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4,28

sur 2415 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'Idiot, l'une des quatre ou cinq oeuvres phares de Fiodor Dostoïevski, est un assez long roman, dans la veine russe du XIXème, c'est-à-dire avec un nombre assez important de personnages, plusieurs familles s'étageant des couches moyennes à hautes de la société (mais pas de la très haute aristocratie comme chez Tolstoï) avec différentes identités constitutives assez complexes et autour desquelles gravitent un certains nombres de satellites, tous plus ou moins intéressés (argent, mariage, élévation sociale, simple désir d'être "rincé" à l'oeil, etc.).

Le corps du roman prend racine à Pétersbourg ou dans sa proche banlieue bien que Moscou ou des pays étrangers soient mentionnés à différents endroits.

Le sujet du roman semble être l'effet produit par l'apparition dans cette société d'un homme radicalement différent, mû par son seul désir d'être agréable aux autres, toujours conciliant et bienveillant. Une telle attitude est perçue, au mieux comme de la naïveté, le plus souvent pour de la bêtise et parfois comme une pathologie.

Ce trait de caractère du personnage est d'ailleurs renforcé et rendu ambigu par l'épilepsie qui a nécessité plusieurs années de traitement au héros, le prince Muichkine, dans un établissement spécialisé.

Ainsi, ses prises de positions inattendues, sa mansuétude, sa bonhommie sont souvent mises au compte d'une déficience intellectuelle. Combinées à son humilité naturelle, cette disposition place systématiquement le prince en position d'infériorité vis-à-vis de ses interlocuteurs dans un premier temps.

Mais, le plus souvent, ses mêmes interlocuteurs, tentés de se mettre un peu dans la position d'un "dîner de cons" se retrouvent surpris du caractère pénétrant de ses réflexions et de sa subtilité et en ressentent un certain malaise, en comprenant qu'ils ont un peu été la dupe de la situation, ne sachant plus trop qui est le "con" du dîner.

Mais un roman russe du XIXème ne serait pas tout à fait un roman russe du XIXème sans d'inextricables histoires d'amour, dont une oeuvre comme Anna Karénine constitue l'un des fleurons du genre.

Notre bon prince va évidemment semer le trouble dans le coeur de ces dames, et même, de ces messieurs, qui à son contact vont parfois changer radicalement. La folie de différents personnages n'est jamais très, très loin non plus, ce qui ajoute au cocktail une touche déjantée.

C'est évidemment un très bon roman, mais je lui reproche tout de même des insertions longues et parfois ennuyeuses de personnages comme Hippolyte, jeune nihiliste, à l'article de la mort en raison d'une tuberculose, et Lebedev, un fonctionnaire rapace, entremetteur, fourbe et mielleux, qui, selon moi, n'apportent pas forcément un élan, une grandeur supplémentaire au roman, mais semblent avoir été des expédients pour Dostoïevski, lui permettant à la fois d'aborder quelques notions connexes, mais surtout, de faire des pages, lui qui publiait ses romans en feuilletons et qui avait un besoin vital de se les faire payer comme qui dirait " au poids ".

D'où mes 4 étoiles et non 5, ce qui est toujours éminemment discutable sachant bien sûr que cela ne veut absolument pas dire que je n'ai pas pris beaucoup de plaisir à sa lecture, et au fait, quel genre d'idiote suis-je pour donner des avis sur des oeuvres qui ont fait leurs preuves ?
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Dans ce livre, on ne compte pas les éclats. Colères, sanglots et réconciliations sont les rouages du récit qui m'a paru être un exemple vibrant de ce que l'on appelle l'âme russe.

Parfois, j'ai applaudi la finesse de l'auteur quand il donne implicitement des réponses aux énigmes – pour expliquer par exemple la folie de Nastassia- ou quand il fait monter la tension à son paroxysme pour savoir qui elle va épouser.

Mais entre ces crises – de génie- beaucoup de choses m'ont échappées. le scénario m'a paru trop complexe. Peut-être du fait que les personnages sont nombreux et pas assez définis à mon goût. Il m'est arrivé de les mélanger et donc de me perdre dans le récit, de le lâcher, de passer à autre chose pour finalement y revenir car les personnages principaux présentent tout de même de l'intérêt.

Le prince Mychkine, lui, est bien signalé. Au premier abord, il est toujours considéré comme un idiot par ceux qu'il rencontre. On découvre avec le temps qu'il est tout simplement un coeur pur, capable des analyses les plus fines mais incapable de faire le mal volontairement. Cela tranche avec le monde qu'il rencontre dans les soirées. le bien et le mal sont omniprésents. Bien séparés ou souvent les deux dans la même personne ce qui donne les plus belles pages de ce roman.

La scène inaugurale le montre avec des habits suisses modestes et un petit baluchon qui suscitent le dédain de ses voisins dans le train qui va à Pétersbourg. Au premier rang desquels se trouve le coléreux Rogojine , qui vient juste d'enterrer son père haï et d'hériter d'une fortune, et Lebedef, un employé bavard, sournois et parasite.
Dans cette scène inaugurale, ces trois-là vont malgré tout sympathiser et se retrouver par un concours de circonstances à une soirée chez la belle Nastassia qui va se marier en choisissant seulement parmi les prétendants présents.

Cela peut sembler vaudevillesque, il y a le ressort pour en faire du théâtre mais c'est un roman tragique. Les dialogues sont fréquents, parfois longs, et les descriptions sont oralisées. le style de Dostoievski , haché, avec des répétitions laisse paraître un esprit tourmenté . Comme son héros, il souffrait d'épilepsie et de plus, il avait dû mal à joindre les deux bouts au moment de son écriture.
De là, viennent peut-être ces nombreux personnages anxieux et imprévisibles.

Le traducteur, qui s'appelle André Markowicz est une pointure dans ce domaine. Son travail d'un an se retrouve aussi dans ce roman russe qu'il faudra que je relise tout de même avant de mourir idiot...

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Ce roman est écrit comme un récit fait par un témoin qui ne connaît pas toutes les circonstances, le reconnaît mais fait part à l'inverse de ses conjectures.
Le titre peut induire en erreur car le personnage ainsi nommé n'est pas à proprement parler un idiot mais il ne souscrit pas aux règles légèrement hypocrites de la vie en société. Il laisse voir son âme et lit dans celle des autres au-delà de leur comportement. Il ne peut que faire penser au Christ, tout au moins dans les deux premières parties. Je sais que c'est justement une des lectures de ce livre mais elle m'a paru évidente très vite.
L'idiot est un jeune prince Léon Nicolaiévitch Muichkine atteint comme Dostoïevski d'épilepsie. Envoyé à la fin de l'adolescence en Suisse pour un traitement il en revient jeune adulte apparemment guéri. Ne connaissant personne il se rend chez un vague parent, le général Epantchine dont l'épouse est née Muichkine. Ce couple qu'il fréquentera a trois filles à marier, la dernière Aglaé étant par sa beauté exceptionnelle considérée par sa famille comme destinée à un avenir remarquable. Là il entend parler de Nastasie Philippovna très belle jeune femme, orpheline qui a été recueillie par un noble qui en a fait sa maitresse alors qu'elle n'était qu'une très jeune fille. Il y rencontre aussi Gabriel Ardalionovitch Ivolguine secrétaire du général qui l'introduit dans sa famille. Bien d'autres personnages évoluent dans ces pages Parfione Semionovitch Rogojine jeune homme assez peu recommandable, les Lébédeff dont le chef de famille est un fonctionnaire qui ne recule devant aucune bassesse et semble même en tirer une certaine vanité...
A ma grande surprise il est beaucoup question d'amour dans ces pages. Rogojine et Nastasie Philippovna. le prince et la même Nastasie. Gabriel Adalionovitch et Aglae. Celle-ci et le prince. Tout cela au sein de réunions familiales ou mondaines dans lesquelles le prince par son comportement et ses opinions provoque différentes réactions, mépris, fascination, inquiétude.
Ces personnages le prince Léon, Nastasie, Aglaé, sa mère Élisabeth Prokofievna sont tous complexes et l'auteur affirme souvent ne pouvoir expliquer tel ou tel mouvement. Cela fait un roman qu'il est difficile de lâcher tant on souhaite voir l'évolution de ces figures et les comprendre.

Challenge pavés 2014-2015
Et challenge XIXè siècle 2015
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Il y a des auteurs qui écrivent pour exorciser des douleurs ou pour lutter contre leurs fantômes. Dans ce roman, Dostoïevski fait un peu des deux, appuyant son récit sur une importante partie autobiographique.
Il nous régale d'analyses psychologiques très fines sur la paresse qui pousse à juger les gens avant de les connaître, sur les difficultés à rester vrai, spontané et sincère dans les conventions des cercles mondains.

L'écriture a du piquant, du goût et de la substance. Elle est à la fois brillamment ironique, grave, juste et touchante et on se laisse porter par une ambiance tout à fait exquise. Certaines situations trempées de considérations morales éclatantes d'esprit sont dignes d'une pièce de théâtre.
Le personnage principal, le prince Léon Nikolaïevitch Muichkine, débarque un peu comme un OVNI au milieu de cette société en perte de repères. Il est tout simplement candide, sa simplicité et sa philosophie de vie enchanteront et agaceront et il ne tardera pas à déchaîner les passions et à se faire des ennemis. On voudra se servir de lui, le malmener, le salir, attenter à sa vie, mais il s'avèrera si pur, si honnête, que les coups montés et les intrigues à son encontre tomberont comme des soufflés.

Orgueil, vanité et machinations font partie de l'excès si russe des personnages, tout comme les accès de colère et les tirades enfiévrées. Les personnages sont déraisonnablement excessifs et toujours dans l'exagération et l'extravagance.
L'auteur profite pour tacler le christianisme, l'église, le socialisme et la question féminine.

La morale repose sur l'incarnation de la folie et du Bien et du Mal, de l'ange et du démon, les deux facettes du genre humain.


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Quand j'ai découvert ce chef d'oeuvre tourmenté, j'étais adolescent et j'étais un peu effrayé de ressembler au prince Mychkine.
Avec tous les gens qu'il rencontre, au premier abord il parait idiot, mais rapidement il marque les esprits par sa manière de comprendre les autres d'un point de vue supérieur. Son problème n'est pas de plaire mais de pouvoir s'intégrer à la société qui rejette toujours la différence. Dans ce roman, maelström psychologique avec un grouillement de personnages de toutes conditions sociales et morales, on suit les amours du prince pour deux femmes, chacune exceptionnellement belle : Nastassia Filippovna et Aglaïa Ivanovna. L'amour noble et sincère du prince va les fasciner mais tout cela finira sur une double tragédie. La belle et généreuse compassion du prince basée sur la compréhension consciente, intime, des êtres va être confrontée à l'amour égoïste, possessif et inconscient qui en est le simulacre dans nos sociétés. le prince comprend tout des êtres et rien de la société.
Avec la belle, éclatante, mais si enfantine Aglaïa Ivanovna, il va d'échecs en incompréhensions des codes qui régissent son milieu. Elle a beau se moquer, parler de lui comme du «pauvre chevalier», le prince ne s'adapte pas et plusieurs scandales suivent. Après la catastrophe où elle veut le disputer à sa rivale Nastassia Filippovna, elle le perdra et perdra son âme dans un mariage avec un escroc.
L'amour n'est-il pas tué par la société?
Cette Nastassia Filippovna, victime, abusée dans son enfance, le prince lui offre la rémission de son humiliation en lui donnant son amour compassion. Mais, là aussi il y a erreur, il va être involontairement le rival de… Son double, le sombre Rogojine qui a pour elle une passion brutale, égocentrique, possessive et sans limite.
L'amour passion une impasse aussi?
Mais revenons à la pureté, à la naïveté du prince; Pour lui, la beauté, la perfection ne serait que le signe de l'Amour… de Dieu? Étrange pensée. Dieu nous l'enverrait pour nous donner la compensation de la souffrance qu'il y a dans la vie et nous permettre d'aimer. Peut-être? Mais rien n'est facile, la beauté nous déséquilibre par sa force et par sa puissance. Si cela avait un sens, elle devrait nous forcer à retrouver un nouvel équilibre qui nous élèverait, mais qui en est capable. le prince est déséquilibré par la beauté de Nastassia Filippovna et elle, est déstabilisée par sa bonté.
Ainsi L'amour compassion serait aussi un impossible?
Une vision a inspiré «L'Idiot» à Dostoïevski, c'est le tableau d'Holbein : le Christ mort, qu'il a vu à Bâle. Il a dit et reprit dans «L'Idiot» que ce tableau pourrait faire perdre la Foi. Parce que le Christ doit être beau… Comme celui de la Piéta de Michelangelo. Beauté et Bonté doivent être miroir l'une de l'autre sinon l'Amour est une illusion? Telle semble être la douloureuse vérité que crie le roman. Et si le Christ est vraiment mort, c'est-à-dire un cadavre? Pas de Beauté, rien que déréliction, et alors encore moins de Bonté… et d'Amour? L'Amour ne meurt-il pas avec la mort de Dieu? C'est Rogojine l'athée, celui qui a tué Dieu dans son coeur qui accomplit dans le roman le meurtre de l'Amour, celui de la pure compassion, celle du prince pour Nastassia Filippovna.
Le prince a-t-il échoué? Son échec répéterait celui du Christ? Définitivement pas d'amour, ni divin, ni humain? Arrivé à ce stade, devant ce constat tragique, il faut faire peser dans la balance ces pages inoubliables où Dostoïevski parle de la transcendance de l'acmé de la crise épileptique, de la sidération du condamné gracié, de l'intensité de l'action de grâce de l'humilié à qui l'on a tendu la main, de la sincérité et la profondeur de l'âme enfantine. Ces pages qui décrivent l'extase de l'abolition du temps semblent promettre la résurrection hic et nunc dans ce monde!
Alors l'amour… Y croire, parce que c'est absurde?
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Bon, L'Idiot n'est pas le meilleur roman de Dostoïevski, un peu long, mais l'intérêt réside dans le sens dérisoire de la vie à travers le prince Mychkine dont certains aspects se conjuguent avec les vicissitudes de la vie propre de Dostoïevski. Quand il entreprend ce récit, dans les années 1868, il est à l'étranger et n'est pas au mieux de sa forme, il souffre dans sa chair, et se perd au jeu jusqu'à gager la propre alliance de sa jeune femme.

Dostoïevski se retrouve un peu à travers ce prince, il va même lui donner de l'aisance financière qui lui a toujours manqué, mais sur le retour vers la Russie, il va déchirer ses brouillons comme une pâle copie de sa vie à l'étranger qu'il ne veut pas voir. Il va reprendre son texte et entraîne son héros dans un destin tragique aux multiples rebondissements parfois cocasses. de cette extrapolation désespérée, l'auteur entend donner une image presque christique au sort de son héros, bien supérieure à ce qu'est la vie des hommes, plus spirituelle assurément. On peut lui jeter des pierres, le prince est non pas blindé mais suffisamment armé pour répondre à la méchanceté des hommes par une forme nouvelle, comme une humilité divine. le Prince a beaucoup d'empathie pour Nastasia une femme éminemment belle dont le regard des hommes converge vers elle. Elle rend fous les hommes qui sont dans son sillage ; ils la voient comme une femme vénale ; elle, elle se voit comme une femme souillée pour avoir eu dans sa vie passée un amant. Elle devient comme une savonnette dans les mains des hommes qui la convoitent, elle en abuse même, mais elle croisera tout au long de l'intrigue le chemin du prince, car celui-ci est le seul qui la voit autrement, humainement eu égard aux souffrances qu'elle endure ..

Des sentiments forts, paroxysmiques se dégagent de cette tragédie assez énigmatique qui en font tout l'intérêt. Il faut avoir touché le fond et conçu les possibles de l'esprit pour écrire des choses pareilles ..
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Ah ! L'Idiot, enfin je lis ce livre tant apprécié par ses lecteurs. Cette oeuvre est réellement un des classiques de Dostoïevski, vous me direz "pourquoi" ? Je vous répondrai que l'auteur met en scène une idée, un thème qu'il lui parle énormément et qu'il a déjà développé dans le Double. Selon les différentes analyses, préfaces et réflexions personnelles sur ce sujet j'en suis arrivé à la conclusion que le prince Mychkine et Rogojine forme à eux deux les deux apparences morales d'un seul homme. Car le prince Mychkine représente un homme très doux, miséricordieux et très affable, cela le rend d'ailleurs au vu de toute la société, pas de la plus haute aristocratie, comme un homme idiot. Car en effet il est malade et suivit un traitement en Suisse contre l'idiotie, souffre aussi d'épilepsie et fait des malaises. Son caractère le rend enfantin et ainsi les enfants se sentent attirés vers lui tellement son esprit et sensible malgré le mépris des bourgeois. Quant à Rogojine, il signifie l'homme brutale et meurtrier, mais au fond je trouve que il n'est pas assez décrit et il ne me marque pas énormément sauf à la scène finale où où l'on comprend sa folie qui l'a rongé pendant tout le roman.
Pour ce qui est de la note de 4/5 je la justifie par le fait que le roman est parfois un peu long et s'attarde sur des personnages peu intéressants, Lebedev notamment.
Je crois que je vais retenir de ce livre tout le plaisir que j'ai eu à avancer avec le prince malgré l'absence de philosophie, très présente dans Les Carnets du Sous-Sol.
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Passion littérature russe. J'ai l'impression d'être tombée dans un chaudron magique où le sublime et le tragique se côtoient, sans que rien ne puisse entacher ma satiété. J'ai envie de lire TOUT Dostoïevski!

J'avais dévoré Crime et Châtiment sans subir les 1000 pages. Je doit confesser avoir eu un peu plus de mal avec l'Idiot. Les nombreux personnages et digressions ont parfois été difficiles à suivre mais qu'est-ce que j'ai aimé les méandres dans lesquels Dosto nous emmène. Les labyrinthes où ils pensent nous semer. Ses réflexions sur la religion, la famille, l'amour sont époustouflantes. Il dresse un portrait peu flatteur de la société russe de l'époque. Entre relations et argent, il ne fait bon d'être différent.

Mais n'est pas idiot celui que l'on croit …

Très fière d'avoir fini mon second marathon Dostoïeskien. Vivement le prochain !
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"Quoi, t'es sérieux pour vrai @tomieosaki ? Tu m'défies de lire 500 pages sur un gus qu'a l'air plus innocent qu'un coca zéro pas encore ouvert ?"

Déjà, le titre, c'est vachement révélateur de ce qui s'trouve à l'intérieur : Mychkine est un peu décalé, du genre de l'autre côté de la plaque.

Mais c'est pas non plus n'importe quel idiot, plutôt de ceux qui ont une aura agissant comme un aimant sur les autres sans vraiment qu'on sache pourquoi.

Anyways. Il débarque à Saint-Pétersbourg, en étant tellement différent des autres dans sa bienveillance qu'il attire l'attention de tout le monde.

Sauf que voilà, miskine Mychkine est un peu trop honnête, trop franc, trop naïf. Il comprend pas vraiment les enjeux de la société russe de l'époque, il est pas au courant des us, coutumes, complots et trahisons.

Je te le donne en mille charlie, ça va être compliqué pour lui de s'intégrer.

Et c'est ça que j'ai surtout kiffé ; l'auteur arrive à nous faire ressentir toute la détresse de son héros qui ne demande qu'à être aimé et qui se retrouve à chaque fois confronté à la méchanceté des autres.

Le coup du processus d'identification à un héros face à des moldus supposés être plus intelligents, ça ouais c'est un sacré tour de main que nous a pondu Dosto.

Finalement, L'Idiot, c'est un livre sur la solitude, sur l'incompréhension, sur la difficulté d'être soi-même dans une société qui attend de toi que tu rentres dans les cases. C'est un livre qui peut sembler un peu ardu à la lecture, avec des phrases à rallonge et des dialogues un peu relous mais c'est ça qui en fait un chef-d'oeuvre de la littérature.

T'es dac ou t'es pas dac ?
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Le personnage de l'Idiot n'est pas idiot du tout.Le prince Mychkine est un homme de qualité, naïf qui n' assume pas ses pulsions agressives (tout comme Dostoïevski éprouvait des sentiments de haine envers son père un tyran humiliant mais était incapable de les mentaliser). Cet excés de bonté le fait passer pour plus bête qu'il n'est.
Ce roman fouillé et compliqué dépeint fort bien la société russe du XIX° siècle. Les émotions sont intenses et passionnées chez les personnages annexes.Le prince aime Nastasia qui le trahira et s'enfuira avec Rogogine.

Ce roman a été publié en 1868, alors qu'épileptique, Fiodor Michaïlovitch Dostoïevski s'est réfugié à Genève avec son épouse Ania Svitkine pour fuir les deuils,défaites et nombreuses dettes dues à son vice pour le jeu(cf:Le joueur).
Ecrivain prolifique Crime et chatiment(1866), entre autres, puis Les frères Karamasov(1878) lui apporteront la notoriété.
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