D'entrée de jeu, j'ai beaucoup aimé le dernier polar de
Joël Dicker,
L'Affaire Alaska Sanders et y retrouver un certain nombre de personnages principaux et secondaires de la Vérité sur l'Affaire Quebert que j'avais adoré : Marcus Goldman, le narrateur, l'enquêteur Perry Gahalowood, l'éditeur Roy Barbaski et, bien sûr Harry Quebert. Une valeur sûre de cet auteur originaire de Genève et se concentrer sur son univers romanesque ayant pour cadre les états du Nord-est américain (bien que j'avais tout de même aimé
L'Énigme de la chambre 622, roman auquel j'avais tout de même attribué 5 étoiles.
L'Affaire Alaska Sanders s'inscrit dans la continuité littéraire de
Dicker. Son personnage principal, Marcus Goldman, en quête d'une « Maison d'écrivain ». Ce polar s'insère dans la séquence créative de l'auteur qui dévoile ses aspirations et ses craintes face aux défis de la création littéraire et aux impacts du succès et de la célébrité : « … le succès est une forme de maladie. Il altère le comportement. le succès public, la célébrité, c'est-à-dire le regard que les gens portent sur vous, affectent votre conduite. Ils vous interdisent de vivre normalement. Mais soyez sans crainte: puisque le succès est une maladie comme les autres, il génère ses propres anticorps. Il se combat lui-même, en son sein. le succès est donc un échec programmé.»
J'ai particulièrement apprécié la structure du scénario avec ses allers-retours entre l'actualité du récit et les événements tels que vécus dans le passé, racontés par les différents protagonistes. Une intrigue habilement ficelée dans ses moindres détails. Contrairement à de nombreuses critiques, je me suis senti tout à fait à l'aise dans cette forme d'écriture qui fait progresser pas à pas l'enquête, malgré certaines informations récurrentes. En fait, il m'a été difficile de reporter au lendemain la lecture de ce pavé de plus de 500 pages truffé de rebondissements : impossible de deviner qui a tué Alaska Sanders avant d'avoir atteint les derniers chapitres.
Tout est crédible dans cette histoire. Les échanges entre Goldman et Gahalowood sont savoureux. de nombreux personnages, des suspects potentiels, s'ajoutent tout au long du récit sans impacts sur le rythme.
Je m'attendais à d'autres réflexions sur le métier d'écrivain, comme c'était le cas dabs La Vérité sur l'Affaire Quebert où Québert prodiguait ses précieux conseils à son poulain, écrivain en devenir. Il n'est n'est pas. Par contre, j'ai souri lorsque
Dicker, dont les fictions ont été traduites dans le monde entier et passionné des millions de lecteurs, fait déclarer à un de ses personnages secondaires que « un livre ça prend un temps fou à écrire et ça ne rapporte rien ! ». Ce commentaire sur la célébrité : « On voudrait toujours qu'un grand écrivain ressemble à ceux qui l'ont précédé, sans penser que, s'il est un grand écrivain, c'est justement parce qu'il ne leur ressemble pas. » Et ce clin d'oeil à la « Librairie le monde de Marcus ».
J'ai savouré la lecture de ce polar qui annonce peut-être une « suite » antérieure à l'affaire Quebert : L'Affaire Gaby Robinson.
À lire aussi mes commentaires sur
La Disparition de Stephanie Mailer.
Originalité/Choix du sujet : *****
Qualité littéraire : *****
Intrigue : *****
Psychologie des personnages : *****
Intérêt/Émotion ressentie : *****
Appréciation générale : *****
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