Autour d'un titre énigmatique (il faut patienter jusqu'aux dernières lignes pour percer son mystère), ce roman jubilatoire passe en souplesse d'un siècle à l'autre et tisse des liens entre des sujets a priori peu fongibles :
Léon Daudet (ambitieux monarchiste des années 20), son fils chéri très perturbé, la relation à couteaux tirés entre Pétain et
De Gaulle, un oligarque forcément russe féru d'art conceptuel et pionnier du métavers, une histoire familiale à tiroirs évoquée dans «
La France goy » parue il y a deux ans...
Reste que ces liens s'entremêlent et se recoupent dans un récit où les fans de drames psychologiques et de tragédies familiales bien sanglantes battront des mains en vérifiant qu'il y a différentes manières de tuer le père ; les amateurs d‘Histoire découvriront, eux, et d'une façon encore jamais racontée, comment, vers la fin des années 20, le fascisme aurait pu renverser la IIIe République et s'installer aux commandes de la France mais a raté son coup.
Pas sûr que ce récit relève de la vérité historique mais
Christophe Donner réussit à le rendre aussi effrayant qu'ébouriffant et à tenir le lecteur/ la lectrice en haleine jusqu'au bout.
Sans compter que tout un chacun apprendra tout et le reste sur les cryptomonnaies, bien mieux que dans un manuel dédié.