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EAN : 9782226105820
326 pages
Albin Michel (01/10/1998)
4/5   9 notes
Résumé :
Après avoir publié la biographie de Maître Dôgen, moine zen, philosophe et poète, Jacques Brosse présente, sous un titre emprunté à l'un des poèmes du Maître, les traductions inédites et commentées de ses oeuvres les plus importantes.
On trouvera le coeur de l'enseignement spirituel de celui qui, au Xllle siècle, introduisit au Japon le Zen Sôtô : le Bendô-wa, "sur le discernement et la pratique de la Voie" , le Gakudôyoiin-shû, "pour inciter l'esprit à étudi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un travail difficile et pourtant réalisé par Mr Brosse, avec une traduction peut-être moins universitaire que Yoko Orimo, qui s'imprègne d'avantage de la pratique, or c'est de la pratique que nous partons pour lire un texte zen, qui à l'inverse du travail universitaire ne consiste pas à accumuler, mais à se dépouiller de ses connaissances.
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Dans ma découverte du bouddhisme, cette fois, j'ai visé un peu haut. Je vais essayer d'apporter malgré tout ma pierre à l'édifice.
"Les oeuvres philosophiques et poétiques" de Maître Dôgen constitue une part de son enseignement. Parti étudier en Chine, il revient au Japon et découvre un bouddhisme décadent où le zazen n'est plus qu'une alternative à l'accession à l'éveil ; alors que pour Dôgen, le Dharma ne peut être perçu qu'à travers la pratique. La pratique-réalisation se manifeste en l'être entendu comme existence impermanente. Et la pratique du zazen est pour Maître Dôgen le chemin le plus direct dans la voie du Bouddha. le disciple étudie auprès d'un Maître qui est un héritier de la Voie. Cette transmission face-à-face existe depuis le Bouddha primordial.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Concrètement, on fixe son attention sur un élément physique autour de nous ou en nous ; l'objet d'attention le plus habituel est le va-et-vient de notre respiration. Quand les pensées traversent le champ de la conscience, on sait que ces pensées sont là mais on ne s'y accroche pas. On reste concentré sur la respiration. Et si jamais une pensée nous accapare et nous détourne de cette attention à la respiration, dès que l'on s'en rend compte, on revient à cette attention. Au début, l'esprit est constamment détourné de son objet d'attention par toutes de considérations et rêveries que produit sans cesse le mental. Mais progressivement, il retourne de plus en plus vite à son objet d'attention et gagne en concentration. On peut comparer l'esprit à une sorte de torrent. Mais avec shamatha, ce torrent s'apaise et devient comme un fleuve s'écoulant tranquillement. Une fois que l'on devient très expérimenté dans shamatha, l'esprit est comme un lac empli de quiétude.
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La méditation consiste donc à ne plus à ne plus s'accrocher à ce genre de pensées et de mouvements de l'esprit afin de ne plus être agité. Quand une pensée traverse l'esprit, on la laisse traverser l'esprit et on la laisse partir d'où elle est venue : de nulle part, tout comme le ciel laisse partir les nuages dans le ciel. Où s'en vont les nuages dans le ciel ? Le ciel essaye-t-il de retenir les nuages pour ne pas les perdre ? On est conscient des pensées et des mouvements de l'esprit qui nous traversent l'esprit, mais on ne s'identifie pas à ces pensées ou ces émotions, pas plus qu'on ne les rejette.
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Briser ses os, broyer sa moelle demande moins de résolution que maîtriser son esprit. Observer un jeûne prolongé et une parfaite continence est plus facile que contrôler ses passions. L'ascèse est assurément estimable et nombreux sont ceux qui depuis l'Antiquité s'y sont adonnés, mais combien d'entre eux ont-ils atteint l'Eveil ? La maîtrise de l'esprit est en soi d'une difficulté extrême. L'intelligence et l'étude n'en sont pas les conditions premières, la réflexion non plus. Les véritables maîtres jusqu'à nos jours se sont abstenus de s'en servir, c'est en maîtrisant le corps et l'esprit qu'ils ont eu accès à la Voie.
Le vieux maître des Shâkya n’a t’il pas dit : « En remontant le courant, Avalokiteshvara a oublié ce qu’il savait. » Ce qu’il faut entendre : mouvement et immobilité cessent complètement de se produire. Voilà ce qu’est maîtriser. Si l’on pouvait pénétrer dans la Voie par l’intelligence et l’étude, le vieux Jinshû (le doyen Shen-hsiu) l’aurait emporté. Si l’humilité et la candeur devaient en écarter, comment l’éminent patriarche Sôkei (Hui-nêng) aurait-il osé le contredire ? Il est donc clair que la possibilité de recevoir la transmission du Dharma du Bouddha ne dépend ni de l’intelligence ni du savoir. Réfléchissez-y et recherchez-la. Elle ne dépend pas non plus de la vieillesse, de l’âge mûr ou de la jeunesse. Bien que Jôshû n’ait commencé ses recherches qu’à près de soixante ans, il devint un grand maître sur le siège des Patriarches. A l’inverse, la jeune fille de la famille Tei, à treize ans, avait déjà longuement étudié, elle devint la fleur de son monastère. Le Dharma ne se révèle dans toute sa majesté que s’il y a eu effort, il ne se distingue que selon la profondeur de la recherche.
C’est pourquoi les religieux qui avaient assidûment étudié les Ecritures, comme les lettrés qui avaient lu tous les livres, sont toujours venus en dernier recours, consulter les maîtres du Zen. Ainsi, Yung-chia, homme d’une intelligence exceptionnelle, vint-il trouver Ta-chien (Hui-nêng). La compréhension du Dharma et l’obtention de la Voie dépendent de la force du maître. N’oublions pas que, lorsque nous consultons un maître du Zen, nous devons nous garder, en l’écoutant, de ramener ses instructions à nos conceptions personnelles. Autrement, nous ne pourrions saisir le sens de ses propos et cette entrevue serait inutile. Lorsque nous venons demander conseil à un maître sur le Dharma, il nous faut mettre à nu le corps et l’esprit, purifier la vue et l’ouïe, de façon à recueillir ses instructions, sans rien y ajouter de notre chef. Le corps et l’esprit ne doivent faire qu’un avec l’esprit du maître. Ainsi transvase-t-on l’eau d’un récipient dans un autre. Si l’on est capable d’agir ainsi, on obtiendra son Dharma.
De nos jours, ont voit des sots qui prennent en note les propos qu’ils ont entendus, en s’imaginant qu’ils sont semblables aux enseignements des maîtres. Mais ils ne font que confirmer leurs propres convictions. D’autres n’abordent les sûtras qu’en fonction de leurs vues personnelles, ils en tirent un mot ou deux et les considèrent comme l’enseignement du Bouddha. Lorsqu’ils se décident à consulter des maîtres éclairés et qualifiés afin d’écouter leur Dharma, s'il est conforme à leurs conceptions, ils le tiennent pour exact; s’il ne l’est pas, ils le déclarent erroné. Incapable de démêler le vrai du faux, comment pourraient-ils accéder à la Voie véritable ? Même pendant d’innombrables kalpas, ils persévéreront dans l’erreur. Comment ne feraient-ils pas pitié !
Ceux qui l’étudient doivent comprendre que la Voie du Bouddha se situe par delà les raisonnements, la discrimination, la supputation, l’examen, le savoir et l’intelligence. Si l’on ne dépasse ces limites, on ne demeurera prisonnier toute sa vie et nos pensées ne seront que des jouets. N’est-ce pas pour cela que nous ne sommes pas encore éveillés à la Voie du Bouddha ? Des critères comme le raisonnement et la discrimination sont étrangers à l’étude de la Voie. Si vous vous examinez attentivement vous-mêmes, bien que vous soyez encore tout encombrés de pensées, vous y verrez clair comme dans un miroir. Seuls les maîtres qui ont obtenu le Dharma en connaissent l’accès, non les spécialistes des Ecritures.

Écrit le jour de la « lumière pure » de l’année Kinoe-uma de l’ère Tempuku.
(Maître Dogen / Gakudôyôjin-shû)
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Lorsque, sans penser,
Seulement j'écoute
Une goutte de pluie
Au bord du toit,
C'est moi

Tout son qui atteint mon oreille
Est une voix.
Là, à l'instant,
C'est mon ami !
Il n'est rien qui ne me parle.
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Quoi qu’il en soit, si, des à présent, vous en tenant au Sceau du Bouddha, vous abandonnez tout pour vous consacrer exclusivement à la pratique de zazen, vous transcenderez le domaine de l’illusion et des spéculations sur l’Eveil. Cessant de vous en tenir à la distinction du profane et du sage, vous avancerez seul résolument par-delà les normes et recevrez la jouissance intense du grand Éveil. Comment ceux qui demeurent prisonniers des mots pourraient-ils y parvenir?
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