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4,28

sur 2427 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La lecture de mon premier roman de Dostoïevski (après « Les Nuits blanches » qui m'avait prodigieusement ébloui, et qui siège maintenant très haut parmi mes nouvelles préférées) fut, je dois dire, particulièrement ardue.

Après un premier chapitre difficile, je me suis rapidement laissé prendre par cette intrigue assez originalement conçue : l'auteur n'a visiblement construit aucun plan et s'est laissé porter lui-même au fil des péripéties, à grand renfort de splendides commentaires sur la nature humaine, exprimés au détour de conversations par des personnages qui reflètent sans nul doute l'opinion de Dostoïevski lui-même. Cette structure m'a beaucoup plu, elle permet à mon sens de construire une oeuvre au visage de son auteur, au prix certes de quelques longueurs.

Seulement voilà : ce procédé m'a fortement rebuté pendant une très longue partie du roman, le troisième quart à peu près (ce qui correspond à 200 pages, quand même), pendant laquelle tout le déroulé de l'intrigue m'a proprement glissé entre les doigts. Je ne saisissais plus rien aux motivations des personnages et l'histoire (cette fois quasi exclusivement bâtie sur des digressions) me passait par-dessus la tête. Est-ce purement ma faute car j'avais hâte de terminer cette lecture qui traînait sur un mois ? sans doute. Voilà qui explique en tous cas la perte d'une étoile.

Je retire une demi-étoile supplémentaire pour le style qui m'a légèrement déçu. Je n'ai en effet pas trouvé de véritables fulgurances formelles dans l'écriture de Dostoïevski — cette écriture est splendide, je ne le nie pas, et particulièrement fine dans ses analyses psychologiques, mais elle ne présente pas à mon sens, ou du moins pas en traduction, de formule élégante, de mot intéressant, qui aurait su m'émouvoir.

Malgré ces deux défauts, « L'Idiot » demeure un très bon roman et présente de nombreuses qualités remarquables, notamment pour ce qui est de l'étude des personnages ; l'expérience est immersive autant qu'instructive et je ne regrette pas de l'avoir faite.

Ainsi, si je manque le coup de coeur qu'aurait pu présager celui des « Nuits blanches », je ne suis pas pour autant fâché avec M. Dostoïevski et continuerai probablement ma découverte de son oeuvre dès que j'en aurai l'occasion.
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Lire un Dostoïevski en début d'année va finir par devenir un rituel.
L'année dernière, j'avais eu un coup de coeur pour Crime et châtiment, j'ai donc voulu tenter l'aventure avec L'Idiot.

Je ne vais pas tourner autour du pot : si j'ai plutôt aimé ce livre, je trouve qu'il est très largement perfectible et surtout qu'il pourrait se passer d'un nombre de pages considérable, rendant certaines scènes moins soporifiques.

Dans la balance des positifs, j'ai retrouvé la magnifique plume de l'auteur et son génie pour la psychologie des personnages. Bien que certains soient ce qu'on pourrait qualifier de « fiévreux » tant l'emportement de leurs sentiments les dominent (un petit vent se transforme en ouragan du siècle), il n'en est pas moins que L'Idiot est peut-être le personnage le plus censé et sans hésiter le personnage le plus correct de cette société russe où l'on aperçoit beaucoup de personnes peu scrupuleuses, manipulatrices et parfois indécentes ! J'aime assez ses personnages emportés et grandiloquents.

Ce sont certains débats semi philosophique sur la religion qui ont, je l'avoue, eu raison de ma patience ! Il était essentiel de faire apparaître de grands sujets sur la table pour comprendre cette société et cette époque mais certains débats/monologues sont une ode à la sieste…
Et que dire de la place que prend l'amour ? Enfin, l'amour. Peut-on vraiment parler d'amour ou doit-on plutôt parler de sentiment de béatitude et d'admiration qui sont compris comme des sentiments amoureux ? J'avais vraiment espéré trouver autre chose que ça dans un livre de cet auteur, ou du moins j'avais en tête que ça ne prendrait pas une si grosse part du roman.

L'Idiot est le bouc-émissaire de tous, la balle de tennis que tous se renvoient : il est naïf et humaniste, pour son plus grand malheur ! Même dans ses sursauts de lucidité, le jeune homme n'arrive pas à penser que l'être humain peut-être mauvais.
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Passion littérature russe. J'ai l'impression d'être tombée dans un chaudron magique où le sublime et le tragique se côtoient, sans que rien ne puisse entacher ma satiété. J'ai envie de lire TOUT Dostoïevski!

J'avais dévoré Crime et Châtiment sans subir les 1000 pages. Je doit confesser avoir eu un peu plus de mal avec l'Idiot. Les nombreux personnages et digressions ont parfois été difficiles à suivre mais qu'est-ce que j'ai aimé les méandres dans lesquels Dosto nous emmène. Les labyrinthes où ils pensent nous semer. Ses réflexions sur la religion, la famille, l'amour sont époustouflantes. Il dresse un portrait peu flatteur de la société russe de l'époque. Entre relations et argent, il ne fait bon d'être différent.

Mais n'est pas idiot celui que l'on croit …

Très fière d'avoir fini mon second marathon Dostoïeskien. Vivement le prochain !
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L'IDIOT de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski "Plon 1887 - traduit du russe 1868/69" 934,- pages

L'auteur presque ruiné par quelques publications moins prisées par le public mais surtout par ses dettes de jeu, tente de restaurer ses finances dans un grand roman avec près de quarante personnages.
L'idiot c'est l'histoire d'un homme simple et bon. Affligé de crises d'épilepsie dans son jeune âge il fut placé en institution ce qui lui valu le surnom peu flatteur d'idiot.
Lire ce long (infiniment long) roman sans s'apercevoir des terribles faiblesses de l'histoire serait utopique. le nombre effarant de personnages affublés de leurs surnoms rend la tâche du lecteur épuisante.
De longs et interminables dialogues ont sans doute enchantés les russes avides de littérature conflictuelle qui ont encensé l'oeuvre lors de sa publication mais avec du recul, il faut reconnaître que le roman a pris des rides.
Cependant force est de constater qu'il reste des adeptes du genre mais le temps rend ce style un peu désuet.
Je dois donc reconnaître que j'ai trouvé cette lecture un peu ennuyeuse, sauf la fin qui sauve un peu l'ensemble.
J'ai pour Dostoïevski un immense respect, il est au sommet de la littérature russe avec Gogol, Tolstoï et bien d'autres tant la richesse lettrée était au rendez-vous au dix neuvième siècle.
L'idiot est un incontournable certes mais armez vous de courage. Il se lit comme un dessert dont on ne peut trop abuser !
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"Quoi, t'es sérieux pour vrai @tomieosaki ? Tu m'défies de lire 500 pages sur un gus qu'a l'air plus innocent qu'un coca zéro pas encore ouvert ?"

Déjà, le titre, c'est vachement révélateur de ce qui s'trouve à l'intérieur : Mychkine est un peu décalé, du genre de l'autre côté de la plaque.

Mais c'est pas non plus n'importe quel idiot, plutôt de ceux qui ont une aura agissant comme un aimant sur les autres sans vraiment qu'on sache pourquoi.

Anyways. Il débarque à Saint-Pétersbourg, en étant tellement différent des autres dans sa bienveillance qu'il attire l'attention de tout le monde.

Sauf que voilà, miskine Mychkine est un peu trop honnête, trop franc, trop naïf. Il comprend pas vraiment les enjeux de la société russe de l'époque, il est pas au courant des us, coutumes, complots et trahisons.

Je te le donne en mille charlie, ça va être compliqué pour lui de s'intégrer.

Et c'est ça que j'ai surtout kiffé ; l'auteur arrive à nous faire ressentir toute la détresse de son héros qui ne demande qu'à être aimé et qui se retrouve à chaque fois confronté à la méchanceté des autres.

Le coup du processus d'identification à un héros face à des moldus supposés être plus intelligents, ça ouais c'est un sacré tour de main que nous a pondu Dosto.

Finalement, L'Idiot, c'est un livre sur la solitude, sur l'incompréhension, sur la difficulté d'être soi-même dans une société qui attend de toi que tu rentres dans les cases. C'est un livre qui peut sembler un peu ardu à la lecture, avec des phrases à rallonge et des dialogues un peu relous mais c'est ça qui en fait un chef-d'oeuvre de la littérature.

T'es dac ou t'es pas dac ?
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« L'idiot » est le prince Mychkine, un jeune homme, orphelin, qui revient en Russie après avoir passé cinq ans en Suisse pour faire soigner sa maladie, une épilepsie. Doux, modeste, sincère, il est apprécié des gens dont il gagne la confiance. En le suivant, nous côtoyons différents milieux de Saint-Pétersbourg : la famille Epantchine, un riche marchand, Rogogine, le riche et sémillant Totzky. Mychkine va tomber sous le charme de Nastassia Filippovna, qui s'estime souillée par son tuteur Totzli. Un jeu à trois va se mettre en place : Nastassia, le prince, Rogogine. Il va tourner à la folie et au drame (l'assassinat de N par R). le début du livre est intéressant, quand la personnalité du Prince se dévoile et les protagonistes du drame se présentent. Mais, après la page 300, le livre se met à tourner en rond avec les thèmes récurrents de D. : la culpabilité de la femme, la folie de l'assassin, l'impuissance de l'homme. Je suis passé de la p 300 à l'épilogue sans grande gêne.
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Un grand roman du XIXeme, fort, aux âmes peintes si brillamment. Les personnages ont chacun une envergure et un relief époustouflants. Ils sont changeants et évoluent mais garde néanmoins leur côté symbolique tiraillés dans une société Russe en pleine perte de repère et qui se cherche.
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Un libre beau , fort et puissant mais..

Ce livre contient tout ce qui fait Dostoïevski : une critique acerbe de la société russe du XIX ème siècle,des questionnements métaphysique ou une réflexion sur ce qu'est l'âme russe.

"L'idiot" avec son coeur pur et son innocence nous emmène dans les méandres d'une élite russe en décomposition.
Quelque part,les personnages sont exacerbants, insupportables ou pathétiques et seul le prince nous rattache à notre humanité.

C'est au final un livre très moderne qui interroge le paraître et le manque de spiritualité dans le monde.

S' il est impossible de nier les qualités de ce livre, il faut aussi dire qu'il est très long et peut-être trop long. Dostoïevski a écrit ce livre dans une période dans laquelle il avait besoin d'argent et, à l'époque ,il était payé à la page. Ce n'est pas faire offense à l'auteur que de dire qu'il y a au moins 300 pages de trop dans ce pavé de presque mille pages.

Ce n'est peut-être pas le meilleur livre pour commencer Dostoïevski ou la littérature russe en général.
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Dostoïevski, grand maître de la littérature russe nous fait rêver et voyager dans cette Russie d'hier. La langue est splendide mais on ne peut trop s'y attarder tant la lecture est longue. Il m'aura fallu plus de trois mois en livre audio pour en venir à bout et je dois reconnaître que j'ai un peu décrocher sur la fin. Mais cela ne m'empêche pas de repartir pour un autre grand livre du maître "Les Possédés", c'est dire si j'aime !
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Je ne pensais pas m'attaquer à un classique de la littérature russe aussi rapidement, et puis avec les récents évènements...Je voulais lire du Gogol, c'était plus logique...Enfin ma logique un peu simpliste, voir idiote, parce que lire un bouquin pour se sentir solidaire d'un peuple ça parait sans doute futile.
De toute façon, je n'avais sous la main que "l'idiot" de Dostoîevski. Alors je m'y suis collé pour trois semaines.
Pas évident au début de se remémorer le nom des nombreux personnages qui participent à une sorte de foule burlesque pas toujours facile à suivre.
Cette impression chaotique ne m'a jamais vraiment quitté de tout le roman, les scènes y sont très théâtrales et toujours envahies d'un troupeau d'individus, aux attitudes souvent grotesques ou extravagantes.
C'est peut-être ce qui m'a le plus frappé dans cette histoire tragique, le décors est humain, presque trop humain...Et au beau milieu de cette folle agitation, le prince Mychkine promène son regard candide d'éternel enfant, prêt à tomber amoureux sans concession. Incapable de mentir, incapable de justifier sa présence, ne sachant pas calculer ni défendre ses intérêts, il est la proie toute désignée de cette farce noire, "l'idiot". Pourtant les intrigants qui l'entourent sont souvent tournés en dérision eux-même, tant et si bien qu'on finit par se demander s'il ne vaut pas mieux être un imbécile heureux qu'un homme insignifiant malheureux parce qu'il le sait...
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