L'affaire Alaska Sanders remet sur le devant de la scène le personnage de Marcus Goldman, écrivain devenu célèbre grâce à son roman dévoilant
la vérité sur l'affaire Harry Quebert. Une histoire qui a marqué le pays, mais surtout les habitants de la petite ville d'Aurora, dans le New Hampshire.
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Dans cette nouvelle histoire, Marcus vient soutenir son ami Perry Gahalowood, suite à la découverte d'une lettre anonyme remettant en cause l'enquête sur
l'affaire Alaska Sanders, affaire pourtant résolue depuis onze ans. Un cold-case qui va effectivement révéler des zones d'ombre, conduisant dès lors les deux amis à rouvrir le dossier.
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Le roman alterne entre passé (1999) et présent (2010), entre intrigue policière et vie des protagonistes. Durant le premier tiers, l'histoire est centrée sur le meurtre d'Alaska Sanders, à la fin des années 90. Cette jeune femme de vingt-et-un ans semblait fort appréciée des habitants de Mount Pleasant. En ce cas, qui aurait pu vouloir sa mort et pourquoi ? C'est ce que l'enquête, menée par Perry et son équipier, va tenter de mettre au jour.
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Si cette partie est intéressante, j'ai toutefois trouvé que l'histoire peinait à décoller, déviant trop souvent de sa trajectoire pour espérer captiver l'attention. Peut-être un problème de construction, toujours est-il que le rythme en pâtit.
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A l'enquête des années 90 s'oppose celle de 2010. Car pour rouvrir un dossier, encore faut-il avoir matière à douter. Et concernant ce point, il paraît évident que les enquêteurs de l'époque sont passés à côté de nombreux d'éléments. C'est alors que le récit va basculer et prendre un nouveau tournant. A partir de cet instant, ma curiosité a été happée et je me suis impliquée avec intérêt dans ma lecture.
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Un basculement qui apporte un second souffle au roman, avec une nouvelle enquête, de nouveaux personnages et de nouveaux points de vue. Alors que les deux amis creusent en profondeur, une multitude de détails vont se révéler à nous, des liens, des non-dits et des secrets. Dès lors les langues se délient et les failles apparaissent enfin. Aussi, je crois bien avoir suspecté absolument tout le monde dans cette histoire, et j'adore être menée en bateau !
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Toutefois, le fait est qu'il m'a manqué du coeur. Tout au long du roman, j'ai ressenti une certaine distance dans l'écriture, une froideur assez déplaisante, et l'ensemble m'a paru terne. Car pour apprécier une lecture, j'ai besoin de vivre le roman et de m'attacher aux personnages. Hélas, même les scènes avec Perry et sa femme m'ont semblé factices et n'ont pas suscité la moindre émotion. Pourtant, avec de tels personnages, il y aurait eu matière à vivre des moments autrement plus passionnants et intenses.
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Les passages concernant la vie de Marcus et les mentions récurrentes à Harry Quebert ont réussi à m'agacer, à tel point que j'ai fini par cordialement détester ces personnages. D'autant plus qu'ils ne s'intégraient pas toujours de manière opportune dans le déroulé du récit. J'aurais sans aucun doute préféré découvrir “
L'affaire Alaska Sanders” comme intrigue policière à part entière, sans Marcus en toile de fond.
Pour tout dire, ce que j'aimerais retrouver et qui m'incite chaque fois à lire les nouveaux romans de l'auteur, c'est l'intense émotion que j'ai ressentie avec “L'affaire Harry Quebert“ et “
Le livre des Baltimore“, sentiment dont parlait très justement Harry à Marcus dans cette citation :
« Environ une demi seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d'un sentiment puissant. Pendant un instant il ne doit plus penser qu'à ce qu'il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé. » (Harry Québert)
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Mon avis sur la version audio Lizzie, lue par
Stéphane Varupenne.
Quand je ne suis pas très enthousiasmée par un roman, la version audio me sauve souvent la mise, car le narrateur met généralement tout son coeur pour nous faire vivre l'histoire. C'est le cas de
Stéphane Varupenne dans “
L'affaire Alaska Sanders”. Sans lui, j'aurais probablement mis ce roman de côté dès le premier tiers. Voilà pourquoi j'aime autant les livres audio !
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Ma chronique est sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres