Qu'est-ce qu'un cuisinier zen? « C'est en retroussant ses manches que le cuisinier réalise l'esprit de la voie». Minutieux et modeste, toujours concentré sur l'ici et maintenant, parce qu'«il n'y a pas de trésor caché dans l'univers. » Tel est son invisible tour de main, aux effets très concrets.
Ces moines qui préparent lentement le riz, font sécher des champignons au soleil et se posent mutuellement des questions énigmatiques m'ont fait beaucoup de bien.
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Intéressant mais pas transcendant. Trop pointu pour mon petit niveau en zen.
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La fonction de chef ou de responsable,
quel que soit le domaine de l’activité, y compris celle de cuisinier
requiert trois qualités : joie de vivre, bienveillance et grandeur d’esprit.
Joie de vivre signifie que vous êtes heureux d’accomplir votre tâche.
Songez que si vous étiez né dans le Royaume des Dieux,
vous seriez accaparé par tant de divertissements et de plaisir
que vous n’auriez ni le temps ni l’occasion de susciter en vous
l’esprit d’éveil et encore moins de pratiquer.
La bienveillance est le sentiment d’un père ou d’une mère pour son enfant.
Que les parents soient pauvres et même dans la misère,
leur tendresse est aussi grande et leurs soins sont aussi attentifs.
Comment expliquer ce sentiment ?
Celui qui n’a pas d’enfant ne peut le comprendre,
il faut être parent soi-même pour le ressentir.
Un père ne considère pas son fils en termes de perte ou de profit,
il pense avant tout à bien l’élever.
La grandeur d’esprit, c’est grand comme une montagne, vaste comme l’océan.
C’est un esprit sans idées reçues ou partisanes.
Il ne se réjouit pas quand il n’a qu’une once à porter
et ne s’afflige pas de soulever trente livres.
Même s’il entend l’appel du printemps, il ne va pas sauter de joie
dans la rosée et s’il contemple les couleurs de l’automne,
il ne verse pas de pleurs mélancoliques.
L'esprit vaste est comme l'océan: il reçoit toutes les eaux et les rivières sans en rejeter aucune.
C'est l'esprit de celui qui voit une situation de la façon la plus large, sans se prendre lui-même comme point de référence. Généralement, nous réagissons par rapport à nous-mêmes: ça me plaît, ça ne me plait pas. Alors, nous voyons toujours le monde comme extérieur à nous-même, et nous le divisons en: bien / pas bien: ce qui va dans le sens de nos désirs, ce qui les empêche.
― Vénérable, pourquoi à votre âge vouloir encore assumer des tâches astreignantes et pénibles ? Ne serait-il pas plus sage de vous consacrer à la pratique de zazen et à l’étude des kôans ?
Le cuisinier se mit à rire à gorge déployée et me dit :
― Il semblerait, mon ami l’étranger, que vous n’ayez pas encore compris ce qu’est l’engagement dans la pratique et que vous ne sachiez pas encore le sens des mots et des tournures de phrases.
Cette réponse me laissa sans voix et, confus, je lui demandai :
― Que voulez-vous dire par le sens des mots et des tournures de phrases ? Qu’entendez-vous par s’engager dans la Voie ?
― Posez-vous continuellement la question, allez jusqu’au fond des choses et assurément vous deviendrez un homme de la Voie.
Nous avons l'impression d'être au centre, choses et gens tournant autour de nous et nous passons notre temps à essayer de repousser, ou d'attirer vers nous; c'est une situation très fatigante, qui prend beaucoup d'énergie.
Maître Dogen a dit " Peu importe où nous sommes, et les circonstances, nous exprimons toujours notre vie. Une personne stupide voit sa propre vie comme celle de quelqu'un d'autre; seul un sage comprend que même dans ses rapports avec les autres, il exprime sa propre vie à l'intérieur de ces rencontres.