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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Déjà, cette bande dessinée est un bel objet : un grand format, une superbe couverture noir et or, des dessins sur papier épais qui retranscrivent parfaitement l'atmosphère délétère de ce voyage vers les Indes Orientales, vers l'enfer.

On retrouve au scénario Xavier Dorison, que j'ai découvert avec le Château des Animaux. Il explore ici à nouveau les méandres de l'esprit humain face au pouvoir (ceux qui le détiennent et ceux qui le subissent) : manipulation, domination, avidité, etc, ainsi qu'il l'explique dans un prologue qui évoque l'extinction de l'âme, un concept de psychologie d'autant plus glaçant qu'il est illustré de faits historiques biens connus.

Le drame est annoncé dans les premières pages, puis les auteurs reviennent en arrière pour illustrer ce qui a pu mener à un tel massacre. C'est une histoire où l'humain n'a pas le beau rôle : il y a des méchants et des encore plus méchants, des dirigeants suivant froidement les ordres de la compagnie, d'autres n'obéissant qu'à leurs propres désirs, des traîtres, des manipulateurs de l'ombre, des assassins, etc. Comme si ce navire transportait toute la noirceur humaine...

Le livre nous permet d'avoir un autre regard sur l'extraordinaire réussite de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, connue pour ses voyages lointains, les marchandises exotiques ramenées d'Asie et les énormes revenus générés par ce commerce...

Le récit est inspiré de faits réels, le naufrage du Batavia, une histoire que je ne connaissais pas mais dont je découvre qu'elle a déjà donné à lieu à plusieurs adaptations (livres, B.D. et même un opéra). Une histoire terrible puisque le pire est encore à venir.

Il est impossible de ne pas se laisser prendre par ce récit très sombre : on a envie de savoir comment on peut en arriver à un tel massacre et surtout si justice sera rendue...
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Ce récit est basé sur un fait réel. On est donc en 1629, et l'histoire raconte le naufrage d'un navire de la Compagnie des Indes.
C'est du pur récit maritime. le dessin est minutieux, teinté de réalisme, chaque détail y est à sa place, le trait est dynamique, chaque crête de vague, chaque planche de bois, chaque visage est travaillé avec soin sans négliger l'intensité, on sent les embruns, la houle et le vent glacé dans ces pages, c'est un travail remarquable.

L'histoire nous rappelle les grands récits maritimes de la bande dessinée, du roman et du cinéma, du Bounty aux Passagers du Vent. L'ambiance est lourde et inquiétante soutenue par les personnages troubles, on ressent la rudesse des conditions de vie sur le navire et la cohérence historique est pointue.

Enfin, la tension dramatique est très poussée, à base d'effets très appuyés, et là, je suis un peu moins convaincu, on charge les personnages de dureté, tombant dans l'outrance et la caricature, il y a toute une panoplie de salauds, on dirait que les auteurs ont pris toutes les options dans le catalogue. Il faut que tout aille mal, c'est un peu l'overdose. Il manque de lumière et de finesse dans le récit.

J'ai adoré le graphisme, l'ambiance maritime et l'aspect historique, je suis un peu plus sceptique sur le scénario, un peu trop tapageur et manquant de finesse, mais je lirai certainement la suite.
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Orgueil et vanité sont sources de grands tourments ; et en voici le tome 1...
En 1629, la Compagnie hollandaise des Indes orientales – l'une des plus riches sociétés que l'histoire ait jamais connue – affrète le navire amiral de sa considérable armada pour atteindre l'Indonésie avec suffisamment d'or et de diamants dans le but de corrompre l'empereur de Sumatra et sa très noble cour.
A son bord les pires canailles qui soient ; des déserteurs, des mercenaires Allemands, des assassins de Monnickendam et même des Français, c'est tout dire…

Un apothicaire de métier, novice en matière de marine mais expert en épices et en manipulations de tous genres, nanti d'une bonne éducation et d'un grand savoir, embarque en qualité de Second ; après le Catafalque et le capitaine, il jouit de la plus grande autorité sur le navire.

Et notre homme, dont les moindres défauts sont sa ruine et sa cupidité, ourdira en silence un funeste projet de massacre et de prise du pouvoir ; il soufflera sur les braises allumées par l'extrême violence des officiers faisant lentement le lit d'une effroyable mutinerie issue de ce sordide microcosme.
Est-ce que la belle et désinvolte Lucretia Hans, femme de la haute Société néerlandaise sommée par son mari de le rejoindre en Indonésie, saura tirer son épingle du jeu ? Ou bien au contraire, sera-t-elle donnée en pâture aux plus vils ?

Ce thriller psychologique, renforcé par une sombre galerie de portraits, revient sur des faits effroyables où se mêlent mutinerie, naufrage, massacre et survie.
Le dessin est magnifique.
Mais il me manque le tome 2 pour me faire vraiment à l'idée.
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L'« extinction de l'âme » est un concept élaboré par le professeur de psychologie Philippe Zimbardo pour expliquer le mécanisme mental à l'oeuvre chez un groupe d'individus lorsque celui-ci se rend coupable des pires atrocités. Mécanisme qui se traduit par « un arrêt complet de l'empathie » et « la suspension du jugement », ce à quoi résulte généralement un massacre. Ce concept est mis en avant par Xavier Dorison dans sa préface pour ce premier tome d'un diptyque consacré à un fait divers ayant eu lieu en 1629 et impliquant un navire de la Compagnie hollandaise des Indes orientales (abrégée sous l'acronyme VOC). Nous voilà donc prévenu : l'histoire relatée dans ces pages tient moins d'une sympathique anecdote historique que d'une sanglante tragédie impliquant l'ensemble de ses acteurs et actrices, aussi incongrue que puisse paraître leur participation à un événement de ce type. le récit prend place aux Provinces-Unies (aujourd'hui Pays-Bas) et implique donc la VOC, compagnie maritime la plus puissante au monde, et l'un de ses navires, le Batavia (renommé ici Jakarta dans la mesure où « batavia » servait à l'époque à désigner en hollandais l'actuelle capitale de l'Indonésie). Tout commence par une banale expédition lancée par la VOC en direction des Indes afin d'acheminer une petite fortune, le tout sous la supervision d'un subrécargue, soit le représentant de la compagnie à bord et, à ce titre, le véritable maître du navire puisque son autorité surpasse même celle du capitaine. Environ trois cents personnes embarquent au départ d'Amsterdam, essentiellement des membres d'équipage mais aussi un petit nombre de passagers, femmes et enfants compris. Parmi eux, plusieurs vont avoir un rôle clé dans l'intrigue concoctée ici par Xavier Dorison. Parmi les protagonistes de ce drame on trouve donc le subrécargue Francisco Delsaert (un homme cruel et implacable, terrifié à l'idée de mécontenter la VOC et donc prêt à tous les sacrifices pour venir à bout de sa mission), le capitaine Arian Jakob (un alcoolique notoire et une forte tête extrêmement malléable), le second de Delsaert (le fameux apothicaire qui donne son nom à cette première partie et dont le rôle sera capitale), et enfin Lucretia Jansdochter (jeune femme fortunée forcée d'embarquer afin de rejoindre son mari aux Indes). A ces quatre acteurs principaux viennent s'ajouter une multitude de personnages secondaires, membres d'équipage ou passagers, qui vont être amenés à s'inscrire dans des dynamiques de groupe souvent mortifères et être confrontés à des choix difficiles qui impacteront gravement le déroulement de la traversée.

Le scénario de Xavier Dorison est de très bonne facture et maintient le lecteur en haleine d'un bout à l'autre de ce premier tome déjà fort conséquent et qui devrait donc être complété par un deuxième volet dans quelque temps. Certes, il est tentant de ne considérer cet album que comme une simple introduction avant le drame qui constitue le coeur de l'intrigue, mais ce prélude n'en demeure pas moins captivant et surtout essentiel pour bien saisir les motivations et la personnalité de chacun. le récit tourne assez vite au huis-clos à bord de ce grand navire qui prend immédiatement des allures d'enfer flottant. le duo Dorison/Montaigne a visiblement fait un gros travail de recherche documentaire afin de nous offrir un rendu le plus réaliste possible des conditions de vie à bord d'un returnsheppen du XVIIe, et celles-ci sont déplorables. L'équipage, notamment, vit un véritable enfer et le taux de mortalité est par conséquent particulièrement élevé parmi eux. Sous alimentation, absence d'hygiène, maltraitances, peur instillée en permanence par le subrécargue qui fait régner une discipline de fer… : autant d'ingrédients qui rendent les membres de l'équipage enclins à céder aux sirènes de la mutinerie. A cela s'ajoute la tentation représentée par la petite fortune embarquée à bord du navire et qui représente pour certains un bon moyen de se forger une nouvelle vie. Il faut enfin rajouter un certain nombre d'enjeux plus personnels qui vont fragiliser une partie des protagonistes, ce qui rend d'autant plus crédible leur basculement dans un déchaînement de violence dont nous n'avons ici que les prémices. Lucretia est incontestablement la plus vulnérable du groupe, de part la haine et la convoitise qu'elle suscite en raison de son sexe et de son statut social à bord du navire, d'abord, mais aussi à cause de son histoire personnelle (son troisième et dernier enfant est décédé peu de temps avant son arrivée à bord). Il s'agit pourtant d'une des figures clés du navire, certainement celle à laquelle on s'attache le plus, et celle qui sera certainement amenée à jouer un rôle de premier plan dans le drame à venir. Les autres personnages sont tout aussi bien caractérisés, qu'il s'agisse de l'inquiétant apothicaire, du détestable subrécargue ou encore du sympathique marin Hayes. Un mot, pour finir, concernant les graphismes de Thimothée Montaigne qui sont à la hauteur du scénario et illustrent avec réalisme la vie à bord d'un navire du XVIIe. Certaines planches sont à couper le souffle, notamment des vues pleine page du navire, mais aussi des gros plans sur des expressions particulièrement révélatrices des sentiments des protagonistes.

« L'apothicaire du diable », première partie d'un diptyque consacré à un fait divers impliquant le navire « Jakarta » (ou Batavia) en 1629, est une excellente introduction qui pose les bases du drame sordide qui sera amené à se jouer dans le deuxième album. Scénario et illustrations permettent tous deux de rendre compte avec réalisme des conditions de vie de l'équipage et des passagers confrontés à un tel voyage à cette époque et mettent en lumière des personnalités fortes, pleines de contradictions et de noirceur dont on anticipe avec inquiétude le basculement dans l'horreur. Une très belle bande dessinée qui ravira donc les amateurs d'histoire en général, et d'expéditions maritimes en particulier.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Esthétiquement, quelle réussite ! Cette BD est un petit (grand !! Comme sa taille) bijou. Une magnifique couverture, reliure, signet, etc...
Les dessins ont été très travaillé dans les petits détails.
Quant au sujet, on plonge inexorablement, méthodiquement, dans la déchéance humaine comme on descendrait en fond de cale.
On respire enfin en tournant la dernière page. Tout en se doutant que le repit sera de courte durée.
Juste l'attente du tome 2....
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Brillant dans le concept, Xavier Dorison qui a décidément beaucoup de talent et écrit avec intelligence quel que soit le sujet, nous propose son point de vue (partial, c'est assumé) sur la tragédie du naufrage du Batavia ou Jakarta: il expose dans son introduction la thèse selon laquelle chaque être humain peut se faire laver le cerveau, en citant partie des nombreux exemples qui semblent le démontrer dans L Histoire, et nous introduit ce "fait divers" pour nous la justifier.

Dorison à un réel talent de conteur. Une fois de plus, il captive, ménage le suspense, maîtrise la photographie et la cinématographie, même, de ses péripéties. Il utilise pour cela des personnages, primaires comme secondaires, intéressants et nuancés, et maintient un rythme idéal pour maintenir le lecteur intéressé.

Tout cela évidemment sublimé par le travail dantesque de dentelle de Thimothée Montaigne, méticuleux, fin, délicat et grandiose à la fois qui en fait un objet-livre-oeuvre d'art.

Attention à la frustration cependant: cet excellent premier tome ne connaît pas encore de suite...
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Un récit basé sur une histoire vraie.
Dans des tons noirs et sombre, on découvre petit à petit un univers horrible et chaotique où la loi du plus fort domine. D'incroyables jeux de pouvoirs et de conquête de territoire se mettent en place dans un lieu fermé et restreint où se côtoient des personnes jour et nuit issues de tous milieux et d'éducations différentes.
La tension monte au fur et à mesure du récit jusqu'à l'accident qui met le navire et ses passagers en danger.
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En 1629, la Compagnie des Indes Orientales (VOC) est la compagnie la plus puissante et la plus riche du monde. Elle impose sur ses navires un subrécargue. Ce dernier est un représentant qui a tout pouvoir et dépasse donc celui du capitaine. Pelsaert est alors nommé subrécargue du Jakarta, un bateau moderne pour l'époque. Il a 120 jours pour rejoindre Java et négocier avec le Grand Moghol pour obtenir un accès à sa cour. Pour cela, la cargaison est composée de 300 000 Florins en pièces et bijoux afin de le convaincre. À bord se trouvent plus de 300 marins de tout bord pour la plupart issus de la misère dont un Skipper qui hait Pelsaert ainsi que d'un étrange apothicaire. Ces derniers désirent prendre le pouvoir en voyage en provoquant une mutinerie en utilisant l'appât du gain et la violence des officiers pour assouvir leurs souhaits : cupidité, rêves de grandeurs, de folie…

Xavier Dorison s'est inspiré de l'une des plus terribles histoires maritimes pour réaliser un récit où se mélangent mutinerie et naufrage pour cette première partie tout du moins. On imagine aisément quelles pourraient être les suites puisque l'album commence par des images terribles illustrant des corps en lambeaux dans une caverne au bord de la plage. 

Le tout est superbement illustré par Timothée Montaigne et mis en couleurs par Clara Tessier. On ressent à travers ce qu'ils proposent la tension qui monte au fil des pages. C'est ce qui transpire de ce premier tome. Cela donne clairement envie de lire la suite de ce qu'il adviendra de ce terrible voyage. Les auteurs proposent une aventure psychologique illustrant la noirceur humaine dans un vase clos. 
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Rien que la couverture vaut le détour, tissée et dorée, elle aussi belle qu'agréable au toucher et quand on aime les livres, c'est un premier abord engageant qui donne tout de suite envie de l'ouvrir et de renifler pour savoir si le papier aussi sent bon.
Les auteurs ont enrichi leur travail de suppléments éclairant dessin et contenu, j'aime bien quand il font ça, c'est du sérieux!
L'histoire est une aventure maritime hors norme, histoire vraie, scénarisée avec adresse pour aller crescendo, chapitrée comme un roman, le dessin emporte: le bateau, la mer, les perspectives sont superbes, on entend presque craquer le pont...j'ai moins aimé les traits "sévères" et anguleux des personnages, c'est mon seul bémol.
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Avec une couverture magnifique et un prologue prenant et qui fait réfléchir je m'attendais à une BD extraordinaire. le résultat est presque décevant en ce qu'elle est juste très bonne. le scénario est bon et bien maîtrisé et le dessin aussi bon mais un peu rapide par moments. Une album de cette qualité aurait mérité un dessin un peu moins « comic » par moment. Certaines pages sont à mon goût plus basiques que d'autres avec un dessin moins travaillé et même les dialogues sont plus courts et écris en plus gros (sûrement pour montrer l'accélération du rythme de l'histoire). Au final ça reste un très bon album et dès la lecture de la dernière page on a envie de lire la suite.
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