dominicaine, terre de ses ancêtres.

Sa mère, elle, était une beauté lorsqu'elle était jeune et qu'elle vivait en République Dominicaine sous le régime de Trujillo. Les hommes l'attiraient et son histoire avec l'un d'eux a alimenté la malédiction.

Lola sa soeur est également un beau brin de fille. Son apprentissage est difficile et l'entraine à fuir. Elle aussi fera un retour aux sources au pays.

Le destin de cette famille est lié au Fukû, malédiction qui frappe la famille d'Oscar depuis la génération de ses grand parents. Malgré l'exil de Belicia, sa mère vers les Etats-Unis, le Fukû n'a de cesse de les ramener vers la terre du commencement qui verra également la fin d'Oscar.
Le narrateur est un proche d'Oscar et de sa soeur Lola. Ils se sont connus à la Fac. La distance que la narration entraine par rapport à la famille m'a compliqué la lecture au début. Je ne m'attachais pas aux personnages, je ne comprenais pas qui ils étaient, où ils vivaient, à quelle époque. J'étais spectatrice d'un destin familiale qui m'était brouillé, emmêlé et inintéressant au premier abord. de plus, les nombreuses notes de bas de page ont été une torture au début. Qu'est ce qu'elles m'ont agacés et ne connaissant pas le narrateur, je ne comprenais pas qui il était et je ne me faisais pas à son style de narration très djeun, argot. C'était très fatiguant. L'espagnol très présent ajoute à la difficulté, je le comprends, je le parlote mais malgré tout ça demande un petit effort.

Et puis enfin, la magie opère. le puzzle se met en place. Je comprends davantage ce qui arrive à cette famille décomposée, détruite. Je me rapproche d'abord de la mère. Son histoire est bouleversante. Je n'aime pas la relation qu'elle a établie avec ses enfants mais je ne la vois pas dans le présent, je vois son passé et les épreuves qu'elle a traversée. Puis j'ai commencé à connaitre Lola qui est restée un personnage de second plan pour moi. Elle était capable de s'en sortir, d'être plus forte que le Fukû, elle en avait les moyens. Et enfin, j'ai connu Oscar. C'est peut être le personnage avec qui j'ai eu le plus de mal. Nous avons beaucoup de choses en commun mais contrairement à lui, je me suis facilitée la vie. Je me suis donnée les moyens de m'intégrer.

Sa fin ne m'a pas peinée, douloureuse elle l'était mais malheureuse, je n'en ai pas l'impression. Donc un personnage fascinant, intéressant mais que j'aurais préféré voir évoluer différemment mais l'intérêt du livre n'aurait plus existé.

En bref, une lecture difficile à démarrer, dans laquelle j'ai peiné à entrer mais qui est en fin de compte très riche, émouvante, intéressante. le livre est également très riche concernant l'Histoire de la période de la dictature de Trujillo en République Dominicaine. La vision donnée sur les hommes dominicains n'est pas toujours très tendre.
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Roman de Junot Diaz. Lecture commune avec George et Majanissa.

En République dominicaine, toutes les familles connaissent le fuku, une malédiction familiale tenace qui semble se transmettre de génération en génération. Dans la famille d'Oscar, il apparaît sous la forme d'un homme sans visage et le contresort - ou zafa - prend la forme d'une Mangouste Dorée qui apparaît aux moments opportuns pour relancer l'espoir et l'envie de vivre. Oscar Wao est un jeune homme obèse et asocial, passionné jusqu'à l'indigestion de SF et de Fantasy. À l'âge où les jeunes de la diaspora dominicaine ne pensent qu'à cumuler les conquêtes sexuelles et à frimer, Oscar écrit des romans nourris de toutes les lectures et les films qu'il a ingurgités. Tourmenté par "son incapacité totale à bouillave" (p. 62), il tombe amoureux plusieurs fois et c'est l'amour qui le perdra. Oscar vit avec sa mère Belicia et sa soeur Lola dans le New Jersey, à Paterson, mais il effectue de fréquents voyages vers la terre de ses ancêtres, un pays durablement marqué par Trujillo, "le Tyran le plus Tyrannique ayant jamais Tyrannisé son peuple." (p. 92)

Comme l'indique le titre, la vie d'Oscar Wao est brève mais elle paraît étonnamment longue. Dilatée par le récit des existences de ses proches, la vie d'Oscar gagne en épaisseur, devient le terme d'une légende familiale. La malédiction familiale est faite de redites et de boucles. Elle n'attend que celui qui saura la briser

Abelard Luis Cabral, le père de Belicia, était un chirurgien renommé en RD. Intellectuel tenant salon, il évitait avec soin d'aborder les sujets politiques et de parler de Trujillo. Connaissant la réputation de prédateur sexuel du dictateur et le droit de cuissage qu'il s'était octroyé sur toutes les belles femmes de l'île, il craignait pour son épouses et ses filles. En cherchant à les soustraire à l'appétit charnel de Trujillo, il a déclenché la fureur de celui-ci et éveillé le fuku qui plane sur sa descendance.

Belicia, orpheline très tôt, recueillie par une lointaine tante très indulgente, se révolte très vite contre l'existence qu'elle mène en RD. Dévorée d'ambition, rêvant d'être la plus belle femme du monde, elle devient une sublime prostituée auprès du Gangster, un proxénète proche de la famille de Trujillo. Par amour, elle endure la violence de l'homme qu'elle a choisi et du pays qu'elle abhorre. Libérée, contre son gré, du Gangster, elle part en Amérique et décide de se faire une existence selon ses désirs.

Lola, la soeur d'Oscar, se révolte violemment contre sa mère. Elle veut se libérer du poids du passé. Mais fidèle complice de son frère, elle ne part jamais trop loin pour garder un oeil sur lui. Pendant quelques chapitres, elle prend la direction de la narration et son récit est une longue plainte contre sa mère, contre les hommes et la misère.


Le narrateur principal est Yunior, l'amant occasionnel de Lola et cothurne d'Oscar à l'université. Dominicain typique, il ne pense qu'aux femmes. Rien ne le disposait à devenir l'ami et le protecteur d'Oscar, encore moins le narrateur de son histoire. le langage est fait d'argot, de verlan, de familiarités, d'anglicismes et de mots espagnols. Les références à Tolkien, Ray Bradbury et à d'autres auteurs de Fantasy contribuent à faire de ce roman un récit polymorphe et caméléon. À la fois évocation historique, saga familiale et recueil de légendes dominicaines, La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao est un texte jubilatoire et impressionnant, qui laisse sa marque après avoir laissé sans voix. Les notes de bas de page sont exagérément longues. Double parole du narrateur, à la fois soutien du texte principal et digression historique ou sociale, les notes de bas de page sont moqueuses et impertinentes, tendrement cruelles envers Oscar et la République dominicaine.

Après un début de lecture difficile, je n'ai pas pu lâcher le livre. Les quelques 400 pages du roman ont défilé en quelques heures. Mais j'ai de grandes difficultés à en parler ici. Il y a tant de choses à dire et à ne pas dire... Alors, j'ai très certainement oublié des points essentiels du récit. Un roman à lire dans le plus grand calme et avec attention.
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Un très sympa coup de coeur !! ce livre m'a fait découvrir une île que je connaissais très peu, des personnages super attachants, un style extrêmement vivant (mieux vaut avoir quelques notions d'espagnol pour bien suivre !)... plein de références à la SF... le fuku n'est pas si mal de nous avoir apporté ce bouquin ! ;-)
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Je ne reviens pas sur l'histoire elle est très bien décrite par les autres critiques. Ce livre est juste très énergique et m'a fait découvrir une ile et son système sous une dictature que je ne connaissais pas.
Mention spéciale pour la traduction !!!
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La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao... Un simple roman? Entre fresque historique, peinture politique, sage familiale, références hallucinantes et hallucinées, jeu de langue mêlant tout à la fois argot américain et hispano, verlan... on s'interroge.

Côté saga familiale, c'est trois génération de dominicains que Junot Diaz présente en partant d'Oscar, qui n'a de Wao que le surnom. Oscar qui dans sa tendre enfance, c'est à dire avant ses 7 ans, était le parfait mâle dominicain, bourreau des coeurs depuis l'école maternelle, si guapo que toutes les femmes en tombaient. Mais le temps a passé, et Oscar est devenu un gros tachon au ventre mou, fan de Role play, de Star Trek, et d'anim' japonais. Un tachon de 140 kilos, toujours puceau à 18 ans, ce qui est un exploit dans le plus mauvais sens du terme quant on est dominicain. Incapable de parler aux femmes, Oscar est pourtant un véritable coeur d'artichaud, et va de chagrin d'amour en chagrin d'amour. Autour de lui gravite les femmes de sa famille: Lola sa soeur écrasée par sa mère Beli, et La inca, la abuela restée au pays. A travers cette famille, Junot Diaz retrace l'histoire d'un pays marqué par le fukù, le mauvais oeil, qui frappe aussi la famille Cabral depuis que le père de Beli a "défié" el jefe. El jefe c'est Trujillo le dictateur dominicain qui a mis le pays à feu et à sang entre 1930 et 1961, Trujillo, coureur de jupon invertéré, qui a jeté son dévolu sur la fille aînée des Cabral, attirant sur eux le fukù...

Le roman est agencé autour d'un choeur de narrateurs qui chacun apportent leurs pierres à l'édifice de Junot Diaz: le surnommé Yunior, petit ami de Lola et compagnon de chambré d'Oscar, Lola, Beli, La inca... Une véritable polyphonie qui reconstruit l'histoire d'une famille, d'un pays, d'une diaspora. Et si le ton est volontairement léger, sarcastique à souhait, le sujet est sombre, très sombre: pauvreté, violence, La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao est un univers sombre et cacophonique. Si dense, que lorsqu'il rebondit d'un pays à un autre, d'une misère à une autre, le lecteur peut se croire égaré. Et c'est étourdi que le lecteur refermera le livre. Et si au départ, les notes de bas de pages étonnent, voire irritent par leur longeur peu commune, on sent bien vite qu'il s'agit là d'un roman à deux vitesses: la vie telle qu'elle se passe et les réflexions ironiques telles qu'elles nous viennent, car il faut bien avancer dans notre histoire. Un peu comme dans la vraie vie, non?!

Lien : http://surmesetageres.over-b..
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Le premier roman de l'écrivain américain d'origine dominicaine Junot Diaz a reçu de nombreux prix littéraires aux Etats-Unis, dont le prestigieux prix Pulitzer 2008. On ne peut qu'approuver à la lecture de cette oeuvre forte et originale.

C'est l'histoire d'une famille dominicaine noire qui semble poursuivie par une malédiction implacable, le fukù. Dans le New Jersey, non loin de New York, vivent Belicia et ses deux enfants, Lola et Oscar. Belicia, du temps de sa jeunesse en République dominicaine, était une « terrible beauté » au tempérament fougueux et rebelle, qui rêvait d'amour et de richesse. Orpheline, elle a été recueillie par une cousine de son père, La Inca, qui tente de la protéger contre le fukù et contre elle-même. Sa liaison avec « le Gangster », un homme de main du dictateur Trujillo, l'amènera finalement à quitter l'île pour les Etats-Unis. Sa fille Lola, elle aussi une affolante beauté, a également hérité du caractère tempétueux de sa mère devenue une femme malade et acariâtre. En lutte contre cette dernière, Lola est une adolescente fugueuse, tout comme sa mère ne songeait qu'à s'enfuir de « Santo Domingo ».

Enfin Oscar est au centre du roman et le personnage qui incarne le mieux la fatalité familiale. Adolescent obèse et boutonneux, introverti et asocial, fou de science-fiction, de jeux de rôle et de jeux vidéos, Oscar est un geek, rejeté par les garçons et, pire, par les filles. Car pour son malheur, en plus d'être un « tachon », il est « l'enamorado permanent qui [tombe] éperdument amoureux pour un oui ou pour un non ». L'aversion des filles pour lui, mêlée à son insatiable quête d'affection, sera le drame permanent de sa courte existence.

Le procédé narratif est intéressant : les épisodes de la vie d'Oscar, racontés de façon chronologique, sont entrecoupés des récits de l'adolescence de Lola (par elle-même), de la jeunesse de Belicia, et enfin des dernières années de la vie des parents de Belicia, qu'elle n'a pas connus. Cette construction permet de reconstituer à rebours l'histoire familiale et de remonter en quelque sorte à la source de la malédiction familiale qui trouve un aboutissement tragique en la personne d'Oscar. le tout est narré par Yunior, d'origine dominicaine lui aussi, copain de chambrée d'Oscar à la fac, qui tente de l'aider à perdre sa virginité (jamais un Dominicain n'est mort puceau !).

Sur cette histoire plane l'ombre menaçante de Trujillo, tyran sanguinaire et libidineux qui régna par la terreur de 1930 à 1961. Directement ou par ricochet, chaque drame survenu dans cette famille est dû à son action néfaste. Il est l'instigateur du fukù, à moins qu'il ne soit le fukù lui-même. La saga familiale est donc indissociable de l'histoire de l'île et de sa culture empreinte de superstition et de religiosité, sur laquelle l'auteur porte souvent un regard tendre et ironique.

Junot Diaz jalonne le livre de références aux sous-cultures de la SF, de l'heroic-fantasy et des jeux vidéos, et de vocabulaire emprunté aux ghettos américains (ce qui donne en traduction française : verlan et argot des banlieues) mêlé à de nombreux mots et phrases en espagnol (un glossaire n'aurait peut-être pas été superflu), ce qui lui confère énergie et inventivité. Roman familial épique, drôle et émouvant, « La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao » est une incontestable réussite.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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