AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 212 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
LA BRÈVE ET MERVEILLEUSE VIE d' OSCAR WAO de JUNOT DIAZ
En République Dominicaine on croit au fuku qu'on appelle aussi l'amiral et on y croit d'autant plus que dans les années 1930/1960, il avait son grand prêtre, Trujillo!! le fuku américanus, c'est une sorte de malédiction, arrivée avec les européens en Hispaniola, qui l'ont libéré. La fatalité sur la famille Kennedy, le fuku, la défaite au Vietnam, le fuku collé aux chaussures des dirigeant et des soldats qui décidèrent d'envahir St Domingue pour en finir avec le sanguinaire Trujillo. Heureusement, quelquefois, on peut contrer le fuku avec un contre sort, le zafa!
Bref, New Jersey dans les années 1975/1989, Oscar bébé était une beauté, un »tombeur des bacs à sable », mais quand la petite Maritza l'a largué, il a commencé à grossir et à s'enfoncer dans la contre culture, si bien qu'en seconde au milieu de ses lectures de SF il pesait 110 kilos. Tout le monde se moque de lui, les filles lui tournent le dos, sa mère l'expédie à St Domingue pour l'été. À son retour il tombe amoureux sans espoir, sa soeur quitte la maison et il commence à écrire et veut créer des jeux vidéos. Mais il reste puceau, le fuku, sûrement.
Junot Diaz dresse un tableau familial entre drame et comédie, Oscar et sa soeur Lola sont les représentants type de ces dominicains exilés aux États Unis à la suite des turpitudes de Trujillo et leur implantation locale n'est pas long fleuve tranquille. Un patchwork passionnant qui vaudra le Pulitzer 2008 à son auteur.
Commenter  J’apprécie          90
Histoires de familles hantées par la malédiction du « fukù », de la République Dominicaine à Nueva York.

Dans une alternance de chapitres centrés tour à tour sur les différents personnages, on a Oscar, un joli petit garçon qui devient un ado obèse, qui tombe amoureux de toutes les filles. Il vit en partie dans l'univers parallèle de la SF, de la fantasy et des jeux de rôles. Il est plus à l'aise avec la langue elfique qu'avec celle des approches amoureuses.

Sa soeur Lola qui protège au mieux son petit frère, mais qui deviendra une rebelle et devra même se réfugier auprès de « La Inca » en RD.

Retour quelques années plus tôt, celle qu'on a d'abord vue comme une mère intransigeante, est une ado qui travaille dans la boulangerie avec « La Inca ». L'adolescence l'a transformée en une femme trop belle pour son bien…

Les années 40, avec les grands-parents d'Oscar, le père médecin et la mère infirmière, des intellectuels, qui ferment les yeux sur les horreurs de la dictature de Trujillo, jusqu'au jour où leur fille Jackie devient une adolescente trop jolie, le genre de proie préférée du tyran…

Du mal de vivre aux tortures physiques, un roman fort, qui raconte les tragédies des générations de Dominicains. À plusieurs endroits, l'auteur a ajouté de longues notes de bas de page pour situer les personnages historiques et montrer ainsi que même si c'est un roman, il est basé sur événements et des drames humains réels.

Le texte est intéressant, mais pose plusieurs difficultés de lecture plus ou moins grande selon votre « background » linguistique. D'une part, la prose comporte beaucoup d'expressions en espagnol typiques de la République Dominicaine.

D'autre part, certains chapitres où parlent des jeunes à New York utilisent un langage très argotique. « Avec ses petos, on bédave et on ne pense qu'à bouillave. On kene sa reumda ». (Peu signifiant pour une Québécoise, je me sens bien loin du « slang » de New York… j'aurais peut-être dû lire en version originale.)

Une troisième difficulté tient à la personnalité d'Oscar. Il fait constamment référence au monde de la SF, des Morlock, de Tolkien ou des Marvel. Il faut savoir de quoi il s'agit quand on parle de l'anneau ou de Sauron…
Un très bon roman, mais pas pour tout public.
Commenter  J’apprécie          400
Où l'on retrouve Yunior, narrateur de "Los Boys", qui cette fois ne parle pas de lui, mais -comme vous l'aurez deviné- d'Oscar, vaste sujet dans tous les sens du terme...

La vie d'Oscar est un drame... le séducteur des bacs à sable qu'en digne représentant du mâle dominicain il était petit garçon, a rapidement fait place à un adolescent obèse, solitaire et passionné de science fiction.
Oscar n'a qu'une ambition : devenir le nouveau Tolkien. Et Oscar n'a qu'une grande angoisse, celle de mourir puceau. Et il va falloir qu'il se dépêche, car si prétendre que la vie d'Oscar a été merveilleuse est une antiphrase, dire qu'elle a été brève est en revanche la triste vérité !

Raconter l'existence d'Oscar, c'est énumérer une succession d'échecs, de déceptions et d'humiliations.

La faute au "fukú" ?

C'est en tout cas ce que semble suggérer le narrateur. le héros serait selon lui victime de cette malédiction typiquement dominicaine qui se transmettrait dans la famille depuis qu'Abélard, l'aïeul maternel, aurait osé manquer de respect au "Jefe", le dictateur Rafael Leónidas Trujillo Molina, qui instaura durant plus de trente ans le règne de la terreur en République Dominicaine. Et pour étayer cette hypothèse, le récit remonte le temps pour nous livrer la pathétique et douloureuse histoire de la mère d'Oscar -la belle Beli au caractère bien trempé-, ainsi que celle de ses grands-parents, qui perdirent fortune et considération suite au fameux affront évoqué plus haut. Viol et violence, prison et tortures, maltraitance... il semble effectivement que cette famille soit maudite ! Mais rares sont ceux qui, sous Trujillo, n'eurent pas eu à subir malheurs et vexations...

Seulement il semble bien que cette malédiction ait suivi Beli lors de son immigration aux États-Unis pour s'abattre sans pitié sur son fils chéri !

Junot Díaz dépeint un monde (le nôtre) dur et injuste, dans lequel la faiblesse et la différence sont des handicaps insurmontables. Un monde où le plus fort, qui est aussi en général le plus cruel, gagne à tous les coups, et dans lequel les destins individuels sont ballottés, voire anéantis, par les impitoyables flots de la grande Histoire. Et il parvient pourtant à nous faire rire, malgré le lot de souffrances qu'il dépeint et malgré ce sentiment de malheur omniprésent qu'il nous fait éprouver. Et s'il nous fait rire, c'est en partie grâce à son style, flamboyant, entremêlé d'argot, d'espagnol et d'anglais (français pour la traduction), dont il émane une incontestable poésie aux accents populaires, qui donne au récit un dynamisme et une force d'évocation hors du commun. L'autre source de la réjouissance que procure la lecture de ce roman est le talent avec lequel Junot Díaz manie l'ironie. Avec un infatigable mordant, il parvient à insuffler à son sujet pourtant tragique une atmosphère d'épopée comique.

"La brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao" est à ce jour l'unique roman écrit par cet auteur...

A quand la suite !?
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          00
Oscar, adolescent obèse, mal dans sa peau et fan de SF, est le petit dernier d'une famille de République dominicaine frappée depuis plusieurs générations par le Fuku (malédiction issue d'une ancienne légende de l'île).
Au gré des chapitres, nous apprenons de quelle façon ce Fuku a influencé la vie de chacun. de la grand-mère "la Inca", de la mère Beli, vivant toutes deux sous la dictature de Trujillo, tyran sanguinaire, ainsi que de celle d'Oscar et de sa soeur Lola.
Malgré un début difficile, j'ai réussi à me familiariser à l'écriture truffée d'argot et d'expressions espagnoles, ainsi qu'aux énormes notes de bas de page, très intérressantes, dans lesquelles on apprend beaucoup d'anecdotes sur l'histoire de cette petite république.
Cette fresque familiale m'a passionné et j'en conseille la lecture ne serait-ce que pour son originalité.
Commenter  J’apprécie          202
Ma note concerne surtout la pauvreté de l'édition Plon, un appareillage de notes est indispensable à la lecture des termes espagnols, ainsi qu'à la compréhension des multiples références à des noms propres. Mystérieusement, toutes les 10 pages un astérisque apparaît, et c'est tout. C'est dommage, on en devient aigri !
Autrement, bien sûr un roman très contemporain dans son style, mais pas si savoureux pour moi qui ait déjà lu Chabon ou la conjuration des imbéciles. J'ai bien aimé, en deçà de ses épigones toutefois.
Commenter  J’apprécie          00
Un roman foisonnant ! Un roman comme hje n'en avais encore jamais lu ! 

Un roman aux rebondissements multiples, au notes de bas de page si exubérantes qu'elles débordent parfois sur la page suivante, où il ne subsiste qu'une seule ligne de texte ! 

Une langue riche, vivante, une langue de la rue, avec de l'argot, des hispanismes, du verlan qui contribuent à entraîner le lecteur au coeur de l'histoire.  

Ce récit de la vie d'Oscar Wao ne pouvait être complet sans remettre ce jeune homme dans sa généalogie. Pour expliquer comment le fuku, cette malédiction, cet oeil noir avait marqué sa famille et pourri la vie de tous 

En remontant à ses grands parents, Abélard et Soccorro, médecin et infirmière, fondateurs d'une clinique dans les années 50, dont le grand malheur fut d'avoir une fille aînée si belle qu'elle attira les regards du grand Satan de l'époque l'atroce dictateur Trujillo. 

En parlant de sa mère, Béli, la troisième fille d'Abélard et Soccorro, celle qui n'avait pas connu ses parents et qui avait été recueillie par La Inca, jusqu'au moment où, pour se sauver, elle avait dû quitter l'île et partir pour New York.

En évoquant sa soeur Lola, celle qui voulait vivre ailleurs, pour se désengluer des tragédies familiales ...

Et Oscar dans tout ça !

Ado mal dans sa peau de la banlieue new-yorkaise, obèse, fans de BD et de SF, se voulant écrivain, sans copine, avec un seul ami qui résiste à tous les accrocs. Un jeune adulte qui pense se refaire dans l'île des origines ...

Mais le fuku est toujours là, tapi, attendant le moment de frapper cette malheureuse famille une fois encore .... 

Un roman tourbillonnant qui m'a absorbée et m'a enchantée au fil des aventures de cette famille atypique.

Emprunté pour ajouter un item au challenge Globe-Trotter, je me suis régalée en découvrant la République Dominicaine dont je ne connaissais pas grand chose ! 

Une belle découverte ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          120
Une histoire de famille qui semble pourchassée par une bien étrange malédiction. Nous y suivons surtout l'histoire d'Oscar, jeune adolescent introverti, un peu greek sur les bords, rejeté par ses pairs, qui apprendra la vie à la dure. La construction narrative est intéressante, des épisodes de la vie d'Oscar raconté de façon chronologique, entrecoupées de souvenirs de la vie de Lola, membre de la famille Wao, qui nous permet de comprendre les tenants et aboutissants de cette famille particulière. J'ai bien aimé ma lecture, bien que ce n'est pas un coup de coeur. Mais il n'en demeure pas moins que Junot mérite son prix.
Commenter  J’apprécie          70
Je recommande avant tout de lire la critique de liligalipette particulièrement pertinente ! En ce qui me concerne J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre : l'humour malgré la tragédie ,les personnages attachants et bien campés ,le style cash adapté à la description de cette jeunesse dominicaine immigrée (même si quelques rudiments d'espagnol aident à la lecture ). Les bas de pages , parfois longs ,ne m'ont pas dérangée ,ils apportent beaucoup pour la compréhension du contexte historique .Une lecture jubilatoire qui m'a beaucoup émue.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai lu ce livre parce qu'il a reçu le prix Pulitzer
Au début je pensais qu'il s'agissait d'un roman un peu fantastique. En plus sa lecture n'est pas aidée car il est écrit avec des mots en verlan et de nombreuses citations en Espagnol
En fait au travers du destin de d'Oscar et de sa famille, vouvoyez l'histoire mal connue de la republique dominicaine sous Trujillo et après (1960 à nos jours)
C'est passionnant, dur et prenant
J'avais lu sur le même thème "la fête au bouc" de Vargas llosa

Passe les premières pages difficiles (beaucoup de verlan et d'expressions espagnoles) le livre relate au travers de l'histoire d'une famille la vie à Saint Domingue de 1960 à nos jours. Passsionnant, dur ( parce que la réalité est difficile à imaginer) et prenant
Dans le même esprit j'avais lu "la fête au bouc" de Vargas Llosa. J'ai préféré le livre de Diaz
Commenter  J’apprécie          10
Ce roman met en scène une famille dominicaine, pas seulement l'ado geek, obèse et mal dans sa peau du titre mais aussi son grand-père, sa mère, sa soeur et le narrateur, petit ami de la soeur d'Oscar. A travers l'histoire et le destin de ces personnages, Junot Diaz retrace une grande partie de l'Histoire récente de son pays, la République Dominicaine.
Porté par une langue fleurie, malaxée, métissée d'espagnol et de parler racaille, le récit nous emporte loin dans un univers débridé et unique. Une claque littéraire !
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (513) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20286 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}