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EAN : 9782253936800
192 pages
Le Livre de Poche (24/05/2023)
4.14/5   131 notes
Résumé :
« Je ne respecte les règles d’aucun romancier » affirme Chahdortt Djavann. En effet, la voilà qui entre et sort de manière virtuose de son roman, comme si elle franchissait les frontières d’un pays. Narratrice de sa fiction, elle en devient aussi un des personnages.
Après « faute de naissance », un premier chapitre intime où l’auteur confesse son « indélicatesse d’être née sans pénis après un frère mort », elle nous raconte, de Téhéran à Ispahan, le des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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À l'instar de « Les putes voilées n'iront jamais au Paradis ! », qui proposait un voyage aux tréfonds de la prostitution iranienne, ce nouveau roman au titre provocateur dénonce une nouvelle fois la condition féminine et l'hypocrisie d'une société où il ne fait pas bon d'être né femme.

Née en Iran en 1967, arrêtée à l'âge de treize ans pour avoir manifesté contre les mollahs, puis exilée en France en 1993, Chahdortt Djavann s'inspire de faits divers et de sa propre histoire pour pointer du doigt la condition des femmes iraniennes. Au fil des chapitres, les différents portraits de femmes dressés par l'auteure franco-iranienne ont un point commun : du port du voile au féminicide, en passant par les viols, les tortures et les attaques à l'acide…elles sont certes toutes victimes, mais également coupables (et donc condamnées) d'être nées sans pénis !

Outre ces destins de femmes qui basculent dans l'horreur, Chahdortt Djavann livre également des passages autobiographiques, confessant notamment cette culpabilité dont elle n'arrive pas à se débarrasser : celle d'être née fille alors que ses parents attendaient un garçon. Si l'auteure s'en veut visiblement d'être née sans pénis, elle écrit cependant avec ses tripes et avec tout son coeur. du coup, c'est avec énormément de force, de sincérité et de conviction qu'elle partage d'une part toute sa révolte envers cet Etat islamique qui bafoue les droits des femmes, mais également tout son amour envers ce magnifique pays dont elle est originaire et qu'elle rêve de revoir dans toute sa splendeur, à l'image de ce final libérateur auquel on a tant envie de croire…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Pas courant de voir un point d'exclamation dans un titre de livre. Ici, quand j'imagine cette exclamation dans la bouche de certains hommes, je ressens tout le mépris, la moquerie exprimés par ce signe de ponctuation, et je peux presque entendre le reste de la phrase : "mais à quoi ces êtres négligeables peuvent-ils donc bien servir ?"
La réponse de Chahdortt Djavann n'est pas tendre : dans son pays, l'Iran, pour les "hommes d'Allah", les femmes (puisque c'est bien d'elles qu'il est question) servent, au mieux, à faire des enfants et le ménage, au pire, d'objets sexuels jetables, violables, torturables et tuables à merci. "Tuez donc vos femmes, il n'y aura pas mort d'homme". Comme si ça ne suffisait pas, les femmes en Iran sont vues comme de si dangereuses tentatrices pour les hommes qu'il convient de les cacher sous des couches de voile et de vêtements amples (je ne comprendrai jamais ce paradoxe qui veut que le sexe dit "fort" faiblisse à la vue du moindre cheveu s'échappant d'un hidjab et soit aussitôt pris d'une irrésistible envie animale de coït. Mais soit).
Dans ce roman qui n'en est pas vraiment un, puisqu'il est à la fois témoignage et récit inspiré de faits réels, l'auteure commence par nous raconter sa "faute de naissance" qui marquera son destin, celle d'être née fille alors qu'on attendait d'elle qu'elle remplace le merveilleux frère décédé peu de temps auparavant. La voilà dotée d'une culpabilité ad vitam et d'une absence de pénis qui l'amènera des années plus tard à fuir son pays, et à écrire. Après nous avoir confessé son parcours (j'allais écrire "après s'être dévoilée", mais le jeu de mots est douteux), elle nous livre quatre récits, quatre destins de femmes qui basculent dramatiquement, pour un rien ou presque, pour avoir trop joué près d'une fontaine, pour avoir fui un mariage arrangé, enlevé son voile dans la rue ou avoir contredit son mari.

La condition – misérable, ignoble – des femmes en Iran est donc au centre de ce livre, qui est aussi une charge virulente (au vitriol, et ce n'est que justice – celles/ceux qui ont lu comprendront) contre le régime, l'Etat islamique des ayatollahs, qui bafoue allègrement les droits des femmes et de manière générale toutes les libertés fondamentales de tout qui oserait s'opposer à lui. Entre les lignes, on y lit tout l'amour d'une exilée pour son pays, celui d'avant 1979, avec son histoire, ses traditions, sa culture. On y apprend aussi son désarroi de déracinée qui ne se sent chez elle nulle part, "la désolation accablante qui [l']afflige" quand elle pense à ce qu'est devenu l'Iran, le "mélange de culpabilité congénitale et de rage impuissante qui [la] terrasse".
Ce sont précisément cette rage et cette tristesse qui font que l'auteure, dans un dernier chapitre, décide de s'affranchir de toutes les règles du roman et de revenir à la fiction pour terminer par un final fantasmé, utopique, tellement beau qu'on a envie d'y croire avec elle. Dans le silence assourdissant des gouvernements occidentaux, la littérature, l'écriture comme seules armes contre le totalitarisme, la fiction et l'imagination comme ultimes refuges contre l'obscurantisme religieux ?

La plume est sincère, la narration puissante, le texte marquant et nécessaire, et Chahdortt Djavann une femme (cet être sans pénis!) admirable d'audace et de lucidité.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Etcesêtressanspénis #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Deuxième lecture de Chahdortt Djavann pour moi et deuxième bonne expérience. J'ai tout simplement dévoré le livre en une journée. Merci à Net Galley et aux éditions Grasset pour cette journée littéraire.

La construction que l'auteure impose à ses livres est bien huilée avec des passages autobiographiques qu'elle entrecroise avec des portraits de femmes iraniennes qui lui permettent de mieux décrire la condition des femmes dans son pays d'origine. On pourrait penser que c'est donc la question du genre qui obsède Djavann mais pour moi elle sait surtout bien conjuguer le singulier au pluriel. C'est par le récit individuel multiplié qu'elle parvient à un portrait réaliste, ne se privant pas non plus d'ajouter ses propres réflexions. Elle nous livre donc un objet hybride, entre témoignage et roman, avec en plus le choix de s'adresser régulièrement directement à son lecteur. Comme pour le théâtre moderne, c'est ici le quatrième mur de la page qu'elle brise pour s'adresser directement à nous, pour nous prendre à témoin, pour que nous ne puissions pas dire que nous ne savions pas.

Le livre de cette exilée n'est pourtant qu'une grande lettre d'amour à son pays, ses traditions, son histoire, ses paysages, ses habitants et en même temps un brûlot révolutionnaire contre un régime qui l'aura obligé à le quitter et aura imprimé sa marque indélébile sur sa vie. La découverte plus intime de l'Iran qu'elle permet ainsi m'a vraiment passionné, moi qui ai toujours eu un intérêt prononcé pour ce pays si particulier, musulman mais avec une tradition religieuse antérieure bien présente (le zoroastrisme). La partie finale est totalement en adéquation avec l'écrivain, qui décide de s'affranchir de toutes les règles du récit tout en prenant la précaution d'en avertir son lecteur. On finit la lecture interdit, se demandant si elle tient du rêve, de l'utopie, de la recréation de réalité...

A l'image du titre provocateur de son roman précédent "Les putes voilées n'iront jamais au paradis", les livres de Djavann ne peuvent laisser indifférent. Sa sincérité et les horreurs qu'elle pointe du doigt, du sort réservé aux enfants des rues aux violences faites aux femmes en Iran, m'ont touché au coeur et me donnent envie d'aller découvrir ses précédents ouvrages pour voir comment l'auteure s'est construite.
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Ce livre de Chahdortt Djavann est un patchwork de textes de genres différents : autobiographiques, imaginaires, pamphlétaires. Installée en France , l'autrice ne veut plus obéir qu'à ses propres règles et délaisse les distinctions entre genres littéraires séparés en récits ou fictions.

Elle fut en effet contrainte de porter le voile jusqu'à son départ d'Iran à l'âge de vingt-quatre ans, après avoir été incarcérée et violemment battue à treize ans pour participation à une manifestation contre l'instauration de la République Islamique.

Tiraillée entre deux cultures, Chahdortt Djavann a honte et est révoltée : honte de son pays de naissance où des mollahs cyniques et corrompus jusqu'à la moelle terrorisent le peuple sous couvert de religion, financent le terrorisme international ; où la haine du féminin est institutionnalisée, où la répression est telle qu'on en devient lâche ; révoltée contre l'Occident, sa patrie adoptive, qui laisse faire, ne voit rien, se détourne, accepte, et à sa manière se soumet aussi à la barbarie.

Le martyre du peuple iranien est amplement connu par les articles de fond et les vidéos qui circulent sur la toile.

Pourtant, le regard des islamistes sur le mouvement #metoo m'a intéressée : il n'est pour eux rien moins que le mouvement des putains occidentales sans foi ni loi qui baisent librement et qui s'en vantent : car ne pas se voiler est une incitation au viol, viol qui n'en est plus un puisqu'il a été sollicité. Tel est le crédo de la République Islamiste.
Le mouvement est illisible également à de nombreuses femmes : presque toutes ont connu le viol et loin de le dénoncer, elles s'en cachent comme d'une faute personnelle ; porter plainte serait s'accuser elles-mêmes de débauche et s'exposer à la mort civile, pénale, à de nouveaux viols. Car les violences sexuelles sont utilisées en République Islamique comme une arme de dissuasion massive. Et leur dénonciation mène à la mort.

Tous les ans à Téhéran, de nombreuses jeunes filles sont victimes de crimes d'honneur, souvent en relation avec des différends familiaux qui ne les concernent pas directement, défigurées et aveuglées par des attaques au vitriol. Les enquêtes n'aboutissent jamais.

Le livre s'achève par la dénonciation de la condition atroce des enfants abandonnés de Téhéran, plus de trois mille chaque année, livrés aux mains de redoutables mafias ; vivant dans les rues, les bidonvilles et les décharges au sud-est de la ville, abusés sexuellement dès l'âge de trois ans, drogués, vendus aux enchères comme esclaves sexuels dans les pays du golfe et au Pakistan ; servant de magasins de pièces détachées pour les trafics d'organes, leurs corps pillés et vidés sont jetés sans précautions superflues dans les terrains vagues quand ce n'est pas directement dans les conteneurs à ordures. Les journalistes qui dénoncent le scandale sont incarcérés, torturés, assassinés par le régime, de même que ceux qui dénoncent l'hypocrite et abominable trafic de femmes.

De trahisons en trahisons à l'égard de son peuple, le régime hyper corrompu des mollahs ne faiblira jamais si un sursaut révolutionnaire ne le balaye pas. Et pour cause : tellement nombreux sont ceux qui se taisent, tellement avides de libertés sous son voile est la jeunesse, qu'un amoindrissement de son autorité se terminerait irrémédiablement en bain de sang contre les usurpateurs.

Je ne sais si ce roman est une oeuvre littéraire, car je l'ai trouvé un peu de bric et de broc, avec des parties juxtaposées sans transition.

Mais c'est un solide manifeste.
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L'autrice raconte comment, pensant tomber dans une grave dépression après le succès de son roman Les putes voilées n'iront jamais au paradis, elle a finalement retrouvé son souffle grâce à un diagnostic trop longtemps attendu. « Pourquoi la reconnaissance littéraire me rendait-elle si malheureuse et physiquement malade ? » (p. 9) Ça, c'était la partie médicale, enfin sous contrôle après des années de souffrance. Mais le coeur, métaphorique et profond, souffre également et aucun diagnostic et traitement n'y fera rien. Chahdortt Djavann suit chaque jour les nouvelles d'Iran, terre qu'elle a fuie et dont le manque résonne dans tout son corps. « Les souffrances que j'ai endurées dans le pays de mon enfance me lient à jamais à ce pays qui n'est plus ma maison. » (p. 20) Les vidéos d'arrestation arbitraire et les images de femmes qui arrachent leur voile pour hurler à la liberté, tout cela la renvoie sans cesse à son corps sans pénis. Ni française ni iranienne, définie par l'absence du membre viril, l'autrice interroge son identité et ses racines. « L'exil, c'est troquer sa langue maternelle contre une langue qui vous refuse la quintessence de sa poésie. » (p. 43)

Puis elle laisse la fiction reprendre le dessus et elle explore les situations où la femme iranienne n'a pas le droit d'être, puisque sans pénis. « Mon imagination tente de me venger en imposant à la vue des ayatollahs des scènes qu'ils ne sauraient souffrir. Des scènes se moquant fortement de leur morale intégriste qui honnit le corps des femmes et les plaisirs de la chair. » (p. 41) Ainsi, une femme non mariée, une enfant qui joue dans l'eau ou encore une Iranienne qui ôte son voile pour se libérer de la culpabilité de ne pas avoir de pénis, toutes sont menacées. Et si une femme meurt, eh bien, ce n'est pas grave, hein, il n'y a pas mort d'homme ! Ainsi, un époux peut tuer sa femme accidentellement de 5 balles dans le corps, ce n'est pas bien grave, on trouvera une solution. Et puis, elle l'avait très certainement cherché. « Pourquoi vous n'avez pas divorcé au lieu de... je veux dire au lieu d'attendre qu'un accident arrive ? » (p. 124)

Dans le dernier chapitre, toujours par la force de sa seule imagination, Chahdortt Djavann imagine rentrer en Iran pour se venger des ayatollahs, sauver les enfants des rues et enfin renverser l'état islamique. La fantasmagorie est belle et puissante et, si personne n'est dupe, elle donne l'espoir d'un futur libéré. J'ai découvert l'autrice avec Les putes voilées n'iront jamais au paradis et j'en garde un souvenir marqué. Évidemment solidaire des femmes iraniennes, de tous les mouvements de libération féministes et du libre choix de chacune de porter ou retirer le voile, je ne peux que vous recommander l'oeuvre de Chahdortt Djavann.
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critiques presse (1)
LeMonde
23 avril 2021
L’écrivaine signe un roman d’une intelligence et d’un humour irrésistibles sur la malédiction de naître femme en Iran.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Je viens d'un pays [l'Iran] où le régime piétine tous les droits, je viens d'un pays où j'aurais pu être exécutée à l'âge de treize ans, d'un pays où on tire à balles réelles sur les manifestants pacifistes; je viens d'un pays où les dirigeants refusent de donner le nombre de morts, de blessés et des personnes arrêtées [lors des manifestations de novembre 2019]. Reuters a annoncé mille cinq cents morts. Reuters se trompe: le nombre de morts est beaucoup plus important. Le régime n'aurait pas coupé Internet durant dix jours pour tuer seulement mille cinq cents personnes à travers cent cinquante villes. [...] Je hais de toutes mes forces l'Etat islamique. Je ne parle pas de Daech, je parle d'un vrai Etat islamique. Celui des ayatollahs. Le mot Etatt n'est pertinent que s'il gouverne un pays. Je parle de l'Etat islamique qui fait peur aux Européens au point qu'ils sont restés silencieux. [...] Je me sens coupable de vivre tranquillement en France qui a accueilli Khomeiny - l'homme qui changea la face du monde. Je me sens complice lorsque la France, l'Europe se mettent à table avec les dirigeants criminels de l'Iran. Le silence assourdissant du gouvernement français me fait mal. Le pays des Droits de l'homme ne dit mot.
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Cette inversion des rôles - mon père ne m'avait jamais fait la lecture ni raconté des histoires, chez moi les enfants n'existaient que pour obéir - me donnait de l'importance et un certain prestige qui dépassait mon entendement. À dix ans, je me mesurais à lui, un Pacha dont la prestance, même après son accident et malgré l'opium, impressionnait quiconque. Je n'étais plus une enfant, je me sentais une adulte, plus adulte que les adultes qui ne lisaient pas les journaux, et il y en avait beaucoup. Plus adulte que ma mère qui n'était pas préoccupée par la chose politique et ne feuilletait que des magazines féminins. J'appartenais au monde de mon père. Un monde masculin, intelligent, sérieux, viril, un monde qui détenait le pouvoir, le savoir et surtout l'autorité.
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La littérature, la fiction, n'est rien d'autre qu'une revanche imaginaire sur la réalité. J'écris ici que je rentre au pays et l'ayatollah ne peut rien contre moi. L'ayatollah ne peut me faire arrêter. Il peut briser la réalité mais contre l'imaginaire, il ne peut rien. Il ne peut rien contre le miracle de la littérature.
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Si la littérature est ma passion, la politique, d’une manière viscérale et maladive, m’est chevillée au corps. Je n’arrive pas à couper le cordon. La situation est catastrophique en Iran. L’économie est ruinée, les gens sont accablés par le chômage, la pauvreté, beaucoup de retraités, de fonctionnaires et d’ouvriers n’ont pas été payés depuis des mois ; les désastres écologiques et environnementaux sont innombrables ; la sécheresse, la pollution, les tremblements de terre et les inondations ont tué des milliers de personnes seulement durant les deux dernières années. La répression est brutale et sans pitié. Tous les jours, journalistes, activistes, avocats, professeurs, étudiants, ouvriers, minorités religieuses sont arrêtés et emprisonnés. La torture, les pendaisons, les exécutions, les assassinats continuent. Les jeunes femmes qui ôtent leur voile dans un lieu public sont arrêtées et condamnées à dix, vingt ans de prison, sans même avoir « pété le décolleté » ni montré « ce sein que je ne saurais voir ».

Où sont les intellectuels spécialistes de l’Iran qui disaient, dans les années 1990, « si je ne défends pas les femmes qui veulent porter le voile en Europe, je ne peux pas défendre celles qui ne veulent pas le porter en Iran « ? Ils ont bien réussi leur mission en France, en Europe, et partout dans le monde, mais trente ans plus tard, les femmes en Iran sont emprisonnées lorsqu’elles ôtent le voile dans la rue.

Ou sont les « vigilantes » de #MeToo ? Il faut balancer qui ?
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Et puis, où que j'aille, ces lancinants : "Vous êtes de quelle origine ? Ca ne vous manque pas vos racines ? Vous retournez dans votre pays... ?" me ramènent au point de départ. Oui, je retourne plusieurs fois par jour dans mon pays natal. J'y suis condamnée. Je vis en France mais passe mes journées en Iran. C'est ça être exilée. Je suis une exilée. L'exil se fait entendre dans les mots qui sortent de ma bouche. L'exil est cet accent qui me dénonce à tous : elle n'est pas d'ici. L'exil c'est troquer sa langue maternelle contre une langue qui vous refuse la quintessence de sa poésie.
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