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3,69

sur 3470 notes
Pour un premier roman, c'est un coup de maître! Je ne me suis pas ennuyée une seconde dans cette histoire touchante, très bien écrite, et qui réjouit évidemment les amoureux de la littérature...Mais pas que! Elle fera aussi vibrer les lecteurs qui aiment la vie, l'espoir, ceux qui croient en l'homme en général. Bien des sujets sont évoqués: la solitude, la vieillesse, le travail, le handicap et tout cela avec pudeur et enthousiasme. J'aime, sans restrictions.
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Quand Guylain Vignolles parle de lui, cela donne ceci : "J'attends le retour d'un père mort depuis vingt-huit ans, ma mère me croit cadre dans une société d'édition. Tous les soirs, je raconte ma journée à un poisson, mon boulot me dégoûte à tel point qu'il m'arrive de dégueuler tripes et boyaux,..." le héros (si, si) de ce roman est un personnage bien banal. Il végète dans ses trente-six ans, a deux amis tout aussi inadaptés que lui à la vie d'aujourd'hui et comble de désarroi, il travaille dans une usine qui broie les livres invendus... le seul moment particulier de sa journée a lieu à 6h27 quand il lit tout haut dans le métro une feuille qu'il a réussi à arracher aux âpres dents de la broyeuse... Une petite envolée de mots hasardeux qui ouvrira enfin la porte de son destin…
Quel joli petit roman ! Pourtant, ce n'était pas gagné. le début m'a semblé long, ennuyant et maussade - comme la vie de Guylain finalement. Des petits éclats de lumière s'intercale ensuite dans l'histoire et le soleil fait place à la grisaille.
Une tendresse déborde des pages. Elle n'est pas dégoulinante de mièvrerie, elle est belle, elle sonne juste. Je me suis mise en ces quelques pages à apprécier les personnages, à m'extasier devant les changements qui sont les leurs, à les regretter une fois le livre clos.
L'écriture est claire et donne un petit charme suranné à ce roman qui semble sortir de nulle part. C'est une petite bulle de bonheur dont la lecture a amené un grand sourire sur mon visage, «avec un petit air satisfait de nourrisson repu». Il ne manque plus que la caméra de Jean-Pierre Jeunet pour le mettre en images…

Merci à Babelio et aux éditions Au diable Vauvert pour m'avoir offert ce livre dans le cadre de Masse critique.
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En voilà, un joli petit conte, chevaleresque en diable sans prince charmant, sans destrier blanc, mais avec sa dame tant recherchée et tant pis si, à l'arrivée, c'est une dame-pipi

Il est singulier, Guylain. Singulier par son prénom, unique, mais qui associé à  son nom Vignol, se prête à une contrepèterie dont il souffre depuis l'enfance.

Singulier par sa manie, celle de lire à voix haute tous les matins dans le RER de 6h27 au grand bonheur de ses co-voyageurs.

Singulier également par sa manière de considérer la machine outil dont il a la charge et qu'il regarde comme un monstre sanguinaire commettant la pire des horreurs ! Sa machine qu'il répugne à mettre en route le matin, comme si elle était douée de sa propre intelligence mauvaise qu'elle ne mettait qu'au service du Mal !

Cette machine, la Chose, c'est ‘le trou du cul de l'édition', le pilon qui sert à détruire et à recycler tous les livres invendus. Un ignominie à ses yeux, lui qui est passionné par les mots, par la lecture !

Et des mots pour l'émouvoir, il va en trouver, Guilain, dans le sens originel du terme, à l'intérieur d'une clé USB qui chute de son strapontin préféré !

Un joli conte bien écrit ou le plaisir du verbe envoie valdinguer le quotidien laborieux, l'agressivité crasse dont certains se drapent et même l'âpreté du vieillissement au sein d'une résidence pour personnes âgées.

Le mot, le verbe, qui même au service d'une simple recette de cuisine, permet de laisser vagabonder son esprit et de se réinventer, en beau, en mieux.

Joli roman court et léger comme une fine bulle de fantaisie rafraîchissante !!
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Ca pourrait être un film de Jean-Pierre Jeunet: personnages décalés et solitaires, professions atypiques (l'un travaille dans une usine de destruction des livres invendus, l'autre comme dame-pipi), dans un décor un peu glauque et atypique. Bizarrement, ce qui me plaît en film ne me convient pas du tout en roman. Peut-être aussi une question de syle... j'adore les univers de Boris Vian par exemple mais Jean-Pierre Didierlaurent n'est pas Boris Vian.
Ce roman a tout du livre feel good: il se lit facilement, nous conforte dans l'idée qu'on est des gentils et les autres ne sont que des méchants et que c'est nous qu'on gagnera à la fin car le méchant lui sera bien puni. C'est romantique, ça semble original... mais c'est juste que l'auteur a puisé dans de bonnes sources.
Alors oui c'est vrai, ce roman m'a gentiment accompagnée dans une période où je ne pouvais lire que du court et du léger si je voulais survivre à une certaine pression estudiantine, mais bof... rien de plus.
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Léger, tendre, lumineux : que c'est agréable de faire une telle pause lecture. Un jeune homme ment à sa mère en disant qu'il travaille dans l'édition alors qu'il est face à une énorme broyeuse de livres, monstre terrifiant puisqu'il a réussi à couper les deux jambes de son collègue. Pour échapper à cet enfer, il subtilise des feuillets qu'il va lire à haute voix dans le RER de 6h27. Puis il va trouver une mystérieuse clé USB qui lui apportera le bonheur qu'il mérite bien. Alors, comme tous les résumés, je suis loin de pouvoir transmettre les petits bonheurs de ce livre, des personnages délicieux (les habitants de la maison de retraite entre autre), je ne sais pas, presque du Amélie Poulain.
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Ce livre m'a été conseillé par une personne vraiment enthousiaste. Et effectivement , l'idée est géniale. J'aime écouter les histoires et là j'ai été servie. Ghislain Vignolles travaille sur la "chose" qui broie les livres. Mais le soir, quand il nettoie la machine, quelques feuilles ont échappé à la dévoreuse.
Et ce sont ces quelques feuilles que Ghislain lira dans le RER de 6h27 tous les matins alors que le silence se fait.
Il finira par avoir des adeptes dont deux femmes qui lui demanderont quelque chose de particulier.

Voilà un livre léger, bien agréable à lire pour un moment de plaisir. On rêverait de prendre le RER avec Ghislain Vignolles!
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Guylain Vignolles est un homme bien étrange: affublé d'un  « nom à la con » qui prête le flanc aux contrepèteries stupides, c'est un amoureux des livres et pourtant son métier est de les détruire (il dirige le pilon). sous les ordre d'un chef mal embouché et d'un collègue stupide, il a sympathisé avec un gardien de barrière alexandrophile et qui ne lit que des oeuvres tombées du camion, a pour ami un accidenté du travail qui cherche ses jambes. Mais sa plus grande particularité tient en ce que, tous les jours dans le train qui l'emmène au travail, il lit aux passagers de son wagon des pages sauvées du pilon. Et c'est ce qui le sauve, lui.
Joli petit livre plein d'attraits, plein d'humanité, plein de petits bonheurs dans les petites choses et tout et tout. C'es typiquement le livre qui vous rend heureux pour la journée et ça, c'est déjà beaucoup.
Le héros, Guylain, est un homme ordinaire, qui a un boulot ordinaire et qui ne fait rien d'anormal. On dirait qu'il ne se passe rien dans ce livre sauf qu'avec ses mots qu'il lit, c'est un passeur de bonheur. Pas besoin de porter des collants bleus et une cape rouge (ou l'inverse, je ne me souviens jamais) pour être un héros de tous les jours: il suffit d'être gentil, à l'écoute, de regarder et de parler aux gens. Voilà la recette du jour…
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Recommandé par Noemie67 (Babelio) & wennfie (Vinted).
Ah j'en ai tellement marre de tomber que sur des livres que je n'apprécie pas !! :/ & je suis fatigué mais je vais peut-être essayer d'en aborder un deuxième aujourd'hui. Malgré l'habituel meurtre, c'est un roman ordinaire comme tout, mais ça reste mieux qu'un truc horrible de nullité.
Pour un auteur qui fait naître son perso en 76 je ne me sens pas à la page, j'attends un seconde lecture... C'est assez poétique mais au risque de vous surprendre : je n'aime pas (plus) la poésie. Je suis plus Balavoine "et pourtant il faut vivre, sans poème, sans blesser..." xd !! Car je trouve que la poésie est un art triste, qui nécessite de la peine... Bon bah faute d'avoir du bien à vous dire de ce livre, je boosterais votre culture générale! huh...
J'ai presque laissé tomber dès les premiers chapitres car ça parle de chier, de merde, de trou du cul... Alors j'veux bien qu'on puisse parler de tout dans les livres !! mais soyons un tout petit peu démago... lol ! J'ai failli vous citer le dit passage mais je me suis dit que ce serait sans intérêt.
Un mauvais job, on se recycle. Au moins c'était pas long. 2014, c'était déjà il y a huit ans! Comme dab le lien en description, blahblahblah, merci et bonne soirée chez vous. ; )
Lien : https://vella.blog/
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Guylain Vignolles travaille au STERN, un nom à consonance scientifique qui cache en fait une entreprise de pilonnage de livres. Chaque jour, au sus de son patron, il sauve de la grosse broyeuse quelques feuillets et s'évertue à les lire dans son train du matin suivant, pour faire vivre les textes une dernière fois. Un jour, sous son strapontin habituel, il découvre une clé USB qui renferme des textes. Au fil de sa lecture, Guylain se prend à rêver de rencontrer Julie, leur auteur...

On est bien loin de l'idée qu'on peut se faire de ce petit bouquin, qui laisse penser de par son titre à un type qui veut sauver des livres et faire passer le temps intelligemment à des voyageurs à la mine désabusée. Au contraire, on a affaire à bien plus que ça. C'est un récit humble et vraiment touchant, un petit conte moderne qui redonne le sourire, très honnête, lumineux. Enfin de la littérature française contemporaine qui ne pète pas plus haut que ses fesses ! Dommage que les correcteurs au Diable aient cumulé les fautes d'orthographe...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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La vie n'est pas facile pour Guylain Vignolles : au-delà de son patronyme qui est une blague à lui seul (combien de Vilain Guignol a-t-il entendu …), il vit seul, fait un boulot qu'il déteste et appelle sa mère tous les jeudis en lui faisant croire qu'il a un travail prestigieux dans l'édition.

Un demi-mensonge car en réalité il travaille dans une usine d'un genre particulier : celle qui traite les livres à pilonner, les invendus, les superflus, les échecs commerciaux … Et jour après jour, il doit dompter cette machine destructrice qu'il déteste et dont il a l'impression qu'elle lui arrache un petit bout d'âme à chaque fournée de livres qu'elle avale.

"La Chose était là, massive et menaçante, posée en plein centre de l'usine. En plus de quinze ans de métier, Guylain n'avait jamais pu se résoudre à l'appeler par son véritable nom, comme si le simple fait de la nommer eut été faire preuve envers de reconnaissance, une sorte d'acceptation tacite qu'il ne voulait en aucun cas. Ne jamais la nommer, c'était là l'ultime rempart qu'il était parvenu à ériger entre elle et lui pour de pas définitivement lui vendre on âme. La Chose devrait se satisfaire de son corps et de son corps seulement. le nom gravé à même l'acier du mastodonte dégageait des relents de mort imminente: Zestor 500, du verbe zerstören qui signifiait détruire dans la belle langue de Goethe. "

Alors comme pour s'excuser auprès des livres qu'il détruit impitoyablement – ou en tout cas qu'il contribue à détruire chaque jour – il en récupère quelques pages, au petit bonheur la chance. Et tous les matins dans le RER, au milieu de banlieusards à moitié endormi, il se transforme en liseur. le Liseur du 6h27.

"Pour tous les voyageurs présents dans la rame, il était le liseur, ce type étrange qui, tous les jours de la semaine, parcourait à haute et intelligible voix les quelques pages tirées de sa serviette. Il s'agissait de fragments de livres sans aucun rapport les uns avec les autres. Un extrait de recette de cuisine pouvait côtoyer la page 48 du dernier Goncourt, un paragraphe de roman policier succéder à une page de livre d'histoire. Peu importait le fond pour Guylain. Seul l'acte de lire revêtait de l'importance à ses yeux."

Au fil des pages qu'il lit, il fait figure de magicien, celui qui sublime le quotidien, le temps de quelques minutes: "Peu importait le fond pour Guylain. Seul l'acte de lire revêtait de l'importance à ses yeux. Il débitait les textes avec une même application acharnée. Et à chaque fois, la magie opérait. Les mots en quittant ses lèvres emportaient avec eux un peu de cet écoeurement qui l'étouffait à l'approche de l'usine. "

Bref, Guylain vit dans une routine certes originale, mais une routine quand même. Jusqu'à ce jour où il tombe sur une mystérieuse clé USB dans le RER. L'ayant ouvert, il se retrouve face à un manuscrit original, le récit d'une jeune femme désabusée … dame-pipi dans un centre commercial !

"On attend d'une dame-pipi qu'elle nettoie, pas qu'elle écrive. Les gens peuvent concevoir que je fasse des mots fléchés, des mots croisés, des mots mêlés, des mots cachés, des mots enfermés dans toutes sortes de grilles. Ces mêmes gens peuvent également admettre que je lise à mes heures perdues des romans-photos, des hebdos féminins, des magazines télé, mais que je pianote de mes doigts abîmés par l'eau de Javel sur le clavier d'un ordinateur portable pour y coucher mes pensées, ça, ça leur interpelle l'entendement. Pire, ça porte à suspicion. Il y a comme un malentendu, une erreur de casting.
Il a fallu que je me rende rapidement à l'évidence que les gens n'attendent en général qu'une seule chose de vous : que vous leur renvoyiez l'image de ce qu'ils veulent que vous soyez. "

Des réflexions légèrement copiées sur L'élégance du hérisson, de Muriel Barbery avec sa célèbre concierge qui cache également bien son jeu … Mais ici Julie est encore belle et jeune, et malgré tout prête à aimer …

La rencontre entre ces personnages – discrets mais hauts en couleur dans leurs richesses cachées – est bien sûr inévitable !

Au final, un petit roman qui se lit à toute vitesse, un sourire aux lèvres, tant on a hâte d'arriver à la conclusion de cette histoire d'amour, fraîche et reposante, loin des fracas de passions compliquées et à rebondissements. Un conte de fée dont on ne disséquer la magie, juste l'apprécier. Un texte sur lequel je ne peux donc épiloguer longtemps mais que je ne peux que vous inviter à lire ces quelques 200 pages ensoleillées (sur la plage, ce serait parfait !) qui nous font sentir qu'on est heureux d'exister, et que l'espoir est toujours possible.

Merci aux éditions Au Diable Vauvert pour la publication de ce petit texte qui fait du bien.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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