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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans la continuité de "La France goy", son précédent livre, l'auteur s'intéresse ici au suicide de Philippe le fils de Léon Daudet, activiste d'extrême-droite, monarchiste et un des fondateurs de "l'Action française". L'auteur nous dresse un portrait hallucinant de ce personnage, et on comprend comment son propre fils a pu faire le projet de l'assassiner avant de se résoudre (pourquoi?) au suicide. À cette trame, Christophe Donner a l'habileté de lier sa propre famille et le général De Gaulle. Il se trouve en effet que son arrière grand-père, Henri Gosset a un brin fricoté avec "l'Action française". Mais sa grand-mère, comment a-t-elle pu se trouver ainsi à moitié nue sur le bureau de de Gaulle ? C'est un fait avéré. Je le sais, puisque j'ai lu le livre. Mais je ne dirai rien.
Voilà un livre très malin, une fresque édifiante sur les milieux d'extrême-droite de l'entre-deux guerres, qui se lit avec beaucoup de plaisir et porte à réflexion. le plaisir de la lecture et la joie de l'intelligence, que demander de plus ?
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N°1719 – Février 2023

Ce que faisait ma grand-mère à moitié nue sur le bureau du GénéralChristophe Donner – Grasset.

Ce titre quelque peu racoleur est sans doute de nature à décider les plus sceptiques. Quant au Général, malgré le fait que nous ayons de plus en plus d'officiers étoilés, il ne peut s'agir que de de Gaulle puisque dans la mémoire collective des Français il n'y en aura jamais qu'un seul dont on prend même la précaution d'enrichir son grade d'une majuscule. Pourtant cela colle mal avec l'image qu'a laissé de lui « l'homme du 18 juin » qu'on imagine assez mal en Don Juan, mais on ne sait jamais !
J'ai été un peu perdu au début avec ce roman qui est la suite d'un ouvrage précédent que je n'ai pas lu, avec ces histoires entrecroisées d'oligarque russe qui a fait fortune grâce à la cryptomonnaie et qui achète à l'auteur le roman qu'il est en train d'écrire sur sa famille et plus spécialement sur la figure du docteur Henri Gosset, son arrière-grand-père qui soigna le fils révolté du royaliste Léon Daudet, un des fondateurs de l'Action française qui faillit faire basculer la France dans le fascisme et sur cette partie de la vie du jeune officier De Gaulle qui croisa pour la première fois le déjà vieux Pétain au début du XX° siècle. Cela sent le drame oedipien de la lutte à mort du fils contre le père sans qu'on sache très bien parfois qui veut tuer l'autre. Mais la grand-mère dans tout cela et la raison de sa posture qu'on imagine au service d'une ambition précise que la morale d'aujourd'hui semble vouloir hypocritement bannir des relations hommes-femmes pourtant immuables ? Qui était-elle? C'est Denise, dite Amin, quant aux véritables raisons, peut-être pas forcément historiques de sa présence sur le bureau du général, elles sont assez surprenantes. Que m'étais-je imaginé ?
Tout cela m'a paru intéressant sur le plan historique, mais quand même bien confus et surtout romancé. J'ai appris des choses sur les relations entre De Gaulle et Pétain, les postures déférentes mais fermes du jeune capitaine conscient de sa valeur et suffisantes et hiérarchiques du vieux maréchal avide d'honneurs. On sait comment tout cela va se terminer. Il est souvent question de l'auteur et surtout de Léon Daudet, le fils du célèbre écrivain, politicien ambitieux et surtout de sa famille, de son fils Philippe, adolescent perturbé, fugueur et anarchiste et de son projet un peu fou, pourtant réalisé. Une véritable saga avec des morts, et pas seulement à cause de la guerre, des adultères, des ambitions politiques, des démêlés judiciaires...

C'est étonnant, écrit sur le mode jubilatoire, et il faut attendre les dernière pages pour connaître la raison de la présence incongrue de cette femme sur un meuble quasiment historique. Finalement j'ai bien aimé et cela m'a donné en tout cas l'envie de découvrir cet auteur prolifique.
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Christophe Donner continue sa percée dans les origines de l'antisémitisme français du début du XXe siècle. Cette fois, il décide de poursuivre une sorte de songe, un souvenir, celui de sa grand-mère, nue, sur le bureau du général de Gaule. Parallèlement, on suit l'histoire de l'auteur qui vend les chapitres du présent livre en NFT afin de devenir riche. le livre est donc très joliment instable, avec un auteur qui avance inégalement entre chaque partie. On relève que Donner n'a pas perdu l'ironie mordante de la France Goy, dont il marque chaque ligne narrative de son texte. Son triple mouvement visé dans le mille. On aime détester Daudet, là déconstruction du général trop souvent porté aux nus apporte de la fraîcheur à ce personnage poussiéreux et enfin, on est content d'une remise en question très drôle de la personne de l'auteur. Cette dernière dévoile une certaine autodérision nécessaire dans le paysage littéraire et artistique en général, qu'on loue avec chaleur.
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Dans la France Goy, son précédent roman, Christophe Donner nous livrait un récit foisonnant, historique et érudit sur la montée de l'antisémitisme en France dans les années 20. le tout étayé de dialogues « d'époque » saisissants d'authenticités. Car, la base de ce travail de recherche sur les sources de "l'anti juiverie", s'appuyait sur la découverte d'archives familiales : lettres, journaux intimes, articles de presse, manuel d'escrime, écrits par son arrière-grand-père Henri Gosset contemporain d'Alphonse Daudet.
Ce que faisait ma grand-mère à moitié nue sur le bureau du Général peut se lire comme une suite.
Ce récit autofictionnel met en scène Christophe Donner lui-même, en proie au vide de la page blanche laissée par la somme de travail investit dans la France Goy et vidé par la promo qui s'ensuivit.
Christophe Donner va finalement « remettre son ouvrage sur le métier » grâce à un oligarque russe qui lui propose de le rémunérer sous forme de cryptomonnaie pour chaque page écrite.
Il renoue donc avec l'histoire de ses aïeux. Son arrière-grand-père Henri Gosset qui était l'un des premiers kinésithérapeute était ami avec Léon Daudet le directeur de l'Action Francaise, journal antisémite.
Dans ce livre, Donner "s'autorise à faire intervenir sa vie" (dixit une interview), alors qu'il privilégiait « l'histoire historique » dans la France Goy.
On se délecte des écrits surannés de ses ancêtres qui donnent du corps aux faits historiques, tel le drame qui survint dans la famille de Léon Daudet en 1923 et fit les beaux jours de la presse à scandale.
Entre lui et sa famille intervient un nouveau personnage dont on se demande ce qu'il vient faire là : le général De Gaulle ; ses regrets, son talent d'écrivain, ses relations avec Pétain, ses faits d'armes…
Et, tel un fil rouge, revient sans cesse cette question : que faisait sa grand-mère sur le bureau du général ? On sent qu'un lien existe mais il faudra attendre la fin de la lecture pour dissiper ce mystère.
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Tuer le père ou ne pas tuer le père : telle est la question... le geste est beau que l'on soit caporal futur général icone d ' une nation ou fils de député fachos... la réussite n'est pas toujours au rendez-vous. Ce voyage dans la matrice de l'extrême droite française nous dévoile une chose : leur mode d' emploi n' as pas changer ! C'est glaçant....
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Ce roman qui prolonge la France Goy du même auteur peut se lire indépendamment — ce fut mon cas. On y découvre les branches de l'arbre généalogique du narrateur, qui est aussi l'auteur, et comment elles agrippent deux personnalités politiques du 20e siècle, Léon Daudet, et le général De Gaulle. C'est l'occasion de mettre en scène plusieurs épisodes de leurs vies, moins connus, avec une verve et un style réjouissants. C'est également une plongée dans la violence politique des années 20 et 30 en France, lorsque la forme républicaine des institutions restait contestée et parfois combattue, au prix de nombreuses calomnies et de destins brisés. le détour ultra-contemporain par une histoire d'oligarque russe et de métavers a été critiqué. Mais il soutient le rythme en créant quelques césures temporelles et en décentrant le narrateur de son récit. Bref, ce n'est pas gênant, et cela aide même à se situer dans le roman.
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