[...] le Black Friday. Les clients écrasés contre les vitres en attendant l'heure d'ouverture des magasins. Les gamins piétinés, les chevilles foulées, les côtes fêlées. Afin d'atteindre une pyramide de Xbox en solde, une femme de Los Angeles s'est frayé un chemin au poivre de Cayenne. L'an prochain, la mode sera au Taser. On verra ensuite apparaître le cocktail Molotov, la mitrailleuse, le bazooka. Rien n'arrête la marche du progrès.
Éternel retour à la case départ : tout le monde est similaire jusque dans la différence. Il a fallu vingt ans de GeoCities, de Tumblr et de Facebook pour en arriver à cette conclusion collective.
Les déchets ont toujours été un important marqueur de classes sociales. Autrefois, les tas de fumier témoignaient de la prospérité d'une ferme. Aujourd'hui, tout le monde craint secrètement de produire des ordures ennuyantes, qui témoigneraient d'une vie plate. La poubelle est le summum de l'expression personnelle et Mark Zuckerberg devrait en prendre acte : exit les statuts de bouffe et de musique, l'avenir consiste à publier le contenu de ses poubelles.
Ne jamais baisser les bras devant l'adversité, toujours retourner se battre.
Personne ne sait pourquoi cet insignifiant parc de maisons mobiles porte le nom de Domaine Bordeur. L’explication communément admise veut qu’il s’agisse d’une déformation du mot border. Plus déconcertante, cependant, est la dénomination domaine, qui suggère que les habitants de ce lieu dominent quelque chose. Personne n’est dupe à ce sujet.
Elle a les lunettes et l'humour tranchant d'une bibliothécaire.
Il possède une mémoire étagée, dans laquelle il circule à volonté par des escaliers secrets et des trappes invisibles.
-Et c'est nouveau?
-Quoi?
-Ta mère qui découche.
-Ça dure depuis quelques mois.
-J'avais rien remarqué.
-Ma mère est une ninja.
-Et tu le connais, le collègue?
-L'ai pas encore rencontré. Ma mère n'en parle jamais. Mais je l'ai googlé, juste au cas où.
-Jaloux?
-Un psychopathe est si vite arrivé.
La poubelle est le summum de l’expression personnelle et Mark Zuckerberg devrait en prendre acte : exit les statuts de bouffe et de musique, l’avenir consiste à publier le contenu de ses poubelles.