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Direction l'Iran pour découvrir le roman de l'autrice Chahdortt Djavann paru en 2021 aux éditions Grasset. Un roman puissant sur le destin de plusieurs femmes.

Le livre s'ouvre sur les confessions de l'autrice concernant son enfance, son état de santé fragile et sa remise en question. Une remise de manuscrit retardée, une envie disparue, une dépression qui consume, des rendez-vous manqués, une culpabilité qui frappe, l'autrice se livre avec sincérité sur ce qui la ronge et sur les raisons qui l'ont poussé à écrire ce roman. Après ce chapitre, débute l'histoire d'autres femmes, celles à quelques milliers de kilomètres de la France, celles dont les destins sont déchirants et bouleversants.

Je referme le livre de Chahdortt Djavann en étant sonnée et en me sentant toute petite. Des mots qui restent en tête, des phrases aiguisées et bien tranchantes et une colère immense qui m'envahit. Condamnées dès la naissance parce qu'elles sont des femmes, les destins de Azita, Négar, Leili, Sara, Mitra, Pourandokht et celui de l'autrice sont racontés avec une plume poétique et authentique.
Dans ce roman décomposé en 6 parties, Chahdortt Djavann raconte l'Iran, la politique, la condition des femmes, le silence et l'inaction de l'occident, les viols, les tortures, la peur et le chaos. Pas de fioritures, pas d'embellissement, l'autrice ne mache pas ses mots. Elle y mélange les genres et j'ai été frappée par cette plume poétique nous racontant des histoires dramatiques. C'est une révolte par les mots ! le final aux allures de contes est celui de l'espoir pour cette autrice prise en étau entre deux pays et qui a trouvé l'écriture comme exutoire.
L'autrice a réussi : ce livre restera à jamais dans ma mémoire.
Lien : https://juliegorsky.wordpres..
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Bouquin absolument bouleversant, il n'y a pas une seule ligne qui ne m'ai pas complètement remuée ...
Le vécu ou les sensations de l'autrice, autant que toutes ces histoires qu'elle nous partage, aussi révoltantes les unes que les autres.
Après les formats "témoignages" (je mets des guillemets car l'écriture est romancé, il ne s'agit pas de témoignages bruts), elle nous permet d'échapper à cet enfer en imaginant une libération. Une dernière partie merveilleuse, une plongée dans l'optimisme, le collectif et l'amour.
Je me quis sentie protégée par Chahdortt Djavann grâce à cette fin, et je la remercie vivement.
Bref, c'est aujourd'hui que ça se passe, on ne peux pas fermer les yeux ...
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Bouleversant, je crois que c'est ce mot qui me vient naturellement à l'esprit quand je pense à ce bouquin.

On parcours un récit autobiographique mais également agrémenté d'autres, ceux de femmes aux envies/moeurs/destins différents.

À coeur ouvert, on nous livre ces mots, durs, intenses et lourds de sens dans ce pays aux vis serrées, à la vision étriquée de la femme dans leur société.

Je l'ai littéralement dévorée, je me suis plongée avec elle dans son histoire et son passé.
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J'ai refermé ce livre le coeur battant, l'indignation au bord des lèvres. L'autrice française et d'origine iranienne sait de quoi elle parle. En Iran, la femme est portion congrue voire indésirable. Un être sans pénis qui doit se cacher pour ne pas attirer de "mâle". Si on la viole c'est parce qu'elle n'a pas porté le voile comme il faut. Si on la tue, quelle importance. Ce livre a été un véritable choc, encore une fois, après la lecture de "Je ne suis pas celle que je suis" et "Bas les voiles".
Ce livre cumule plusieurs styles différents : l'autobiographie, les faits réels et l'imagination à la fin qui tonne comme une délivrance. C'est le pouvoir de l'imagination que de finir sur son désir.
Je n'en dirai pas plus mais je trouve ce livre indispensable parce que justement il dérange l'ordre des choses et rappelle que ces êtres sans pénis sont des êtres humains ! Les femmes ne sont pas des faire valoir.
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Il y a un peu de tout dans ce roman : de violentes histoires de femmes et les pensées de l'autrice. Tout se mélange. L'autrice parle beaucoup de ce livre qui ne ressemble sans doute pas à un livre lambda. Mais qu'est ce qu'un livre lambda ? Je ne suis pas une lectrice académique. Je ne cherche pas un type de rédaction, certains styles ne me plaisent pas, d'autres au contraire me ravissent. Il n'y a pas de règles.

Ce livre n'a pas de structure claire ou plutôt, je dirais, les pensées, sensations de l'autrice structurent de façon intempestive ces histoires douloureuses de femme. Ce style me convient.

J'ai été touchée par les récits d'êtres sans pénis. Ces femmes qui subissent leurs conditions. Cette injustice perpétuelle qui souffre de ne pas trouver d'issue.

J'ai été touchée par le cheminement de l'autrice, sa recherche d'identité perpétuelle. Tout la renvoie à son pays natale malgré la construction d'une nouvelle vie depuis des années dans une autre contrée. A quelle nation appartient elle ? C'est une question qui la ronge et cette réflexion trouve sa place dans ce livre. Les êtres sans pénis seront-ils toujours aussi déboussoler ? Pourront ils un jour trouver leur place et s'y amarrer sans remord/culpabilité/angoisse ?

Je l'espère ...

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Ce livre est écrit avec une intelligence rare. Iranienne, victime du régime, devenue française et écrivain dans la langue de Molière, elle s'exprime avec un art consommé de la narration. Evidemment le sujet est brûlant et il y a tant à dire sur la cruauté des Mollahs de leur clique d'assassins. Les êtres sans pénis n'ont aucun droit en Iran, ce sont des sous-hommes. L'expression du livre situe bien la condition des femmes et illustre tragiquement leur destin. le dernier chapitre raconte sous forme romanesque comment le pays pourrait être libéré de cette vermine. Mais cela ne reste qu'un rêve. Les régimes dictatoriaux sont redoutablement tenaces et sans scrupules. Ils n'hésitent pas à tuer. Un jour peut-être...
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L'autrice raconte comment, pensant tomber dans une grave dépression après le succès de son roman Les putes voilées n'iront jamais au paradis, elle a finalement retrouvé son souffle grâce à un diagnostic trop longtemps attendu. « Pourquoi la reconnaissance littéraire me rendait-elle si malheureuse et physiquement malade ? » (p. 9) Ça, c'était la partie médicale, enfin sous contrôle après des années de souffrance. Mais le coeur, métaphorique et profond, souffre également et aucun diagnostic et traitement n'y fera rien. Chahdortt Djavann suit chaque jour les nouvelles d'Iran, terre qu'elle a fuie et dont le manque résonne dans tout son corps. « Les souffrances que j'ai endurées dans le pays de mon enfance me lient à jamais à ce pays qui n'est plus ma maison. » (p. 20) Les vidéos d'arrestation arbitraire et les images de femmes qui arrachent leur voile pour hurler à la liberté, tout cela la renvoie sans cesse à son corps sans pénis. Ni française ni iranienne, définie par l'absence du membre viril, l'autrice interroge son identité et ses racines. « L'exil, c'est troquer sa langue maternelle contre une langue qui vous refuse la quintessence de sa poésie. » (p. 43)

Puis elle laisse la fiction reprendre le dessus et elle explore les situations où la femme iranienne n'a pas le droit d'être, puisque sans pénis. « Mon imagination tente de me venger en imposant à la vue des ayatollahs des scènes qu'ils ne sauraient souffrir. Des scènes se moquant fortement de leur morale intégriste qui honnit le corps des femmes et les plaisirs de la chair. » (p. 41) Ainsi, une femme non mariée, une enfant qui joue dans l'eau ou encore une Iranienne qui ôte son voile pour se libérer de la culpabilité de ne pas avoir de pénis, toutes sont menacées. Et si une femme meurt, eh bien, ce n'est pas grave, hein, il n'y a pas mort d'homme ! Ainsi, un époux peut tuer sa femme accidentellement de 5 balles dans le corps, ce n'est pas bien grave, on trouvera une solution. Et puis, elle l'avait très certainement cherché. « Pourquoi vous n'avez pas divorcé au lieu de... je veux dire au lieu d'attendre qu'un accident arrive ? » (p. 124)

Dans le dernier chapitre, toujours par la force de sa seule imagination, Chahdortt Djavann imagine rentrer en Iran pour se venger des ayatollahs, sauver les enfants des rues et enfin renverser l'état islamique. La fantasmagorie est belle et puissante et, si personne n'est dupe, elle donne l'espoir d'un futur libéré. J'ai découvert l'autrice avec Les putes voilées n'iront jamais au paradis et j'en garde un souvenir marqué. Évidemment solidaire des femmes iraniennes, de tous les mouvements de libération féministes et du libre choix de chacune de porter ou retirer le voile, je ne peux que vous recommander l'oeuvre de Chahdortt Djavann.
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Une mention « roman » figure sur la couverture. L'autrice le confirme dans ses propos liminaires. Et pourtant la suite tient surtout témoignage, du documentaire sur le vif qui par sa violence et son absurdité rejoint, il est vrai ,la fiction.
Née en Iran, exilée en France au début des années 1990, l'autrice hurle les tourments d'être femme dans son pays natal. Ce qui est censé être un roman est composé à la fois des tribunes de l'autrice, d'itinéraires individuels de plusieurs femmes pour s'achever sur un retour au pays qui tient autant du cauchemar que du rêve.
Unique dans sa forme, bouleversant par son contenu, lyrique et puissant par son souffle, ce docu-fiction chamboule son lecteur et nous à voir, si cela était encore nécessaire, la violence faite aux femmes en Iran.
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Née en Iran #chahdorttdjavann met des mots sur la condition des femmes en Iran, "ces êtres" qui ont eu le malheur de naître fille dans un pays dirigé par la folie des hommes.
Son récit alterne entre son histoire personnelle : son exil en France et l'histoire d'autres femmes aux destins entravés par la violence physique, morale... au nom de lois toutes plus innommables les unes que les autres.
Révoltant, atroce, c'est bien peu de le dire!
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Un livre sans concession pour mieux comprendre l'histoire iranienne et surtout la répression des femmes. Un livre publié en 2021 mais qui n'a jamais autant été d'actualité.

Ce roman est atypique fait d'histoire, de réflexions personnelles de l'autrice et aussi de passages autobiographiques, notamment sur ses ressentis en tant qu'Iranienne vivant en France depuis 20 ans.

Clairement, le sort réservé aux femmes en Iran fait froid dans le dos et même si ce livre est rude, la quasi froideur des descriptions permet de surmonter les passages difficiles. L'autrice termine par une touche d'espoir et l'on se prend à rêver.
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